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    Laurel et Hardy formèrent le couple comique le plus célèbre du XXe siècle, un duo du cinéma américain de l'Entre-deux-guerres, réunissant Stan Laurel et Oliver Hardy et basé sur un rapport de force et de protection, souvent dans des bagarres ritualisées et polies (pas de critique sociale). Ils ont joué dans de nombreux films burlesques muets et parlants.

    Stan Laurel sans Oliver Hardy



    Stan Laurel, de son vrai nom Arthur Stanley Jefferson, naît le 16 juin 1890 à Ulverston, dans le Lancashire, en Angleterre du nord, dans une famille de gens du spectacle ; sa mère Madge Metclafe et son père Arthur Jefferson sont acteurs de théâtre.

    Les études scolaires lassent très vite le jeune Stan, qui ne rêve que d'une chose "monter sur les planches". Son père ne contrarie pas sa vocation et dès 1905, l'aide à trouver ses premiers rôles.

    Il débute ainsi dans le music hall anglais, dans la troupe de Fred Karno et plus particulièrement dans la pantomime dans la pièce Mumming birds. Le rôle principal est tenu par Charlie Chaplin, leurs chemins respectifs vont se croiser souvent par la suite. En 1910, Stan fait partie de la célèbre troupe de Fred Karno et devient la doublure de Charlie Chaplin.

    Vers 1912, la troupe part en tournée aux États-Unis. La pièce s'arrête, la vedette principale Charlot a été débauchée par les studios d'Hollywood. Stan s'installe alors en Californie et monte ses propres spectacles seul ou accompagné de sa future femme. Rapidement, il se fait remarquer par le cinéma et tourne pour Universal quelques courts métrages muets pastiches du genre slapstick sous le pseudonyme de Hickory Hiram . Il tourne 77 courts metrages de 1917 à 1925.




    A partir de 1919, débute pour le jeune Stan une période très faste ; gagman, comédien, Stanley se lance dans la parodie de films célèbres — Monsieur Don't Care, Dr Pickle and Mr Pryde pour Dr Jekyll and Mr. Hyde, etc.

    Pour Stan, sa carrière est enfin lancée, il disparaît progressivement des écrans pour se consacrer au scénario des films qu'il tourne en tant que réalisateur, mais en 1926, Stan Laurel rencontre Oliver Hardy.

    Stan Laurel est mort le 23 février 1965 à Santa Monica, Californie.

    Oliver Hardy sans Stan Laurel



    Oliver Norvell Hardy est né le 18 janvier 1892 à Harlem, Georgie, dans une famille nombreuse.



    À l'âge de 2 ans, Oliver perd son père et sera élevé par sa mère Emilly Norvell. Il suit une scolarité normale et se passionne pour le chant lyrique. Sa mère l’encourage, mais la perspective de devenir chanteur professionnel ne l'enchante guère. Il poursuit son cursus scolaire et décroche son diplôme d'avocat — profession qu'il n'exercera pas.



    En 1910, Oliver découvre le cinéma, il ouvre dans la foulée une salle de cinéma. Vers 1913-1914, il passe devant la caméra et débute dans des rôles de « méchants ». Entre 1913 et 1916, il apparaît dans plus de quatre cents films muets, il fait merveille dans les rôles de traître. La nuit "babe" (surnom d'Oliver) chante dans les cabarets, à la même époque il devient Franc-maçon. Comme Stan Laurel, Oliver travaille derrière la caméra et apprend ainsi les techniques de fabrication d'un film.



    En 1926, Oliver rencontre Sally !

    Oliver Hardy est mort d'un infarctus cérébral le 7 août 1957 à Hollywood.

    Leur vie privée



    Stan Laurel s'est marié à 5 reprises :
    Lois Nelson (1895-1990) du 13 août 1926 jusqu'en décembre 1934. Ils ont eu 2 enfants.
    Virginie Ruth Rogers d'avril 1934 jusqu'au 24 décembre 1936.
    Vera Ivanova Shuvalova du 1er janvier 1938 jusqu'en mai 1939.
    Virginie Ruth Rogers de janvier 1941 jusqu'en avril 1946.
    Ida Kitaeva du 6 mai 1946 jusqu'à son décès le 23 février 1965.


     


    Oliver Hardy s'est marié à 3 reprises :
    Madelyn Saloshin du 7 novembre 1913 jusqu'en 1921
    ????????? (1897-1983) du 24 novembre 1921 jusqu'au 18 mai 1937
    Virginie Lucille Jones du 7 mars 1940 jusqu'à son décès le 7 août 1957.
    Il n'a pas eu d'enfant.
     
     
    SOURCES :http://jacotte26.forumactif.com/t7245-laurel-et-hardy
      
      
      
     
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    Federico Fellini

     

     

     

     

     

     

    En 1960, une statue du Christ traverse le ciel romain, passe au-dessus d’antiques aqueducs, portée par un hélicoptère : c’est la scène d’ouverture de La Dolce Vita. Palme d’or à Cannes, le film réinvente le cinéma et marque à jamais les esprits comme le vocabulaire, du titre lui-même à nos paparazzi contemporains, qui ont hérité leur nom de Paparazzo, le photographe du film, joué par Walter Santesso.

      

    Qui est Fellini ?

    Un « grand menteur », un « cantastorie » (une sorte de chanteur ambulant), aimait-il dire. Un « demi-dieu », créateur de mondes aussi réels qu’oniriques. Un magicien de l’image. Le Maestro. Mais voilà, Fellini est surtout aujourd’hui une grande icône du passé, comme cette immense tête antique trimballée dans les rues du Satyricon : le temps semble avoir passé sur ses films, dont on fait des monuments, et que l’on fige dans des clichés qui, pour avoir leur part de vérité, n’épuisent pas la richesse et la vie si intense de ses œuvres. Retour sur un cinéaste adulé, mais peut-être aussi mal-aimé.

      

    Plan de l’article :

    En partenariat avec la rétrospective de la Cinémathèque :

    Coffret DVD "Fellini au travail", par Anne-Violaine HouckeExposition Fellini, la grande parade, par Anne-Violaine HouckeInterview Sam Stourdzé, par Anne-Violaine Houcke


     Italian master filmmaker, Federico Fellini, Camera, best films

    II. Fellini et le monde du spectacle

    De son enfance telle qu’il l’a représentée dans bon nombre de ses films, Fellini semble avoir gardé les souvenirs marquants de ses premières expériences de spectateur, expériences qu’il évoquera ensuite à plusieurs reprises au cours de sa filmographie, dans Les Vitelloni, Amarcord, Fellini Roma ou encore Les Feux du music-hall. Occupant par ailleurs une place prépondérante dans le cinéma du réalisateur, le monde du spectacle constitue, littéralement ou métaphoriquement, l’un des éléments centraux et incontournables de l’univers fellinien.

      

    L’enfance de l’art : vestiges d’un monde évanescent

    Premiers contacts avec le cinéma : c’est à l’âge de 7 ans, dans une petite salle de Rimini, que le jeune Federico voit son premier film sur les genoux de son père. À la même époque, alors qu’il est pensionnaire dans un collège de prêtres à Fano, le futur cinéaste parvient par un petit matin à échapper à sa geôle cléricale, puis erre dans les rues pour finalement atteindre une petite place sur laquelle une troupe de cirque a élu domicile. Il passe alors la journée avec des saltimbanques qui tolèreront sa présence sans lui poser la moindre question… De cette première incursion dans un univers qui ne cessera dès lors de l’inspirer, Fellini déclarera en 1979 : « Le cirque m’est inné. Il s’est manifesté en moi, tout de suite, une traumatisante et totale adhésion à ce vacarme, ces musiques, ces monstrueuses apparitions, ce risque mortel. J’ai regardé le chapiteau comme une usine de prodiges, un lieu où s’accomplissaient des choses irréalisables pour la majeure partie des hommes. »

     

    En 1939, la revue Cinemagazino confie à Fellini quelques enquêtes à faire sur les célébrités du music-hall. C’est l’occasion pour lui de plonger dans un monde auquel la scène de Rimini l’avait familiarisé enfant, et qu’il portera à l’écran en 1950 dans Les Feux du music-hall – généralement considéré comme sa première œuvre de cinéma et co-réalisé avec Alberto Lattuada. Le film, qui raconte l’histoire d’une troupe de comédiens et de danseurs itinérants, décrit avec une précision grinçante les mécanismes d’un univers qui ne va pas sans rappeler ceux d’un show-business nauséabond, show-business que le cinéaste évoquera par la suite avec Ginger et Fred et même, dans une moindre mesure, avec La Dolce Vita, Tobby Dammit ou même Huit et demi.

     

     

     

    Fasciné dès son plus jeune âge et jusqu’à la fin de sa vie par le spectacle et par les formes les plus étranges et fantasmatiques de celui-ci, Fellini ne cessera donc, tout au long de sa carrière, de revenir aux sources premières de son inspiration. Car si l’enfance tient une part importante dans la plupart de ses films, et si son évocation exprime quelque chose d’essentiel d’une origine des mondes portés à l’image, c’est en tant que cette enfance investit une part du présent, notamment à travers les expériences et les inserts spectaculaires. « Je pense que nous avons tous » remarque ainsi le cinéaste, « dans notre enfance, un rapport estompé, émotionnel, rêvé avec la réalité ; tout est fantastique pour l’enfant, parce que inconnu, jamais vu, jamais expérimenté, le monde se présente à ses yeux comme (…) un gigantesque spectacle, gratuit et merveilleux. »

     

     

      

    De sorte que le visage à la fois incrédule, vaguement inquiet et néanmoins émerveillé que l’on devine chez le futur cinéaste rencontrant pour la première fois des saltimbanques, c’est celui que l’on verra plus tard chez l’enfantine Gelsomina de La Strada, lorsque écartant les pans d’un chapiteau elle semble découvrir un monde neuf dans un mouvement quasi initiatique ; c’est aussi l’empressement excité du petit garçon qui ouvre sa fenêtre au début des Clowns et se rend compte qu’un cirque a élu domicile sur la place attenante à sa maison ;

    c’est enfin le visage baigné de larmes d’Anita Ekberg se redécouvrant jeune et belle à l’écran dans Intervista, lorsqu’en un tour de magie malicieux Marcello Mastroianni fait apparaître sur un drap tendu une scène mythique de La Dolce Vita, renouant ainsi avec des dispositifs primitifs du cinéma pour souligner la temporalité particulière qui est celle de l’image. Faite de présent et de passé, de vivants et de morts, de devenir et de pétrification, cette temporalité devient alors, par extension, celle du monde du spectacle dans son entier.

      

    Car à l’instar des clowns auxquels Fellini rend un vibrant hommage en 1970 dans un film éponyme, le spectacle tel qu’il habite et hante l’image du cinéaste italien apparaît souvent comme le vestige d’un monde disparu ou en voie de disparition, s’évanouissant sous l’œil du spectateur, aussi fragile et évanescent que les fresques antiques qui, dans Fellini Roma, s’effacent d’un simple courant d’air.

     

    Le film gigogne : Fellini et le monde du cinéma

    Outre le spectacle vivant qui trouve donc une large représentation au sein de son œuvre, Fellini a porté à l’image, à plusieurs reprises, le monde du cinéma, évoquant tour à tour la fabrication des films – dans Intervista, Fellini Roma ou Les Clowns –, les incongruités du star-system – dans Toby Dammit et la Dolce Vita –, ou encore les angoisses d’un réalisateur parfois en panne d’inspiration – dans Huit et demi. Apposant à la narration les images du film « en train de se faire », le cinéaste en vint ainsi, à plusieurs reprises, à mettre en abyme son geste créateur : dans Fellini Roma, Intervista et Les Clowns, Fellini joue en effet son propre rôle, et se « raconte » en train de filmer.

    Inversant donc ce qui serait de l’ordre d’un dispositif traditionnel de la scène, donnant à voir dans un geste ludique ce qui se passe derrière la caméra plutôt que ce qui arrive devant elle, Fellini franchit les lignes qui conventionnellement séparent le spectateur du spectacle, et le spectacle de son concepteur.

      

    D’un côté, dans Amarcord, les nombreuses adresses caméra brisent le quatrième mur traditionnel de la scène théâtrale, assurant une certaine porosité du réel face aux encarts spectaculaires ; de l’autre, dans Intervista, Fellini portant à l’image une interview choisit de filmer la caméra plutôt que son sujet, l’ « interviewé » (lui-même), n’étant signalé que par une voix off. La frontière entre le spectacle et le monde « réel » que ce spectacle est censé représenter se fait alors de plus en plus ténue, tout comme la limite incertaine qui sépare, chez le cinéaste, un réel supposé rationnel de toutes les rêveries fantasmatiques.

     

    Le monde du spectacle et le spectacle du monde :

    la misère à l’écran

    De ses jeunes années passées au contact de troupes de music hall, et de ses premières expériences de cirque et de cinéma, il semble que Fellini ait retiré le désir de décrire l’univers du spectacle avec un précision quasiment documentaire. Résulte de cela un véritable oxymore thématique : portant à l’image les artisans des « machines à rêve » que sont l’écran et la scène, le réalisateur en vient souvent à dessiner un monde de presque-ratés et de miséreux, d’artistes victimes des systèmes qu’ils contribuent à construire. Irréductiblement solitaire – à l’instar de Zampano ou des stars isolées que sont Toby Dammit et le Guido de Huit et demi –, souvent traité – quoique de manière consentante – comme un animal de foire, l’artiste fellinien semble en effet jeté en pâture à un public carnassier dans un engrenage qui ne l’est pas moins, forcé de continuer à œuvrer quoiqu’il lui en coûte, interdit de toute échappée salvatrice comme le seront explicitement Ginger et Fred, enfermés dans les locaux terrifiants d’une – déjà très berlusconienne – chaîne de télévision italienne.

     

      

    Plaque commémorative sur la façade de la maison rue Margutta à Rome où habitèrent Federico Fellini et Giulietta Masina.

    Roma, via Margutta: Memoria di Federico Fellini e Giulietta Masina sulla casa in cui abitarono

      

      

    Des comédiens hués et chahutés de Fellini Roma, forcés de poursuivre leur numéro dans un cabaret miteux du Barafonda malgré les réactions pour le moins hostiles des spectateurs, à l’équilibriste de La Strada, dont le moindre vacillement provoque d’obscènes applaudissements au sein de la foule qu’il surplombe, l’artiste fellinien semble parfois vivre de la fascination morbide d’un public de voyeurs, envoûté par les multiples dangers encourus par Zampano brisant ses chaînes au péril de sa vie, excité jusqu’à l’hystérie à la vue de deux malheureux enfants prétendant voir la vierge sous une pluie battante (La Dolce Vita).

     

    Comparant enfin explicitement les clowns

    – toujours dans le film qu’il leur a consacré

    – aux misérables du monde

    – fous, invalides etc…

    – Fellini fait du spectacle, et en particulier de l’univers du cirque, l’écho fantasmatique et inquiétant d’un monde supposé rationnel, dans un rapport de métaphore et de métonymie qui ne va pas sans brouiller les frontières du réel.

    Donnant à voir le monde du spectacle, le cinéaste en vient ainsi à dessiner le spectacle du monde, que ce spectacle soit organisé – la procession religieuse dans La Strada, les défilés fascistes dans Amarcord – ou purement fortuits – comme c’est le cas, toujours dans Amarcord, lorsque l’un des adolescents attire l’attention des villageois en frimant dangereusement au volant d’un bolide.

    L’illusion rédemptrice :

    mise au jour d’un monde palimpseste

    Toutefois, si d’un côté Fellini s’attache à filmer le monde du spectacle et les artistes qui le peuplent avec une rigueur et une précision quasiment documentaire – et parfois sous la forme d’une satire grinçante comme c’est le cas dans Le Cheikh Blanc ou dans Huit et demi – il présente par ailleurs les intrusions du spectaculaire dans le réel comme un échappatoire désirable, comme le moyen pour les personnages – et a fortiori pour les artistes – de fuir la misère et l’étouffement, de trouver un apaisement fugace et néanmoins salvateur.

    C’est ce dont témoigne « Ginger » lorsque se retrouvant seule, en pleine nuit, sur un parking glauque et totalement déserté, elle se prend à fantasmer une scène de cabaret ; tout comme Gelsomina trouvant un apaisement dans la musique ; les musiciens de Répétition d’orchestre n’ayant plus d’autre alternative, après un tremblement de terre, que de reprendre leur travail ; ou encore les « inutiles » des Vitelloni que le spectacle transporte, l’espace de quelques heures, à bonne distance de leur ennui.

    Si le spectacle fellinien investit donc la narration, dans un mouvement qui se fera de plus en plus diffus et dispersé au fil du temps et de la filmographie du cinéaste, c’est en tant que le spectaculaire désigne enfin et surtout un monde façonné d’illusions et de rêves, d’une duplicité essentielle qui ferait du sensible immédiat le comble du mensonge. « Tu vois, un paysage », faisait ainsi remarquer Fellini à Dominique Delouche, « par exemple comme celui que nous avons devant les yeux. Il me semble que ce paysage a plusieurs aspects de réalité. Il y a son aspect sensible et superficiel, et il y a aussi son aspect caché, mystérieux et spectral ; et ce qui m’intéresse, moi, c’est de montrer les choses qui sont derrière les choses… »

    Tel le réel sensible qui peu à peu naît à l’image dans Répétition d’orchestre, facette partielle du monde qui se superposerait à une autre – les meubles apparaissent ainsi progressivement, en surimpression, dans la salle vide – l’univers du spectacle exprime, avec le rêve qu’il porte en lui, les aspects insaisissables d’un monde palimpseste, de ce qui dans ce monde échappe au sensible immédiat et à la représentation spontanée, dont la quête justifie par ailleurs pleinement le recours à un artifice caractéristique du cinéma fellinien. Artifice du studio, auquel le cinéaste rend hommage dans Intervista et dont il a fait sa marque de fabrique – c’est ainsi que dans Fellini Roma, le réalisateur désirant reproduire une « impression » de l’arrivée dans Rome aussi authentique que possible choisit de reconstituer à Cinecittà une gigantesque portion d’autoroute

     

     

    – ; artifice également du médium cinématographique lui-même, dont les diverses occurrences du « cinéma dans le cinéma » rendent compte, et qui trouve une expression particulièrement significative dans Répétition d’orchestre : prétendant dans la diégèse du film réaliser un documentaire, usant et abusant par ailleurs de tous les procédés caractéristiques du cinéma (effets de montages, mise en scène proprement « spectaculaire » etc…), Fellini ne fait alors que souligner les procédés artificiels qui sont les siens et qu’il désigne, au sein de son dispositif, comme le moyen le plus sûr de parvenir à juste une représentation du monde.

    Comble de l’artifice, le rêve fellinien est aussi sans nul doute, pour le réalisateur, le pan indispensable du monde porté à l’image, représenté par le biais d’un système de codes qui, comme sur scène, échappent à une certaine contingence : « Le rêve au cinéma » remarque ainsi Patrice Lajus dans Fellini ou la vision partagée, « n’est jamais qu’un faux puisqu’il est consciemment élaboré à partir de matériaux empruntés au monde concret ; et la réalité enclose dans le cadre des images acquiert une part de l’irréalité des rêves. »

    À l’instar donc du monde des années 1980 – porté à l’écran dans Ginger et Fred – qui subit une inquiétante infiltration de l’imagerie télévisuelle, l’univers fellinien semble souvent procéder d’un mouvement par lequel le spectacle accouche d’un ensemble d’éléments oniriques qui, se mêlant au réel, finissent par se confondre avec lui. De sorte que si La Cité des femmes est peut-être la seule œuvre du cinéaste à être explicitement développée comme le rêve de son protagoniste, le procédé que Fellini met alors en place semble représentatif de l’ensemble de sa filmographie.

    « En livrant mes souvenirs au public », confessait ainsi le cinéaste, « je les ai effacés, et au surplus je ne sais plus distinguer ce qui a eu lieu pour de bon et ce que j’ai inventé. Au souvenir vrai se superpose le souvenir des toiles de fond, de la mer en plastique et les personnages de mon adolescence à Rimini sont comme repoussés à grands coups de coude par les comédiens et les figurants qui les ont représentés dans les reconstructions scénographiques de mes films. »…

    Au terme du spectacle, qu’il s’agisse d’un numéro de cirque, d’un moment de music hall ou de deux heures passées au creux d’une salle obscure, le spectateur et le personnage semblent forcés d’admettre, à l’unisson de la frêle héroïne du Cheikh blanc, que « la vraie vie est dans le rêve ».

    « Le clown est un miroir dans lequel l’homme voit son image grotesque déformée et comique ». Fou de clowns, d’équilibristes et de saltimbanques en tous genres, Fellini ne cesse de se jouer de la nécessaire distorsion de l’image – distorsion que figure, au sens propre, l’écran de cinéma déformé de Fellini Roma qui, transcrivant les dernières nouvelles du fascisme, désigne métaphoriquement les utilisations paroxystiques des pouvoirs illusoires et envoûtants de la représentation.

    Il donne à voir du même coup un monde fait d’exubérance, de rêves inquiétants et de fantasmes surannés. Baroque, le cinéma de Fellini traduit les incertitudes et les déchirements de son (ou de ses) époque(s). Dans un monde fait d’extrêmes, en perte de repères, c’est avec un sentiment aigu et grandissant de l’absurdité des choses que le cinéaste italien dessine la zone d’incertitude où le spectaculaire trouve à s’épanouir aux limites incertaines et poreuses d’un réel et d’un imaginaire qui le plus souvent co-existent dans une relative harmonie.

    Et si l’on en croit le réalisateur lui-même, qui, à la toute fin d’Intervista cherche désespérément comment terminer son film sur une note d’espoir et ne trouve pour cela rien de mieux qu’un « clap » marquant le début ou la fin d’une prise, il se pourrait bien que cet imaginaire, le spectacle qui l’instaure et a fortiori le cinéma lui-même constituent une chance unique d’apaisement.

     

    III. Roma-Amor- à mort…

    À la Libération, Fellini accompagne Rossellini sur le tournage de Païsa : la traversée du pays est une révélation. Fellini découvre l’Italie, ses souffrances et ses joies, sa richesse humaine, en même temps qu’il comprend que le cinéma sera pour lui le moyen d’exprimer tout cela. C’est pour l’épisode florentin de Païsa qu’il aura tourné son premier plan. Mais c’est Rome qui sera sa terre d’élection cinématographique. Rome, la Ville éternelle dont parle Freud dans Malaise dans la civilisation, en y cherchant, dans la coexistence rêvée de toutes les strates temporelles, une possible image de l’inconscient. Rome est l’Image-source de l’univers fellinien, sa scène originelle, pourrait-on dire pour filer ensemble la métaphore freudienne et l’allusion cinématographique. Rome, c’est à la fois ces ruines qui exposent le temps et sa mémoire, la Louve capitoline, mère et prostituée, et Cinecittà. Le lieu des origines, donc…

     

     

    Esthétique du fragment et de la fresque

    « Le monde antique n’a peut-être jamais existé, mais cela ne fait aucun doute que nous en avons rêvé [1] ». Le Satyricon sera donc « le documentaire d’un rêve » [2]. Aux racines de ce rêve, il y a le Satyricon de Pétrone, auteur latin, dont on sait peu de choses, sinon qu’il fut peut-être ce Petronius Arbiter, favori de Néron qui finit par susciter l’ire impériale et fut acculé au suicide. Voilà qui n’était pas pour déplaire à un cinéaste dont le plus ancien souvenir cinématographique, tant de fois raconté et mis en scène, est Maciste en enfer (Guido Brignone, 1926). La plongée dans l’antiquité est donc conçue comme un retour à l’origine – origines de Rome, origines du moi fellinien, origines du cinéma lui-même. Ce n’est ni la première ni la dernière fois que Fellini se confronte à l’« adaptation » d’une œuvre littéraire : il y avait eu, un an plus tôt, Toby Dammit, inspiré d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe, « Never Bet the Devil Your Head » (« Ne pariez jamais votre tête au diable »).

      

    Il y aura ensuite Casanova, d’après les Mémoires de Giacomo Casanova, et La Voce della Luna, poème filmique bâti sur Le Poème des lunatiques d’Ermanno Cavazzoni. Sans oublier Le Voyage de G. Mastorna, issu d’une collaboration manquée avec Dino Buzzatti, film-obsession jamais tourné de Fellini [4]. Dans chacun de ces films, l’œuvre-source est un prétexte à l’imagination : un texte premier qui la met en mouvement et la nourrit, sans jamais la contraindre. Et justement, si le roman de Pétrone fascine tant Fellini, c’est pour tout ce qu’il ne dit pas, tout ce que le passage du temps lui a arraché, et qu’il faut désormais deviner. L’éclatement du récit, initié avec La Dolce Vita, s’autorise ici de la nature fragmentaire de l’œuvre de départ. Loin de chercher à colmater les brèches, le cinéaste va les agrandir, au risque de l’hermétisme, au risque de faire naître un film mal-aimé. Mal compris, peut-être : car il y va de l’imagination du spectateur autant que celle de l’auteur.

     

     

    L’architecture des films felliniens à partir de La Dolce Vita – des tableaux animés, des scènes fondamentales, des fragments de fresques étrangement dilatés et bizarrement mouvementés – requiert du spectateur qu’il sache lâcher prise pour se laisser emporter par l’apparente incohérence des visions projetées sous ses yeux : mais Fellini a le pouvoir extraordinaire de rendre cet abandon actif, de demander à notre imagination de compléter le tableau.

      

    Voici comment Fellini envisageait la réalisation du Satyricon : « Tenter de recomposer un monde inconnu, à travers une structure figurative et narrative de nature quasi archéologique.

     

     

    Faire comme fait, justement, l’archéologue quand, avec des tessons, ou avec des ruines, il reconstruit, non pas une amphore, ou un temple, mais quelque chose qui fasse allusion à une amphore, à un temple : et ce quelque chose est plus suggestif que la réalité originaire, par cette part d’indéfini et d’irrésolu, qui en accroît la fascination, en postulant la collaboration du spectateur. » Le Satyricon est explicitement conçu comme une fresque que la magie cinématographique animerait, le temps d’un instant : à la fin du film, un fondu-enchaîné ramène les personnages à l’immobilité, simples dessins figés dans les ruines d’une fresque exhumée sur une plage inconnue.

     

     

     

    Rome, ruines d’un rêve, rêve de ruines : l’invention fellinienne

    Rome n’est-elle pas par excellence la ville où le temps montre son pouvoir d’érosion ? Les ruines des civilisations précédentes exposent le passage du temps et son pouvoir de destruction : elles sont un memento mori visible, et omniprésent dans presque tous les films de Fellini. L’univers baroque du cinéaste fait résonner les propos de l’Ecclésiaste : « Vanité des vanités, tout n’est que vanité ». La nostalgie fellinienne est devenue un lieu commun de l’analyse de ses films, et le premier plan de Fellini Roma, libre divagation à partir de souvenirs d’enfance, figure une sorte de ruine indiquant : « Roma ». La messe est dite, semble-t-il : l’enfance partage avec les civilisations passées de n’être plus, et les souvenirs en sont les ruines.

    Mais justement, l’ambivalence de la ruine est bien de signifier l’absence par sa présence. Elle est comme un symptôme anachronique qui vient déchirer le présent. Elle fait signe vers un passé qui n’est plus, définitivement : « l’antiquité n’a peut-être jamais existé ». Mais elle fait signe, justement : « nous en avons rêvé ». Le passé laisse dans le présent des matériaux où l’on peut puiser pour la construction d’œuvres futures. On connaît la scène célèbre de l’effacement des fresques antiques lors du creusement du métro dans Roma, sublime enregistrement de l’éphémère, fascinante représentation d’un monde qui nous échappe. Mais on oublie que le cinéaste avait aussi imaginé la scène « inverse » : dans le Bloc-Notes d’un cinéaste, « documentaire » réalisé pour la télévision américaine en 1969, Fellini descend dans le métro romain à la recherche d’inspiration pour le Satyricon : les quais se peuplent alors de figures antiques sorties tout droit de ce que les traces de l’antiquité dans le présent ont fait naître dans l’imagination du cinéaste.

    Réduire Amarcord ou Fellini-Roma à des films autobiographiques étaient pour Fellini l’une des pires injures qu’on puisse lui faire. L’on pourrait dire de l’enfance ce que Fellini disait de l’antiquité : qu’elle n’a « peut-être jamais existé ». Le passé n’est plus, et non seulement cette absence insinue le doute sur son existence même, mais elle rend vaine, inanimée, toute « reconstitution ». Mais les souvenirs sont comme les ruines des civilisations passées : des traces, des symptômes dont l’énergie latente informe nos rêves, des matériaux pour des constructions présentes et futures. Il est aussi vain de reprocher au Satyricon de n’être pas une reconstitution fidèle du monde de Néron que de réduire Amarcord ou Fellini-Roma à l’autobiographie fellinienne.

    Fellini est peut-être l’un des plus grands « inventeurs » qui soit, au sens où l’invention, c’est aussi bien la mise au jours des ruines en archéologie que le processus imaginatif à l’origine de toute création. Si Heinrich Schliemann est l’inventeur de Troie, Fellini est l’inventeur de lui-même.

      

    « Le rêve fou, improbable, éphémère, du cinéma »

      

    Au fond, la parenté si étroite que Fellini ressent entre Rome et le cinéma, ne trouve-t-elle pas sa source dans l’identité qu’il ressent entre la vie d’une civilisation et la vie de ses propres films ? Le titre de Fellini Roma s’inscrit, dès le premier plan, sur une ruine. Si le Bloc-Notes d’un cinéaste montre Fellini en repérages dans les ruines du forum pour le Satyricon, il s’ouvre significativement sur les ruines monumentales des décors d’un film de Fellini, le Voyage de G. Mastorna.

    Le film, et l’image cinématographique elle-même, sont le lieu de l’éphémère, pris sans cesse entre le moment de leur apparition et celui de leur disparition. Le pouvoir du cinéma est aussi sa faiblesse intime : il est le lieu d’une évocation – au sens étymologique, et le cinéaste est comme l’historien dont parle Walter Benjamin, « maître d’un souvenir tel qu’il brille à l’instant d’un péril. »

     

     

    IV. « Femmes, je vous aime… »

    Fellini, Romulus moderne

    Fellini Roma se termine sur les rues de Rome, désertes et plongées dans la nuit. Anna Magnani rentre chez elle : c’est sur son visage que Fellini souhaite conclure le poème filmique qu’il vient de dédier à la Ville éternelle. Ce sera d’ailleurs la dernière apparition cinématographique de la diva... Elle pourrait être « le symbole de la ville », dit-il en voix off : « une Rome louve et vestale, aristocrate et clocharde, un sombre pitre ». Anna Magnani, incarnation du cinéma lui-même, marqué à jamais par le cri tragique de l’actrice à la fin de Mamma Roma. C’est sans nul doute ce film de Pasolini que Fellini inscrire en creux dans son propre film, si tant est que Anna Magnani, prostituée et mère sublime, y était déjà à la fois Rome et le cinéma tout entiers. Et puis, Fellini n’avait-il pas mis la Magnani enceinte, dans son rôle de saint Joseph dans Le Miracle (Rossellini, 1948) ? Aux origines de Rome, il y a un mythe, celui de Romulus et Remus, nourris par une louve, dont le nom latin, lupa, signifie aussi « prostituée »…

    Fellini le sait très bien, qui joue de cette ambivalence dans la scène de projections de diapositives aux écoliers de Roma : la série commence sur la célèbre Louve capitoline, pour se clore « par mégarde » sur l’image des fesses rebondies d’une prostituée… Entre les deux avaient défilé tous les monuments symboliques de Rome, l’Arc de Constantin, l’Autel de la Patrie, Saint-Pierre.

    L’affiche américaine du film reproduit la louve du Capitole, mais remplace les jumeaux mythiques par les personnages felliniens : la femme, mère et prostituée à la fois, y est donc aussi le cinéma, l’origine des créations felliniennes, et lui-même… un nouveau Romulus, fondateur de Rome.

    L’assimilation entre Rome, le cinéma et la femme, récurrente, ne sera jamais poussé si loin que dans La Cité des femmes, où une salle de cinéma devient soudain un gigantesque lit où se masturbent des gosses absorbés par l’écran de projection.

    Fellini Roma

    La Saraghina, la Volpina, la Gradisca… La ritournelle des fantasmes

    À côté de Giulietta Masina, petit clown burlesque et pathétique dans La Strada ou prostituée désarmante dans Les Nuits de Cabiria, figure angélique, enfantine, âme sœur au grand cœur, la filmographie fellinienne compose un véritable défilé de figures féminines fantasmées, nymphomanes aux fessiers gigantesques et aux poitrines débordantes, qui tiennent tout autant de la mamma italienne que de la chienne en chaleur. De la Saraghina dans 8 ½ à la Volpina d’Amarcord, de la buraliste d’Amarcord à la fermière de La Cité des femmes, des Messalines antiques à la Gradisca, Fellini crée tout un monde de figures qui renvoient les unes aux autres et prennent leur source dans le souvenir et l’imagination. Mastroianni, bien souvent l’alter ego de Fellini à l’écran, marionnette où le Maestro se projette, se perd avec autant de délectation que d’effroi dans le monde merveilleux de La Cité des femmes qui, comme dans les contes, peut se transformer en cauchemar.

    Le procès de misogynie intenté au film n’a pourtant pas lieu d’être, et le film, mal reçu, fut certainement aussi mal compris. Et quand Mastroianni-Spanoràz découvre sous son lit le toboggan d’une sorte de Luna Park fantasmatique, c’est toute la théorie des fantasmes felliniens qui se met à défiler sous nos yeux dans la descente vertigineuse qui s’ensuit. L’inconscient, comme un gigantesque parc d’… « attractions ».

    Il suffit de feuilleter l’inépuisable Livre de mes rêves pour plonger dans l’intimité… des nuits felliniennes : de ses rêves, de ses figures rêvées, donc. Au début des années soixante, le psychanalyste jungien Ernst Bernhard conseille au cinéaste de dessiner ses rêves : trente ans de dessins commentés qui viennent d’être publiés  et qui regardent les films comme en un miroir.

    Du latin lover à Casanova

    C’est aussi à leurs manques et à leurs faiblesses que les femmes renvoient les hommes chez Fellini. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : l’Eglise, le fascisme, la famille ont agi comme autant de mères castratrices, et les hommes ne sont après tout que d’éternels adolescents, comme ceux d’Amarcord justement, qui viennent se noyer dans le giron voluptueux de la buraliste pour … téter. Anita Ekberg, pin-up blonde et bombe sexuelle de La Dolce Vita, se retrouve logiquement, dans Les Tentations du docteur Antonio, égérie d’une campagne publicitaire pour une marque de lait. Alors nécessairement, le latin-lover de La Dolce Vita, Marcello Mastroianni, ne peut que se retrouver aussi un peu en Casanova, en qui il voit l’explorateur du continent Femme, mais qui n’est peut-être, au fond, que le produit d’une culture catholique qui l’a maintenu dans une vision adolescente de la femme. Et qui le condamne à enchaîner les conquêtes, à la recherche d’une image idéale. Casanova, magistralement interprété par Donald Sutherland, fait l’objet de toute la détestation d’un Fellini, qui pourtant avoue se reconnaître en lui… L’aventurier de la conquête féminine n’est qu’un « mâle italien dans sa version la plus triste, un lâche, un fasciste ».

      

    D’ailleurs, poursuit le cinéaste, « qu’est-ce que le fascisme sinon une adolescence attardée ? »  Et pourtant… Pourtant, Fellini reconnaît aussi : « je m’identifie à lui… Pas dans le sens de l’amant des femmes, mais dans le sens d’un homme qui ne peut pas aimer les femmes tant il aime une idée fantastique des femmes. »

     

    pas terminé...

    http://www.critikat.com/Federico-Fellini.html?artsuite=4

     

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    Federico Fellini est un réalisateur de cinéma et scénariste italien né à Rimini dans la région d'Émilie-Romagne en Italie le 20 janvier 1920 et décédé à Rome (Italie) le 31 octobre 1993 à l'âge de 73 ans.

    Les relations passionnelles et conflictuelles qu'il entretient avec les femmes et son pays natal, l'Italie (deux des thèmes majeurs du cinéma fellinien), marquent la plupart de ses films.

     

    Filmographie

    • 1950 : Les Feux du music-hall (Luci del varietà) co-réalisation de Fellini et Alberto Lattuada avec Peppino de Filippo, Giulietta Masina
    • 1952 : Le Cheik blanc ou Courrier du cœur (Lo Sceicco bianco) avec Alberto Sordi, Giulietta Masina
    • 1953 : L'Amour à la ville (L'Amore in città) co-réalisation de Fellini, Michelangelo Antonioni, Dino Risi et Alberto Lattuada : épisode Une agence matrimoniale (Agenzia matrimoniale)
    • 1953 : Les Vitelloni (I Vitelloni) avec Alberto Sordi
    • 1954 : La Strada avec Giulietta Masina, Anthony Quinn
    • 1955 : Il Bidone avec Giulietta Masina
    • 1957 : Les Nuits de Cabiria (Le Notti di Cabiria) avec Giulietta Masina, François Périer
    • 1960 : La Dolce vita, parfois intitulé La Douceur de vivre avec Marcello Mastroianni, Anita Ekberg, Anouk Aimée
    • 1962 : Boccace 70 (Boccaccio '70) co-réalisation de Fellini, Luchino Visconti, Mario Monicelli et Vittorio De Sica : épisode Les Tentations du docteur Antonio (Le Tentazioni del dottor Antonio) avec Anita Ekberg
    • 1963 : Huit et demi (Otto e mezzo), avec Marcello Mastroianni, Sandra Milo, Claudia Cardinale, Anouk Aimée
    • 1965 : Juliette des esprits? (Giulietta degli spiriti) avec Giulietta Masina, Sandra Milo, José Luis de Vilallonga, Valentina Cortese, Sylva Koscina, Mario Pisu
    • 1968 : Histoires extraordinaires, co-réalisation de Roger Vadim, sketch Metzengerstein, Louis Malle, sketch William Wilson et Fellini, sketch Il ne faut jamais parier sa tête avec le diable, avec Terence Stamp
    • 1969 : Block notes di un regista (A director's notebook) documentaire avec Fellini lui-même, Giulietta Masina, Marcello Mastroianni
    • 1969 : Satyricon?, également intitulé Fellini-Satyricon avec Martin Potter, Hiram Keller, Magali Noël, Capucine, Alain Cuny
    • 1970 : Les Clowns (I Clowns) avec Annie Fratellini
    • 1972 : Fellini Roma? ('Roma) avec Anna Magnani
    • 1973 : Amarcord avec Magali Noël
    • 1976 : Le Casanova de Fellini (Il Casanova di Federico Fellini) avec Donald Sutherland
    • 1979 : Répétition d'orchestre (Prova d'orchestra)
    • 1980 : La Cité des femmes (La Città delle donne) avec Marcello Mastroianni
    • 1983 : Et vogue le navire... (E la nave va...) avec Pina Bausch
    • 1985 : Ginger et Fred (Ginger e Fred) avec Giulietta Masina, Marcello Mastroianni
    • 1987 : Intervista avec Marcello Mastroianni, Anita Ekberg
    • 1990 : La Voce della luna parfois intitulé La Voix de la lune avec Roberto Benigni
     

    Biographie

    Issu d'une famille de la petite bourgeoisie de province, Federico Fellini est né dans la station balnéaire de Rimini, sur la côte adriatique. Attiré par le journalisme et par le dessin de presse, il s'installe, en 1939, à Rome où il se fait engager dans un hebdomadaire humoristique à grand tirage.

    Il a écrit une série de nouvelles destinées à être dites à la radio. L'une des « lectrices » est Giulietta Masina. Lorsqu'il la rencontre, c'est le coup de foudre : il l’épouse le 30 octobre 1943.

    Il débute au cinéma comme script et comme assistant-scénariste de Roberto Rossellini pour le film Rome, ville ouverte (Roma, città aperta) en 1945. Si cette collaboration dure plusieurs années, Fellini travaille également aux côtés de Pietro Germi (Au nom de la loi, In nome della legge en 1948) et d'Alberto Lattuada (Sans pitié, Senza pietà en 1947). C'est avec ce dernier qu'il réalise sa première véritable mise en scène, Les Feux du music-hall (Luci del varietà) en 1951, une œuvre fortement influencée par le courant néoréaliste.

    En 1952, il assure seul la réalisation de la comédie du Cheik blanc (Lo Sceicco bianco), puis tourne en 1953 Les Vitelloni (I Vitelloni), imposant définitivement l'univers fellinien.

    C'est à La Strada, en 1954, que Federico Fellini doit son succès international. Dans ce film, comme dans Il Bidone en 1955 et dans Les Nuits de Cabiria (Le Notti de Cabiria) en 1957, il met en vedette sa femme, Giulietta Masina. Dans le premier film, elle joue le rôle de Gelsomina, une misérable artiste de cirque, brutalisée par Zampanò, le directeur de la troupe (Anthony Quinn), et, dans le dernier, celui de Cabiria, une prostituée courageuse, mais naïve.

    La Dolce vita en 1960, qui obtiendra une Palme d'or au festival de Cannes, est un tournant décisif : il impose définitivement ce qu'on appellera désormais (souvent à tort et à travers) le baroque fellinien, qui définit notamment les personnages (exubérants, extravagants, véritables caricatures vivantes), la narration (pas de réelle progression dramatique) ou le traitement du temps (le réel et l'imaginaire s'entremêlent allègrement).

    L'énorme succès de La Dolce vita, dont la musique lancinante signée Nino Rota allait faire le tour du monde, lui permet de réaliser, trois ans plus tard, son film le plus personnel et le plus ambitieux, Huit et demi (Otto e mezzo). En livrant ainsi ses angoisses et ses fantasmes de cinéaste à travers son « double cinématographique » Marcello Mastroianni, Fellini propose une réflexion passionnante sur la création artistique.

    Après la démesure de son Satyricon en 1969, d'après l'œuvre de Pétrone, Fellini, désormais débarrassé de l'héritage néoréaliste, plonge dans ses souvenirs d'enfance avec Les Clowns (I Clowns) en 1970, téléfilm sorti aussi dans les salles de cinéma, Fellini Roma en 1972 et, surtout, Amarcord en 1973, qui évoque son adolescence à Rimini, sa ville natale.

    Avec Le Casanova de Fellini (Il Casanova di Federico Fellini) en 1976, il renoue momentanément avec le baroque fastueux du Satyricon. Mais sa veine intime reprend le dessus, avec un nouveau téléfilm qui sera également exploité dans les salles de cinéma : Répétition d'orchestre (Prova d'orchestra) en 1979.

    Les années 1980 s'ouvrent sur La Cité des femmes (La Città delle donne) en 1980. Suivront Et vogue le navire... (E la nave va...) en 1983, véritable opéra funèbre, Ginger et Fred (Ginger e Fred) en 1985 et Intervista en 1987.

    C'est avec La Voce della luna, en 1990, un film au climat crépusculaire - ce qui lui donne, retrospectivement, un aspect étrangement prémonitoire - que se clôt l'activité cinématographique de Fellini.

     

    Principales récompenses

    • 1953 : Lion d'argent à la Biennale de Venise pour Les Vitelloni
    • 1954 : Lion d'argent à la Biennale de Venise pour La Strada
    • 1956 : Oscar du meilleur film étranger pour La Strada
    • 1957 : Oscar du meilleur film étranger pour Les Nuits de Cabiria
    • 1960 : Palme d'or au festival de Cannes pour La Dolce vita
    • 1960 : David di Donatello d'or de la meilleure réalisation pour La Dolce vita
    • 1961 : NYFCC Award du meilleur film étranger pour La Dolce vita
    • 1963 : Oscar du meilleur film étranger pour Huit et demi
    • 1963 : Grand Prix du festival de Moscou pour Huit et demi
    • 1965 : NYFCC Award pour Juliette des esprits
    • 1972 : Grand Prix de la Commission Supérieure Technique au festival de Cannes pour Fellini Roma
    • 1974 : Deux David di Donatello d'or (meilleur film et meilleure réalisation) pour Amarcord
    • 1974 : Oscar du meilleur film étranger pour Amarcord
    • 1984 : Deux David di Donatello d'or du meilleur film et du meilleur scénario pour Et vogue le navire...
    • 1987 : Grand Prix du Festival international du film de Moscou pour Intervista

     

    sources

    http://ann.ledoux.free.fr/pmwiki/index.php5?n=Main.FedericoFellini

      

      

     

     

     

     

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    La Strada de Federico Fellini - 1954

      

    strada4La Strada devrait marquer la jeunesse de n'importe quel spectateur doté d'un minimum de mouvements cardiaques. Impossible de rester de marbre devant cette petite histoire touchante comme tout, d'une poésie minuscule renversante. Le film, même vu par le solide adulte barraqué que je suis devenu, fait toujours son petit effet, et renvoie avec sensibilité aux émotions d'antan : on pleure, on rigole, on tremble pour la pauvre Gelsomina, un peu comme à un de ces jolis romans à la Dickens.

      

     

    protectedimage

      

    Fellini file son histoire avec un immense talent de conteur, aidé par la sublime composition de Giulietta Masina et celle non-moindre d'Anthony Quinn. C'est vibrant de tendresse, de sentiments, de beauté dans les personnages. Son couple de forains déglingué est incontestablement mythique dès les premières images : lui, bourru, aride, violent, cachant sa détresse de solitaire derrière ses minables numéros de cirque et ses énormes poings ; elle, lunaire, enfantine malgré son physique de femme mûre, grotesque et bouleversante d'amour.

      

      

     

    Il suffit parfois aux 3acteurs d'un seul geste (le petit "au revoir" de la main de Gelsomina) ou d'une simple posture du corps (la fatigue de Zampano sur la fin) pour bouleverser. Malgré sa dureté, on a envie que le monde ressemble au monde de La Strada, poétique, sentimental, plein d'artistes au grand coeur et d'énormes plats de pâtes. Fellini met ses délires baroques de côté, se contentant de filmer un univers clownesque d'une belle tristesse, cadrant la ruralité italienne avec beauté, mais avec une sobriété peu habituelle chez le gars (on est encore dans la période I Vittelloni / Il Bidone). Malgré ça, son film reste très personnel, grâce à cette poétisation de chaque personnage, de chaque geste, jamais réalistes et pourtant d'une totale vérité.

      

    On est sûrement assez loin du grand génie fellinien, et le film manque des inspirations fulgurantes de ses strada2oeuvres plus ambitieuses.

      

    La Strada reste un peu à l'état justement de film pour enfants, un film pour enfants brillantissime, qui n'a pas à rougir devant ses modèles déclarés (Chaplin, Tati), mais tout de même un film pour enfants. Les sentiments sont simples et directs, qualité sûrement, mais qui rend le tout un peu superficiel. Ceci dit, on en ressort quand même tout chose.

      

    Le mélodrame est parfaitement géré en regard de la comédie pure, et il y a là-dedans une foule de minuscules détails, de plans courts qui font mine de rien mais qui bouleversent (les petits rires solitaires de Gelsomina, quelques portraits de femmes rudes).

      

    Un bien beau film à montrer à vos enfants si vous avez envie de les voir pleurer, aimer la vie et rigoler.

     

      

      

      

    Gelsomina, une femme enfant naïve et généreuse, a été vendue par sa mère à un hercule de foire brutal et obtus, Zampano, qui accomplit un numéro de briseur de chaînes sur les places publiques.

     

      

      

      

    A bord d'un étrange équipage, une moto à trois roues aménagée en roulotte sans confort, le couple sillonne les routes d'Italie, menant la rude et triste vie des forains. Zampano ne cesse de rudoyer sa compagne et de la tromper sans vergogne. Elle éprouve cependant un certain attachement pour lui et s'efforce de lui plaire avec une touchante obstination.

     

     

     

    Surgit un autre saltimbanque, un violoniste-poète-philosophe-farceur : Il Matto ("Le Fou").

      

    Il agace à plaisir le pauvre Zampano et raconte à Gelsomina de très belles et très édifiantes histoires sous forme de paraboles. Exaspéré, Zampano finit un jour par le tuer.

      

    Le temps passe. Gelsomina, prostrée, ne peut se consoler de la mort du "Fou". Zampano l'abandonne sur la route.

      

    Des années plus tard, il apprend qu'elle est morte.

      

     

      

      

    Alors, pour la première fois de sa vie, il pleure.

    La Strada possède toutes les caractéristiques du mélodrame (musique, effets, personnages pathétiques ou monstrueux), mais il est bien plus qu'un simple mélodrame.

      

    Le personnage de Gelsominela, par le regard qu'il jette sur la vie, est porteur d'une telle force d'amour, d'une telle capacité à transformer une existence médiocre en apothéose qu'on se dit que derrière toute vie, même absurde, pourrait bien se cacher un sens, un absolu. Ce film, profondément spiritualiste, appartient pleinement au néoréalisme, mais il résonne déjà de cette musique inimitable, celle d'un cirque infiniment nostalgique qui deviendra, avec "La Dolce Vita", le leitmotiv de l'un des plus grands créateurs d'univers du monde

     Still Of Anthony Quinn And Giulietta Masina In La Strada

      

      

    Un sacrifice (la mort de Gelsomina), un meurtre (celui du Fou) qui suit une profanation (le vol au couvent), une rédemption (celle de Zampano au dernier plan), La Strada semble un chemin de croix pavé de significations religieuses. A chacune de ces " stations " emblématiques, Fellini donne cependant une dimension qui déjoue la fable chrétienne dogmatique et lourde de sens.

      

    Ainsi, la mort de Gelsomina n'est pas montrée et disparaît dans une ellipse du récit. La scène où Zampano apprend cette mort en renforce le caractère fantomatique : une jeune femme raconte ce que furent les derniers jours de Gelsomina, en suspendant des draps qui deviennent à la fois comme des écrans sur lesquels Zampano peut projeter les images de ce qui lui est révélé, et comme un labyrinthe où la vérité se perd. Cette scène dont la logique est affaire de regard, est purement cinématographique. 
     

    Le vol au couvent, dramatisé par les effets visuels et sonores qui suggèrent l'orage, devient de même une scène spectaculaire, à la frontière du cinéma d'effroi.

    Quant à la mort du Fou, elle est marquée par un sentiment de fatalité non pas spiritualiste, mais matérialiste : le Fou comprend que l'heure de sa mort est arrivée en voyant que sa montre a été cassée dans sa lutte avec Zampano.

      

      

    Enfin, Fellini montre d'abord l'errance finale de Zampano comme celle d'un ivrogne désespéré, et la mer a dans cette scène une valeur sentimentale et romanesque avant tout (elle évoque Gelsomina, qui l'aimait).

      

    C'est donc au plus près de ses personnages que se tient Fellini, au cœur d'une condition humaine dont ils ne peuvent nommer ce qui la transcende : Fellini n'exclut pas que ce soit l'amour chrétien, mais, ce qui est presque révolutionnaire dans l'Italie de 1955, il filme la rudesse, la maladresse et la vérité de l'amour tout court. Ce qui fait de La Strada un film plus humaniste que chrétien.

      


      

    La Strada est une œuvre qui suppose de la part de son auteur, en plus du génie d'expression, une parfaite connaissance de certains problèmes spirituels et une réflexion sur eux. Ce film traite en effet du sacré, je ne dis pas du religieux ni de la religion. Je parle de ce besoin primitif et spécifique à l'homme qui nous pousse au dépassement, à l'activité métaphysique, tant sous la forme religieuse que maintenant sous la forme artistique, besoin aussi fondamental que celui de durer. Il semble que Federico Fellini sache parfaitement que cet instinct est à la source des religions comme de l'art. Il nous le montre à l'état pur dans Gelsomina.

    Fellini et ses trois interprètes réussissent à nous décrire tant charnellement que mentalement et par le moyen de l'image, l'histoire servant à un tout autre but, des personnages mythiques et vrais. Ces trois héros vivent d'une vie esthétique parfaite. Ils nous arrachent cette émotion grâce à laquelle un personnage de lumière ou de papier prend pour une seconde une fulgurante réalité et demeure en nous.

     

      

    Les séquences célèbres sont inoubliables: Gelsomina vendue par sa mère; les trajets sur les routes sur un lamentable triporteur roulotte ; la noce champêtre et la visite d'un enfant malade et reclus ; la rencontre de Gelsomina avec l'équilibriste, puis avec une religieuse dans un couvent; la bataille de Zampano avec Il Matto qui regarde sa montre brisée et tombe mort ; Zampano qui apprend la mort de Gelsomina, regarde le ciel et pleure sur la plage.

    Film vivement attaqué par la critique de gauche, en Italie, pour avoir perverti et trahit le néoréalisme. Il n'est pas douteux qu'Il matto (Le fou), sorte d'archange volant sur une corde raide, développe une parabole chrétienne, quand il explique à Gelsomina:

     

      

      

    "si je savais à quoi sert ce caillou, je serai le bon Dieu qui sait tout : quand tu nais ; quand tu meurs aussi. Ce caillou sert sûrement à quelque chose. S'il est inutile tout le reste est inutile, même les étoiles.

      

    Et toi aussi, tu sers à quelque chose avec ta tête d'artichaut". Mais ce thème est loin d'être le principal dans un film complexe, et avec le recul cette critique de la gauche italienne était bien injuste. Le film était d'abord une critique de la condition féminine, de la femme objet aussi passive qu'un caillou, tout juste créée pour faire l'amour et la cuisine.(Famille de Gelsomina dont le père est parti, obligeant la mère à vendre ses filles).

     

    Gelsomina

     

    Enfin on peut affirmer que La Strada est un film de personnages, mis en scène avec la sensibilité d'un portraitiste : Gelsomina, Zampano et le Fou accèdent, par leur expressivité, au rang de symboles. Leur simple confrontation fait naître une tension dramatique et tient lieu de scénario dans ce film dont la narration suit librement la route (la " strada "), à la manière d'un road-movie.

    Gelsomina est la sensibilité incarnée. Une sensibilité qui ne semble avoir aucune limite : pour les êtres humains, bons (le Fou, la jeune religieuse) ou mauvais (Zampano), pour les animaux (les insectes qui l'émerveillent au bord du chemin), pour les paysages (la mer) et pour l'art (la musique, les numéros de cirque). Cette sensibilité qui l'ouvre au monde, l'expose aussi, sans défense, à ses tourments.

      


      

    Le Fou est un personnage angélique, aérien, cet équilibriste reconnaît en Gelsomina (que les autres croient folle) une âme sœur. Plus maître qu'elle du langage et de la pensée, il est conscient d'être exposé à la mort, qui le prendra pourtant par surprise : le Fou restera ainsi l'image de l'innocence.

    Zampano est d'une lourdeur bestiale, et coupable de meurtre (opposé au Fou), Zampano est défini négativement. Mais c'est sur lui que Fellini fait reposer le principal enjeu de La Strada : le triomphe final de la bonté, le retour à la sensibilité, peut-être à l'innocence.

     

     

     

     

     

     

     

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    Lino Ventura - Biographie

     

    Lino Ventura
    Nom Ventura
    Prénom Angelo
    Ne le 14 juillet 1919 A Parme, Italie

    Marié le 8 janvier 1942
    Décédé 22 octobre 1987 Saint Cloud

     

    Ses parents sont exportateurs et quittent l'Italie pour s'installer à Paris en 1927

     

    Un fils, Laurent en 1953, trois filles (Linda, handicapée) en 1959, Mylène en 1949 (devenue belle-fille de Lasserre) et Clélia en 1961

     

    Ancien catcheur, il est devenu un grand acteur du cinéma français, où son physique solide et son naturel faisait de lui l'interprète idéal du film noir ou policier

     

    1927 Borrini Angelo débarque en France pour retrouver son père Giovanni

     

    1942 il épouse Odette lecomte un amour de jeunesse

     

    1950 Lutteur professionnel des poids moyens, lino devient champion d'Europe, malheureusement, un accident au cours d'un combat l'oblige à abandonner

     

    1953 il débute au cinéma dans "Touchez pas au Grisbi" de Jacques Becker, embauché pour son physique, convient au personnage du film, celui qui donne la réplique à Jean Gabin

     

    1957 Lino Ventura devient populaire grâce au long métrage de Bernard Borderie "Le gorille vous salue bien "

     

    1966 lino père d'une enfant handicapée mentale, fonde l'association Perce-Neige

     

    1987: 22 octobre Lino Ventura décède à l'age de 68 ans d'une crise cardiaque, mais laisse 34 ans de magnifique carrière cinématographique

      

      

      

      

     

      

     

    Lino Ventura de son nom vrai nom Angiolino Giuseppe Pasquale Ventura, est un acteur italien qui a vécu en France et y a réalisé l'ensemble de sa carrière cinématographique, né le 14 juillet 1919 à Parme (Italie) et décédé le 22 octobre 1987 à Saint-Cloud.

      

      

     

    Fils d'immigrés italiens, Lino Ventura fut d'abord lutteur professionnel (il fut champion d'Europe poids moyens en 1950) avant de devenir par hasard acteur aux côtés de Jean Gabin dans Touchez pas au grisbi.

      

      

    D'abord habitué à des seconds rôles d'hommes de main ou de brutes, il devint une vedette dès la fin des années 50 grâce à des films comme Classe tous risques. Alternant les comédies à succès, parfois dialoguées par Michel Audiard, telles Les Tontons flingueurs, Les Barbouzes, Ne nous fâchons pas, L'Aventure c'est l'aventure ou La Gifle, et des drames et polars comme Les Grandes gueules, Le Deuxième souffle, Le Clan des Siciliens, L'Armée des ombres ou Garde à vue, il fut pendant deux décennies l'un des acteurs les plus populaires du cinéma français[1].

     

    Père d'une fille handicapée, il fut le fondateur en 1966 de l'association Perce-Neige[ destinée à venir en aide aux personnes handicapées mentales.

     

     

     

    Jeunesse

     

    Lino Ventura est le fils de Giovanni Ventura et Luisa Borrini.

      

    En 1927, il est âgé de sept ans lorsqu'il quitte l'Italie avec sa mère pour rejoindre son père parti travailler comme représentant de commerce à Paris quelques années auparavant.

      

    Mais arrivés à Paris, la mère et le fils ne reverront jamais Giovanni.

    Par fidélité à ses origines, il a gardé sa nationalité italienne.

      

    Lino Ventura parlait le français sans aucun accent, ayant passé l'essentiel de sa vie en France, et s'exprimait en italien avec une pointe d'accent français.

      

    Pour aider sa mère à les faire vivre, il quitte l'école et commence à travailler dès l'âge de huit ans. Il exerce successivement divers métiers : groom, mécanicien, représentant de commerce et employé de bureau.

      

      

      

    LINO VENTURA 

    Lutteur

     

    C'est néanmoins le sport qui l'emporte : il devient lutteur professionnel poids moyens sous le nom de Lino Borrini (qui fut plus tard, de manière erronée, considéré par certains comme son véritable nom). Il sera aussi catcheur.

      

     

     LINO VENTURA

      

      

    En 1950, il est champion d'Europe poids moyens de lutte gréco-romaine, puis à la suite d'un accident : une grave blessure à la jambe droite au cours d'un combat contre Henri Cogan (qui deviendra également acteur), il est obligé d'arrêter. Passionné par son sport de lutte, il se reconvertit en organisateur de combats. Il est notamment un habitué de la Salle Wagram à Paris.

     

      

      

    Carrière cinématographique

     

    En 1953, tout à fait par hasard, un de ses amis parle de lui au réalisateur Jacques Becker qui cherchait un Italien pour jouer face à Jean Gabin dans son film Touchez pas au grisbi.

      

     

      

      

    La rencontre se fait et Jacques Becker lui propose illico le rôle d'Angelo, un chef de gang opposé aux personnages incarnés par Jean Gabin et René Dary, que Lino refuse dans un premier temps.

      

      

      

    Par provocation, alors qu'il ne joue qu'un second rôle, il demande un cachet d'un million d'anciens francs (cachet presque équivalent à la vedette du film

    Jean Gabin), proposition qui est acceptée à sa grande surprise.

     

    À la sortie de Touchez pas au grisbi, sa présence est telle que toute la profession le remarque.

      

      

      

     

      

      

    Il est immédiatement adopté par le milieu du cinéma, par Jean Gabin qui devient son grand ami et par le public grâce à sa carrure, sa « gueule » et son exceptionnel naturel de comédien qui font de lui l'interprète idéal du film noir, de truand et de policier dur à cuire au grand cœur.

     

     

      

    Sans avoir pris de cours de comédie, il passe rapidement du statut d'acteur de complément aux premiers rôles, son jeu d'acteur s'affinant.

      

     

      

      

      

    C'est le rôle du Gorille (dans Le Gorille vous salue bien de Bernard Borderie) en 1958 qui le lance comme vedette à part entière.

     

      

      

    Suivi de Classe Tous Risques avec Claude Sautet, en 1960, qui lui fait partager la vedette avec Jean-Paul Belmondo.

      

    Un film qui marque sa rencontre avec un auteur de la "Série Noire", José Giovanni.

      

      

      

      

    Il devient l'un des poids lourds du cinéma hexagonal et restera à tout jamais reconnu comme l'un des meilleurs acteurs du cinéma français.

      

    Il excelle dans les rôles traditionnels de truand ou de policier vieilli, fatigué ou de l'homme d'expérience sensible à l'amitié virile. Son jeu d'acteur est d'ailleurs assez proche de sa propre nature.

      

     

      

      

      

    Cette maniére de jouer éclate sous la direction de Jacques Deray, de Jean-Pierre Melville ou de Robert Enrico ou aussi chez José Giovanni où Lino joue dans           

    Les Grandes Gueules, Le Deuxième Souffle et Les Aventuriers.

     

      

      

     

    Acteur fétiche de Georges Lautner, il est au casting de deux classiques du cinéma français, Les Tontons flingueurs, en 1963 et Les Barbouzes, en 1964.

     

    En 1972, il se fait connaître à l'international pour son rôle du mafieux, Vito Genovese dans Cosa Nostra de Terence Young avec dans le rôle du repenti

    Joe Valachi, joué Charles Bronson.

     

    Dans le film La Chèvre, il devait tenir le rôle de Campana mais comme le rôle de François Perrin devait alors être tenu par Jacques Villeret, Lino Ventura refusa d'y jouer.

     

    À partir des années 1980, Lino Ventura a peu tourné comme si son personnage du film de Jacques Deray, Un papillon sur l'épaule, tourné en 1978, où il joue Roland Fériaud, cet homme de tous les jours manipulé par des forces maléfiques jusqu'à sa mort brutale, sur un trottoir étranger au milieu d'une foule indifférente, avait changé sa carrière.

      

      

      

    Ce type de personnage, une victime manipulée, il l'a évoqué lors d'un entretien pour décrire son rôle d'espion à la retraite dans Espion, lève-toi, tourné en 1981: « C'est un type qui, à un moment donné, se retrouve seul, abandonné par amis et par ses ennemis si je puis dire parce que dans un sens, tout le monde s'arrange sur son dos (...), ce sont des situations que j'affectionne particulièrement ». Victime aussi le général Dalla Chiesa dans Cent jours à Palerme qui tombe sous les balles de la mafia, à laquelle il avait osé s'attaquer.

     

    Sur la fin de sa carrière, Lino ne choisit ses rôles qu'en fonction d'un critére qu'il résume lui-même : « J'aime ou j'aime pas ! ».

      

      

    Ses plus beaux rôles, il les a trouvé dans Garde à vue de Claude Miller en 1981, où il interpréte l'inspecteur Gallien qui interroge Michel Serrault, notable présumé coupable d'assassinat, et surtout dans Les Misérables de Robert Hossein, sorti en 1982, où il incarne un Jean Valjean à la hauteur de ses prédecesseurs, Harry Baur et Jean Gabin.

     

      

      

    Rôles manqués

     

    Au sujet du choix de ses rôles, il déclare :« Quand on me parle d'un personnage à interpréter et d'une façon immédiate si je peux le faire, si ça me convient ou si ça ne va pas ».

      

    À cause de cela, il refuse un rôle dans Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, le rôle tenu par François Truffaut dans Rencontre du troisième type de Steven Spielberg et pour un remake de Le salaire de la peur appelé Le convoi de la peur (Wages of Fear) de William Friedkin

     

     
    Image du Blog mesidoles.centerblog.net
     

    Décès

     

    Il décède le 22 octobre 1987 à Saint-Cloud, d'une crise cardiaque à l'âge de 68 ans, après 34 ans de carrière cinématographique et 75 films. Il repose au cimetière du Val-Saint-Germain dans l'Essonne.

     

    Vie privée

     

    Le 8 janvier 1942, il épouse Odette Lecomte, son amour de jeunesse, qu'il avait rencontrée en 1935 dans la banque où il travaillait.

      

    Ils auront quatre enfants : Mylène (1946-1998, morte dans un accident d'avion) épouse de Claude Lasserre, fils de René Lasserre (1912-2006), Laurent en 1950, Linda en 1958 et Clelia en 1961 (auteur et scénariste).

     

    Linda présente un retard mental car elle est trisomique ; découvrant le manque de structures d'aide et d’accueil pour les enfants handicapés, Lino et Odette créent en 1966 l'association humanitaire Perce-Neige à Saint-Cloud, où il vivait, avec pour vocation « l'aide à l'enfance inadaptée » en apportant son aide aux associations existantes travaillant dans le domaine du handicap et en sensibilisant les pouvoirs publics aux besoins des enfants handicapés et de leurs familles.

     

    L’année 1975 marque la première victoire de l’association avec la publication de la loi d'orientation en faveur des personnes handicapées et de la loi relative aux institutions sociales et médico-sociales.

     

    En 1976, Perce-Neige est reconnue d'utilité publique. Six ans plus tard, la première Maison Perce-Neige ouvre ses portes à Sèvres (Hauts-de-Seine). Malgré la disparition de Lino Ventura, Perce-Neige poursuit sa mission et a participé à la création de près de 40 établissements en France.

     

    Sa fille Clelia a écrit plusieurs ouvrages sur son père.

    Clelia

      

     

     

    Lino Ventura - Filmographie

     

    1953 Touchez pas au Grisbi de Jacques Becker
    1957 razzia sur la chnouf de Henri Decoin
    1957 Le Rouge est mis de Gilles Grangier
    1956 La loi de les rues de Ralph Habib

    1956 Crime et châtiment de Georges Lampin
    1957 Les feu aux poudres de Henri Decoin
    1957 Action immédiate de Maurice Labro
    1957 Létrange Monsieur Steve de Raymond Bailly
    1957 Trois jours à vivre de Gilles Grangier
    1958 Ces dames préfèrent le mambo de e Bernard Borderie
    1958 Maigret tend un piège de Jean Delannoy
    1958 Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle
    1957 Montparnasse 19 de Jacques Becker
    1958 Le gorille vous salue bien de Bernard Borderie
    1958 Le chemin des écoliers de Michel Boisrond
    1958 Maigret tend un piege
    1959 le fauve est laché de Maurice Labro
    1959 Pensione Edelweiss de Ottorino Franco Bertolini
    1959 Douze heures d'horloge de Géza von Radványi
    1959 Marie-Octobre de Julien Duvivier
    1959 125 rue Montmartre de Gilles Grangier
    1959 Sursis pour un vivant
    1959 Un témoin dans la ville
    1960 Classe tous risques de Claude Sautet
    1960 L'Herrin der Welt - Teil (Les Mystères d'Angkor)de William Dieterle
    1960 Un taxi pour Tobrouk de Denys de La Patellière
    1961 La Ragazza in vetrina de Luciano Emmer
    1961 Les Lions sont lâchés de Henri Verneuil
    1961 Le bateau d'émile

    1961 Giudizio universale (Le jugement dernier) de Vittorio De Sica
    1961 Re di Poggioreale (Le Roi des truands) de Duilio Coletti
    1962 Die dreigroschenoper de Wolfgang Staudte
    1962 Les petits matins de Jacqueline Audry
    1962 Le diable et les dix Commandementsde Julien Duvivier 
     

      

    1963 Les tontons Flingueurs de Georges Lautner
    1963 Carmen di Trastevere de Carmine Gallone
    1963 Cent mille dollars au soleil de Henri Verneuil
    1964 Llanto por un bandido (Les bandits) de Carlos Saura
    1964 le monocle rit jaune de Georges Lautner
    1964 Les barbouzes de Georges Lautner
    1965 Les grandes gueules de Robert Enrico

    1965 L'arme a gauche de Claude Sautet
    1965 La métamorphose des cloportes de Pierre Granier-Deferre
    1966 Ne nous fâchons pas de Georges Lautner
    1966 Avec la peau des autres de Jacques Deray
    1966 Le deuxième souffle de Jean-Pierre Melville

    1967 Les aventuriers de Robert Enrico
    1967 Le rapace de José Giovanni
    1969 Le Clan des Siciliens de Henri Verneuil
    1969 L'Armée des ombres de Jean-Pierre Melville

    1970 Dernier domicile connu de José Giovanni
    1970 Fantasia chez les ploucs de Gérard Pirès

    1971 Boulevard du rhum de Robert Enrico
    1972 The Valachi Papers (Cosa Nostra ) de Terence Young
     

      

    1972 L'aventure c'est l'aventure de Claude Lelouch
    1973 Le silencieux de Claude Pinoteau
    1973 L'emmerdeur de Edouard Molinaro
    1973 La raison du plus fou de Raymond Devos
    1973 la bonne année de Claude Lelouch
    1973 Far West de Jacques Brel
    1974 Uomini duri (les durs) de Duccio Tessari
    1974 La gifle de Claude Pinoteau
    1975 La cage de Pierre Granier-Deferre
    1975 Adieu, poulet de Pierre Granier-Deferre
    1976 Cadaveri eccellenti (Cadavres exquis ) de Francesco Rosi
    1978 Un papillon sur l'épaule de Jacques Deray
    1978 The Medusa Touch (La grande menace) de Jack Gold Andrews
    1979 L'homme en colère de Claude Pinoteau
    1980 Sunday Lovers (Les seducteurs) de Edouard Molinaro
    1980 Garde à vue de Claude Miller

    1982 Espion, lève-toi de Yves Boisset
    1982 Les misérables de Robert Hossein
    1983 Le ruffian de José Giovanni
    1984 Cento giorni a Palermo de Giuseppe Ferrara,
    1984 La 7ème cible de Claude Pinoteau ,
    1987 La rumba de Roger Hanin

      

      

      

     

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    "La Grande Illusion" de Jean RENOIR

    Rôles principaux : 

    Jean Gabin, Pierre Fresnay, Erich Von Stroheim, Dita Parlo, Marcel Dalio, Julien Carrette, ...

    La Grande Illusion est sans conteste l’une des œuvres majeures du cinéma français, par son esthétisme, la profondeur psychologique de ses personnages, mais également au regard du contexte historique et politique dans lequel elle fut réalisée (le film sort en 1937).

    Témoignant des souffrances encore vives de la Première Guerre Mondiale, ce film semble lancer un appel pacifiste et désespéré face à l’imminence d’un nouveau conflit contre l’Allemagne nazie.

     

     

     

     

    Fils du peintre impressionniste Auguste Renoir, Jean Renoir s’était engagé en 1912 dans un régiment de cavalerie.

     

      

    En 1914, il a vingt ans. Sous-officier au 1er Régiment de Dragon, Renoir est blessé par une balle qui lui facture la jambe en 1915, dans les Vosges. Il retrouve le front en 1916 et, bien qu’handicapé, sert en tant qu’aviateur au sein d’une escadrille de reconnaissance. Après guerre, il entame une carrière de cinéaste, gagnant une notoriété internationale dans les années trente avec Boudu sauvé des eaux, le Crime de Monsieur Lange, les Bas-fonds...

     

    Afficher l'image d'origine

    Le tournage de la Grande Illusion témoigne de l’adhésion de Jean Renoir pour les idéaux du Front Populaire. Il place dans un huis-clos (un camp de prisonniers) des soldats de grades et surtout de milieux sociaux différents, que la guerre a uni mais qui n’ont pas rompu avec certaines tensions de classes.

     

    Le capitaine de Boëldieu (aristocrate interprété par Pierre Fresnay) et le lieutenant Maréchal (ouvrier campé par Jean Gabin), sont aviateurs.

     

    Leur appareil est abattu par un as de l’aviation allemande, Von Rauffenstein (joué par Erich Von Stroheim), un aristocrate qui, en tant de paix, avait fait connaissance de la famille de Boëldieu. En captivité, les deux officiers français se lient d’amitié avec d’autres prisonniers, dont le lieutenant Rosenthal, fils d'une famille juive fortunée, et le sergent Cartier, un Titi parisien gouailleur.

     

     

     

    La vie en captivité est rythmée par le partage communautaire, les nouvelles du front (notamment de la bataille de Verdun), et un projet d’évasion qui finalement avortera.

     

     

    La Grande illusion © Réalisations d'Art Cinématographique

     

    Les geôliers sont le reflet social des prisonniers, ce qui favorise certains échanges.

     

     La Grande illusion de Jean Renoir

     

     

    Les deux aviateurs français sont transférés dans une forteresse en montagne, commandée par Von Rauffenstein qui, grand mutilé de guerre, n’est plus que l’ombre de lui-même.

     

    Jean Gabin et Pierre Fresnay

    Ce dernier entretient une relation privilégiée avec de Boëldieu, avec lequel il partage le rang et les valeurs d’une aristocratie qu’ils savent tous deux sur le déclin.

     

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    Alors que les officiers français (rejoints par le lieutenant Rosenthal) tentent une ultime évasion, Von Rauffenstein abat de Boëldieu, lequel se sacrifie par devoir pour sauver ses camarades.

     

     

    En fuite, Rosenthal et Maréchal trouvent refuge dans une ferme allemande, accueillis par une veuve de guerre, Elsa – qui, du reste, aura une liaison avec Maréchal.

     

    Après quelques semaines de répit et d’apparent bonheur, les officiers français sont contraints de prendre leur route vers la Suisse.

     

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    Le film s’achève sur la séparation douloureuse et symbolique de Marechal et d’Elsa.

     

     

    La Grande Illusion n’est pas un film de guerre,

    mais un film contre la guerre.

     

     

    Renoir met en scène des hommes en perpétuel conflit intérieur, balançant entre sens du devoir, nostalgie d’un monde perdu et quête vaine du bonheur.

     

     

    Photo de La Grande illusion

     

     

    Les frontières sociales et culturelles sont en perpétuel mouvement.

     

    En 1916, deux officiers français sont faits prisonniers et enfermés dans un stalag réservé aux gradés.

    Entre les détenus règne une ambiance de solidarité et de sympathie soutenue par les tentatives d’évasion.

    Cette atmosphère se maintient avec les différents lieux d’incarcération, notamment le troisième lieu, dont deux officiers réussissent à s’évader grâce au sacrifice d’un capitaine.

    Les fugitifs, sur le chemin de la Suisse, sont accueillis par une fermière dont le mari et les frères ont été tués au front.

     

    Dans un contexte de très grave tension internationale où l’Europe menace de s’enflammer sous la montée des totalitarismes, Renoir dénonce l’antisémitisme, met en cause le nationalisme aveugle et exhorte à la fraternité entre les peuples, au-delà des conditions sociales.

     

    Ce discours pacifiste d’avant-guerre, repris par une partie de l’opinion publique française, illustre également l’état d’esprit d’un grand nombre d’anciens combattants de la Grande Guerre (dont Renoir) qui avait cru à l’illusion de la « der des ders ».

     

     

     

    « La Grande illusion » : une restauration qui revient de loin

    Par Jacky Bornet Publié le 15/02/2012

    sources :

    http://www.francetv.fr/culturebox/la-grande-illusion-une-restauration-qui-revient-de-loin-81566

     

     

    De Jean Renoir (France, 1937), avec Jean Gabin, Pierre Fresnay, Erich Von Stroheim, Dalio, Carette, Dita Parlo - 1h44 - réédition

    Synopsis : Première Guerre mondiale. Deux soldats français sont faits prisonniers par le commandant von Rauffenstein, un Allemand raffiné et respectueux.

     

    Conduits dans un camp de prisonniers, ils aident leurs compagnons de chambrée à creuser un tunnel secret. Mais à la veille de leur évasion, les détenus sont transférés.

     

    Ils sont finalement emmenés dans une forteresse de haute sécurité dirigée par von Rauffenstein.

     

    Celui-ci traite les prisonniers avec courtoisie, se liant même d'amitié avec Boeldieu. Mais les officiers français préparent une nouvelle évasion.

     

     

     

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    « Ennemi cinématographique numéro un »


    « La Grande illusion » de Jean Renoir, sorti en 1937, demeure un des plus grands films de l’histoire du cinéma.

     

    Réunissant une pléiade d’acteurs, parmi les plus grands de l’époque – Jean Gabin, Pierre Fresnay, Erich Von Stroheim, Dalio, Carette – sur un scénario de Jean Renoir et Charles Spaak, le film connu une curieuse destiné et plusieurs mutilations que répare la magnifique restauration opérée par la Cinémathèque de Toulouse, aujourd’hui en salles.

     

    Immense succès en France à sa sortie, comme en Europe, « La Grande illusion », bien que couronné d’un prix spécialement créé pour lui au Festival de Venise, s’est vu interdit dans l’Italie mussolinienne, l’Allemagne hitlérienne, puis la France occupée, pour son manque de patriotisme.

     

    Goebbels, chef de la propagande nazie qualifiait le film d’« ennemi cinématographique numéro un », pour son discours humaniste, pacifiste, et l’exposition d’un rapprochement entre soldats français et allemands durant la Première guerre mondiale.

     

     

     

    Pierre Fresnay et Erich Von Stroheim dans

     

    "La Grande illusion" de Jean Renoir

     

    Quelle illusion ?


    Le titre du film est demeuré pour beaucoup une énigme.

     

    De quelle illusion s’agit-il ?

    Celle que nourrissent les prisonniers français dans leurs tentatives d’évasion ?

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    Celle d’un rapprochement entre les classes que met en perspective le film ?

    En fait le mot est prononcé à deux reprises, toujours en rapport avec la guerre. La première fois, il s’agit de l’illusion que représente une fin prochaine du conflit.

     

    La seconde, à la toute fin, se réfère encore à une hypothétique fin de la guerre, Jean Gabin ajoutant :

     

     

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    « en espérant que c’est la dernière ».

     

    Ce à quoi Dalio répond :

     

    « Ah, tu te fais des illusions ! ».

     

    Un dialogue prémonitoire en 1937, alors que les tensions entre la France et l’Allemagne vont croissantes, jusqu’à la déclaration de guerre en août 1939, deux ans après la sortie du film.

     

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    « La Grande illusion » est également clairement celle de l’imperméabilité entre les classes. Celles-ci sont clairement définies dans le rapprochement entre le capitaine français, de Boeldieu, qu’interprète Pierre Fresnay, et le commandant Von Rauffestein, joué par Erich Von Stroheim,

     

    Ce dernier n’a de cesse de privilégié l’officier français, répétant à loisir qu’eux deux appartiennent à l’élite aristocratique, en opposition aux autres prisonniers.

     

     

    De Boelieu lui démontrera l’inverse en se sacrifiant pour facilité l’évasion de son mécanicien (Jean Gabin), qui relève de la classe ouvrière, et Rosenthal (Dalio), qui se réclame de la bourgeoisie juive.

     

     

     

    Jean Gabin et Pierre Fresnay dans "La Grande illusion"

    de Jean Renoir ©

     

    Paris-Berlin-Moscou-Toulouse

     


    La restauration de « La Grande illusion » est le fruit d’une étroite collaboration entre le Gosfilmofond – les archives cinématographiques – de Moscou et la Cinémathèque de Toulouse, désormais détentrice du négatif original.

     

    Mais comment un tel patrimoine national a pu se trouver à Moscou ?

     

     

    Quand en 1940 les troupes allemandes occupent Paris, elles font main basse sur nombre d’œuvres d’art et notamment des négatifs de films qu’elles envoient à Berlin comme trésor de guerre.

     

    Lors de la prise de Berlin par l’armée rouge en 1945, les soviétiques font de même.

     

    Au milieu des toiles de maîtres et de nombreux négatifs de films américains, allemands et français, figure celui de

     

    « La Grande illusion » de Jean Renoir.

     

    Les Soviétiques les nommaient leurs « films trophées ».

     

     

    BANDE-ANNONCE LA GRANDE ILLUSION 1937 DE JEAN RENOIR AVEC JEAN GABIN PIERRE FRESNAY ERIC VON STROHEIM JULIEN CARETTE MARCEL DALIO ... TRAILER V.F HQ

     

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    Après-guerre,

     

    « La Grande illusion » fera l’objet de plusieurs rééditions, mais les différents montages ne seront jamais exhaustifs, tel que Renoir avait réalisé le film en 1937.

     

    Le cinéaste passera une grande partie de sa vie à le reconstituer et y parvient quasiment en 1958.

     

    Il y restaure les allusions aux maladies vénériennes des militaires coupées à la première sortie du film en France ; redonne toute son ampleur au rôle d’Elsa (Dita Parlo) qui accueille les évadés (Gabin et Dalio) ; réinstaure les scènes coupées lors de la courte sortie du film en Allemagne, où le personnage de Dalio exprime la générosité juive.

     

      

      

    Aujourd’hui enfin visible dans une version inédite par sa haute teneur technique,

     

    « La Grande illusion » retrouve toute sa verve, sa beauté et son propos, dans une version numérique qui restitue toute la finesse des images, sans une seule égratignure et une restauration sonore d’une qualité inespérée, à faire pâlir les prises de son contemporaines.

     

    Comme le film à son origine, cette réédition s’avère un chef-d’œuvre, à voir en salles dès le 15 février, avant sa sortie en DVD et Blu-Ray le 21.

     

     

     

     

     

     

     Les admirateurs de Renoir adorent aussi Le Caporal épinglé (1961), autre histoire d’évasion, étude de caractères moins idéologique et dernier long métrage de cinéma du cinéaste, avant son “Petit théâtre” final.

     

     

     

     

     

     

     

     

      http://www.culture-alsace.org/cinema-audiovisuel/bureau-accueil-tournage/ils-ont-tourne-en-alsace-agence/la-grande-illusion

      

      

      

     

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    Daniel Robin-Renucci, connu sous le nom de scène de Robin Renucci, est un acteur et un réalisateur français, né le 11 juillet 1956 au Creusot (Saône-et-Loire). Il est d'ascendance bourguignonne par son père Louis Robin, qui était gendarme, et corse par sa mère Paulette Renucci, qui était couturière.

      

      

    Daniel Robin passe son enfance dans l'Yonne, à Auxerre, et ses vacances d'été dans le village dont est originaire sa mère, Olmi-Cappella, en Haute-Corse.

    Passionné de théâtre dès son enfance, Robin Renucci passe par le Conservatoire national supérieur d'art dramatique avant de débuter à l'écran en 1981 dans le rôle de Ralph dans Eaux profondes de Michel Deville. Il se fait remarquer avec le rôle de Gérard dans Invitation au voyage ou celui de Hazan, le jeune intellectuel juif de Fort Saganne (1984). Il obtient l'année suivante la consécration avec Escalier C de Jean-Charles Tacchella, où son personnage de Fortser, jeune critique d'art intransigeant, ombrageux et misanthrope montre le déploiement de ses capacités. Il enchaîne en tenant tête à Philippe Noiret avec acidité et férocité dans Masques de Claude Chabrol.

    Désormais reconnu et installé comme séducteur à la sensible personnalité légèrement ombrageuse, il n'hésite pas à participer à des films plus novateurs comme Vive la sociale ! de Gérard Mordillat aux côtés de François Cluzet, La Trace de Bernard Favre ou L'Amant magnifique d'Aline Issermann.

      

      

      

    À partir des années 1990, il limite ses apparitions sur grand écran au profit du petit : il dirige son premier long métrage télé qui sort en en 1998 : La femme d'un seul homme. Convaincu que « Dans ce monde formaté, il est essentiel de redonner du sens aux utopies collectives et d'encourager le désir d'inventer, de créer des imaginaires... » (Robin Renucci l'ardent insoumis aux Éditions de l'Attribut, 2006), Il s'investit en Corse dans le développement d'un festival de théâtre et d'ateliers dramatiques dans la tradition de l'éducation populaire. Situées en Haute-Corse, dans la micro-région du Giussani, les activités de l'association ARIA (Association des rencontres internationales artistiques, créée en 1998) visent aussi à la re-dynamisation d'un territoire du Parc régional de Haute-Corse en voie d'abandon.

    Le comédien a également enregistré la lecture de quelques textes d'A la recherche du temps perdu de Marcel Proust.

    En 2004, il travaille le livre Le pianiste de Wladyslaw Szpilman (adapté au cinéma par Roman Polanski en 2001, consécration internationale) pour en faire un texte théâtral qu'il dit seul en scène accompagné d'un pianiste jouant du Chopin.

    En 2007 sort son deuxième film en tant que réalisateur, Sempre vivu ! (qui a dit que nous étions morts ?), une comédie savoureuse qui a pour cadre un petit village universel et 100 % corse, avec la troupe du Teatrinu composée de Guy Cimono, Marie-Ange Geronimi, Jean-Pierre Giudicelli et François Berlinghi.

    Le 24 juin 2011, le ministère de la Culture annonce sa nomination à la direction des Tréteaux de France où il succède à Marcel Maréchal.

     

     

      

    Filmographie sélective

    Acteur

    Au cinéma

     

      

    Courts-métrages

      

    A la télévision

     

      

    Réalisateur

     

      

    Théâtre

    Comédien

     

    Metteur en scène

     

      

    Prix et récompenses

      

      

      

      

      

      

     

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  •  Fichier:Jean Dujardin Cannes 2011.jpg

      

    Jean Edmond Dujardin est un humoriste, acteur, scénariste, réalisateur et producteur de cinéma français, né le 19 juin 1972 à Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine.

    Il est le premier acteur français à avoir remporté l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle de star déchue du cinéma muet, George Valentin, dans The Artist de Michel Hazanavicius;

      

    Biographie

    Après une enfance dans les Yvelines à Plaisir et avoir obtenu un baccalauréat A3 (philosophie et arts plastiques), Jean Dujardin débute dans la vie active en tant que serrurier dans l'entreprise de son père, Jacques Dujardin

      

      

    Carrière

    Des débuts au succès d'Un gars, une fille;

    C'est à l'armée, lors de son service militaire, qu'il voit ses talents de comique se révéler. Il se rend alors à Paris où il se produit dans des bars et des petits théâtres.

    Quelque temps plus tard, il forme « la Bande du Carré Blanc » avec Philippe Urbain, Éric Collado, Luc Antoni, Éric Massot et Bruno Salomone qu'il avait rencontrés dans le théâtre du même nom Le Carré Blanc. La troupe deviendra plus tard les Nous C Nous, et produira quelques spectacles ainsi qu'une parodie des boys bands très en vogue à l'époque, sous la forme d'une chanson du même nom, avant de participer régulièrement à l'émission Fiesta de Patrick Sébastien, diffusée sur France 2.

    Entre 1997 et 1998, ils gagnent à trois reprises l'émission de M6 : Graines de star dans la catégorie « comiques ».

    C'est dans ce cadre qu'il crée son personnage Brice de Nice, surfeur niçois mégalomane, dont il tirera ensuite plusieurs vidéos qui rencontreront un grand succès sur internet, avant d'en faire un film en 2005.

    Par la suite, Jean Dujardin tourne avec Bruno Salomone de petits sketches pour l'émission Farce Attaque sur France 2.

      

      

    D'octobre 1999 à juin 2003, il joue avec Alexandra Lamy dans la série télévisée à succès Un gars, une fille sur France 2; Les deux acteurs y interprètent des personnages portant leurs propres prénoms, Jean et Alexandra, alias Loulou (le gars) et Alex ou Chouchou (la fille) et forment un couple confronté à diverses situations de la vie quotidienne. La série compte 486 épisodes de moins de sept minutes… Les personnages de Loulou et Chouchou sont plebiscités par les téléspectateurs et les deux comédiens deviennent vite populaires, tandis que leur liaison à la ville fait la une des magazines people. Jean Dujardin met un terme à la série et se sert de cette célébrité nouvelle pour débuter au cinéma, tout d'abord avec une petite apparition dans Ah ! si j'étais riche (2002) puis dans Bienvenue chez les Rozes (2003), dans lequel il joue un cambrioleur un peu stupide.

    Les années 2000 : les premiers succès

     Fichier:Jean Dujardin Alexandra Lamy.jpg

    Le comédien enchaîne avec un contre-emploi dans le thriller Le Convoyeur de Nicolas Boukhrief (2004). Son premier grand succès au cinéma est la comédie chorale Mariages ! de Valérie Guignabodet en 2004, avec également Mathilde Seigner, Antoine Duléry, Miou-Miou, Didier Bezace, Lio et Catherine Allégret. Brice de Nice, l'adaptation au cinéma du personnage d'un de ses sketchs avec les Nous C Nous, sorti en 2005, bat des records au box-office et devient très populaire dans les cours d'école.

      

      

    Des goodies tels que jeu vidéo et sonnerie de téléphone portable se sont échangés par milliers. Il obtient une nomination au César du meilleur acteur en 2007 à la suite de sa prestation dans OSS 117 : Le Caire, nid d'espions de Michel Hazanavicius, une parodie à succès de film d'espionnage. La suite, OSS 117 : Rio ne répond plus, sort en 2009. En 2006 cependant, l'acteur est cité aux Bidets d'Or en tant que pire acteur pour le film L'Amour aux trousses. Ce film sera également cité la même année aux Gérard du cinéma aux côtés de Brice de Nice dans la catégorie Pire film avec Jean Dujardin.

     Fichier:DUJARDIN Jean 02-24x30-2009.jpg

    Acteur touchant à tous les registres, il endosse des rôles à contre-emploi dans Contre-enquête et 99 francs dans lesquels il joue respectivement un policier enquêtant sur l'assassinat et le viol de sa jeune fille de 10 ans, puis un publicitaire désabusé et dépressif dans l'adaptation du livre de Frédéric Beigbeder, 99 francs. En 2007, il devient producteur et réalisateur avec la série de programmes courts Palizzi proposée sur la chaîne 13ème rue avec dans le rôle principal Arsène Mosca. Devant le succès de la série, un film adapté du pilote de la série va être tourné.

    Il joue, en 2008, aux côtés de Jean-Paul Belmondo auquel il est souvent comparé dans Un homme et son chien de Francis Huster.

    Il incarne Lucky Luke dans le film du même nom de James Huth, en 2009, aux côtés d'Alexandra Lamy, Sylvie Testud, Michaël Youn et Daniel Prevost. Le film reçoit cependant un accueil public et critique mitigé.

    En 2010, il incarne Charles Faulque, un écrivain alcoolique qui voit débarquer chez lui son cancer dans Le Bruit des glaçons de Bertrand Blier, également interprété par Albert Dupontel, Anne Alvaro, Myriam Boyer et Audrey Dana. Il tourne également dans le film de Nicole Garcia, Un balcon sur la mer avec notamment Sandrine Kiberlain, Marie-Josée Croze, Michel Aumont et Claudia Cardinale où il joue le rôle de Marc, un homme qui retrouve son amour de jeunesse et mène une enquête lorsqu'elle disparaît. La même année, il apparaît dans Les Petits Mouchoirs de Guillaume Canet, dans lequel son rôle, bien que court, ouvre le film et en représente l'intrigue majeure.

      

    Fichier:Jean Dujardin et les soeurs Lamy.jpg

      

    2011-2012 : The Artist et l'Oscar du meilleur acteur

    En 2011, il partage l'affiche avec Bérénice Bejo de The Artist de Michel Hazanavicius, film muet en noir et blanc qui rend hommage au cinéma hollywoodien des années 1920 et 1930. Il y interprète le rôle de George Valentin, une grande vedette du cinéma muet dont la carrière est brisée par l'arrivée du parlant et dont l'amour naissant pour Peppy Miller (Bérénice Bejo), jeune étoile montante, est contrarié.

    Dans une interview, l'acteur affirme avoir d'abord refusé le rôle avant de se raviser[;C'est le premier jour du tournage qu'il dit avoir réalisé que le personnage de George Valentin était fait pour lui;

    Les débuts sont laborieux : les chaînes de télévision refusent d'investir sur un film muet et en noir et blanc et l'avance sur recettes n'est pas allouée au projet; L'arrivée du producteur Thomas Langmann débloque la situation : il mobilise notamment Studio 37 (Orange), France 3 Cinéma, Canal + et Warner France.

    Le long métrage concourt ensuite pour la Palme d'or, lors du 64e Festival de Cannes À l'origine, The Artist devait être projeté en séance spéciale mais il est basculé en compétition sur l'insistance de Thomas Langmann.

    Pour ce film, Jean Dujardin est récompensé par le Prix d'interprétation masculine, qui lui est remis par Catherine Deneuve. L'accueil enthousiaste des festivaliers offre au long métrage l'opportunité d'être acheté par de nombreux distributeurs internationaux dont la Weinstein Company qui lance sa carrière américaine et son intense campagne de promotion en vue des Oscars du cinéma 2012[

    Le film connaît un engouement outre-Atlantique et gagne la sympathie des spectateurs américains pour son hommage à l'âge d'or des productions classiques et muettes d'Hollywood[

    En décembre 2011, Jean Dujardin reçoit une nomination aux Screen Actors Guild Awards et aux Golden Globes pour The Artist

     

    Jean Dujardin est le second acteur français à être nommé aux Golden Globes, après Gérard Depardieu, lauréat du Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie en 1991 (pour le film Green Card). Il reçoit également ce prix en janvier 2012

      

      

    Le 24 janvier, Jean Dujardin est nommé aux Oscars dans la catégorie « meilleur acteur ». Le 29 janvier, il gagne le Screen Actors Guild Award du meilleur comédien;

    Le 11 février, il participe à l'émission Saturday Night Live où il joue dans un sketch de la série France 3, Les jeunes de Paris, filmé à la manière de The Artist et remporte un succès auprès du public présent. Le 12 février 2012, Jean Dujardin obtient le prix du meilleur premier rôle masculin lors de la 65e cérémonie des BAFTAs du cinéma britannique.

      

      

    La consécration intervient le 26 février 2012, date à laquelle il remporte l'Oscar du meilleur acteur à Los Angeles grâce à son interprétation de George Valentin dans The Artist. Il devient le premier acteur français à remporter ce trophée. Charles Boyer (distingué d'un Oscar pour sa carrière en 1943), Maurice Chevalier (lui aussi récompensé d'un Oscar d'honneur, en 1959) et Gérard Depardieu avaient été nommés à ce prix avant lui, mais sans succès. Il rejoint alors le cercle des interprètes français oscarisés jusqu'alors exclusivement féminin : Claudette Colbert[16], Simone Signoret, Juliette Binoche et Marion Cotillard.

    Par ailleurs, The Artist obtient au total cinq Oscars dont ceux du meilleur film pour Thomas Langmann et du meilleur réalisateur pour Michel Hazanavicius;  Le film gagne également six Césars lors de la 37e cérémonie, dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice pour Bérénice Bejo.

    Son interprétation de George Valentin a été saluée par quatorze récompenses internationales.

    Eté 2012, il est annoncé sur le tournage de The Wolf of Wall Street le prochain film de Martin Scorcese avec Leonardo Di Caprio

      

    L'après 2012 : Scénariste et réalisateur

    En 2012, il joue entre autres aux côtés de Gilles Lellouche et de sa femme Alexandra Lamy dans Les Infidèles, film à sketches qu'il co-produit, co-scénarise et co-réalise avec six autres metteurs en scène sur le thème de l'infidélité masculine. À la suite d'une polémique concernant les affiches promotionnelles du film sur lesquelles Jean Dujardin et Gilles Lellouche apparaissent dans des postures suggestives qui "présentent une image dégradante de la femme", l'ARPP qui a reçu quatre plaintes décide de les retirer des lieux publics[18],[19].

    Au printemps 2012, il débute le tournage du nouveau film d'Éric Rochant intitulé Möbius avec Cécile de France qui a pour sujet l'espionnage économique.

      

    Philanthropie

    En 2009, Jean Dujardin s'engage aux côtés de Marc Lièvremont, ancien sélectionneur du XV de France (2007-2011) pour devenir le parrain de la Fondation Mouvement pour les Villages d'Enfants. La Fondation MVE protège en France, dans ses Villages et Foyers, des enfants placés sur décision du juge des enfants en raison de maltraitances ou de négligences graves.

    Vie privée

     

    Jean Dujardin a deux fils (Simon né en 2000 et Jules né en 2001) d'une union avec Gaëlle qui a pris fin en 2003.

    Il vit en couple depuis 2003 avec Alexandra Lamy avec laquelle il s'est marié à Anduze, dans le Gard, le 25 juillet 2009

    Il a trois frères dont l'aîné, Marc, est avocat et son conseiller juridique.

    Carrière

    AnnéeTitreRéalisateurRôleNotes
    1996-1999Carré Blanc / Nous C Nous     Sketchs TV
    1997-1998Farce Attaque     Série TV
    1999-2003Un gars, une fille Isabelle Camus et Hélène Jacques Jean Série TV avec Alexandra Lamy
    2002À l'abri des regards indiscrets Ruben Alves et Hugo Gélin Jean-Luc Court-métrage
    Ah ! Si j'étais riche Gérard Bitton et Michel Munz Le vendeur Weston  
    2003Toutes les filles sont folles Pascale Pouzadoux Lorenzi  
    Bienvenue chez les Rozes Francis Palluau Mathieu Gamelin dit MG  
    Les Clefs de bagnole Laurent Baffie Lui-même  
    2004Le Convoyeur Nicolas Boukhrief Jacques  
    Mariages ! Valérie Guignabodet Alex  
    Les Dalton Philippe Haïm Le cow-boy vanneur  
    Rien de grave Renaud Philipps Le pilote instructeur Court-métrage
    2005La vie de Michel Muller est plus belle que la vôtre Michel Muller Lui-même  
    Brice de Nice James Huth Brice Agostini, dit Brice de Nice Scénariste
    L'Amour aux trousses Philippe de Chauveron Franck  
    Il ne faut jurer de rien ! Eric Civanyan Valentin  
    2006OSS 117 : Le Caire, nid d'espions Michel Hazanavicius Hubert Bonisseur de La Bath / OSS 117 Étoile d'or du premier rôle masculin
    Nommé - César du meilleur acteur
    Hellphone James Huth Le warrior de la boue  
    2007Contre-enquête Franck Mancuso Richard Malinowski  
    99 francs Jan Kounen Octave Parango Prix Raimu de la Comédie
    Palizzi     Série TV, en tant que réalisateur
    2008Ca$h Eric Besnard Cash  
    2009Un homme et son chien Francis Huster Le tapissier  
    OSS 117 : Rio ne répond plus Michel Hazanavicius Hubert Bonisseur de La Bath / OSS 117  
    Lucky Luke James Huth Lucky Luke Scénariste
    2010Les Petits Mouchoirs Guillaume Canet Ludo  
    Le Bruit des glaçons Bertrand Blier Charles  
    Un balcon sur la mer Nicole Garcia Marc Swann d'or du meilleur acteur au Festival du film de Cabourg
    2011The Artist Michel Hazanavicius George Valentin Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes 2011
    Spotlight Award du meilleur espoir Hollywood Film Festival
    Meilleur acteur London Film Critics Circle
    Meilleur acteur Australian Academy Award
    Meilleur acteur Festival international du film de Santa Barbara
    Meilleur couple à l'écran avec Bérénice Béjo Women Film Critics Circle
    Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie
    Meilleur acteur Las Vegas Film Critics Society
    Meilleur acteur Phoenix Film Critics Society
    Screen Actors Guild Award du meilleur acteur dans un premier rôle
    BAFTA Award du meilleur acteur dans un rôle principal
    Étoile d'or du meilleur premier rôle
    Independent Spirit Award du meilleur acteur
    Oscar du meilleur acteur
    Nommé - Critics Choice Award du meilleur acteur
    Nommé - Prix du cinéma européen de l'acteur de l'année
    Nommé - César du meilleur acteur
    2012Les Infidèles Emmanuelle Bercot, Fred Cavayé
    Alexandre Courtes, Jean Dujardin
    Michel Hazanavicius, Eric Lartigau
    et Gilles Lellouche
      Réalisateur, scénariste, acteur
    2013Möbius Éric Rochant Moise
    The Wolf of Wall Street Martin Scorsese Jean-Jacques Hendali  

    Box-Office - France

    Films, avec Jean Dujardin, ayant attiré au moins un million de spectateurs, en France. Classement par nombre d'entrées.

      Films Réalisateur Années France (entrées)
    1 Les Petits Mouchoirs Guillaume Canet 2010 5 457 251
    2 Brice de Nice James Huth 2005 4 424 136
    3 The Artist Michel Hazanavicius 2011 3 064 827
    4 OSS 117 : Rio ne répond plus Michel Hazanavicius 2009 2 520 877
    5 OSS 117 : Le Caire, nid d'espions Michel Hazanavicius 2006 2 304 430
    6 Les Infidèles Jean Dujardin, Gilles Lellouche... 2012 2 301 045
    7 Mariages ! Valérie Guignabodet 2004 2 008 899
    8 Les Dalton Philippe Haim 2004 1 955 836
    9 Lucky Luke James Huth 2009 1 865 726
    10 99 francs Jan Kounen 2007 1 233 503
    11 Ah ! si j'étais riche Gérard Bitton, Michel Munz 2002 1 142 152
    12 Ca$h Eric Besnard 2008 1 105 919
    13 Un balcon sur la mer Nicole Garcia 2010 1 047 647

    Théâtre

    AnnéeTitreAuteurMetteur en scèneRôleLieu
    2006 Deux sur la balançoire (lien vers le film) William Gibson Bernard Murat Jerry Ryan Théâtre Édouard VII

    Discographie

    Clip publicitaire

    • Suite au succès américain de The Artist, l'acteur tourne une fausse pub pour des cigarettes françaises pour le site Funny or die[

    Récompenses et nominations

    Récompenses

    AnnéeRécompenseCatégorie
    2001 7 d'Or Meilleure émission de divertissement pour Un gars, Une fille
    2007 Étoiles d'or du cinéma français Interprétation masculine de l'année pour OSS 117 : Le Caire, nid d'espions
    2007 Prix Raimu de la Comédie Interprétation masculine de l'année pour 99F
    2011 Festival de Cannes 2011 interprétation masculine de l'année pour The Artist
    2011 Festival du film de Cabourg Swann d'Or du meilleur acteur de l'année pour Un balcon sur la mer
    2012 Golden Globes 2012 Meilleur acteur de comédie ou film musical pour The Artist
    2012 Australian Film Institute Awards Meilleur acteur de l'année pour The Artist
    2012 Screen Actors Guild Awards 2012 Meilleur acteur pour The Artist
    2012 Festival international du film de Santa Barbara Cinema Vanguard Award pour The Artist
    2012 BAFTA 2012 Meilleur acteur de l'année pour The Artist
    2012 Étoiles d'or du cinéma français Meilleur acteur de l'année pour The Artist
    2012 Independent Spirit Awards Meilleur acteur de l'année pour The Artist
    2012 Hollywood Film Festival Spotlight Award pour The Artist
    2012 London Film Critics Circle Meilleur acteur de l'année pour The Artist
    2012 Women Film Critics Circle Meilleur couple au cinéma de l'année avec Bérénice Béjo pour The Artist
    2012 Las Vegas Film Critics Society Meilleur acteur de l'année pour The Artist
    2012 Phoenix Film Critics Society Meilleur acteur de l'année pour The Artist
    2012 Oscars 2012 Meilleur acteur pour The Artist
     

    Nominations

    AnnéeNominationCatégorie
    2007 César 2007 César du meilleur acteur pour OSS 117 : Le Caire, nid d'espions
    2007 Globe de cristal Globe de cristal du meilleur acteur pour OSS 117 : Le Caire, nid d'espions
    2007 Prix Raimu de la comédie Prix Raimu de la comédie pour OSS 117 : Le Caire, nid d'espions
    2008 Étoiles d'or du cinéma français Etoile d'or du premier rôle masculin pour 99 francs
    2010 Globe de cristal Globe de cristal du meilleur acteur pour OSS 117 : Rio ne répond plus
    2012 Alliance of Women Film Journalists EDA Award du meilleur acteur pour The Artist
    2012 Central Ohio Film Critics Association Meilleur acteur pour The Artist
    2012 Chicago Film Critics Association Meilleur acteur pour The Artist
    2012 Dallas-Fort Worth Film Critics Association Meilleur acteur pour The Artist
    2012 Detroit Film Critics Society Meilleur acteur pour The Artist
    2012 Prix du cinéma européen Meilleur acteur européen pour The Artist
    2012 Houston Film Critics Society Meilleur acteur pour The Artist
    2012 National Society of Film Critics Meilleur acteur pour The Artist
    2012 New York Film Critics Circle Meilleur acteur pour The Artist
    2012 Online Film Critics Society Meilleur acteur pour The Artist
    2012 Screen Actors Guild Awards 2012 Meilleure distribution pour The Artist
    2012 San Diego Film Critics Society Meilleur acteur pour The Artist
    2012 St. Louis Gateway Film Critics Association Meilleur acteur pour The Artist
    2012 Utah Film Critics Association Meilleur acteur pour The Artist
    2012 Vancouver Film Critics Circle Meilleur acteur pour The Artist
    2012 Washington D.C. Area Film Critics Association Meilleur acteur pour The Artist
    2012 Critics' Choice Movie Award Meilleur acteur pour The Artist
    2012 Women Film Critics Circle Award Meilleur acteur pour The Artist
    2012 César 2012 César du meilleur acteur pour The Artist

     

     sources WiKIPEDIA

     

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    Jean-Louis Trintignant



    Jean-Louis Trintignant est un acteur de cinéma et de théâtre, également réalisateur, auteur, et scénariste de cinéma français né le 11 décembre 1930 à Piolenc.

    Il est le neveu du pilote de course Maurice Trintignant et le père de l'actrice

    Marie Trintignant (voir la page d'homonymie pour la famille complète).

     

    Famille et jeunesse
    Il naît le 11 décembre1930 à Piolenc dans le Vaucluse à 6 km au nord-ouest d'Orange. Fils d'un riche industriel du sud de la France. Il veut devenir coureur automobile comme son oncle Maurice Trintignant.

    En 1942, il se découvre une passion pour la poésie de Jacques Prévert qui ne le quittera plus de sa vie avec entre autres Guillaume Apollinaire et Louis Aragon.

    En 1949, alors qu'il est étudiant en droit à la faculté d'Aix-en-Provence il assiste à une représentation de L'Avare, comédie de Molière mise en scène par Charles Dullin : cette pièce est pour lui une révélation. Il abandonne ses études et décide de suivre les cours de comédie de Charles Dullin et de Tania Balachova à Paris et de tenter de vaincre sa profonde timidité.

    Il épouse l'actrice Stéphane Audran (qui se remariera avec le réalisateur Claude Chabrol en secondes noces).

     

    Carrière

     

    En 1951, il débute au théâtre dans la Compagnie Raymond Hermantier avec la pièce À chacun selon sa faim. Il enchaîne avec la Comédie de Saint-Étienne ou il joue Macbeth de William Shakespeare avec Jean Dasté. Puis il suit les cours de réalisateur de l'Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC). (Il ne réalisera son premier film que vingt ans plus tard avec Une journée bien remplie en 1972 et Le Maître-nageur en 1978 qui seront deux échecs).

     

      

    Reconnaissance internationale avec Et Dieu... créa la femme

     

      

    En 1956 après quelques figurations, il fait ses débuts comme acteur de cinéma avec le film Si tous les gars du monde de Christian-Jaque et connaît la célébrité internationale la même année en même temps que Brigitte Bardot avec le film mythique à scandale Et Dieu... créa la femme de Roger Vadim où il joue le jeune époux fou amoureux de Juliette, une jeune femme à la beauté diabolique qui ne pense qu'à s'amuser et à aimer les hommes dans une communauté du village de Saint Tropez traditionnellement dure au labeur et attachée aux bonnes mœurs.

      

    Sa liaison avec Brigitte Bardot (mariée à Roger Vadim) fait alors couler beaucoup d'encre dans la presse people internationale et fait exploser le couple Vadim Bardot.

     

      

    Service militaire et retour dans l'ombre
     

    Il disparaît totalement durant son service militaire en Allemagne, puis à Alger en Algérie pendant trois longues années qui vont le marquer profondément et arrêter sa carrière durant la guerre d'Algérie (1954 à 1962) où il fait tout pour être réformé sans succès de ce conflit qu'il ne peut pas supporter.

     

     


     

      

    Retour à la lumière avec Un homme et une femme
     

    Revenu à la vie civile, il redevient populaire en jouant de façon magistrale Hamlet de William Shakespeare au théâtre et renoue avec le cinéma en 1959 grâce à Roger Vadim qui lui offre un rôle important dans son nouveau film sulfureux

      

    Les liaisons dangereuses avec Gérard Philipe, Jeanne Moreau, Annette Vadim et Boris Vian… Il a été brièvement marié à l'actrice Stéphane Audran. En 1966, il connaît à nouveau la gloire internationale avec Un homme et une femme de Claude Lelouch récompensé de la Palme d'or au Festival de Cannes 1966 et des Oscar du meilleur film étranger et Oscar du meilleur scénario original 1966.

     

      

    Films politiques, cinéma d'auteur et succès au théâtre


    Il joue également dans des films politiquement engagés contre le fascisme et la dictature : Le Combat dans l'île d'Alain Cavalier en 1962 et Z de Costa-Gavras avec Yves Montand, rôle pour lequel il reçoit le Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes de 1969.

    Il enchaîne une impressionnante carrière entre cinéma d'auteur, films grand public et théâtre où il prend souvent des rôles d'anti-héros au charisme envoûtant et à la voix de velours tourmentée et sarcastique. Il s'impose parmi les plus grands comédiens de sa génération.

    En 1968, il est récompensé du prix d'interprétation au Festival du film de Berlin (Berlinale) pour L'Homme qui ment d'Alain Robbe-Grillet.

    Il épouse l'actrice, scénariste et réalisatrice Nadine Marquand pour qui il tourne de nombreux films et avec qui il a trois enfants : Marie Trintignant, Pauline, et Vincent Trintignant.

    La mort brutale de Pauline en 1970 (9 mois après sa naissance en 1969) plonge le couple dans la douleur. Cet épisode sera le sujet d'un film de Nadine Trintignant, Ça n'arrive qu'aux autres, dans lequel Jean-Louis Trintignant devait jouer son propre rôle auprès de Catherine Deneuve. Il refuse le rôle, qui échoit à Marcello Mastroianni.

    Marie joue dans plusieurs films de sa mère aux côtés de son père et plusieurs pièces de théâtre avec son père. Elle devient la partenaire privilégiée de son père.

    Il suit des cours de pilotage de toutes les écoles de pilotage françaises et court un temps comme pilote automobile professionnel. Il participe à plusieurs rallyes et courses en circuits notamment pour l'équipe du Star Racing Team sur Simca 1000 rallye.

    Il y rencontre Marianne Hoepfner, célèbre pilote de rallye, notamment celui du Paris-Dakar 1984. Elle deviendra sa compagne, après son divorce d'avec Nadine Trintignant.

     

     

      

    Années 1980: retrait progressif du cinéma
     

    Dans les années 1980, âgé de 50 ans, il se retire dans sa maison d'Uzès dans le Gard à 40 km à l'ouest d'Avignon pour vivre en harmonie avec la nature. Il se dit lassé par le cinéma et se fait plus rare sur les écrans.

    En 1984, il participe ainsi au Rallye Monte-Carlo avec sa compagne Marianne Hoepfner (il avait également participé aux 24 Heures du Mans en 1980, avec Anne-Charlotte Verney et Xavier Lapeyre).

    Dans les années 1990, il aborde des personnages misanthropes et cyniques, murés dans leur solitude.

    En 1986, Claude Lelouch lui propose de reprendre son rôle de coureur automobile dans Un homme et une femme : vingt ans déjà dans lequel il retrouve Anouk Aimée.

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    Producteur de vin

     

    En 1996, à l’image de son oncle Maurice Trintignant retiré de la course automobile dans son domaine viticole de Vergèze à 20 km au sud-est de Nîmes dans le Gard, il se lance dans une nouvelle aventure en achetant le domaine viticole Rouge Garance (en hommage à Arletty) de cinq hectares dans les Côtes du Rhône associé avec son couple d'amis Claudie et Bertrand Cortellini à Saint-Hilaire-d'Ozilhan à 20 km de Nîmes et d'Avignon. Il produit 20 000 bouteilles de Côtes du Rhône appellation villages AOC. Il fait dessiner la première étiquette de sa première cuvée 1997 par son ami le dessinateur de bande dessinée Enki Bilal. Dix ans après, son domaine Rouge Garance est l'un des domaines phares parmi les mieux notés de la vallée du Rhône grâce au talent des propriétaires. Il rachète et utilise les vieilles barriques du domaine bourguignon de la Romanée-Conti pour vinifier son vin. « Je passe mon temps dans les vignes, je veille aux assemblages. » À Uzès, l'acteur laisse la place à l'éleveur de vin et d'oliviers.

    En 2003, il lit sur scène derrière son pupitre les Poèmes à Lou (lettre d'amour du poète Guillaume Apollinaire à sa bien aimée Lou) avec sa fille Marie Trintignant.

    En 2005, il présente son spectacle Jean-Louis Trintignant lit Apollinaire créé avec sa fille Marie en hommage pour elle au Festival d'Avignon.

     

     

    Filmographie
     

    de 1955 à 1959-1955 : Si tous les gars du monde de Christian-Jaque
    1955 : La Loi des rues de Ralph Habib
    1956 : Et Dieu... créa la femme de Roger Vadim
    1956 : Club de femmes de Ralph Habib
    1959 : Été violent (Estate violenta) de Valerio Zurlini
    1959 : Les Liaisons dangereuses 1960 de Roger Vadim
    1959 : Austerlitz d'Abel Gance 
     

    de 1960 à 1969
    1960 : Le Cœur battant de Jacques Doniol-Valcroze
    1960 : La Millième fenêtre de Robert Menegoz
    1960 : Le Puits aux trois vérités de François Villiers (simple apparition)
    1960 : Pleins feux sur l'assassin de Georges Franju
    1961 : Le Jeu de la vérité de Robert Hossein
    1961 : L'Atlantide (Antinea, l'amante della citta sepolta) d'Edgar G. Ulmer et Giuseppe Martini
    1961 : Les Sept Péchés capitaux, sketch "La luxure" de Jacques Demy
    1961 : Horace 62 d'André Versini
    1962 : Le Fanfaron (Il sorpasso) de Dino Risi

    1962 : Le Combat dans l'île d'Alain Cavalier
    1963 : Les Pas perdus de Jacques Robin
    1963 : Les Siffleurs (Viheltäjât) de Eino Ruustsabo
    1963 : Château en Suède de Roger Vadim
    1964 : Mata Hari, agent H21 de Jean-Louis Richard
    1964 : La Bonne Occase de Michel Drach
    1964 : Merveilleuse Angélique de Bernard Borderie
    1964 : Compartiment tueurs de Costa-Gavras
    1965 : Le Dix-septième ciel de Serge Korber
    1965 : La Longue Marche d'Alexandre Astruc
    1965 : Paris brûle-t-il ? de René Clément
    1966 : Un homme et une femme de Claude Lelouch
    1966 : Safari diamants de Michel Drach
    1966 : Mon amour, mon amour de Nadine Trintignant
    1967 : Trans-Europ-Express d'Alain Robbe-Grillet
    1967 : Le Cœur aux lèvres (Col cuore in gola) de Tinto Brass
    1967 : Un homme à abattre de Philippe Condroyer
    1967 : Les Biches de Claude Chabrol
    1967 : L'Homme qui ment d'Alain Robbe-Grillet
    1968 : La mort a pondu un œuf (La morte ha fatto l'uovo) de Giulio Questi
    1968 : Z de Costa-Gavras
    1968 : Le Grand Silence de Sergio Corbucci
    1968 : Le Voleur de crime de Nadine Trintignant
    1969 : Disons, un soir à dîner de Giuseppe Patroni Griffi
    1969 : Ma nuit chez Maud d'Éric Rohmer
    1969 : L'Américain de Marcel Bozzuffi
    1969 : L'Opium et le bâton de Ahmed Rachedi
    de 1970 à 1979
    1970 : Le Conformiste de Bernardo Bertolucci
    1970 : Le Voyou de Claude Lelouch
    1971 : Sans mobile apparent de Philippe Labro
    1972 : La Course du lièvre à travers les champs de René Clément
    1972 : L'attentat de Yves Boisset
    1972 : Un homme est mort de Jacques Deray
    1973 : Défense de savoir de Nadine Trintignant
    1973 : Le Train de Pierre Granier-Deferre
    1974 : Le Secret de Robert Enrico
    1974 : Le Mouton enragé de Michel Deville
    1974 : Glissements progressifs du plaisir de Alain Robbe-Grillet
    1974 : Les Violons du bal de Michel Drach
    1975 : Il pleut sur Santiago de Helvio Soto
    1975 : Le Jeu avec le feu d'Alain Robbe-Grillet
    1975 : L'Agression de Gérard Pirès
    1975 : Repérages de Michel Soutter
    1975 : Flic Story de Jacques Deray
    1975 : La Femme du dimanche (La donna della domenica) de Luigi Comencini
    1976 : Le Voyage de noces de Nadine Trintignant
    1976 : Le Désert des Tartares (Il deserto dei Tartari) de Valerio Zurlini (adaptation du roman de Dino Buzatti Le désert des Tartares)
    1976 : L'Ordinateur des pompes funèbres de Gérard Pirès
    1977 : Les Passagers de Serge Leroy
    1978 : L'Argent des autres de Christian de Chalonge
    1978 : Le Maître-nageur de Jean-Louis Trintignant

     

     


     

    de 1980 à 1989
    1980 : La Banquière de Francis Girod
    1980 : Une affaire d'hommes de Nicolas Ribowski
    1980 : Je vous aime de Claude Berri
    1980 : La Terrasse (La terrazza) d'Ettore Scola
    1980 : Un assassin qui passe de Michel Vianey
    1980 : Malevil de Christian de Chalonge
    1981 : Eaux profondes de Michel Deville
    1981 : Passion d'amour (Passione d'amore) d'Ettore Scola
    1982 : La Nuit de Varennes d'Ettore Scola
    1982 : Colpire al cuore de Gianni Amelio
    1982 : Boulevard des assassins de Boramy Tioulong
    1982 : Le Grand Pardon de Alexandre Arcady
    1983 : Vivement dimanche ! de François Truffaut
    1983 : Under Fire de Roger Spottiswoode
    1983 : La Crime de Philippe Labro
    1983 : Credo de Jacques Deray
    1984 : Femmes de personne de Christopher Frank
    1984 : Viva la vie de Claude Lelouch
    1984 : Le Bon Plaisir de Francis Girod
    1984 : L'Homme aux yeux d'argent de Pierre Granier-Deferre
    1985 : Partir, revenir de Claude Lelouch
    1985 : Rendez-vous de André Téchiné
    1985 : L'Été prochain de Nadine Trintignant
    1986 : Un homme et une femme : vingt ans déjà de Claude Lelouch
    1986 : Quinze août de Nicole Garcia
    1986 : La Femme de ma vie de Régis Wargnier
    1987 : Le Moustachu de Dominique Chaussois
    1987 : La Vallée fantôme d'Alain Tanner
    1989 : Bunker Palace Hôtel d'Enki Bilal

     

     


    de 1990 à 1999
    1991 : Merci la vie de Bertrand Blier
    1991 : L'Instinct de l'ange de Richard Dembo
    1991 : L'Œil écarlate de Dominique Roulet
    1992 : La Controverse de Valladolid de Jean-Daniel Verhaeghe
    1993 : Trois Couleurs : Rouge de Krzysztof Kieślowski avec Irène Jacob
    1993 : L'Interdiction de Jean-Daniel Verhaeghe, d'après L'Interdiction d'Honoré de Balzac.
    1994 : La Cité des enfants perdus de Jean-Pierre Jeunet, Marc Caro avec Ron Perlman, Judith Vittet
    1994 : C'est jamais loin d'Alain Centonze
    1994 : Regarde les hommes tomber de Jacques Audiard
    1995 : Fiesta de Pierre Boutron avec Grégoire Colin, Alain Doutey
    1995 : Un Héros très discret de Jacques Audiard avec Mathieu Kassovitz, Anouk Grinberg
    1996 : Un homme est tombé dans la rue de Dominique Roulet avec Guy Bedos, Martin Lamotte.
    1996 : Tykho Moon d'Enki Bilal avec Julie Delpy, Richard Bohringer
    1997 : Ceux qui m'aiment prendront le train de Patrice Chéreau avec Pascal Greggory, Valeria Bruni-Tedeschi 


     

      

    Depuis 2000
    2002 : Janis et John de Samuel Benchetrit
    2011 : L'Instructeur de Santiago Otheguy
    2011 : Amour de Michael Haneke

     


    Courts-métrages
    1955 : Pechiney de Marcel Ichac
    1961 : Parfois le dimanche d'Ado Kyrou et Raoul Sangla
    1965 : Fragilité, ton homme est femme de Nadine Trintignant
    2004 : Épreuves d'artistes court-métrage documentaire de Gilles Jacob avec Gérard Depardieu, Michel Serrault

     

     


    Télévision1983 :

    Credo de Jacques Rouffio
    1990 : Pour un oui ou pour un non de Jacques Doillon
    1990 : Julie de Carneilhan de Christopher Frank
    1992 : La Controverse de Valladolid de Jean-Daniel Verhaeghe
    1993 : L'Interdiction de Jean-Daniel Verhaeghe
    1996 : L'Insoumise de Nadine Trintignant

     

     


    Réalisateur
    1972 : Une journée bien remplie avec Jacques Dufilho, Luce Marquand
    1978 : Le Maître-nageur

      

     

    Mon avis perso :

     

    Moi qui suis une fille, je peux vous dire qu’il aurait bien mieux valu que vous ressembliez à Gassman plutôt qu’à Ttrintignant! Il y a chez ce dernier cet esprit de sérieux qui me gêne toujours quand je le vois au cinéma…

      

    Ce qui donne un jeu trop maîtrisé et vraiment ennuyeux.

     Gassman offrait à chaque rôle une vitalité complètement débridée, (même chez un dépressif) il s’oubliait complètement pour lâcher tout l’esprit que réclamait le personnage et la situation.

    Lui, Il partait en vrille montante!


    Je ne me souviens d’aucune comédie inoubliable jouée par Jean-Louis Trintignant, il ne peut pas tout jouer.

      

    Là est le génie des très grands acteurs (Gabin, Depardieu, Gassman…) être parfaitement à l’aise dans tous les registres.
    Sa version du “Petit Prince”, ne résiste pas à la grâce de Gérard Philippe qui fera oublier toutes les autres.

      

      

      

      

     

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    André Dussollier

     

    est un acteur français né le 17 février 1946 à Annecy (France).

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    Né à Annecy, il passe son enfance entre Cruseilles (ville située entre Annecy et Genève) et Etrigny, petit village de Bourgogne, où il suit ses parents, alors percepteurs. André Dussollier ressent très vite le goût de la comédie ; en effet, à 10 ans, il monte sur scène lors d'une représentation scolaire de L'Enfant et la Rivière.

      

    Mais après son bac, son père le pousse à suivre des études universitaires. Il entame donc des études de lettres modernes à Grenoble où il obtient deux licences et une maîtrise. Cependant sa passion pour la comédie ne l'ayant pas abandonné, il décide de monter à Paris afin d'y devenir acteur.

    Il arrive à Paris à l'âge de 23 ans, où il suit les cours d'art dramatique de Jean Périmony, qui le préparent à entrer au Conservatoire. Il y est admis et en ressort avec un premier prix. Les portes de la Comédie-Française lui sont alors grandes ouvertes, et il en devient pensionnaire à partir de 1972.

      

    Cette même année, il obtient le premier prix de comédie avec Francis Perrin. François Truffaut, l'ayant remarqué au théâtre pour sa prestation dans Léonce et Lena de Büchner aux côtés de Jacques Spiesser, lui offre son premier grand rôle au cinéma dans Une belle fille comme moi.

    Depuis il alterne films populaires et films d'auteurs, notamment avec Alain Resnais.

    Grand amateur de radio, André Dussollier ne se contente pas de l'écouter : il en fait beaucoup. Pour l'Atelier de Création du Grand Ouest de Radio France, il interprète en 1991 le rôle de Prisca dans la dramatique d'André Targe Lettres d'Aymonville, aux côtés de Cécile Backès et de Paul Leperson .

      

    Il remporte le César du meilleur acteur en 1998 pour son rôle dans On connaît la chanson d'Alain Resnais, le César du meilleur acteur dans un second rôle dans Un cœur en hiver de Claude Sautet en 1993 ainsi qu'en 2002 pour son interprétation dans La chambre des officiers de François Dupeyron. Il reçoit notamment le 7 d'or du meilleur acteur pour Music Hall de Marcel Bluwal en 1985. André Dussolier enregistre également la voix-off du film de Jean-Pierre Jeunet : Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain en 2000.

    Il prête également sa voix à la lecture de quelques textes d'À la recherche du temps perdu, de Marcel Proust. André Dussollier a également participé, pour une anthologie des films de Georges Méliès parue en 2008 en DVD, à lire les boniments de l'auteur par-dessus les films.

    J.P.R.

      

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