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    Noël-Noël

     

     

     

    Lorsqu'on prononce le nom de Noël-Noël, tout de suite se dessine la silhouette d'un personnage malicieux et tendre !

    Et pourquoi donc, presque aussitôt, nous vient du fond du cœur ce sentiment de nostalgie, d'affection et de tendresse ?

    Peut-être tout simplement parce que cet exceptionnel artiste a su, par son talent, son élégance ne jamais décevoir son public ! A chaque fois que nous le revoyons dans un de ses films, " ça nous fait malice" pour reprendre son expression !

    La présente page se veut être le témoignage de notre amitié, de notre gratitude et de notre respect

    Monsieur Noël-Noël ! Vous qui êtes quelque part là-haut, depuis le 4 octobre 1989, au paradis des étoiles du cinéma que l'on aime !

    Donatienne, et tous ceux qui ne vous oublient pas
     
     
     
     
    Les débuts …

    De son vrai nom Lucien Edouard Noël, Noël-Noël est donc né le 9 août 1897, 55, rue du Temple, à Paris (4e).

    Il grandit à Paris où il fréquente le Lycée Turgot . Dès cette époque de lycéen, il se fait déjà remarquer pour ses dons particuliers en piano et en dessin.

    La grande guerre éclate et le voilà garçon coursier dans une banque. En effet, il est inscrit comme employé à la Banque de France du 23 novembre 1914 au 27 juillet 1917.

    Il a l'âge d'être mobilisé … La guerre pour lui aussi ….

    A son retour, il utilise son don de dessinateur pour produire des caricatures et des croquis humoristiques dans "Le Canard Enchaîné" et "L'Humanité".

    En 1920 Il se lance dans le répertoire des chansonniers et fréquente les établissements tels que "Les Noctambules" et "La Pie qui chante". Il s'accompagne au piano dans ses numéros de cabaret.

     

     

     

    En 1927, il participe à des revues au "Théâtre de 10 heures", aux cabarets "A la bonne heure" et "C'est l'heure exquise" .

    Il écrit alors des chansonnettes et compose, entre autres : «Le chapeau neuf», «L'enterrement», «Souvenir d'enfance», «La soupe à Toto», «Les étrennes» qu'il enregistre pour la firme Odéon en 1931.

    Enfin, il fait ses débuts dans le cinéma . Nous avons retrouvé la trace de près de 60 films et courts métrages.

     

     

     

     

    Adémaï …

    Les films de Noël-Noël portent sa griffe. Personne ne peut vraiment imiter ses interprétations , tant elles sont faites de petits détails légers, subtils, poétiques. Guettez les mimiques, les regards malicieux qui semblent vous choisir comme complices, les petits gestes furtifs comme de se passer le doigt sur la moustache pour montrer qu'il ment, et qu'il prend plaisir à le faire … Appréciez surtout les mots d'auteur mais attention ! Loin d'être faciles, ils sont toujours en situations.

     

     

    Tous ses personnages sont plutôt des anti-héros, des “Messieurs Tout le Monde”, et pourtant ils arrivent tous à nous toucher … Pourquoi ? C'est sans doute ça le talent !

    C'est avec Paul CollinePaul Colline un chansonnier, que Noël-Noël va créer ce personnage d'Adémaï, un petit paysan, à la fois tendre et malin, naïf et poétique, attachant, drôle, mais madré tout de même. il va traverser la carrière de Noël-Noël en trois films et deux courts métrages de 1932 à 1949, dont il sera à chaque fois co-scénariste. Le public va se familiariser avec ce curieux et fidèle Pierrot lunaire coquin et rusé, aux petits yeux et au nez pointu.

     

    Les deux courts-métrages :

    • 1932 - «Adémaï et la nation armée», marque la première apparition du héros. Réalisation de Jean de Marguenat, co-interprété par Léonce Corne.
    • 1933 - «Adémaï Joseph à l'ONM». Réalisation de Jean de Marguenat, co-interprété par Mady Berry.

    Les 3 films :

    • 1934 - «Adémaï Aviateur», de Jean Tarride, qui réunit un joyeux tandem puisque Noël-Noël en partage l'affiche avec Fernandel. Adémaï , pour échapper à une fiancée qui ne lui plaît pas s'enfuit avec son copain Méchelet dans un avion. Mais savent-ils vraiment le piloter ?
    • 1935 - «Adémaï au Moyen-Age», de Jean de Marguenat avec Michel Simon et Tino Rossi. Adémaï , pauvre petit paysan, est amoureux ! Mais voilà qu'un seigneur. conquérant lui ravit sa belle ! Notre héros traverse maints dangers mais, courageux, arrive à les dominer et s'en sort éternellement.
    • 1943 - «Adémaï, Bandit d'honneur», de Gilles Grangier, avec Georges Grey, en qui le public aura reconnu l'amoureux de «La fille du puisatier» de Marcel Pagnol. Il s'agit cette fois d'une aventure au pays de la Vendetta. A travers maintes péripéties amusantes, Adémaï fustige cette tradition violente de la vengeance corse et, sans doute aussi, le drame de la guerre en général. Mais avec Adémaï, tout finit bien malgré tout.

    Notons que Noël-Noël ne participa point au dernier film de la série, «Adémaï au poteau frontière», écrit et interprété par Paul Colline.

    «La cage aux rossignols» (1944) …

    Ce fut un grand succès que ce film délicieux de Jean DrévilleJean Dréville dont Noël-Noël signe le scénario et les dialogues. Une histoire simple mais émouvante, celle de Clément Mathieu (son personnage dans le film, qui prend le nom de sa maman, Marie-Eugénie Mathieu). Les voix d'anges des Petits Chanteurs à la Croix de Bois, avec en particulier l'attachant petit Laugier (Roger Kreps) et le petit chenapan Lequérec (Michel François), firent de ce film une réussite.

    Il fut tourné du 15 mai au 5 juin 1944 dans une vraie maison de correction, l'Institution Saint-Hilaire de Roiffé, non loin de Fontevraud en Anjou, institution devenue depuis club de golf.

    Le débarquement des Forces Alliées a lieu comme on le sait le 6 juin 1944 , et toute l'équipe du film l'apprend au café de Fontevraud, en même temps que les Allemands qui occupent à ce moment là la maison d'arrêt installée dans les communs de l'Abbaye Royale de Fontevraud ! Il ne reste qu'une semaine de tournage. Mais Gaumont exige que tout le monde remonte à Paris : trop dangereux !

    C'est l'époque des drames affreux du Vercors, d'Oradour et d'un autre carnage dans un village de Touraine, non loin de là. Le bruit court que Noël-Noël est mort. Heureusement, il n'en n'est rien ! Quelques mois après, on reprend le tournage, lorque se pose un nouveau problème : le petit chanteur qui joue Roger Kreps a grandi et ses costumes sont trop petits ! Il faut pourtant qu'il porte les mêmes, puisque certaines scènes ont déjà été tournées ! Si l'on regarde bien le passage du film, on s'aperçoit de ces petites anomalies …

      

    Enfin le jeune garçon a mûri et pris conscience de son rôle : il a le trac ! Finalement , le film est bien mis en boîte.

    Il sortit sur les écrans le 5 septembre 1945 et fut le plus gros succès de l'année, obtenant le Prix Désiré 1944, ex aequo avec «Les enfants du paradis» de Marcel Carné et Jacques Prévert. Il fera l'objet d'un “remake” en 2004, construit par Christophe Barratier et Gérard Jugnot qui revisitera le rôle de Clément Mathieu dans «Les choristes», le petit Morhange remplacera le petit Laugier. Les spectateurs sont peu nombreux à se souvenir que l'histoire originale de ce grand succès des dernières années est signée Noël-Noël !

    «Le Père Tranquille» (1946) …

    Sans doute un des plus grands succès de ce comédien si talentueux, un chef-d'œuvre du cinéma de l'immédiat après-guerre, Ce film de René Clément repose sur un scénario et des dialogues concoctés par Noël-Noël.

    Il raconte l'histoire d'un gentil français moyen qui ne paraît s'intéresser qu'à ses orchidées mais se révèle être le chef d'un réseau de Résistance. En fait le scénario s'attache à montrer la banalité apparente d'une famille française ordinaire. La Résistance est pourtant là, mais en filigrane. Il sera reproché au scénariste d'avoir atténué le drame épouvantable de cette guerre et d'avoir idéalisé la conduite des Français. Mais Noël-Noël s'attachait surtout à montrer le quotidien d'une toute petite ville de province.

    Peut-être le grand public ne sait-il pas qu'il s'est inspiré d'une véritable histoire, celle d'Ernest Kempnich, un véritable horticulteur, passionné d'orchidées qui tenait une petite exploitation florale dans la région de Metz. Pendant la guerre, il avait réussi à prévenir les Alliés de la présence d'une usine allemande d'armements à proximité de ses serres. Celle-ci fut bombardée par deux fois et Ernest y laissa et sa maison et ses orchidées. Anecdote touchante, Noël-Noël et le “vrai Père Tranquille” s'échangèrent des courriers et devinrent amis jusqu'à la mort d' Ernest en 1978, à l'âge de 95 ans.

     

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    Le film sortit le 12 novembre 1946, à Metz, en présence du comédien et de son inspirateur, ainsi que des personnalités régionales. Bien que l'histoire originale ait été romancée, on peut dire Noël-Noël l'a en quelque sorte immortalisée. Et chacun s'accorde à trouver que dans son rôle d' anti-héros, il est d'une humanité remarquable.

    «Les casse-pieds» (1948) …

    Ce très gros succès de Jean Dréville est dû, encore une fois, à la plume de Noël-Noë.

    Sorti sous un titre plus personnel, «Parade du temps perdu », il est entré dans la notoriété sous le nom de «Les Casse-pieds».

    Il s'agit d'une série de 14 petits sketches, chefs-d'œuvre d'humour. Un conférencier décrit les raseurs que nous pouvons rencontrer dans notre quotidien : le casse-pied qui monopolise une cabine téléphonique, le chauffard, celui qui s'incruste … Le pire est que lui aussi arrive à se révéler un casse-pieds …

    Cette suite de saynètes drôles et gentiment moqueuses s'inspire des bonimenteurs de nos foires et marchés en s'adressant directement aux spectateurs. On apprécie ici le talent de chansonnier du dialoguiste et l'ingéniosité du metteur en scène pour relier les différents sketches par des trucages étonnants ! C'est aussi le prétexte pour revoir ou évoquer toute une ribambelle de grands artistes : Bernard Blier, Jean Tissier, Jean-Pierre Mocky, Marguerite Deval, Victor Francen, Louis Jouvet

    Le film remporte le Prix Louis Deluc 1949.

    «Les Vieux de la Vieille» (1960) …

    Film de Gilles Grangier, d'après René Fallet, avec Noël-Noël, Jean Gabin et Pierre Fresnay.

    L'histoire cocasse de ces trois pépés insupportables, capricieux et coquins tient surtout par la remarquable et talentueuse interprétation des trois monstres sacrés de notre cinéma.

    Noël-Noël y est Blaise Poulossière, marchand de cochons, le seul grand-père du trio, qui fait le désespoir de son fils, tellement il est difficile à canaliser !

    Il fait équipe avec Jean‑Marie Péjat (Jean Gabin), vieux célibataire grognon qui répare les bicyclettes.

    Arrive un vieux copain d'enfance, Baptiste Talon (Pierre Fresnay), ancien cheminot qui leur fait miroiter son rêve, la maison de retraite Gouyette à quelques lieues de là, où l'on a droit à une petite chopine de vin, même au dîner. Et voilà nos trois compères partis en une folle équipée : chamailleries, vieux souvenirs qui remontent , jalousies pour des amourettes de jeunesses, grosses colères, réconciliations sur fond de dives

     

     

    bouteilles … tout cela aux accents des dialogues de Michel AudiardMichel Audiard.

     

     

    C'est Jean Gabin qui est à l'origine du film, avec comme condition qu'Audiard en signe les dialogues.

     

    Tout de suite, il pense à Noël-Noël, qu'il estime talentueux et très à l'aise dans la comédie. Pour le troisième personnage, on avait d'abord pensé à Fernandel. Mais Gabin impose pratiquement Pierre Fresnay qu'il connaissait depuis «La grande illusion».

     

     

    Yvonne Printemps n'était pas ravie de voir son compagnon tourner dans cette aventure paysanne, estimant que ce rôle le ridiculiserait et le vieillirait , lui qui ne se trouvait pas vieux. Il a pourtant exactement le même âge que Noêl-Noël !

     

     

     

    Le trio se forme enfin. Gilles Grangier aura toutes les peines du monde à discipliner les trois compères. Gabin et Noël-Noël s'entendront comme larrons en foire pour semer la panqieu sur le plateau … Il y aura aussi le problème des accents. Fresnay essaiera le patois local, Gabin adoptera un ton parigot et Noël-Noël se trouvera un accent un tantinet berrichon ! Le résultat se révélant inaudible, il faudra réenregistrer et reprendre tout le mixage !

     

     

    Depuis l'onglet supérieur, ne manquez pas de lire notre reportage, agrémenté de quelques anecdotes recueillies à Apremont, sur les lieux mêmes du tournage.

    «La sentinelle endormie» (1965) …

    C'est Noël-Noël qui a imaginé ce joli conte de l'époque napoléonienne. Il en signe également les dialogues.

    L'histoire : Des conjurés ont préparé une machine explosive qu'ils veulent activer au passage de Napoléon. Au dernier moment, l'Empereur change d'itinéraire. Il trouve logement chez le Docteur Mathieu (Noël-Noël) qui n'est autre que le chef de la conjuration opposée à l'Empereur.

    La sentinelle endormie n'est autre que Michel Galabru, qui joue le rôle de Florin, domestique du docteur mais aussi grognard de l'empereur. Ce soldat aime raconter qu'un jour il s'est endormi alors qu'il était sentinelle et qu'en punition l'empereur lui a tiré l'oreille. Tout va se jouer chez le Docteur Mathieu qui devra faire face à une situation délicate ! On n'oubliera pas la prestation de Francis Blanche, fidèle valet qui coiffe le fameux bicorne pour “le faire” afin que son illustre propriétaire ne soit pas blessé le premier jour où il le portera !

     

     

    Histoire simple et romancée, comme on peut le lire, mais qui demeure délicieuse dans la forme. On y retrouve l'élégance dont on a parlé, la malice, les mots d'auteur, le côté humain de ce grand artiste qu'est Noël-Noël. Les maisons d'édition de DVD seraient bien avisées de rééditer ce charmant film que l'on ne peut trouver actuellement.

    Quelques autres films avec Noël-Noël …
    • «Retour à la Vie» (1949)

      Encore un film à sketches avec comme metteurs en scène André Cayatte, Georges Lampin, Henri Georges Clouzotet Jean Dréville. Noël-Noël intervient dans deux sketches, «Le retour de René» et «Le retour de Louis», mis en scène par Dréville. Dans le premier, il joue aux côtés de François Patrice. Pour le deuxième il en est le scénariste et le dialoguiste. Ce film a fait partie de la sélection des films français au festival de Cannes.

    • «La vie chantée» (1950)

      Dans ce film, Noël-Noël est acteur et scénariste. C'est en fait une comédie musicale tournée en noir et blanc, où il reprend ses chansons : «Le Polonais», «Le maladroit», «Les départs», «Le rasoir du coiffeur», «Mariage mondain».

      Rien que ces titres annoncent une caricature à la fois tendre et caustique de Monsieur Tout-le-monde. L'on peut y apprécier son talent souriant, méticuleux mais aussi sournoisement moqueur.

    • «Les 7 péchés capitaux» (1951)

      Il s'agit en fait de 7 courts métrages, signés par des noms prestigieux : Yves Allégret, Claude-Autant-Lara, Roberto Rossellini. Noël-Noël apparaît dans «La paresse», y jouant le rôle de Saint-Pierre recevant un Louis de Funès cocasse.

    • «A pied , à cheval, et en voiture» (1957)

      L'intrigue : Léon Martin (Noël-Noël), modeste comptable dans une entreprise de pompes funèbres, mène une vie paisible jusqu'au jour où sa fille tombe amoureuse du jeune et riche aristocrate Paul de Grandieu et décide de l'épouser.

    • Ce mariage, prévu en Sologne, oblige Léon à acheter une voiture. Pour cet homme réfractaire à l'automobile, les ennuis commencent …

      Quiproquos et gags sont au rendez-vous, ce film a obtenu un bon succès lors de sa sortie à tel point qu'une suite fut entreprise l'année suivante.

    • «Le voyageur des siècles»

      Noel-Noël assure la réalisation de cette série de télévision. Elle paraîtra en quatre épisodes de 90 minutes chacun. Diffusion en 1971 sur la première chaîne (ORTF).

     

    L'homme privé …

     

     

    Noël-Noël est le fils de Charles-Célestin Noël, marchand de vins puis employé à la Banque de France, et de Marie-Eugénie Mathieu ( un patronyme dont il affuble ses personnages de «La cage aux rossignols» et de «La sentinelle endormie»)

    Il se marie en secondes noces à Isabelle Lavallée. Le couple aura une fille, Anne-Marie.

     

    Il achète, en 1935, le Château de Praisnaud à Ambernac en Charente, pays d'origine de son épouse. Le succès de «Le père tranquille» lui permettra de restaurer la bâtisse. Ambernac est une toute petite commune bien calme. Noël-Noël y repose avec son épouse et un membre de sa famille sous une grande dalle de marbre sombre.

     

     

    Le château de Praisnaud est à présent une maison d'hôtes. Il se trouve sur le hameau de Saint-Martin, qui dépend d'Ambernac, sur la route d'un autre petit village, Alloue, situé à 6 kilomètres. Ce petit bourg a eu le privilège de compter parmi ses habitants l'actrice Maria Casares. Personne n'a su nous dire si les deux voisins ont eu l'occasion de se rencontrer, mais cela est fort possible, les deux propriétés étant très proches.

     

     

    A Confolens, jolie sous-préfecture provinciale, le souvenir de l'artiste est un peu plus présent, même s'il semble que les jeunes générations le méconnaissent.Leur collège porte pourtant son nom ainsi qu'un square et un rond-point. Confolens accueille annuellement un festival d'arts et traditions populaires du monde qui est très attendu. Nous avons pu apprendre que Noël-Noël s'est particulièrement intéressé à ce festival, lors de ses débuts.

    A Paris, le comédien habitait du côté de l'Avenue du Général Lyautey. Esthète, d'un goût raffiné, il avait accepté que des photographes d'art immortalisent son appartement. Il y avait comme voisin entre autres Daniel Gélin.

    Quelques citations de Noël-Noël
    • "Les courtisans sont toujours plats, les courtisanes ne le sont jamais".
    • "Les symptômes de la fatigue et de la paresse sont les mêmes".
    L'épisode “Vache de Boches” !

    Pendant la guerre, Noël-Noël se produisait dans le répertoire des chansonniers et interprétait une chanson qu'il terminait par un "Vache de boches !". Il désirait convaincre les officiers de la censure allemande que sa chanson était d'une innocence parfaite. Les autorités occupantes lui toléraient à la rigueur "Vaches de Fritz !", mais notre Ademaï leur rétorquait que ce serait moins drôle. Et avec sa malice innée, d'ajouter : "Si vous me laissez chanter comme je le veux, cela prouvera votre largesse d'esprit".

    De guerre lasse, les officiers le laissèrent faire. Seulement, ce fut du coup un succès énorme, des applaudissements sans fin. La chanson qui dans son premier contexte était drôle et innocente prenait l'air d'une chanson frondeuse ! Évidemment, le numéro fut interdit. Comme dit Michel Duran dans un article de la revue Minerve de 1945, "Il fut assez Adémaï pour s'en étonner".

    «La famille Duraton»

    Ce feuilleton radiophonique connut son heure de gloire après la guerre, même si la série a commencé en 1937, sur Radio-Cité. Il mettait en scène des français moyens dans leur vie quotidienne et des millions de français se retrouvaient dans ce divertissement sympathique. La plupart du temps, il s'agissait d'échanges autour de la table familiale.

    Jules BerryJules Berry disait que tout ce qui se disait à la table de Noël-Noël en une seule soirée, pouvait inspirer près d'un mois de feuilleton !

    Le feuilleton, géré par Jean-Jacques Vital, dura jusqu'en 1966 (Radio-Andorre). Un film en fut tourné avec Ded Rysel et Darry Cowl (1955).

    Documents

    Sources :

    Enquête de Donatienne, sur les lieux de tournage de «Le père Tranquille», documents personnels, Imdb, plusieurs images glanées çà et là, dans divers ouvrages ou sur la toile, au cours de nombreuses années de vagabondage, et dont je n'ai pas toujours gardé trace de l'origine.

    Noël-Noël : "J'ai davantage appris durant ces dix années où je chantais devant le public mes couplets de chansonnier que pendant tout le reste de ma vie !"

      
    © Donatienne, juin 2006
     
    sources
     
    http://encinematheque.net/acteurs/H27/
     
     
     
     
    Filmographie Réalisateur

    1946 LE PÈRE TRANQUILLE Co-réalisateur René Clément

    1950 LA VIE CHANTÉE

     

    Filmographie Scénariste

    1931 LA DISPARUE de Louis Mercanton (C.m.)

    1934 LE CENTENAIRE de Pierre-Jean Ducis (C.m.)

    1936 MOUTONNET de René Sti

    1939 SUR LE PLANCHER DES VACHES de Pierre-Jean Ducis

    1939 LA FAMILLE DURATON de Christian Stengel

    1946 LE PÈRE TRANQUILLE de René Clément et Noël-Noël

    1948 RETOUR A LA VIE de Jean Dréville

    1948 LES CASSE-PIEDS de Jean Dréville

    1950 LA VIE CHANTÉE de Noël-Noël

    1956 BONJOUR TOUBIB de Louis Cuny

    1958 À PIED, À CHEVAL ET EN SPOUTNIK de Jean Dréville

    1965 LA SENTINELLE ENDORMIE  de Jean Dréville

     

    Filmographie Dialoguiste

    1937 L'INNOCENT de Maurice Cammage

    1939 LA FAMILLE DURATON de Christian Stengel

    1939 SUR LE PLANCHER DES VACHES de Pierre-Jean Ducis

    1944 LA CAGE AUX ROSSIGNOLS de Jean Dréville

    1946 LE PÈRE TRANQUILLE de René Clément et Noël-Noël

    1948 LES CASSE-PIEDS de Jean Dréville

    1948 RETOUR A LA VIE de Jean Dréville

    1950 LA VIE CHANTÉE de Noël-Noël

    1954 LE FIL A LA PATTE de Guy Lefranc

    1958 À PIED, À CHEVAL ET EN SPOUTNIK de Jean Dréville

    1965 LA SENTINELLE ENDORMIE  de Jean Dréville

     

    Filmographie Compositeur

    1932 PAPA SANS LE SAVOIR de Robert Wyler

    1936 MOUTONNET de René Sti

    1950 LA VIE CHANTÉE de Noël-Noël

     

     
     
     
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  • Le père tranquille - Juste punition

    par

    Noël-Noël 

     

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    LES CASSE-PIEDS

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    De son vrai nom Lucien Noël, Noël-Noël est un acteur français né à Paris le 9 août 1897, mort à Nice le 4 octobre 1989.

     

      

    BIOGRAPHIE

    Né à Paris, fils d'un garçon de recette à la Banque de France, il fait ses études au lycée Turgot. Il apprend le piano. En 1914, il est employé de banque, avant d'être mobilisé en 1916. De retour à la vie civile, il devient dessinateur humoristique au Canard enchaîné notamment, tout en essayant de se produire comme chansonnier dès 1920.

    Il débute aux Noctambules en s'accompagnant lui-même au piano; Il passe ensuite à La Pie qui chante. À partir de 1927, il participe aux revues du Théâtre de Dix-Heures: Ah! la bonne heure (1927), C'est l'heure exquise (1928)

    Noël-Noël ne cesse à cette époque d'écrire et de composer: Le chapeau neuf, L'enterrement, Souvenir d'enfance, La soupe à Toto, Les étrennes… Il enregistre ces chansons qui illustrent les petits faits de la vie quotidienne, en 1931 pour la firme Odéon.

    Avec La Prison en folie (Henry Wulschleger, 1930), il commence une carrière d'acteur au cinéma. On le retrouve, entre autres, dans Mistigri (Harry Lachman, 1931), Monsieur Albert (Karl Anton, 1932), L'Innocent (Maurice Cammage, 1937), dont il est le co-scénariste. Sur le plancher des vaches (Pierre-Jean Ducis, 1940) dont il est scénariste.

      

     

      

      

    Paul Colline, chansonnier et scénariste, lui confie le rôle d'Adémaï Joseph, petit paysan naïf et rusé, victime d'innombrables mésaventures qu'il incarne dans quatre films :

      

      

    Toutefois, dans le dernier volet Adémaï au poteau-frontière (1949), le personnage est incarné par Paul Colline lui-même.

    Il devient une vedette et se produit plus rarement sur scène. Toutefois, il passe à l'A.B.C., chaque fin d'année à partir de 1934. D'octobre 1938 à la guerre, il anime une émission sur Radio-Cité aux côtés de Saint-Granier. Il continue de se produire sur scène pendant l'occupation, à l'A.B.C. (octobre 1940), à l'Européen (décembre 1940), au Théâtre de Dix-Heures (mai 1941), à l'Etoile (mai 1943). Il est ensuite interdit par les nazis après avoir chanté Vaches de boches.

    En 1945, il tient le rôle de Clément Matthieu dans La Cage aux rossignols, en plus de participer au scénario et aux dialogues. C'est ce film qui inspira Les choristes.

      


    Le père tranquille - Juste punition

    par

    Noël-Noël

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    le fond musical sera supprimé

      

    Son plus grand rôle est sans doute celui qu'il tint dans le Père tranquille (1946), où il joue le rôle d'un Français moyen, apparemment homme égoïste surtout préoccupé par ses orchidées, en fait chef d'un réseau de la Résistance. Ce film permet à Noël-Noël d'abandonner pour quelque temps les rôles comiques, mais il y revient très vite, notamment avec les Casse-pieds (1948).

      

      

    En 1950, il réalise La Vie chantée, film dans lequel il interprète ses succès : Les Polonais, Le maladroit, Les départs, Mariage mondain, Le rasoir du coiffeur

    Parmi les grands succès d'audience, il faut noter À pied, à cheval et en voiture (1957), film qui sera suivi un an plus tard par À pied, à cheval et en spoutnik, dont Noël-Noël sera le scénariste (il avait déjà participé à la réalisation du Père tranquille).

    Il joue encore dans Messieurs les ronds-de-cuir (1959), puis dans Les Vieux de la vieille, film dans lequel il partage l'affiche avec Jean Gabin et Pierre Fresnais, et où il campe un formidable personnage, plein de malice et de tendresse. Il abandonne ensuite peu à peu l'écran. Il tente sa chance comme réalisateur en 1971 avec Le Voyageur des siècles, film dont l'intrigue est basée sur une machine à remonter le temps.

    Par la suite, Noël-Noël s'éloigne du cinéma, vivant une vieillesse tranquille à Nice, où il s'éteint le 4 octobre 1989. Il est inhumé à Ambernac en Charente.

    Il contribua à la création du Festival de Confolens, festival d'arts et traditions populaires du monde. En souvenir de lui, la ville de Confolens attribua son nom à l'un de ses collèges (de son vivant).

     

     

    Photos fournies par www.encinémathèque.net

     

      

    L'homme privé …

    Noël-Noël est le fils de Charles-Célestin Noël, marchand de vins puis employé à la Banque de France, et de Marie-Eugénie Mathieu ( un patronyme dont il affuble ses personnages de «La cage aux rossignols» et de «La sentinelle endormie»)

    Il se marie en secondes noces à Isabelle Lavallée. Le couple aura une fille, Anne-Marie.

    Il achète, en 1935, le Château de Praisnaud à Ambernac en Charente, pays d'origine de son épouse. Le succès de «Le père tranquille» lui permettra de restaurer la bâtisse. Ambernac est une toute petite commune bien calme. Noël-Noël y repose avec son épouse et un membre de sa famille sous une grande dalle de marbre sombre.

    Le château de Praisnaud est à présent une maison d'hôtes. Il se trouve sur le hameau de Saint-Martin, qui dépend d'Ambernac, sur la route d'un autre petit village, Alloue, situé à 6 kilomètres. Ce petit bourg a eu le privilège de compter parmi ses habitants l'actrice Maria Casares. Personne n'a su nous dire si les deux voisins ont eu l'occasion de se rencontrer, mais cela est fort possible, les deux propriétés étant très proches.

    A Confolens, jolie sous-préfecture provinciale, le souvenir de l'artiste est un peu plus présent, même s'il semble que les jeunes générations le méconnaissent.Leur collège porte pourtant son nom ainsi qu'un square et un rond-point. Confolens accueille annuellement un festival d'arts et traditions populaires du monde qui est très attendu. Nous avons pu apprendre que Noël-Noël s'est particulièrement intéressé à ce festival, lors de ses débuts.

    A Paris, le comédien habitait du côté de l'Avenue du Général Lyautey. Esthète, d'un goût raffiné, il avait accepté que des photographes d'art immortalisent son appartement. Il y avait comme voisin entre autres Daniel Gélin.

    Quelques citations de Noël-Noël

     

    • "Les courtisans sont toujours plats, les courtisanes ne le sont jamais".
    • "Les symptômes de la fatigue et de la paresse sont les mêmes".
      
    L'épisode “Vache de Boches” !

    Pendant la guerre, Noël-Noël se produisait dans le répertoire des chansonniers et interprétait une chanson qu'il terminait par un "Vache de boches !". Il désirait convaincre les officiers de la censure allemande que sa chanson était d'une innocence parfaite. Les autorités occupantes lui toléraient à la rigueur "Vaches de Fritz !", mais notre Ademaï leur rétorquait que ce serait moins drôle. Et avec sa malice innée, d'ajouter : "Si vous me laissez chanter comme je le veux, cela prouvera votre largesse d'esprit".

    De guerre lasse, les officiers le laissèrent faire. Seulement, ce fut du coup un succès énorme, des applaudissements sans fin. La chanson qui dans son premier contexte était drôle et innocente prenait l'air d'une chanson frondeuse ! Évidemment, le numéro fut interdit. Comme dit Michel Duran dans un article de la revue Minerve de 1945, "Il fut assez Adémaï pour s'en étonner".

    «La famille Duraton»

    Ce feuilleton radiophonique connut son heure de gloire après la guerre, même si la série a commencé en 1937, sur Radio-Cité. Il mettait en scène des français moyens dans leur vie quotidienne et des millions de français se retrouvaient dans ce divertissement sympathique. La plupart du temps, il s'agissait d'échanges autour de la table familiale.

    Jules BerryJules Berry disait que tout ce qui se disait à la table de Noël-Noël en une seule soirée, pouvait inspirer près d'un mois de feuilleton !

    Le feuilleton, géré par Jean-Jacques Vital, dura jusqu'en 1966 (Radio-Andorre). Un film en fut tourné avec Ded Rysel et Darry Cowl (1955).

     

      

      

    Filmographie Acteur

      

    1930 la Prison en folie de Henry Wulschleger

    1931 CORDON BLEU de Karl Anton

    1931 MONSIEUR ALBERT de Karl Anton

    1931 Quand te tues-tu ? de Roger Capellani

    1931 Mistigri de Harry Lachman

    1932 MON CŒUR BALANCE de René Guissart

    1932 Une étoile disparaît de Robert Villiers

    1932 PAPA SANS LE SAVOIR de Robert Wyler

    1932 POUR VIVRE HEUREUX de Claudio de la Torre

     

    1933 ADÉMAÏ AVIATEUR de Jean Tarride

    1933 MANNEQUINS de René Hervil

    1933 MON CHAPEAU de Lucien Jaquelux

     

    1933 UNE FOIS DANS LA VIE de Max de Vaucorbeil

    1933 VIVE LA COMPAGNIE de Claude Moulins

    1934 MAM'ZELLE SPAHI de Max de Vaucorbeil

     

    1935 ADéMAÏ AU MOYEN-ÂGE de Jean de Marguenat

    1936 MOUTONNET de René Sti

    1936 TOUT VA TRÈS BIEN, MADAME LA MARQUISE de Henry Wulschleger

    1937 L'INNOCENT de Maurice Cammage

    1939 LA FAMILLE DURATON de Christian Stengel

    1939 Sur le plancher des vaches de Pierre-Jean Ducis

    1942 LA FEMME QUE J'AI LE PLUS AIMÉE de Robert Vernay

    1943 Adémaï bandit d'honneur de Gilles Grangier

    1944 LA CAGE AUX ROSSIGNOLS de Jean Dréville

      

      

    1946 LE PÈRE TRANQUILLE de René Clément et Noël-Noël

    1948 LES CASSE-PIEDS de Jean Dréville

    1948 RETOUR A LA VIE de Jean Dréville

    1950 LA VIE CHANTÉE de Noël-Noël

     

    1951 LES 7 PÉCHÉS CAPITAUX de Jean Dréville

     

    1952 la Fugue de Monsieur Perle de Pierre Gaspard-Huit

    1954 LE FIL A LA PATTE de Guy Lefranc

    1955 Les carnets du major Thompson de Preston Sturges

    1956 BONJOUR TOUBIB de Louis Cuny

    1956 LA TERREUR DES DAMES de Jean Boyer

    1956 LES TRUANDS de Carlo Rim

      

      

    1957 à pied, à cheval et en voiture de Maurice Delbez

    1958 LE SEPTIÈME CIEL de Raymond Bernard

    1958 À pied, à cheval et en spoutnik de Jean Dréville

    1958 MESSIEURS LES RONDS-DE-CUIR de

    Henri Diamant-Berger

      

    1960 LES VIEUX DE LA VIEILLE de Gilles Grangier

     

     

    1961 LA SAGE-FEMME, LE CURÉ ET LE BON DIEU de Jessica et Jean Negulesco

    1961 LES PETITS MATINS de Jacqueline Audry

    1965 LA SENTINELLE ENDORMIE de

    Jean Dréville

      

      

     

      

     

      

    Photos fournies par www.encinémathèque.net

     

      

    Filmographie Réalisateur

      

      

    1946 LE PÈRE TRANQUILLE Co-réalisateur René Clément

     

    1950 LA VIE CHANTÉE

     

     

      

    Filmographie Scénariste

    1931 La disparue de Louis Mercanton (C.m.)

     

    1934 Le centenaire de Pierre-Jean Ducis (C.m.)

     

    1936 MOUTONNET de René Sti

    1939 Sur le plancher des vaches de Pierre-Jean Ducis

    1939 LA FAMILLE DURATON de Christian Stengel

    1946 LE PÈRE TRANQUILLE de René Clément et Noël-Noël

    1948 RETOUR A LA VIE de Jean Dréville

    1948 LES CASSE-PIEDS de Jean Dréville

    1950 LA VIE CHANTÉE de Noël-Noël

    1956 BONJOUR TOUBIB de Louis Cuny

    1958 À pied, à cheval et en spoutnik de Jean Dréville

    1965 LA SENTINELLE ENDORMIE de Jean Dréville

     

     

      

    Filmographie Dialoguiste

    1937 L'INNOCENT de Maurice Cammage

     

    1939 LA FAMILLE DURATON de Christian Stengel

     

    1939 Sur le plancher des vaches de Pierre-Jean Ducis

     

    1944 LA CAGE AUX ROSSIGNOLS de Jean Dréville

     

    1946 LE PÈRE TRANQUILLE de René Clément et Noël-Noël

     

    1948 LES CASSE-PIEDS de Jean Dréville

     

    1948 RETOUR A LA VIE de Jean Dréville

     

    1950 LA VIE CHANTÉE de Noël-Noël

     

    1954 LE FIL A LA PATTE de Guy Lefranc

     

    1958 À pied, à cheval et en spoutnik de Jean Dréville

     

    1965 LA SENTINELLE ENDORMIE de Jean Dréville

     

     

      

    Filmographie Compositeur

     

    1932 PAPA SANS LE SAVOIR de Robert Wyler

     

    1936 MOUTONNET de René Sti

     

    1950 LA VIE CHANTÉE de Noël-Noël

     

     

      Avec l'accord du Responsable du Cinéma FRANCAIS

      

      

     

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