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    Jules Berry fut sans doute l'un de nos acteurs les plus excentriques.

    Magicien, dandy, mondain, roublard, tous ces qualificatifs le dépeignent tel qu’il était.

     

     

     

     

    Joueur il l’aura été toute sa vie, dans tous les domaines.

     

     

    Ainsi  se caractérisait cet homme, talentueux à l’extrême, mais peu exigeant dans ses choix souvent imposés par sa nécessité du moment.

    Quel dommage !

     

    Consolons-nous en le retrouvant dans son histoire et souvenons-nous de ce diable de Jules dans «Les visiteurs du soir» pour nous persuader, si besoin se faisait sentir, qu’il fut bien un artiste exceptionnel

     

    JULES BERRY (1883-1951)

    Il incarna une flopée d’escrocs avec une gourmandise qui donne faim ! Il aimait forcer le trait– « surjouer », comme on dirait aujourd’hui. Il accentuait à l’envi le grincement particulier de sa voix. Son phrasé était ponctué de fausses hésitations, ce qui faisait dire aux mauvaises langues qu’il ne connaissait pas bien son texte.

     

     

     

    Il jouait de ses mains avec exubérance, comme le font les prestidigitateurs afin de distraire l'attention des spectateurs et dissimuler les secrets de leurs tours : mains virevoltantes sortant souvent du cadre ; main s'ornant d'une cigarette ; main négligemment glissée dans une poche du veston…

     http://lechouandesvilles.over-blog.com/article-de-quelques-comediens-elegants-d-autrefois-66744248.html

     

    JULES BERRY

     

    Marie Louis Jules Paufichet naît le 9 février 1883, à Poitiers où ses parents sont commerçants quincailliers.

    Ils s’installent par la suite à Paris.

    Jules Berry 

    Le futur Jules Berry bon élève, fait ses études secondaires et songe à devenir architecte.

     

    Mais il adore la littérature et se sent irrésistiblement attiré par le théâtre.

     

    Il décroche un premier engagement dans un théâtre parisien, puis travaille en province et même en Belgique francophone.

    En 1908, Jules Berry a sa première expérience cinématographique

    avec Louis J. Gasnier.

    Jules Berry 

    Mais pour lui, il s’agit d’un passe-temps, son vrai métier c’est le théâtre où il excelle. Il se laisse néanmoins convaincre, en 1928, de travailler sous la direction de Marcel L’Herbier pour le film «L’argent».

    Photo Dédicacé  

    Il a pour partenaires Brigitte Helm mais aussi le futur metteur en scène belge Raymond Rouleau.

    Jules Berry 

    Il a, entre temps, rencontré la comédienne Jane Marken 

    qui sera sa compagne à la ville.

     

    Afficher l'image d'origine 

    En 1932, Jules Berry tourne sous la direction de André Berthomieu son premier film parlant «Mon cœur et ses millions» avec en vedette féminine Suzy Prim. Grand acteur habitué à la scène, le sonore, sert encore mieux son talent.

     

    Les engagements ne manquent pas. La même année il tourne à Berlin, sous la direction de Robert Siodmak, «Quick» avec la vedette britannique fétiche des studios de la UFA, Lilian Harvey.

     

     

    Jules Berry 

    En 1933, il est à l’affiche, avec Renée Saint-Cyr dans «Arlette et ses papas» et avec Elvire Popesco pour «Une femme chipée». L’année 1935 lui réserve des scénarii inquiétants: il est l’abominable Batala dans «Le crime de monsieur Lange» de Jean Renoir, tandis que «Baccara», deYves Mirande, est une sombre affaire d’escroquerie.

     

    En 1936, il retrouve Robert Siodmak, pour un trafic de prostituées vers l’Amérique latine «Le chemin de Rio» avec l’actrice d’origine hongroise 

    Käthe von Nagy. L’acteur travaille bientôt presque uniquement au cinéma.

     

    Cette activité lui permet de gagner plus aisément que sur les planches les sommes dont il a besoin pour assouvir sa passion du jeu.

     

    Il est ainsi à l’affiche de quarante films entre 1936 et 1940, dont «Le jour se lève» (1939) de Marcel Carné avec Jean Gabin et «Derrière la façade» (1939)

    avec Erich von Stroheim.

    Afficher l'image d'origine 

    Sous l’occupation, il tourne un peu moins.

     

    L’année 1942 va lui procurer de très beaux rôles: avec «Les visiteurs du soir» de Marcel Carné, aux côtés de Arletty et Alain Cuny, où il est un Méphisto très convaincant avec ses traits accusés et sa voix caractéristique grinçante; et aussi

    «Le voyageur de la Toussaint» de Louis Daquin.

     

     

    Mais Jules Berry n’a pas le cœur en fête. Sa femme, la jeune comédienne Josseline Gaël, de trente ans sa cadette, mère de sa petite fille Michèle, vient de le «plaquer» pour vivre dans un luxe ostentatoire avec un truand français qui travaille pour la Gestapo.

     

    Jules continue néanmoins à apparaître dans quelques productions dont «L’assassin a peur la nuit» (1943) de Jean Delannoy avec la très belle mais, elle aussi, bien inconséquente Mireille Balin.

     

    En 1945, l’acteur est au générique de «Étoile sans lumière» auprès de Edith Piaf et Yves Montand débutant. En 1946, en intervenant d’une manière très chevaleresque devant les tribunaux, il évite le pire à son épouse emprisonnée et jugée pour ses agissements sous l’occupation.

     

    Puis Jules Berry tourne encore une dizaine de films, le plus souvent alimentaires, avant de s’éteindre, des suites d’une crise cardiaque, à l’Hôpital Broussais de Paris, le 23 avril 1951.

    © Caroline HANOTTE

     

     

    1908 CM Tirez s’il vous plaît – de Louis J. Gasnier
    1911 CM Cromwell / Olivier Cromwell – de Henri Desfontaines avec Germaine Dermoz
    1912 CM Le secret du lac – de ? avec Harry Baur 
    CM Les amis de la mort – de ? avec Pierre Bressol
    1913 CM Shylock, le marchand de Venise – de Louis Mercanton & Henri Desfontaines avec Harry Baur
    1928 L’argent – de Marcel L’Herbier avec Brigitte Helm
    1932 Mon cœur et ses millions – de André Berthomieu avec Gaston Dupray 
    Quick – de Robert Siodmak avec Hans Albers 
    Quick – de Robert Siodmak & André Daven avec Lillian Harvey 
        Version française de « Quick »
    Le roi des palaces / Le roi du Palace Hôtel – de Carmine Gallone avec Betty Stockfeld
    1933 Arlette et ses papas – de Henry Roussel avec Renée Saint-Cyr 
    CM Un petit trou pas cher – de Pierre-Jean Ducis avec Julien Carette
    1934 Et moi, j’te dis qu’elle t’as fait de l’œil – de Jack Forrester avec Ginette Leclerc 
    Une femme chipée – de Pierre Colombier avec Elvire Popesco 
    Jeunes filles à marier – de Jean Vallée avec Mady Berry 
    CM Le crime de monsieur Pegotte – de Pierre-Jean Ducis avec Suzy Prim
    1935 Le crime de monsieur Lange – de Jean Renoir avec René Lefèvre 
    Touche à tout – de Jean Dréville avec Fernand Gravey 
    Baccara – de Yves Mirande avec Marcelle Chantal
    1936 Le disque 413 / Symphonie d’amour – de Richard Pottier avec Gaby Basset 
    Le chemin de Rio / Cargaison blanche – de Robert Siodmak avec Käthe von Nagy 
    27 rue de la Paix – de Richard Pottier avec Gaby Basset 
    Une poule sur un mur – de Maurice Gleize avec Saturnin Fabre 
    Le voleur de femmes – de Abel Gance avec Annie Ducaux 
    Monsieur Personne – de Christian-Jaque avec Henri Marchand 
    Rigolboche / Reine de Paris – de Christian-Jaque avec Mistinguett 
    La bête aux sept manteaux – de Jean de Limur avec Junie Astor 
    Les loups entre eux – de Léon Mathot avec Bernard Lancret 
    Le mort en fuite – de André Berthomieu avec Michel Simon 
    Aventures à Paris – de Marc Allégret avec Arletty 
    L’homme à abattre – de Léon Mathot avec Madeleine Robinson
    1937

    L’habit vert – de Roger Richebé avec Victor Boucher 

     


    Arsène Lupin, détective – de Henri Diamant-Berger avec Rosine Deréan 
    Rendez-vous aux Champs-Élysées – de Jacques Houssin avec Pierre Larquey 
    Les rois du sport – de Pierre Colombier avec Fernandel 
    L’inconnue de Monte Carlo – de André Berthomieu avec Dita Parlo 
    L’inconnue de Monte Carlo ( la signora di Montecarlo ) de Mario Soldati avec Oswaldo Valenti 
        Version italienne de « L’inconnue de Monte Carlo »
    L’Occident – de Henri Fescourt avec Charles Vanel 
    Un déjeuner de soleil – de Marcel Cravenne avec Jacques Baumer 
    Hercule / l’incorruptible – de Alexandre Esway & Carlo Rim avec Gaby Morlay 
    Balthazar – de Pierre Colombier avec Danièle Parola

    1938 Mon père et mon papa – de Gaston Schoukens avec Alice Tissot 
    Eusèbe député – de André Berthomieu avec Elvire Popesco 
    Son oncle de Normandie / La fugue de Jim Baxter – de Jean Dréville avec Eddy Lombard 
    Cas de conscience – de Walter Kapps avec Roger Karl 
    Le club des aristocrates – de Pierre Colombier avec Armand Bernard 
    Les deux combinards – de Jacques Houssin avec Josseline Gaël 
    Café de Paris – de Yves Mirande avec Véra Korène 
    Accord final – de Ignacy Rosenkranz avec Georges Rigaud 
    L’avion de minuit – de Dimitri Kirsanoff avec Pierre Sergeal 
    Carrefour – de Curtis Bernhardt avec Charles Vanel
    1939

    Clodoche / Sous les ponts de Paris – de Raymond Lamy avec Denise Bosc 
    L’héritier des Mondésir – de Albert Valentin avec Fernandel 
    Le jour se lève – de Marcel Carné avec Jean Gabin 
    Derrière la façade / 32 Rue de Montmartre – de Georges Lacombe & Yves Mirande avec Erich von Stroheim 
    La famille Duraton – de Christian Stengel avec Blanchette Brunoy 
    Retour au bonheur / L’enfant dans la tourmente – de René Jayet avec Gina Manès 
    Paris-New York – de Yves Mirande & Claude Heymann avec Jacques Baumer 
    L’embuscade – de Fernand Rivers avec Valentine Tessier 
    Face au destin – de Henri Fescourt avec Gaby Sylvia

     

     

     

    1940 Chambre treize – de André Hugon avec Josseline Gaël 
    La comédie du bonheur – de Marcel l’Herbier avec Jacqueline Delubac 
    L’an quarante – de Yves Mirande avec Fernand Charpin 
    Soyez les bienvenus – de Jacques de Baroncelli avec Gabrielle Dorziat 
    Parade en sept nuits – de Marc Allégret avec Janine Darcey
    1941

    Les petits riens – de Raymond Leboursier avec Claude Dauphin 
    Après l’orage – de Pierre-Jean Ducis avec Lysiane Rey 
    La symphonie fantastique – de Christian-Jaque

    avec Jean-Louis Barrault 
    La troisième dalle – de Michel Dulud avec Milly Mathis

    1942 Le grand combat – de Bernard-Roland avec Blanchette Brunoy 
    Des jeunes filles dans la nuit – de René Le Hénaff & Yves Mirande avec Gaby Morlay 
    Le camion blanc – de Léo Joannon avec Marguerite Moreno 
    Les visiteurs du soir – de Marcel Carné avec Alain Cuny 
    Le voyageur de la Toussaint – de Louis Daquin avec Assia Norris 
    Marie-Martine – de Albert Valentin avec Renée Saint-Cyr
    1943 L’assassin a peur la nuit – de Jean Delannoy avec Mireille Balin 
    L’homme de Londres – de Henri Decoin avec Héléna Manson 
    Béatrice devant le désir / Béatrice – de Jean de Marguenat avec Renée Faure 
    Le soleil de minuit – de Bernard-Roland avec Aimé Clariond
    1944 Le mort ne reçoit plus – de Jean Tarride avec Thérèse Dorny 
    Tristi amori – de Carmine Gallone avec Luisa Ferida 
    Je t’aimerai toujours ( t’amerò sempre ) de Mario Camerini avec Alida Valli
    1945 Messieurs Ludovic – de Jean-Paul Le Chanois avec Bernard Blier 
    Monsieur Grégoire s’évade – de Jacques Daniel-Norman avec Yvette Lebon 
    Dorothée cherche l’amour – de Edmond T. Greville avec Suzy Carrier 
    Etoile sans lumière – de Marcel Blistène avec Edith Piaf 
    L’assassin n’est pas coupable – de René Delacroix avec Albert Préjean
    1946 Désarroi – de Robert-Paul Dagan avec Valentine Tessier 
    La Taverne du Poisson Couronné / Au poisson couronné – de René Chanas avec Michèle Martin
    1947 Si jeunesse savait – de André Cerf avec Paul Azaïs 
    Rêves d’amour – de Christian Stengel avec Pierre Richard-Willm
    1948 Pas de week-end pour notre amour – de Pierre Montazel avec Luis Mariano
    1949 Histoires extraordinaires – de Jean Faurez avec Fernand Ledoux 
    Le portrait d’un assassin – de Bernard-Roland avec Maria Montez 
    Tête blonde – de Maurice Cam avec Denise Grey 
    Sans tambour ni trompette – de Roger Blanc avec Anouk Ferjac 
    CM Vedettes en liberté – de Jacques Guillon avec Madeleine Robinson 
        Seulement apparition
    1950

    Le gang des tractions-arrière – de Jean Loubignac

    avec Roland Armontel 
    Les maîtres nageurs – de Henri Lepage avec Henri Vilbert

     

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