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    AVA GARDNER

     

     

     

       

    Ava Lavinia Gardner (née le 24 décembre 1922 à Grabtown en Caroline du Nord et décédée le 25 janvier 1990 à Londres) était une actrice américaine.

    Elle fut surnommée « le plus bel animal du monde ».

     

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    La beauté d’Ava Gardner

    Ava Gardner est née un soir de Noël en 1922, elle est la plus jeune des sept enfants de Mary Elizabeth et Jonas Gardner, des fermiers exploitant de plantations de tabac.

     

    Son père meurt quand elle a douze ans. Elle fait ses études à l’Atlantic City Christian College de Wilson en Caroline du Nord et suit des cours de sténo-dactylo.

    Pendant une jeunesse pauvre et studieuse à Grabtown, Brogden, Newport News et Wilson, elle fait de fréquents passages à New York chez sa sœur aînée Béa, surnommée Bappie, mariée à un photographe professionnel, Larry Tarr.

     

    Impressionné par la beauté de la jeune fille, alors âgée de 17 ans, il prend des centaines de photos d'elle et les expose dans les vitrines de son studio de photos.

     

    C'est là que Barney Duhan, un employé de la MGM les remarque et suggère à Larry de les envoyer au studio de cinéma. Il déclare :

     

    « J'allais à une soirée, j'étais en retard et je me suis dit que c'était vraiment moche, avec mon physique et mes revenus, de ne pas avoir de cavalière.

     

    C'est alors que j'ai vu cette photo, et je me suis exclamé à haute voix que je pourrais peut-être avoir son numéro de téléphone? » Marvin Schenck, qui s'occupe des jeunes talents de la MGM, découvre ces photos, la contacte et lui fait passer un bout d'essai.

     

     

    En 1941, elle signe un contrat de sept ans avec la MGM à cinquante dollars la semaine et part, accompagnée de sa sœur Bappie, à Hollywood..


     

     AVA GARDNER

     

     

    handicapée par un terrible accent du terroir, Ava doit se contenter pour commencer, de séries de photos de pin-up et de petits rôles dans des films mineurs où elle apprend son métier.

     

    Ava ne fut même pas créditée dans les 14 films où elle figura de 1942 à 1943. Son nom apparaît pour la première fois au générique de Trois hommes en blanc en 1944.

     

     

    Elle suit des cours pour placer sa voix, des cours de diction pour la débarrasser de l’accent de Caroline du Nord et des cours d’art dramatique.

     

    Le réalisateur Joseph L. Mankiewicz y fera référence dans La Comtesse aux pieds nus où il fait dire à Humphrey Bogart qu'il ne veut aucun professeur de diction à ses côtés.

     

     AVA GARDNER

     

    Premières amours :

    Pendant cette période, elle rencontre sur les plateaux de la MGM, Mickey Rooney, jeune acteur chevronné de la MGM et acteur populaire de la série des Andy Hardy.

     

    Le champion du box office lui fait découvrir le tout Hollywood et ne la quitte plus.

     

    Elle sort temporairement de l'ombre quand elle épouse Mickey Rooney, avec le consentement de Louis B. Mayer le grand patron de la MGM. Le mariage eut lieu, organisé simplement par le studio, le 10 janvier 1942 à Ballard.

     

     

    « Alors que les gens se sont beaucoup demandé si le fait d’être mariée à Mickey ne m’avait pas aidée à décrocher ma première série de figurations, je dois à la stricte vérité de dire qu’être Mme Rooney à la ville n’a en rien contribué à me propulser au firmament des étoiles.

    Jamais Mickey n’a tenté de faire de moi une actrice, jamais il ne m’a rien appris, jamais il ne m’a obtenu le moindre rôle. »

     

    Le mariage durera 16 mois.


     

     

     

    Elle rencontre par la suite le multimilliardaire Howard Hughes qui la courtise et la poursuivra de ses assiduités pendant de longues années.

     

    Allant même jusqu'à l’espionner en la faisant suivre par ses sbires et mettre sur écoutes.

     

     

    Ava ne se préoccupe guère de ces « filatures » et refusera toujours ses avances et demandes en mariage tout en conservant son amitié.

     

     

     

      

    Après quelque temps, elle fait un second mariage avec le musicien Artie Shaw en 1945, mais le mariage est un nouvel échec et ils divorcent un an plus tard.

     

    Bien qu'ils se soient quittés en bons terme, ce mariage fit beaucoup de mal à Ava, à cause des critiques et du cynisme de Shaw.

    Il lui avait même dit un jour:

     

    " Ava tu es tellement belle mais tu es bête comme une oie. "

     

      

    La naissance de Vénus :

    Les films sans grand intérêt se sont succédé :

     

    Ava figure, non créditée, dans plus de quinze films entre 1941 et 1943, parfois dirigés par King Vidor, Fred Zinneman, Jules Dassin, George Sidney, Douglas Sirk, avec pour vedette féminine Myrna Loy, Hedy Lamarr, Lucille Ball, mais aussi les débutantes June Allyson et Gloria DeHaven.

     

    La MGM lui donne enfin sa chance en 1946, pour commencer avec Tragique rendez-vous où elle donne la réplique, dans son premier grand rôle, à George Raft mais

    c’est surtout dans Les Tueurs que le papillon sort de sa chrysalide.

     

     

    Son personnage de femme fatale est créé avec ce film noir de Robert Siodmak, inspiré d'une nouvelle d'Ernest Hemingway, où elle interprète la vamp qui dupe Burt Lancaster (pour la première fois à l’écran).

     

     

    « Beaucoup de gens m’ont affirmé par la suite que mon image et ma carrière de star se sont dessinées dans Les Tueurs, où je me suis imposée en sirène fatale aux hanches ondulantes et au décolleté vertigineux, capable de flanquer le feu à la planète en restant adossée contre un piano. »

     

    C’est dans ce rôle qu’elle reçoit pour la première fois des commentaires élogieux de la part de la critique.

      

      AVA GARDNER

      

      

    Sa carrière a encore du mal à démarrer.

     

    Pourtant, très vite, son nom devient synonyme de sex-appeal :

     

    peu importe si elle joue mal ou ne joue pas, elle n'a qu'à paraître, cela suffit :

     

    "Dans un film médiocre ou dans d'autres meilleurs mais qui ne prenaient nullement la peine de l'intégrer à l'intrigue et d'étoffer son personnage, elle affirmait royalement sa présence."

     

     La MGM profite du succès d’Ava, tout en la « prêtant » à d’autres compagnies de cinéma.

     

     

    Le studio utilise le côté torride de l’actrice, elle joue avec l’idole de sa jeunesse, Clark Gable qui a insisté pour l’avoir comme partenaire dans Marchands d’illusions.

     

     

      

     

     

    Pour Universal Pictures, elle incarnera Vénus, la déesse de l’amour,

    dans Un caprice de Vénus où la censure recouvre la statue nue représentant

    Ava Gardner d’un pudique drapé.

     

     

     

    S’ensuivent quelques films mineurs mis en scène par John Brahm, Jack Conway,

    Robert Siodmak, Mervyn LeRoy (qui avait révélé Lana Turner), où elle côtoie Robert Taylor, Charles Laughton, Gregory Peck, James Mason, Barbara Stanwyck, Robert Mitchum...

     

     

     

     

     

     

    À la fin des années quarante, Howard Hughes fait toujours partie des prétendants d’Ava, elle a également des liaisons avec Howard Duff ou encore Robert Taylor.

     

    C’est à cette période qu’elle tombe amoureuse de Frank Sinatra, alors marié à sa première épouse Nancy.

     

    L’acteur-chanteur au creux de la vague et la star montante vont connaître une passion tumultueuse et mouvementée qui va défrayer la presse à scandale pendant des années.

     

    Rongés mutuellement par la jalousie, leur relation sera ponctuée de violentes disputes.

     

     

    Quand leur liaison éclate au grand jour, la presse se déchaîne, Ava est qualifiée de briseuse de ménages, des prêtres catholiques leur envoient des lettres accusatrices,

     

     

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    la Ligue de Défense de la Décence menace de boycotter les films d’Ava. Mais Nancy Sinatra finira par divorcer et les deux amants

    se marient le 7 novembre 1951.

     

     

     

     

     

    De Pandora à la Comtesse :

     

    Maudit ava gardner pandora and the flying dutchman albert lewin

     

    Après deux ans d’absence vient le temps des grands rôles.

     

     

    Un film va la propulser au sommet et le mythe de cette Vénus descendue sur terre va rencontrer une autre légende: celle du Hollandais volant sur son Vaisseau fantôme dans le film symbolique d’Albert Lewin Pandora (1951).

     

     

    Ava Gardner est définitivement consacrée par ce mélodrame onirique, où elle est filmée pour la première fois en couleurs, elle démontre son extraordinaire présence sur l'écran et sa beauté impériale illumine ce mythe éternel.

     

     

     

    C’est pendant le tournage de ce film qu’elle découvre pour la première fois l’Europe et tout particulièrement deux pays qui vont marquer sa carrière et sa vie privée pour toujours, l’Angleterre et l’Espagne.

     

     

    Fascinée d’emblée par l’Espagne elle s’y installera pendant plusieurs années, à partir de décembre 1955.

     

    Femme Fatales Ava Gardner

     

     

     

    Ava Gardner a désormais le vent en poupe et la MGM diffuse des photos d’elle au rythme de trois mille par semaine. George Sidney la réclame pour le très beau rôle de Julie Laverne, prévu en premier lieu pour Judy Garland, dans le film musical Show Boat.

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    Dans 'ce film, Ava est doublée lorsque son personnage chante "Can't Help Loving That Man".

     

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    Elle insista, pourtant ce fut Annette Warren qui fut choisie pour le doublage. La MGM lui répondit :

     

    "Ecoutez, Ava, vous ne savez pas chanter et vous êtes avec des chanteurs professionnels." (Ava Gardner, Mémoires, 1990, page 177)

     

     

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    Son film suivant, Les Neiges du Kilimandjaro, lui apporte la renommée internationale.

     

    Héroïne idéale des romans d’Hemingway, qu’elle a connu à l’époque de Les Tueurs et qui est devenu son ami plus tard, Ava tourna trois adaptations tirées des œuvres de cet auteur :

     

     

     

     

     

    Les Tueurs, Les Neiges du Kilimandjaro et Le Soleil se lève aussi.

     

     

    Film Noir The Killers Ava Gardner

     

     

      

    En 1951, elle enchaîne avec trois films qui seront tous des immenses succès.

     

    Tout d’abord avec un film d’aventures chevaleresque, modèle du genre,

     

    Les Chevaliers de la Table ronde,

    tourné à Londres avec Robert Taylor.

    C’est le premier film de la MGM en CinemaScope.

     

    Elle retrouve Robert Taylor la même année dans un western, Vaquero.

     

     

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    Et surtout Mogambo, remake de La Belle de Saïgon où elle reprend le rôle de Jean Harlow accompagnée de Clark Gable déjà présent dans la première version de 1932 !

     

    Réalisé par John Ford, ce film à gros budget est tourné en Afrique en décors naturels, il donne à Ava une plus grande crédibilité d’actrice à Hollywood et elle reçoit une nomination aux Oscars, la première et la seule.

     

     

     

     

     

    Cependant le tournage a été difficile pour elle car elle subit deux avortements.

    Le premier, pendant le tournage :

    "Je ne pouvais pas avoir un bébé dans ces conditions.

     

     

     

     AVA GARDNER

     

      

      

    Ma grossesse commençait à être visible bien avant la fin du tournage, et je devais donc informer John Ford avant toute chose.

    J'ai estimé que le moment était mal venu pour avoir un enfant.

    Une fois cette décision prise, la plus douloureuse que j'ai eu à prendre de ma vie je suis allée trouver mon réalisateur.

    John Ford a tout fait pour me dissuader." (extrait Ava, Mémoires, Ava Gardner, 1990 page 225 )

     

    Maudit ava gardner pandora and the flying dutchman albert lewin i like this dress

     

    Le second, à la toute fin du tournage, et cette fois-ci Frank Sinatra 

    était au courant et en fut très attristé.

     

    (" Aussi longtemps que je vivrai, je n'oublierai pas mon réveil après l'intervention, quand j'ai vu Frank assis à mon chevet, les yeux pleins de larmes. Mais je pense que j'ai bien fait."

    extrait Ava, Mémoires, Ava Gardner, 1990 page 228 )

     

     

     AVA GARDNER

     

      

    Ava expliquera dans ses mémoires, en 1990 (pages 225 et 228 )

    les raisons qui l'ont poussée à se faire avorter :

     

    "J'avais des principes très stricts sur le fait de mettre un enfant au monde.

    Je pensais que si l'on n'était pas décidée à lui consacrer l'essentiel de son temps pendant les années de la petite enfance, c'était injuste pour le bébé.

     

    Un enfant qui n'est pas désiré - et les enfants le sentent toujours- sera handicapé à vie.

    Sans parler de toutes les sanctions prévues par la MGM pour les stars qui faisaient des bébés. Si j'avais un enfant, mon salaire serait amputé.

     

    Alors comment est-ce que je gagnerais ma vie?

    Frank était complétement fauché et cela risquerait bien de durer

    ( c'est du moins ce que je pensais ) encore un certain temps.

     

     

    Femme Fatale Ava Gardner Frank Sinatra

     

     

     

      

    " Elle ajoute :

    " Frank et moi allions encore être séparés pendant des mois.

    Et cette situation a fait ressurgir mes vieux scrupules concernant le droit de faire un enfant quand on n'a pas un mode de vie sain et stable au sein duquel l'élever.

     

    Frank et moi n'avions pas cela. Nous n'avions même pas la possibilité de vivre ensemble, comme tous les couples mariés.

     

    Frankie rentrait à la maison sur le coup de quatre heures du matin, après un concert ou une soirée dans un night-club.

     

    Moi je devais quitter la maison à six heures trente du matin quand ce n'était pas plus tôt, pour être à l'heure au studio.

     

    Pas vraiment ce qu'on appelle une vie de famille."

     

     AVA GARDNER

     

     

    Mais son plus beau rôle est à venir. Joseph L. Mankiewicz, le réalisateur aux deux oscars, la sollicite, malgré les réticences de la MGM, pour jouer Maria Vargas dans La Comtesse aux pieds nus.

     

    Dès les rumeurs de production, les plus grandes stars se mettent sur les rangs pour interpréter ce personnage dont la vie ressemble étrangement à celle de Rita Hayworth

     

    (elle refusera d’ailleurs de l’interpréter),

     

     

    Elizabeth Taylor, Jennifer Jones, Linda Darnell, Yvonne De Carlo, Joan Collins entre autres sont sur la liste, mais Mankiewicz ne veut qu’Ava Gardner et la MGM finit par la « prêter » pour ce film, mais à prix d’or.

     

     

     AVA GARDNER

      

      

    La Comtesse aux pieds nus est également l’histoire d’Ava Gardner:

    les origines pauvres, la brillante ascension, le tempérament, le détachement vis-à-vis de son métier d’actrice et les illusions/désillusions face au bonheur.

     

    Maria Vargas dira

    « Je crois que je suis belle, mais je ne veux pas être qu’une star.

    Si je pouvais apprendre à jouer, m’aideriez-vous à devenir une bonne actrice ? ».

     

    Ce chef-d’œuvre reste l’apogée de sa carrière

     

    Vers l'eldorado :

    À 33 ans, en 1955, Ava quitte les États-Unis et s’installe en Espagne à La Moraleja près du centre de Madrid.

     

    Elle avait déjà rencontré Luis Miguel Dominguín, torero célèbre, quelque temps auparavant à une soirée madrilène et la star a enfin avec lui une relation amoureuse plus apaisée que celle qu’elle a partagée avec Sinatra.

     

    C’est d’ailleurs à cette époque que le couple Gardner-Sinatra se sépare pendant trois ans, ils finiront par divorcer en juillet 1957.

     

     

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    Ils garderont tout au long de leur vie une relation d’amitié profonde.

    Privilégiant toujours sa vie amoureuse au détriment de sa carrière,

    « Quand je suis amoureuse ou que je vis une aventure, je cesse de travailler », la MGM infligera une suspension de contrat à Ava pour avoir refusé le rôle de Ruth Etting dans

    Les Pièges de la passion (rôle qui sera tenu par Doris Day).

     

     

     AVA GARDNER

      

      

      

      

    Malgré son exil provoqué, Ava tourne encore quelques beaux films.

     

    Après deux années d’interruption, elle fait son retour avec le grand directeur d’actrices

    George Cukor dans La Croisée des destins, une super production avec deux ans de préparations et des milliers de figurants, un sujet sulfureux sur l’indépendance de l’Inde et le problème racial Anglo-Indien. Darryl F. Zanuck la sollicite pour Le soleil se lève aussi (film, 1957), sous les conseils d’Hemingway.

     

    Le film se passe en Espagne ainsi que le suivant La Maja nue biographie du peintre

    Francisco de Goya et de son égérie la Duchesse d’Albe, son dernier film sous contrat avec la MGM. Désormais actrice indépendante, Stanley Kramer lui confie le magnifique rôle crépusculaire de Moira Davidson dans Le Dernier Rivage.

     

     

     AVA GARDNER

     

      

      

    Une des meilleures prestations d’Ava Gardner est celle de Nuit de l'iguane"

    La Nuit de l'iguanede John Huston.

    Elle exprimera magnifiquement sa vitalité et son exceptionnelle sensualité dans cette adaptation d’une pièce de théâtre de Tennessee Williams.

     

    Elle fera encore quelques belles apparitions spécialement dans le rôle de Lily Langtry, icône sublimée du juge Roy Bean dans Juge et hors-la-loi où elle retrouve pour la troisième fois le réalisateur John Huston qui lui décerne cet ultime hommage.

     

    Femme Fatales Ava Gardner

     

     

      

    Elle aura une liaison, de nouveau mouvementée, avec l’acteur George C. Scott

    qui sous l’emprise de l‘alcool devient violent.

    Leur relation sera de courte durée.

     

    Elle explique dans ses Mémoires, en 1990:

     

    "Nous buvions tous les deux beaucoup, mais moi, l'alcool me rendait généralement heureuse et conciliante. George, quand il était ivre, pouvait devenir fou furieux sur un mode tout à fait terrifiant." (page 307, Ava Gardner, Mémoires, 1990).

     

     

     

    AVA GARDNER

    Les 55 jours de Pekin

     

     

    La Croisée des destins, qui lui offrait un rôle particulièrement riche, avait déjà connu un échec immérité.

     

    Dans La Petite Hutte, où elle retrouvait Stewart Granger, sa plastique fut particulièrement mise en valeur.

     

    L’Ange pourpre, où elle séduisait le jeune Dirk Bogarde, fut massacré au montage ainsi que la prestation de Gardner - selon les propos de celui-ci.

     

    Le prestigieux Les 55 Jours de Pékin mis en scène par Nicholas Ray, au côté de Charlton Heston, reçoit un accueil tiède, et d'autres coûteuses superproductions - le péplum La Bible de John Huston, où elle interprète Sarah et George C. Scott Abraham,

    ou l'adaptation de Mayerlinck,

     

    L'Oiseau bleu, réalisée par George Cukor (où Gardner incarne la luxure et Elizabeth Taylor la maternité), échecs retentissants, contribuent au déclin de sa carrière.

     

     

    Ava Gardner s'installe définitivement à Londres en 1968. Dans le même temps, la juvénile Catherine Deneuve, succédant à Danielle Darrieux, tient le rôle principal de Mayerling où Ava interprète une Impératrice Elizabeth - Sissi - vieillissante.

     

     

    L'actrice retrouve Burt Lancaster dans la politique fiction Sept Jours en mai de John Frankenheimer et Charlton Heston dans le film catastrophe Tremblement de terre.

     

    Elle joue une méchante sorcière dans Tam Lin, dirigée par l'acteur Roddy McDowall et elle paie Martin Sheen pour ses services sexuels dans le thriller Le Pont de Cassandra. D'autres films (Priest of Love de Christopher Miles) passent inaperçus.

      

     

     

     

      

      

    En 1985 et 1986, poussée selon ses propres propos par des besoins financiers, Ava Gardner tourne quelques films : dans la série péplum A.D., elle joue la redoutable Agrippine, et elle retrouve son ancien amant Howard Duff dans quelques épisodes du soap Côte Ouest ;

    dans Les Feux de l'été d'après William Faulkner, Don Johnson succède à Paul Newman ; dans Harem, elle joue la première épouse du sultan de Turquie (Omar Sharif, son fils dans Mayerling).

     

      

    Ava est malade en 1986 et meurt d'une pneumonie chez elle à Londres le 25 janvier 1990 à l'âge de 67 ans.

     

     

     

     

     

    sources / wikipedia

      

     

     

     

     

     

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    AVA GARDNER

     

      

     

    Ava en famille …

    Ava Gardner naît à Grabtown, Caroline du Nord, le 25 Décembre 1922. Enfant “surprise”, née bien après ses deux frères et ses quatre soeurs. Béatrice, l'aînée, est déjà mariée, tandis que Raymond, le premier est décédé de manière tragique.

    S'ils ne sont pas riches, les Gardner ne connaissent pas la misère. Jonas, le père métayer, loue ses terres auprès d'un propriétaire terrien. Dans cet univers, les enfants sont heureux, d'autant plus que l'excellente cuisine de Mary Elizabeth est réputée dans toute la région.

     

    Ava Gardner

      

      

    Petite fille, la future déesse de l'écran se comporte comme un véritable garçon manqué. Véritable “cambrousarde”, elle grandit en liberté, faisant les 400 coups avec les gamins des fermes avoisinantes. Elle, qui se promène souvent les pieds nus, n'a qu'un souci majeur : devoir mettre des chaussures pour aller à l'école !

    Pour autant, on est bien élevée quand on est une Gardner; on tient les garçons à distance, on arrive vierge au mariage et on ne trompe pas son mari. Un soir, adolescente, Ava se laisse embrasser sur le perron de la maison par un garçon qui la ramène du cinéma. Maman Gardner, sortie comme une furie, met le séducteur en fuite. Ne serait-ce son âge, aujourd'hui, il courrait encore !

     Ava Gardner & Mickey Rooney

     

    Hélas, le frère survivant d'Ava met accidentellement le feu à la métairie. Matériel, récolte et bâtiment perdus, il faut songer à partir. Jonas entreprend alors de tenir un magasin régional, une sorte de bazar de première nécessité pour les fermiers, tandis queMary Elizabeth s'occupe d'une petite pension de famille pour les dockers.

      

    Ava Gardner in The Killers (1946, dir. Robert Siodmak)

      

      

    Altruiste, la jeune enfant envisage d'arrêter ses études pour aider sa maman, mais Mary Elizabeth se montre intransigeante : les études sont la seule chance pour Ava de ne pas finir comme elle. Et de l'envoyer chez sa sœur Béatrice, à New-York, un père agonisant n'étant pas un spectacle indispensable à la bonne éducation des jeunes filles

      

      

    Ava Gardner

      

      

    Les choses se compliquent encore lorsque Jonas, tombé malade, s'avère incapable de travailler. Mary Elizabeth se retrouve seule à mener la barque de la famille Gardner. Seule avec le cancer qui la ronge, mais qu'elle tait à son entourage. Elle a renoncé à son seul petit plaisir depuis longtemps : le cinéma du dimanche. Elle adorait le cow-boy chantant Gene Autry, tandis que sa benjamine de fille, qui l'accompagnait souvent, lui préférait Clark Gable.

      

      

      

      

    En secondes noces, Béatrice a épousé un photographe. Le couple s'est installé à New York. Le mari prend des photos de sa jeune belle sœur. Il expose le plus joli des clichés dans la vitrine de son échoppe. Un homme, entré dans la boutique, se présente comme un talent scout de la Metro Goldwyn Mayer et demande les coordonnées du modèle. L'avisé beau frère réunit les meilleures photographies d'Ava pour les présenter lui-même au bureau New-Yorkais de la Métro.

     

    Ava Gardner

     

      

    Contre toute attente, la compagnie convoque l'intéressée pour un essai dans ses studios New-yorkais. Ava rejoint donc sa soeur dans la grande ville. Le photographe du studio accueille la jeune prétendante terrorisée d'un sourire réconfortant : "Comment vous appelez-vous ? - Gnava Gadné ! - Bon, on va faire un essai muet !". On fait … Et la belle de détaler à toute vitesse sur ses talons neufs, se jurant bien qu'on ne l'y reprendra plus !

     

     

      Ava Gardner

      

    Pourtant, la compagnie ne l'a pas oubliée, et lui adresse une convocation à Hollywood. Les deux soeurs prennent un appartement qu'elles vont conserver plus longtemps qu'elles ne le pensaient. Car Ava ne peut pas savoir que son destin bascule lorsqu'elle entre dans les bâtiments de la M.G.M. En effet, comme c'est la tradition, on lui fait visiter tous les départements du studio et les plateaux des films en cours de tournage. Soudain, elle voit s'avancer vers elle un être humain bizarrement petit, enroulé dans des châles andalous avec, sur la tête, ce qui semblait être une corbeille à papiers remplie de fleurs et de fruits artificiels. La chose s'avance et, lui tendant la main : "Bonjour, je suis Mickey Rooney déguisé en Carmen Miranda !".

    Visonnant l'essai de la nouvelle recrue, Louis B.Mayer déclare : "Elle ne sait strictement rien faire mais elle est formidable. Je la garde ! ". De son côté, Rooney Mickey l'invite à dîner. A cette époque, il était une star à la popularité incroyable, idole de l'Amérique profonde et interprète d'une série de films à bon marché qui rapportaient des fortunes colossales, la fameuse série des «Andy Hardy …».

    Mais, maman Gardner ayant été claire, Ava se montre obéissante : "Jamais avant le mariage !". Mariage il y eut donc. Le 10 janvier 1942, à Brooklyn, Ava Gardner épouse Joe Yule junior, plus connu sous le nom de Mickey Rooney. Le tout-Hollywood se montre stupéfait et, il faut bien le dire, quelque peu outré : une starlette nigaude épouse l'idole de l'Amérique, c'est un peu rapide comme ascension !

     

     

      

      

    Ava devait se déclarer ravie de sa nuit de noces: Mickey aimait les femmes et savait le leur montrer. Ensemble, ils allèrent rendre visite à Mary Elizabeth et à toute sa famille. L'acteur traita sa belle-mère comme une reine, ses belles-sœurs comme des déesses. Il chanta, dansa, fit des imitations et tout le monde rit comme jamais … Sauf maman, qui pleurait de joie : Ava avait épousé un prince !

      

      

    Pendant ce temps, Ava Gardner fait ses premières apparitions devant les caméras. Très longtemps, elle ne sera pas créditée aux génériques, pas même à celui du film dont Mickey est la vedette, «Babes on Broadway» (1941). Il n'est d'ailleurs pas certain que sa filmographie, pour cette première période, soit définitivement établie.

     

    Ava et Artie

    La vie reprend son cours. Mickey retrouve ses occupations de star et le costume d'Andy Hardy. De son côté, Ava assume pleinement son emploi de starlette … qui ne sait rien faire ! De temps à autre, un photographe lui balance un maillot pour une série de clichés “sur la plage de Malibu”, en fait un tas de sable dans la cour du studio où toutes les starlettes se sont vautrées des années durant !

    Parfois, on l'habille rapidement pour l'envoyer sur un plateau. Un technicien, affecté à cette honorable tâche, lui tend un gobelet contenant n'importe quoi de fortement alcoolisé pour que les choses s'enchaînent avec simplicité. Entre 1942 et 1943, elle participe ainsi à une quinzaine de tournages pour la MGM, sans jamais voir son nom défiler au générique. On est crédité uniquement quand on parle. Mais si Ava se montre assidue aux cours de diction, elle est encore loin de maîtriser le langage châtié d'Harvard !

      

    Ava Gardner

      

    Souvent, elle sollicite Mickey pour qu'il lui donne quelques conseils. Mais son époux, qui la trouvait très bien comme ça, préfère l'initier au … ping-pong ! Son métier, c'était d'être belle, et elle était la plus belle de toutes. Alors …

    Alors, si être la femme de Mickey lui suffisait, ça ne suffisait pas à Mickey, repris par sa soif de conquêtes. La jeune épousée demande le divorce, tout en refusant d'entendre parler de pension alimentaire, trouvant insensé que l'on soit payée pour n'être plus aimée ! Le 21 mai 1943, 16 mois après son union, le couple n'en était plus un.

      
    Alors Howard passa …

    Un des hommes les plus puissants du monde, le milliardaire Howard Hugues, s'intéressa à Ava Gardner dès son arrivée à Hollywood, mais Rooney l'avait pris de vitesse. Ava divorcée, Howard Hughes et Ava Gardner croit son heure arrivée … A tort. L'homme d'affaires use sans succès de tous les moyens à sa disposition, la couvrant d'or, de dollars ou de tout le stock de chez Cartier. Mais Ava se montre intraitable, même si elle trouve confortable d'avoir toujours à sa disposition un avion privé n'importe où dans le monde.

    … et Artie resta !

    Libre, bien payée, décidée à vivre pour elle, l'oisive demoiselle regagne New York où elle mène la “belle vie” aux sons des grands orchestres, résignée à ne jamais être une actrice et à demeurer célibataire. A hanter ainsi les night clubs, elle finit par taper dans l'œil du clarinettiste et chef d'orchestre Artie Shaw, grand amateur de beautés flamboyantes. Ces deux là sont faits l'un pour l'autre. En octobre 1945, ils se marient.

      

      

    Artie est fasciné par la beauté d'Ava, mais se désole de ses ignorances. Il entreprend alors de cultiver l'esprit laissé en friche de sa très belle épouse. Certaine de faire plaisir à son intellectuel de mari, Ava entre un jour dans une librairie et s’offre le roman de Katleen Windsor, «Ambre». Contre toute attente, ce brave Artie entre dans une colère noire : comment pouvait-elle envisager de lire une telle stupidité, écrite par une femme inculte, probablement aussi hystérique que frigide !? Quelques mois plus tard, estimant sans doute que sa porcelaine chinoise a la tête trop dure, il l'abandonne pour épouser … l'écrivaine hystérico-frigide Kathleen Windsor !

    A 23 ans, Ava, qui pensait se marier un jour pour la vie, se retrouve une deuxième fois divorcée !

      
      
    Ava et Frankie …

    La Metro, ne sachant jamais que faire de son éternel espoir, n'hésitait jamais à la prêter à gauche ou a droite, moyennant un fort substantiel “loyer”. Ava s'en va donc ailleurs tourner un film de gangsters avec un jeune débutant, Burt Lancaster.

      

    Ava Gardner and Frank Sinatra

      

      

      

    Bien dirigée dans «The Killers/Les tueurs» de Robert Siodmak (1946), elle fait une entrée aussi soudaine qu'inattendue dans la catégorie autant “sélect” que fermée des vamps de films noirs. Peu consciente encore que sa prestation va faire d'elle une icône incontournable du cinéma américain et de sa vie de femme un enfer sans comparaisons, la belle reprend sa tournée des boîtes de nuit dès la fin du tournage…

     

     

      

      

      

    Pendant ce temps, «Les tueurs», triomphe sur les écrans, propulsant la nouvelle vedette au firmament des étoiles qui ne se montreront pas filantes. Alors qu'elle a renoncé depuis longtemps à l'idée de sa réussite, les producteurs la réclament à corps et à cris. Une kyrielle de films, souvent sans autre intérêt que l'étalage de sa grande beauté, s'enchaînent à vive allure, lui permettant de donner la réplique à quelques icones mâles du cinéma Américain, comme Fred MacMurray («Singapore» en 1947), Gregory Peck («The Great sinner/Passion fatale» en 1949) ou …

      

    Clark Gable («The Hucksters» en 1947), son idole d'adolescence ! La planète cinéma semble désormais considérer qu'Ava Gardner est capable de mettre le feu à un presbytère rien qu'en s'asseyant sur une chaise !

     

     

    Ava Gardner

     

    Devenue une vedette “torride”, on ne lui permet pas pour autant de donner son avis sur la façon de tenir ses rôles. C'est Clark Gable qui, le premier, vient à son secours, l'aidant dans son jeu, la conseillant et faisant des heures supplémentaires bénévoles (réflexion du web-maître: "Tu parles !") pour l'aider dans son travail. L'actrice lui en sera éternellement reconnaissante et ils resteront amis pour la vie.

     

      

    Mais pour la jeune fille timide qu'elle ne cessera jamais d'être, porter seule la responsabilité du succès ou de l'échec d'un film alors qu'elle ne sait même pas ce qu'elle doit y faire est une épreuve de force psychologique et morale insurmontable. La consommation d'alcool s'intensifie, seule chose qui lui permette “d'y aller” sans s'évanouir et de prendre un tant soit peu les choses à la légère.

      
      
    Côté coeur …

    L'étoile Ava Gardner, qui émet enfin ses première lueurs, vient de rencontrer la planète de sa vie, le crooner Frank Sinatra, lequel voit en cette même période son heure de gloire inexorablement péricliter. Dès l'officialisation de cette rencontre, les boucliers se lèvent tout aussi haut que les langues se délient. Si Frank lui promet le mariage, fermement décidé à divorcer de son épouse Nancy, Lana Turner met sa remplaçante en garde, le chanteur lui ayant fait exactement la même déclaration avant de rompre sans préavis.

    Cependant, contre toute attente, Frankie honore sa promesse le 7 novembre 1951. Année faste pour l'actrice qui enchaîne parallèlement quelques films mémorables : «Pandora and the Flying Deutchman», «Show Boat» et «Lone Star/L'étoile du destin», avec l'ami Clark Gable.

    Ava Gardner and Frank Sinatra

     

     

    Ava Gardner et Maria Vargas …

    L'amour torride qu'éprouvent le crooner et l'actrice va devenir le sujet préféré des échotiers des années 50 et l'une des grandes histoires d'amour emblématiques du XXeme siècle.

    Frank Sinatra se montre d'une jalousie maladive envers Artie Shaw, qui fait partie du passé d'Ava, et surtout envers Howard Hugues, qui fait partie de son présent et ne la lâche pas d'une semelle. Et comme il se trouve au bord de la ruine, il lui est difficile de supporter la cour empressée que fait à son épouse l'homme le plus riche du monde.

    Au terme d'un tourbillon de passion et de querelles aussi violentes qu'imprévisibles, de réconciliations inattendues et de bagarres homériques, le couple divorce en 1957, on pourrait dire d'épuisement, après une séparation de trois ans entrecoupée de cyclones mémorables.

    Entre-temps, poursuivi sans cesse par la presse du monde entier, le couple aura fait du chemin. Frank aura tourné «Tant qu'il y aura des Hommes», reçu un Oscar et repris sa place au panthéon des stars, tandis qu'Ava aura fait connaissance avec l'Europe, et plus particulièrement l'Espagne.

     

      Ava Gardner

      

      

    Lors du tournage de «Pandora», son premier film en couleurs, elle a découvert les côtes espagnoles et reste, depuis, fascinée par ce pays. Les mœurs rudes et fières des Espagnols, l'alcool et le flamenco : tout lui plaît. En ce début des années 50, rares sont les touristes qui s'aventurent en terre franquiste. Pourtant, sur cette terre ibérique, Ava se sent chez elle. Son salaire d'actrice, minable à Hollywood, fait ici d'elle ici personne richissime qui peut vivre sans compter. Ainisi, elle prend l'habitude de se réfugier régulièrement dans ce pays, avant de s'y installer complètement en 1955.

    Depuis qu'elle a pris la fuite, 3 000 photos par semaine sont exigées par des fans en délire, tandis qu'Hollywood la réclame. L'actrice se soumet, non par conviction mais pour se débarrasser enfin de ce contrat qui la lie à la MGM comme un pacte avec le diable.

    Ava est au pinacle. Chacun de ses films est un succès. Elle gagne encore en prestige avec «Mogambo» (John Ford, 1953) où elle retrouve Clark Gable au fin fond de l'Afrique, tout en se liant d'amitié avec Grace Kelly.

      

    Les deux complices reprennent à cette occasion les rôles respectifs de Jean Harlow et Mary Astor dans la version 1932, Clark se succédant à lui-même («Red dust», de Victor Fleming). Sa prestation haute en couleurs vaut à la première de ces dames son unique nomination aux Oscars.

      

    Elle n'a pas pour autant consommé tout son pain blanc. «The Barefoot Contessa/La comtesse aux pieds nus» va faire d'elle une légende éternelle du cinéma. Le film semble calqué sur la vie de Rita Hayworth, qui refusa d'ailleurs le rôle avec fracas. Si Joan Collins et Elizabeth Taylor, moins fines bouches, sont prêtes à s'entretuer pour devenir Maria Vargas, Linda Darnell, Jennifer Jones et Yvonne de Carlo ont elles aussi sorti leurs griffes. Mais Joseph Mankiewicz, le réalisateur, ne veut qu'Ava pour le rôle. La MGM la prête à contre cœur pour une somme invraisemblable ! Ava se révèle grandiose, parfaite, magique, inoubliable. 

    Eloignée de Frank, Ava entretient une liaison ultra médiatisée avec le célèbre toréador Luis Miguel Dominguin, enlevé à Yvonne de Carlo et qu'elle va à son tour se faire souffler par Lucia Bose. Divorcée, libre, hispanisée, elle devient à la fois un symbole des années 50 et une éternelle pourchassée par la presse capable d'inventer n'importe quoi à son sujet. Elle rejoint le cercle très fermé des “errantes” de grand luxe photographiées régulièrement sur le bitume des aéroports.

    On lui prête tout un tas d'histoires et de débauches aussi invraisemblables les unes que les autres. On la soupconne de harceler Frank Sinatra alors qu'ils sont les meilleurs amis du monde !

    Sur un plan professionnel, elle tourne encore quelques grands films de prestige où elle se montre à chaque fois meilleure et de plus en plus belle.

    Après «The Naked Maja/La maja Nue» (Henry Koster, 1959), la voici enfin libérée des chaînes de la MGM. Plus rien ne l'oblige à quitter sa chère Espagne. Les aventures Sinatra et Dominguin enterrées, elle profite d'un semblant de paix, même si elle fait la “une” de tous les magazines dès qu'elle sort de chez elle !

      

    Ava Gardner par Sandford Roth

      

      

    Désormais livrée à elle-même, elle ne s'autorise que quelques apparitions dans des super-productions suffisamment rémunératrices, comme «Fifty Days at Peking/Les 55 jours de Pékin» (1963) ou «Seven Days in May/Sept jours en mai» (1963).

    Elle fait pourtant un retour fracassant, inouï, dans «Night of the Iguana/La nuit de l'iguane» de John Huston (1964), histoire de faire voir au monde qui est Ava Gardner : la meilleure et la plus belle de toutes !

    La meilleure, la plus belle, mais aussi la dernière. En 1964, les fracassantes beautés de l'âge d'or du cinéma américain sont déjà révolues. Seule Ava Gardner brille haut et clair au firmament des stars hollywoodiennes. La presse ne l'abandonne pas, relayant encore ses liaisons avec Walter Chiari ou George C.Scott.

    En 1968, subitement lassée, Ava quitte l'Espagne pour s'installer en Angleterre, oubliant à jamais l'alcool et les airs de guitare sèche pour se cacher dans les brouillards londoniens et s'occuper de son petit chien, Morgan.

    Elle brillera pourtant longtemps encore, invitée de prestige dans de coûteuses productions comme «Earthquake/Tremblement de Terre» (1974) ou «The Cassandra crossing/Le pont de Cassandra» (1976), faisant également les beaux jours de la télévision («The Long Hot Summer», «Knots Landing», …) jusqu'en 1986, année où son destin va la rattraper.

     

      Ava Gardner & Gregory Peck

     

      

    Cette année là, en effet, elle est foudroyée par une attaque quelques jours après le dernier tournage du téléfilm «Harem». Elle ne s'en remet que partiellement, perdant à jamais l'usage de son bras gauche.

    Quatre années plus tard, une pneumonie a définitivement raison d'elle. Le 11 janvier 1990, Ava Gardner meurt à Londres, laissant son autobiographie inachevée. Sa dépouille mortelle est rapatriée vers sa terre natale où elle repose auprès des siens, non loin du musée qui lui est consacré.

    Ava Gardner n'avait pas d'enfant. Elle n'a jamais accepté de pension alimentaire de ses ex-époux, venant parfois en aide à Mickey Rooney lorsqu'il traversa des passes difficiles. La légende raconte que sa dernière sortie publique aurait été un concert de Frank Sinatra. L'histoire est si jolie qu'elle mérite d'être véridique.

     

     

      

      Ava Gardner : "

    Je ne suis pas une bonne comédienne …

    Je n'aime pas et n'ai jamais aimé le monde du cinéma"

      

    Sources :

    Céline Collassin, documents personnels, Imdb, plusieurs images glanées çà et là, dans divers ouvrages ou sur la toile, au cours de nombreuses années de vagabondage, et dont je n'ai pas toujours gardé trace de l'origine.

      

    http://encinematheque.net/acteurs/F01/

      

      

      

      

     

      

      

     

     

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  • AVA GARDNER II

      

    Rien que pour vos yeux (1941)

     

     

    Ava Lavinia Gardner est née le 24 décembre 1922 à Grabtown en Caroline du Nord. Elle est la plus jeune des sept enfants de Mary Elizabeth et Jonas Gardner, des fermiers exploitant de plantations de tabac. Impressionné par la beauté de la jeune fille, alors âgée de 17 ans, le mari photographe de sa soeur prend des centaines de photos d'elle et les exposent dans les vitrines de son studio de photos. C'est là qu'un employé de la MGM les remarquent.

      

    Marvin Schenck, qui s'occupe des jeunes talents de la MGM, découvre ces photos, la contacte et lui fait passer un bout d'essai. En 1941, elle signe un contrat de sept ans avec la MGM à cinquante dollars la semaine et part, accompagnée de sa sœur Bappie, à Hollywood.

      

    Handicapée par un terrible accent de province, Ava Gardner doit se contenter pour commencer de séries de photos de pin-up. En 1946, elle signe enfin son premier grand rôle dans le classique du film noir, "les Tueurs".

    Elle dira de sa prestation, "mon image et ma carrière de star se sont dessinées dans Les Tueurs, où je me suis imposée en sirène fatale aux hanches ondulantes et au décolleté vertigineux, capable de flanquer le feu à la planète en restant adossée contre un piano." 

      

      

      

      

    Ava_gardner_3

      

      

    Ava Gardner enchaînera les tournages à une vitesse impressionante; une filmographique tout simplement mythique : "Pandora", "Les Neiges du Kilimandjaro", "Mogambo", "La Comtesse aux pieds nus", "La Croisée des destins", "Les 55 jours de Pékin", "Mayerling"... Elle s'installe définitivement à Londres en 1968, et met sa carrière en parenthése. Elle décéde d'une pneumonie en 1990.

      

     

    Ava_gardner_2

    On pourrait disserter des pages entières sur la beauté d'Ava Gardner, mais à mon sens, la théorie de Chico Marx (des Marx Brothers) résume tout à elle seule : "Faites asseoir un homme une heure à côté d'Ava Gardner, il pensera que ca a duré une minute. Asseyez-leune minute sur une plaque chauffante, il croira que ça a duré une heure... c'est cela la relativité". 

     

    Ava_gardner_4_2

      

     

      

     

     

     

     

     

     

     

     

     
     
     
     
     
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