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    Julien CARETTE
    23/12/1897 - 20/07/1966


    Acteur

     

     

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    Filmographie :

     

    Julien Carette


    Julien CARETTE a joué dans :

      1964 - Les Aventures de Salavin
      1963 - La Foire aux cancres
      1961 - Vive Henri IV, Vive l'Amour
      1960 - La Millième fenêtre
    1959 - La Jument verte
      1959 - Pantalaskas
      1958 - Le Joueur
      1958 - Le Miroir à deux faces
    1958 - Archimède le clochard
      1957 - Les Trois font la paire
      1957 - Le Temps des oeufs durs
      1956 - Crime et châtiment
      1956 - Je reviendrai à Kandara
      1956 - Paris Palace Hôtel
      1956 - Pardonnez nos offenses
    1955 - Si Paris nous était conté
      1955 - La Môme Pigalle
    1955 - Rencontre à Paris
      1954 - L'Amour d'une femme
      1954 - Pas de coup dur pour Johnny
      1954 - Sur le banc
      1954 - La Maison du souvenir
      1953 - Le Bon dieu sans confession
      1952 - La Fête à Henriette
      1952 - Agence matrimoniale
      1952 - Au Diable la vertu !
      1952 - Drôle de noce
    1951 - L'Auberge rouge
      1951 - La Maison dans la dune
      1951 - Sans laisser d'adresse
      1951 - Rome Paris Rome
      1950 - Pour l'amour du ciel
      1950 - Les Premières armes
      1949 - La Marie du port
      1949 - Branquignol
      1949 - Amédée
    1949 - Occupe-toi d'Amélie
      1948 - Une si jolie petite plage
      1947 - Le Mannequin assassiné
      1946 - Les Portes de la nuit
      1946 - Histoire de chanter
      1946 - L'Amour autour de la maison
      1945 - Sylvie et le fantôme
      1944 - Le merle blanc
      1943 - Adieu Léonard
      1943 - Service de nuit
      1942 - À la Belle Frégate
      1942 - Monsieur des Lourdines
      1942 - Lettres d'amour
      1942 - La Bonne étoile
      1942 - Fou d'amour
      1941 - Croisières sidérales
      1940 - Parade en 7 nuits
      1940 - Soyez les bienvenus
      1939 - Battement de coeur
      1939 - La Règle du jeu
      1939 - Derrière la façade
      1939 - Le Monde tremblera / La Révolte des vivants
    1939 - Tempête
    1939 - Menaces...
      1939 - Le Paradis des voleurs
      1938 - Entrée des artistes
      1938 - L'Accroche-coeur
    1938 - La Bête humaine
      1938 - Café de Paris
      1938 - Je chante
      1938 - La Route enchantée
      1938 - Le Récif de corail
      1938 - Les Gaités de l'Exposition
      1937 - Gribouille
    1937 - Les Rois du sport
      1937 - 27, rue de la Paix
      1937 - Lumières de Paris
      1937 - La Marseillaise
    1936 - La Grande illusion
      1936 - Marinella
      1936 - La reine des resquilleuses
      1936 - Aventure à Paris
      1935 - Fanfare d'amour
      1935 - Dora Nelson
      1935 - Une nuit de noces
      1935 - L'Heureuse aventure
      1935 - Gangster malgré lui
      1935 - Paris-Camargue
      1935 - Parlez-moi d'amour
      1934 - Ferdinand le noceur
      1934 - Mon Coeur t'appelle
      1934 - Le Greluchon délicat
      1933 - Adieu les beaux jours
      1933 - Baby
      1933 - Je te confie ma femme
      1933 - Moi et l'Impératrice
      1932 - Les Gaîtés de l'escadron
      1932 - L'Affaire est dans le sac
      1931 - Attaque nocturne
      1931 - L'Amour à l'américaine



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    Biographie :

    Né le 23 décembre 1897 à Paris, dans le XVIIe, Julien Carette eut une jeunesse contrariée par une série d'échecs. Malicieux, gouailleur, œil de braise : Carette n'a jamais laissé indifférent les spectateurs et les réalisateurs.

     

    Réformé pour faiblesse de constitution, il suivit les cours des Beaux-Arts tout en occupant des emplois aussi modestes que divers dans les théâtres parisiens: accessoiriste, machiniste, souffleur.

     

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    Recalé au concours d'entrée au Conservatoire, il fit quand même ses débuts à l'Odéon dans des emplois de jeune premier. Flanqué à la porte pour avoir réclamé avec insistance les six cents francs mensuels auxquels il avait droit, il fut engagé presque aussitôt par Jacques Copeau au Vieux-Colombier, où il fit ses véritables premières armes.

     

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    "J'ai débuté au cinéma alors qu'il était encore muet : je faisais de la figuration à quinze francs le cachet. Mon premier rôle fut celui de l'assassin de François-Ferdinand. J'ai tué l'archiduc avec un revolver qui faisait un nuage de farine (pas encore de détonation c'était muet). J'ai touché cent francs.., mais je me suis fait casser la figure par la foule, à la sortie de la première, et déchirer la redingote louée pour laquelle j'avais versé quatre-vingts francs de caution.
    Le crime ne paie pas...".

     

     



    Après un premier rôle dans un film, celui de Gavrilo Princip (l'assassin de l'Archiduc François-Ferdinand), Julien Carette fait ses premières armes dans des films mineurs du cinéma muet. L'avènement du parlant révèle un accent parisien bien trempé. En 1931, on le voit dans L'Amour à l'américaine, de Claude Heymann, et dans Attaque nocturne, de Marc Allégret. Les frères Prévert lui donnent sa chance avec un rôle en vue dans L'Affaire est dans le sac. Entre 1932 et 1937, il joue dans une trentaine de films. Son phrasé reconnaissable entre tous, sa bonne humeur communicative, ses mimiques et ses réparties assurent sa forte popularité auprès du public.

    Jean Renoir lui offre alors des rôles à sa mesure. Le voilà à nouveau en titi parisien dans La Grande illusion (1937), en volontaire dans La Marseillaise, en Pécqueux, le chauffeur du mécanicien Lantier dans La Bête humaine (1938), et en Marceau, le braconnier magnifique, qui se joue du garde-chasse Schumacher, dans La Règle du jeu (1939). En 1943, c'est Pierre Prévert qui lui confie le rôle principal dans Adieu Léonard, puis dans Bonsoir Mesdames, Bonsoir Messieurs, sur des dialogues de Robert Desnos.

    A partir de 1942, il devient le comédien fétiche de Claude Autant-Lara. Dans Lettres d'amour (1942), il apparaît en maître à danser trépidant et diabolique. Dans Occupe-toi d'Amélie (1949), Autant-Lara exploite sa veine comique. Dans L'Auberge rouge (1951), aux côtés de Fernandel et Françoise Rosay, il campe avec conviction l'inquiétant patron assassin de l'auberge de Peyrebeille. Dans La Jument verte, il incarne le maire mourant.

    Sa longue carrière (il a tourné dans plus d'une centaine de films) est aussi associée à d'autres grands réalisateurs français :

     

    Henri Decoin, Marcel Carné, Yves Allégret, Jean Grémillon, Sacha Guitry, Henri Verneuil, Georges Lampin, André Cayatte... Il y joue des seconds rôles qui sauvent souvent les films moyens où il apparaît. En 1964, il tourne dans son dernier film, Les Aventures de Salavin, (Pierre Granier-Deferre).

     



    Le théâtre lui a permis de servir les auteurs de boulevard (Le greluchon délicat, Le roi masqué, Liberté provisoire), mais aussi Henry Bernstein, Jacques Deval, les opérettes d'André Messager et d'Oberfeld.

    Cet acteur si personnel et si brillant, si familier aussi, eut une triste fin. Atteint par l’arthrose et devenu presque impotent, cloué dans un fauteuil, le feu de sa cigarette se communiqua à ses vêtements. Il mourut ainsi, brûlé, le 20 juillet 1966, dans sa maison, au Vésinet.

     

     

     

     


     

     

     


     

     

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    Julien CARETTE (Victor Julien : 1897-1966) : acteur français de plus d’une centaine de films dans lesquels il imposa sa gouaille parisienne servant des personnages malicieux et bonhomme, il fut en particulier un des comédiens fétiches de Jean Renoir ou de Claude Autant-Lara.

     

    Il mourut de manière dramatique : devenu impotent, le feu de sa cigarette se communiqua à ses vêtements et il mourut des suites de ses brûlures.

     

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    Alors qu'il sort un Alma­nach 2016–2017, Pierre Belle­mare revient sur ses souve­nirs d'enfance.

     

     

    "Est-ce parce que cet événe­ment doulou­reux a effacé de ma mémoire les faits anté­rieurs, mais mon premier souve­nir, j’avais un peu plus de 5 ans, est celui de mon père m’an­nonçant en larmes, la mort de ma sœur Chris­tiane.

     

    A 14 ans, victime d’une phit­sie galo­pante, elle est décé­dée, en trois mois.

     

    Pour me préser­ver pendant sa mala­die, mes parents m’avaient confié à ma grand-tante qui habi­tait rue Lamarck à Mont­martre.

     

    J’ado­rais la Butte et son ambiance.

     

    Mais je suis retourné chez mes parents après l’en­ter­re­ment de Chris­tiane, rêvant chaque nuit qu’un monstre me pour­sui­vait, me lançant des blocs de glace.

     

    La dispa­ri­tion de ma sœur a tota­le­ment boule­versé la vie de notre famille.

     

    Notre appar­te­ment, boule­vard Saint Jacques près de Denfert Roche­reau, est devenu silen­cieux. Ma maman a sombré dans la mélan­co­lie, est tombée malade de chagrin.

     

    Et nous ne sommes plus jamais allés en vacances au bord de la mer, privi­lé­giant l’air de la montagne, plus sain, ou celui de la campagne, en Norman­die d’où mon père était origi­naire.

     

    Ces vacances étaient mes vrais instants de bonheur, les seuls où je pouvais jouir de la présence pater­nelle, m’éva­der du quoti­dien, retrou­ver une véri­table insou­ciance.

     

    Je me rappelle avec émotion cette si belle Suisse Normande et le

    château de Ponté­cou­lant appar­te­nant à la comtesse de Barrère, parente céli­ba­taire de papa.

     

     Pierre Bellemare, écrivain, homme de radio, animateur et producteur de télévision, a été hébergé un temps au château à son arrivée en 1939 à Pontécoulant où il a préparé son certificat d'étude

     

    Nous nous y sommes réfu­giés pendant la guerre.

     

    J’ai­mais telle­ment ces paysages, ces vallées, ce vert si dense, que j’ai choisi, il y a quelques années, d’ac­qué­rir une maison en Dordogne.

     

    La sœur jumelle, en moins humide, en plus enso­leillé de cette Basse-Norman­die, si atta­chante et splen­dide.

     

    Comme quoi nous ne quit­tons jamais tout à fait les lieux chers à notre enfance.

     

    Issu d’une lignée d’aris­to­crates ruinée par les fameux emprunts russes, mon père par son éduca­tion, son milieu, n’était nulle­ment préparé à gagner sa vie en travaillant.

     

    Marié à une petite cousette mont­mar­troise, pour nous élever mes deux sœurs et moi, nous offrir des vacances, mon père accom­plis­sait des prouesses, sans jamais rien lais­ser paraître.

     

    Je m’en rends compte main­te­nant.

     

    Je le vois encore partir chaque semaine vendre des ouvrages de collec­tion pour le compte de libraires qu’il connais­sait bien. Je le vois, reve­nir épuisé et conti­nuer cepen­dant à travailler pendant le week-end et même pendant ses congés.

     

     

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    L’animateur de télévision, Pierre Bellemare, est revenu sur les traces de son enfance à Pontécoulant cet après-midi.

     

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    Ce passage au bord de la Druance a été l’occasion de retrouver quelques-uns de ses anciens camarades de classe.

     

    Sa famille avait quitté Paris pour se réfugier au château au début de la Deuxième Guerre mondiale, de 1939 à 1940.

     

    Son père fut gardien des lieux et l’exécuteur testamentaire, à la mort de la comtesse de Barrère en 1908.

     

     

     

    Il n’ar­rê­tait jamais, souhai­tant que nous ne manquions de rien, que nous ne puis­sions pas nous aper­ce­voir que ses finances étaient justes, très justes.

     

    Je n’ai jamais rien vu, rien deviné.C’était un homme formi­dable mon père, grand lecteur, collec­tion­neur d’édi­tions rares. Curieu­se­ment, chaque année, il offrait à maman un alma­nach, j’ai oublié lequel. Peut-être un alma­nach régio­nal de Norman­die. Tous les deux le consul­taient régu­liè­re­ment.

     

    C’est ce qui, m’a donné l’idée d’édi­ter le mien avec des tas de conseils, d’illus­tra­tions.  Incons­ciem­ment par cet ouvrage j’ai retissé des liens avec mes parents dispa­rus.

     

    Avec ma maman si triste, qui chaque saison me confec­tion­nait de petits vête­ments, me trico­tait d’élé­gants gilets et pulls. Et qui un jour au bal, dans la salle du Magic City a conquis mon papa. Comme quoi les histoires s’écrivent étran­ge­ment.

     

    Le Magic City était installé au 13 rue Cognacq Jay, exac­te­ment à l’em­pla­ce­ment où quelques années plus tard j’ai enre­gis­tré mes premières émis­sions.

     

    La vie fina­le­ment, malgré ses drames, est formi­dable, un mael­ström de surprises!"

     

     

    Par Anne-Marie Catte­lain-le-Dû

    Crédits photos : abaca

     

     

     Pierre Bellemare a retrouvé ses anciens camarades, hier, au château de Pontécoulant.

     Pierre Bellemare a retrouvé ses anciens camarades, hier, au château de Pontécoulant. | 

    Reportage

    « Les odeurs de mon enfance sont toujours là. » L'animateur de télévision Pierre Bellemare est revenu sur les traces de son enfance hier après-midi à Pontécoulant.

     

    Ce passage au bord de la Druance a été l'occasion de retrouver quelques-uns de ses anciens camarades de classe.

     

    « J'ai passé une saison dans l'école communale de septembre 1939 à juin 1940. » Pierre Bellemare avait dix ans à l'époque.

     

    Sa famille avait quitté Paris pour se réfugier au château au début de la Seconde Guerre mondiale.

    « Un paradis pour mon père »



    « J'ai fait ma communion avec lui, se rappelle Roger Letondeur. J'avais 11 ans.

     

    Sa famille avait plus de moyens que la mienne.

     

    Il me prêtait son vélo, j'ai appris à en faire avec lui.

     

    Il venait de temps en temps dans la ferme de mes parents.

     

    Il a toujours été un bon gars, généreux. » Les retrouvailles ont été parfois empreintes d'émotion. « Vous vous souvenez de moi ? On était à l'école ensemble », lance Roger Lecois, les larmes aux yeux. Pierre Bellemare marque un temps d'hésitation. Affable et disponible, il prend le temps et discute de bonne grâce.

    « A chaque fois que je revois ce château, je suis ému », dit-il à l'assemblée réunie dans une des pièces du château.

     

    Son père fut gardien des lieux et l'exécuteur testamentaire, à la mort de la comtesse de Barrère en 1908.

     

    Pierre Bellemare poursuit :

     

    « Ce pays a été un paradis pour mon père. Il a été chargé de faire respecter la volonté de Madame de Barrère, qui voulait en faire un musée lors du don au Département. »

     

    Il possède d'ailleurs le testament de la comtesse.

    L'animateur prend un malin plaisir à égrainer les anecdotes.

     

    « Je me souviens de l'épicerie de Madame Madeleine.

     

    C'était extraordinaire. Il y avait de tout, avec une odeur indescriptible.

     

    On faisait quelques bêtises avec les copains, on fumait des petits cigares en cachette. »

    Une partie de ces souvenirs sont relatés dans son dernier livre autobiographique, Le bonheur est pour demain, qu'il est venu dédicacé hier matin en avant-première à la médiathèque de Condé-sur-Noireau.

     

    Le maire de Pontécoulant, Jean-Pierre Mourice, est à l'origine de cette invitation.

     

    « C'est une fierté pour la commune.

     

    Sa famille a joué un rôle important dans l'histoire de Pontécoulant.

     

    Après la guerre, son père est à l'origine de la rénovation du château. »

     

    La trentaine d'invités a accompagné Pierre Bellemare lors d'une visite de la majestueuse demeure. Intarissable, l'homme de télévision a capté son auditoire.

     

    A chaque pièce, il s'est remémoré les moments de son enfance avec son talent d'orateur.

     

    « Ça fait plaisir d'être là, à côté de lui, souffle Roger Lecois.

     

    Je ne l'avais jamais revu depuis l'école, sauf à la télé bien sûr. »

     

     

     

     

    L’animateur de télévision, Pierre Bellemare, est revenu sur les traces de son enfance à Pontécoulant cet après-midi.
     
    Ce passage au bord de la Druance a été l’occasion de retrouver quelques-uns de ses anciens camarades de classe.
     
    Sa famille avait quitté Paris pour se réfugier au château au début de la Deuxième Guerre mondiale, de 1939 à 1940.
     
    Son père fut gardien des lieux et l’exécuteur testamentaire,
    à la mort de la comtesse de Barrère en 1908.

     

     

     

    SOURCES

    http://www.ouest-france.fr/pierre-bellemare-sur-les-traces-normandes-de-son-enfance-194546 

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  • Mireille Balin

     

    Mireille Balin, femme, fatale pour Gabin dans de grands films d'avant-guerre, échappe aux griffes de la Continental.

     

    On la voit, toujours séduisante et mystérieuse dans divers films, dont L'Assassin a peur la nuit (Delannoy, 1942) et Dernier atout (Becker, 1942).

    Balin

    Amoureuse, elle aussi, elle vit une histoire passionnée avec un officier d'origine viennoise.

     

    Découverte à la Libération dans une cachette de la région de Nice avec son amant, elle est brutalisée, violée et jetée en prison.

     

     

     

     

     

     

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    Romain Gary
    LA PROMESSE DE L'AUBE
     
    La promesse de l'aube est une autobiographie retraçant la vie de Romain Gary, notamment sa relation avec sa mère. Le père est absent mais la mère possessive rêve d'un avenir grandiose pour son fils.
     
    Romain Gary
     
     
    La promesse de l'aube est surtout un roman sur l'amour maternel. Le récit se veut autobiographique, bien que certains passages tiennent plus de la fiction que du vécu, mais le véritable objet du livre n'est pas tant de retracer la vie de l'écrivain que de rendre hommage à sa mère. La mère de l'auteur est à ce titre le personnage principal du roman, c'est son amour et son ambition pour son fils qui vont le porter au-delà de tout ce qu'il aurait pu espérer pour lui-même (Gary mènera une carrière militaire et diplomatique sous les honneurs et est le seul écrivain à avoir reçu deux fois le prix Goncourt (un sous le pseudonyme d'Émile Ajar).
     
    Romain Gary avec sa mère
     
     
    La troisième partie est consacrée aux années de guerre, il reçoit des lettres d’elle qui l’encouragent. Ayant rejoint l’aviation de la France libre, il combat en Grande-Bretagne, en Afrique (dont l'Éthiopie et lors de la campagne de Syrie) et termine la guerre avec le grade de capitaine.
     
    Il est fait Compagnon de la Libération et se voit proposer d’entrer dans la diplomatie pour «services exceptionnels». Il publie alors en 1945 Éducation européenne en Angleterre. Revenant à Nice à la fin de la guerre, il découvre que sa mère est morte trois ans et demi avant son retour à l'hôtel-pension Mermonts (Nice) : elle avait chargé une amie de lui transmettre au fur et à mesure des centaines de lettres écrites avant de mourir.
     
     
     
    Romain Gary et Jean Seberg
    Romain Gary, né Roman Kacew à Vilnius en 1914, est élevé par sa mère qui place en lui de grandes espérances, comme il le racontera dans La promesse de l’aube. Pauvre, «cosaque un peu tartare mâtiné de juif», il arrive en France à l’âge de quatorze ans et s’installe avec sa mère à Nice. Après des études de droit, il s’engage dans l’aviation et rejoint le général de Gaulle en 1940.
     
    Son premier roman,Éducation européenne, paraît avec succès en 1945 et révèle un grand conteur au style rude et poétique. La même année, il entre au Quai d’Orsay. Grâce à son métier de diplomate, il séjourne à Sofia, New York, Los Angeles, La Paz.
     
    En 1948, il publie Le grand vestiaire, et reçoit le prix Goncourt en 1956 pour Les racines du ciel. Consul à Los Angeles, il quitte la diplomatie en 1960, écrit Les oiseaux vont mourir au Pérou (Gloire à nos illustres pionniers) et épouse l’actrice Jean Seberg en 1963. Il fait paraître un roman humoristique, Lady L., se lance dans de vastes sagas :
     
    La comédie américaine et Frère Océan, rédige des scénarios et réalise deux films. Peu à peu les romans de Gary laissent percer son angoisse du déclin et de la vieillesse : Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable, Clair de femme.
     
     
    Jean Seberg se donne la mort en 1979.
     
     
    En 1980, Romain Gary fait paraître son dernier roman, Les cerfs-volants, avant de se suicider à Paris en décembre. Il laisse un document posthume où il révèle qu’il se dissimulait sous le nom d’Émile Ajar, auteur d’ouvrages majeurs :Gros-Câlin, La vie devant soi, qui a reçu le prix Goncourt en 1975,Pseudo et L’angoisse du roi Salomon.
     
     
     
     
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  • Description de cette image, également commentée ci-après 

    Leelee Sobieski

     

    Leelee (ou LeeLee) Sobieski, née Liliane Rudabet Gloria Elsveta Sobieski le 10 juin 1983 à New York, est une actrice américaine.

     

     

    Leelee Sobieski

    Biographie


    Leelee Sobieski est née d'un père français, l'artiste peintre et acteur Jean Sobieski qui joua dans des westerns spaghetti et plusieurs films français et d'une mère américaine, l'écrivain Élisabeth Salomon.

     

    Elle prétend être une descendante du roi Jean III Sobieski de Pologne

     

    . Mariée une première fois avec Matthew Davis de 2008 à 2009, elle se remarie en 2010 avec Adam Kimmel et a deux enfants, Louisanna Ray Kimmel et Martin Kimmel.

     

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    Carrière


    Leelee Sobieski commence à être connue du grand public durant son adolescence grâce à son rôle dans le film Deep Impact de Mimi Leder en 1998 et celui d'une lolita dans le film Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick, l'année suivante, alors qu'elle n'avait pas quinze ans lors du tournage des scènes où elle interprète une nymphette.

     

     

    Sa connaissance de la langue française lui permet de jouer des rôles principaux dans L'Idole de Samantha Lang en 2002, La fille d'un soldat ne pleure jamais de James Ivory en 1998 ou le feuilleton télévisé Les Liaisons dangereuses de Josée Dayan en 2003.

     

    Filmographie

    Films[

     

    1997 : Un Indien à New York (Jungle 2 Jungle) de John Pasquin : Karen Kempster
    1998 : Deep Impact de Mimi Leder : Sarah Hotchner Beiderman
    1998 : La fille d'un soldat ne pleure jamais (A Soldier's Daughter Never Cries) de James Ivory : Charlotte Anne Willis à 14 ans
    1999 : Collège Attitude (Never been kissed) de Raja Gosnell : Aldys Martin
    1999 : Eyes Wide Shut, de Stanley Kubrick : la fille de Milich
    2000 : Un été sur terre (Here on Earth) de Mark Piznarski : Samantha Cavanaugh
    2001 : 1943 l'ultime révolte (Uprising) de Jon Avnet : Tosia Altman
    2001 : La Prison de verre (The Glass House) de Daniel Sackheim : Ruby Baker
    2001 : Une virée en enfer (Joy Ride) de John Dahl : Venna
    2002 : Max de Menno Meyjes : Liselore von Peltz
    2002 : L'Idole de Samantha Lang : Sarah Silver
    2006 : Lying de M. Blash : Sarah
    2006 : The Elder Son de Marius Balchunas : Lolita
    2006 : The Wicker Man de Neil LaBute : Sister Honey
    2006 : In a Dark Place de Donato Rotunno : Anna Veigh
    2006 : Heavens Fall de Terry Green : Victoria Price
    2007 : King Rising, Au nom du roi (In the Name of the King : A Dungeon Siege Tale) d'Uwe Boll : Muriella
    2007 : Walk All Over Me de Robert Cuffley : Alberta
    2007 : 88 minutes de Jon Avnet : Lauren Douglas
    2008 : Finding Bliss de Julie Davis : Jody Balaban
    2009 : Night Train de Brian King : Chloe White
    2009 : Public Enemies de Michael Mann : Polly Hamilton
    2009 : The Mad Cow de Jamie Bradshaw et Alexander Doulerain : Abby Gibbons
    2010 : Acts of Violence d'Il Lim : Olivia Flyn
    2010 : The Last Film Festival de Linda Yellen : Stalker

     

     


    Télévision[

     


    1994 : Le Baiser du papillon (Reunion) de Lee Grant : Anna Yates
    1995 : A Horse for Danny de Dick Lowry : Danielle « Danny » Fortuna
    1999 : Jeanne d'Arc de Christian Duguay : Jeanne d'Arc
    2003 : Les Liaisons dangereuses de Josée Dayan : Cécile de Volanges
    2005 : Hercule de Roger Young : Déjanire

     

     


    Séries télévisées


    1995 : Charlie Grace : Jenny Grace
    1996 : Une maman formidable (Grace Under Fire) (Positively Hateful) : Lucy (épisode Positivement haïssable)
    1996 : Infos FM (NewsRadio) (épisode Arcade)
    1996 : The Home Court : Leslie ( épisode Love, Death & Soda)
    1998 : FX, effets spéciaux : Tanya (épisode Le Mauvais Œil (Evil Eye))
    2002 : Frasier : Sheila (épisode Enemy at the Gate)
    2010 : Drop Dead Diva : Samantha Colby (épisode A Mother's Secret)
    2010 : The Good Wife : Alexis Symanski (épisode Breaking Up)
    2012 : NYC 22 : Jennifer "Maison blanche" Perry
    Distinctions[modifier | modifier le code]
    Prix de "La pire actrice" lors des Razzie Awards 2009 pour 88 minutes
    Prix de "La pire actrice" lors des Razzie Awards 2009 pour King Rising, au nom du Roi
    Prix de la "Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm" lors des Golden Globes 2003 pour 1943 l'ultime révolte (2001) (TV)
    Lauréat du "Prix young hollywood award de la star féminine de demain" lors des Young Hollywood Awards 2000
    Prix de la "Meilleure performance pour un drame romantique" lors des Teen Choice Awards 2000 pour Un été sur terre (2000)
    Prix de la "Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm" lors des Satellite Awards 2000 pour Jeanne d'Arc (1999) (TV)
    Prix de la "Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm" lors des Golden Globes 1999 pour Jeanne d'Arc (1999) (TV)
    Lauréate du Prix de la "Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm" lors des YoungStar Awards 1999 pour Jeanne d'Arc (1999) (TV)
    Prix de la "Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm" lors des Primetime Emmy Awards 1999 pour Jeanne d'Arc (1999) (TV)Afficher l'image d'origine
    Prix de la "Meilleure performance pour une jeune actrice" lors des YoungStar Awards 1999 pour Collège attitude (1999)
    Prix de la "Meilleure actrice prometteuse" lors des Chicago Film Critics Association Awards 1999 pour La fille d'un soldat ne pleure jamais
    Prix de la "Meilleure jeune actrice" lors des Young Artist Awards 1999 pour La fille d'un soldat ne pleure jamais

     

     

     

     

     

     

     

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    ROMAIN GARY

     

     

    Roman Kacew (1914-1980) dit Romain Gary, Fosco Sinibaldi, Shatan Bogat et Emile Ajar.

     

     

    «J'éprouve parfois le besoin de changer d'identité, l'espace d'un livre»
    Romain Gary

    "Roman Kacew (1914-1980) a joué des pseudonymes au point d'obtenir deux fois le prix Goncourt.
    En 1956 pour Les Racines du Ciel, sous le nom de Romain Gary et en 1975 pour La Vie devant Soi,

    sous le nom d'Emile Ajar"
    Frédéric Fabre

     

     

    Le 8 mai 1914 :

     

     

    Roman Kacew naît à Vilnius en Lituanie dans une famille juive.

     

    Son père Arieh Leib Kacew est le deuxième époux de sa mère Mina Owczynska.

    Sa mère est actrice.

     

     

    Son père est combattant durant la Première Guerre mondiale.

     

    1925 : Son père quitte son épouse pour vivre avec une autre femme, avec qui il aura deux enfants.

     

    Afficher l'image d'origine

     

    Tous les quatre sont morts exterminés pendant la Seconde Guerre mondiale.

     

    Sa mère,  après avoir divorcé, vit quelques temps chez ses parents avec son fils, à Sweciany (Švenčionys), puis s'installe avec son fils dans sa famille à Varsovie.

     

     

    1928: Il arrive avec sa mère à Nice, dans un climat d'antisémitisme et de xénophobie croissant dans la France des années 1930. Sa mère prend la direction d'un hôtel respectable, l'hôtel-pension Mermonts situé boulevard Carlonne, au n° 7 de l'actuel boulevard François-Grosso, au carrefour de la rue Dante.

     

     

    1928-1932: Romain fait des études convenables au lycée de Nice. Il se distingue essentiellement par des prix de composition française, obtenus en 1931 et 1932.

     

    Dans les autres matières, excepté l'allemand qu'il parle et écrit très correctement, il est faible.

     

     

    1933: Il séjourne à Aix-en-Provence.

    1934: Romain Kacew "monte à Paris faire son droit".

     

     

    1935: Il est naturalisé français et en parallèle avec ses études de droit, il suit une préparation militaire. Il publie l'Orage et une petite femme dans Gringoire sous le nom de Romain Kacew.

     

     

    1937: Il publie le Vin des Morts dans Gringoire sous le nom de Romain Kacew.

     

     

    1938: Il obtient péniblement sa licence. Il révise au petit jour et passe l'essentiel de son temps à écrire pour publier ses premières nouvelles dans Gringoire, un hebdomadaire qui s'oriente ensuite à l'extrême-droite.

     

    Romain Gary renonce  à publier dans le journal qui affiche des idées fascistes et antisémites.

     

    Il est affecté dans l'aviation comme élève observateur à Salon-de-Provence.

     

     

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    1940: En juin, il est à Bordeaux. Il s'évade en avion jusqu'à Alger, se rend à Casablanca où un cargo britannique l'emmène à Glascow.

     

     

     

    Il s'engage aussitôt dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL).

     

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    1941: Il sert au Moyen-Orient, en Lybie et à Koufra.

     

    1942: Il est en Abyssinie puis en Syrie où il contracte le typhus.

     

    Après sa convalescence, il sert dans la défense côtière de la Palestine où il participe à l'attaque d'un sous-marin.

    1943: Il est rattaché en Grande Bretagne au Groupe de bombardement Lorraine.

     

     

     

     

     

     

    Romain Kacew choisit comme pseudonyme le nom de Gary qui signifie "brûle !" en russe.

     

    Il est alors affecté à la destruction des bases de lancement des V1.

     

     

    1944:  Le 25 janvier, le lieutenant Gary se distingue alors

    qu'il commande une formation de six appareils.

     

     

     

    Il est blessé et son pilote Arnaud Langer est aveuglé mais il peut guider ce dernier, diriger et réussir le bombardement et ramener son escadrille à sa base.

     

     

    Romain Gary 

     

     

    Il effectue sur le front de l'Ouest plus de 25 missions, totalisant plus de 65 heures de vol de guerre.

     

    Il obtient deux citations à la croix de guerre.

     

     

    Il apprend la mort de sa mère décédée en 1941.

     

    Elle avait écrit 250 lettres qu'une amie envoyait pour qu'il ne se laisse pas mourir durant la guerre.

     

    Il publie son premier roman à Londres qui sera republié en France l'année suivante.

     

    Il épouse une femme de lettres britannique alors éditrice du magazine Vogue, Lesley Blanch.

     

     

    En novembre, il est fait compagnon de la Libération.

     

    Il reçoit aussi la médaille des blessés et la médaille de la résistance.

     

    1945-1951:  Il est nommé capitaine de réserve à la fin de la guerre.

     

    Il devient commandeur de la légion d'honneur et diplomate au service de la France.

     

    À ce titre, il séjourne en Bulgarie et en Suisse.

     

    1945: Il publie Education Européenne sous le nom de Romain Gary.

     

    Son roman reçoit le prix des critiques.

     

    1946: Il publie Tulipe sous le nom de Romain Gary.

     

    1949: Il publie Le Grand Vestiaire sous le nom de Romain Gary.

     

     

    1952-1954: Il est nommé à New York à la Mission permanente

    de la France auprès des Nations unies.

     

     

    1952: Il publie Les Couleurs du Jour sous le nom de Romain Gary.

     

     

    1955: Il est nommé à l'ambassade française de Bolivie.

    Il se sépare de Lesley Blanch mais ils ne divorcent pas.

    Ils gardent une sorte "d'amitié téléphonique".

     

     

    1956: Il reçoit le prix Goncourt pour son roman, Les Racines du Ciel une fresque de la vie coloniale en Afrique Equatoriale française publiée sous le nom de Romain Gary.

     

    Des  

    A sa parution, le roman Les racines du ciel, divise la critique et pose la question du style :

    Gary est-il ou n'est-il pas "un bon écrivain" ?

     

    Les avis sont partagés.

     

    Romain Gary connaît ses faiblesses mais ne laisse pas toujours à son éditeur le temps de "peigner " ses livres.

    Afficher l'image d'origine 

    Dès qu'il l'a achevé, il faut que son roman paraisse, de toute urgence, même un peu en désordre et dans sa brutalité. Une deuxième édition des Racines du Ciel, après le Goncourt, élimine les plus grosses erreurs.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    1957-1960: Il est nommé en qualité de consul général de France à Los Angeles, date à laquelle il se met en congé du ministère des Affaires étrangères.

     

     

     

     

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    1958: Il publie L'Homme à la Colombe sous le pseudonyme de Fosco Sinibaldi. L'Américain John Huston réalise Les Racines du ciel avec Trevor Howard, Errol Flynn, Juliette Gréco et Orson Welles. Le scénario est de Romain Gary lui-même.

     

     

     

    1960: Il publie La Promesse de l'Aube sous le nom de Romain Gary.

     

     Romain Gary

    LA PROMESSE DE L'AUBE
     
    La promesse de l'aube est une autobiographie retraçant la vie de Romain Gary, notamment sa relation avec sa mère. Le père est absent mais la mère possessive rêve d'un avenir grandiose pour son fils.
     
    La promesse de l'aube est surtout un roman sur l'amour maternel.
     
    Le récit se veut autobiographique, bien que certains passages tiennent plus de la fiction que du vécu, mais le véritable objet du livre n'est pas tant de retracer la vie de l'écrivain que de rendre hommage à sa mère.
     
     
     
     
     
    La mère de l'auteur est à ce titre le personnage principal du roman, c'est son amour et son ambition pour son fils qui vont le porter au-delà de tout ce qu'il aurait pu espérer pour lui-même (Gary mènera une carrière militaire et diplomatique sous les honneurs et est le seul écrivain à avoir reçu deux fois le prix Goncourt
    (un sous le pseudonyme d'Émile Ajar). 
     
    La troisième partie est consacrée aux années de guerre, il reçoit des lettres d’elle qui l’encouragent.
     
    Ayant rejoint l’aviation de la France libre, il combat en Grande-Bretagne, en Afrique (dont l'Éthiopie et lors de la campagne de Syrie) et termine la guerre avec le grade de capitaine.
     
    Il est fait Compagnon de la Libération et se voit proposer d’entrer dans la diplomatie pour «services exceptionnels».
     
    Il publie alors en 1945 Éducation européenne en Angleterre. Revenant à Nice à la fin de la guerre, il découvre que sa mère est morte trois ans et demi avant son retour à l'hôtel-pension Mermonts (Nice) : elle avait chargé une amie de lui transmettre au fur et à mesure des centaines de lettres écrites avant de mourir. 
     
     

    1961: Il publie une pièce de théâtre Johnnie Cœur sous le nom de Romain Gary.

     

    Il rencontre la comédienne Jean Seberg.

     

    1962: Il publie un recueil de nouvelles, Gloires à nos illustres pionniers,

    sous le nom de Romain Gary.

     

    Sa femme qui apprend que la comédienne est enceinte, lui accorde le divorce. 

     

    Il peut alors épouser Jean Seberg.

     

     

    1963: Avec Jean Seberg, il habite au n° 108 de la rue du Bac à Paris.

     

    Romain Gary y vivra jusqu'à sa mort.

     

    Une Plaque est apposée sur la façade de l'immeuble en son hommage.

     

    Il a un fils avec Jean Seberg appelé Alexandre Diego Gary.

     

     

    Il publie sous le nom de Romain Gary, Lady L roman largement inspiré de la vie de Lesley Blanch.

     

     

    1965: Il publie The Ski Bum et un essai Pour Sganarelle premier tome de Frère Océan sous le nom de Romain Gary.

     

     

    1966: Il publie Les Mangeurs d'Etoiles le premier tome de La Comédie américaine sous le nom de Romain Gary.

     

     

    1967: Il publie La Danse de Gengis Cohn le second tome de Frère Océan sous

    le nom de Romain Gary.

    1968: Il publie La Tête Coupable le troisième tome de Frère Océan sous le nom de Romain Gary.

     

     

    Il réalise un film sans succès Les Oiseaux vont mourir au Pérou : Adriana, une jolie jeune femme, est abordée par un groupe d'individus avec qui elle s'abandonne sur une plage. Son mari part à sa recherche. Il a décidé de tuer cette épouse frigide avec lui et nymphomane avec les autres.

     

     

     

    En septembre, Romain Gary et Jean Seberg se séparent, puis divorcent, tout en demeurant unis, vivant dans le même appartement coupé en deux.

     

    Leur fils Diego vit avec son père. Elle les rejoint pour Noël.

     

     

     

    1969: Il publie Adieu Gary Cooper, le second tome de La Comédie Américaine 

    sous le nom de Romain Gary.

     

     

    1970: Il publie Chien Blanc sous le nom

    de Romain Gary.

     

     

     

    Jean Seberg, qui est toujours officiellement Madame Gary, se retrouve à nouveau enceinte.

     

    Romain décide d'assumer la paternité de l'enfant.

     

    Ils se réconcilient. Un article du Newsweek affirme que le bébé n'est pas de Romain Gary mais d'un "activiste noir" car elle est politiquement engagée au côté des Black Panthers.

     

     

    Le 23 août, Jean Seberg est transportée à l'hôpital de Genève et accouche prématurément d'une petite fille, Nina, qui meurt deux jours plus tard.

     

    Jean tient à ce que le bébé soit enterré dans un cercueil de verre afin de bien

    prouver qu'il était blanc.

     

     

    1971: Il publie Les Trésors de la Mer Rouge sous le nom de Romain Gary.

     

     

    1972: Il publie Europa sous le nom de Romain Gary.

     

    Avec des fonds franco-italo-germano-espagnol, il réalise le film Police Magnum plus connu sous le nom de Kill. Le film ne rencontre pas le succès

    malgré que le rôle principal soit tenu par Jean Seberg.

     

     

    1973: Il publie Les Enchanteurs sous le nom de Romain Gary.

    1974: Il publie une série d'entretiens fictifs, La nuit sera calme, sous le nom de Romain Gary

     

     

    Il publie Gros Câlin, sous le nom d'Emile Ajar qui signifie Braise en Russe.

     

    Le héros, Monsieur Cousin, à défaut de trouver l’amour chez ses contemporains, s'éprend d'un python adulte capable de l’enlacer dans une puissante étreinte.

     

    Mais la vie parisienne avec Gros-Câlin, le reptile chéri, ne va pas sans tracas. Objet de curiosité pour certains et repoussoir pour d’autres, Gros-câlin représente un obstacle supplémentaire dans la quête affective du héros.

     

     

    Sous le pseudonyme de Shatan Bogat,

    il publie Les Têtes de Stéphanie.

     

     

     

     

     

    1975: Il reçoit le prix Goncourt pour La vie devant soi. Il fait assumer le rôle d'Emile Ajar auprès de la presse et de l'opinion publique, à un éditeur de Mercure de France, Paul Pavlowitch un fils de Dinah, sa cousine germaine.

     

     

    Romain Gary qui a le sens de l'institution, fait écrire à Paul Pavlowitch, une lettre pour refuser le prix Goncourt. Mais Hervé Bazin, président de l'Académie lui répond "L'Académie vote pour un livre, non pour un candidat.

     

    Le prix Goncourt ne peut ni s'accepter ni se refuser, pas plus que la naissance ou la mort. Monsieur Ajar reste couronné".

     

     

    La mystification "Emile Ajar-Romain Gary" ne passe pas inaperçue de tous. La célèbre reine de la nuit parisienne Régine, une de ses amies, a compris les allusions de Romain Gary mais elle se tait. Dans son roman autobiographique

     

    Le Père adopté, Didier Van Cauwelaert rapporte qu'une étudiante de la Faculté de lettres de Nice, qu'il nomme Hélène, prépare deux ans avant la révélation publique, un mémoire où elle soutient, au grand désarroi de ses professeurs, que Gary et Ajar sont la braise et le feu soit une seule et même personne.

     

     

    Il publie "Au delà de cette limite votre ticket n'est plus valable", sous le nom de Romain Gary.

    1976: Il publie un roman à clef, Pseudo

     

    Des journalistes établissent le lien de parenté entre "Ajar-Pavlowitch" et Romain Gary.

    Ce dernier imagine, de façon machiavélique, Emile Ajar se racontant.

     

    Ce roman met en scène un mystérieux oncle, tyrannique, égocentrique,

     

    nommé "Tonton Macoute" qui n'est autre que Romain Gary.

     

    1977: Il publie deux livres, Claire de Femme et Charge d'âme sous le nom de Romain Gary.

     

     

    Le film tiré de son roman La Vie devant soi, est réalisé par Moshé Mizrahi qui remporte l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

     

     

    Dans le rôle de Madame Rosa, Simone Signoret remporte le César de la meilleure actrice.

     

     

    1

     

    978: Romain Gary rencontre Leïla Chellabi, une jeune femme de père d'origine turque et de mère bordelaise, alors âgée de quarante ans, longue et légère comme une danseuse, brune, avec des cheveux bouclés, coupés courts.

     

    Il vit avec sa nouvelle "princesse crétoise" au 108 rue du Bac à Paris.

     

     

    1979: En août, Jean Seberg se suicide.

     

    Il publie L'Angoisse du roi Salomon sous le nom d'Emile Ajar.

     

    Sous le nom de Romain Gary, il publie une pièce de Théâtre, La Bonne moitié et un roman, Les Clowns lyriques.

    Son roman Clair de femme, est réalisé par Costa-Gavras, avec Yves Montand et Romy Schneider dans les rôles principaux.

     

    1980: Il publie Les Cerfs Volants sous le nom de Romain Gary.

     

    Il est traqué par l'administration fiscale sur les droits d'auteur distribués

    entre lui et Paul Pavlowitch.

     

     

    Le 2 décembre: Romain Gary se suicide en se tirant une balle dans la bouche.

     

    Il avait acheté une robe de chambre aux laines écossaises, de couleur rouge pour que les taches de sang liées à son suicide effraient le moins possible ceux qui seraient amenés à découvrir sa dépouille mortelle.

     

    Il laisse une lettre dans laquelle est écrit :

     

    «Aucun rapport avec Jean Seberg.

    Les fervents du cœur brisé sont priés de s'adresser ailleurs».

     

     

    1981: Paul Pavlowitch a retracé l'aventure littéraire d'Emile Ajar en 1981 dans un livre publié sous son nom par les éditions Fayard,  L'homme que l'on croyait. "Ajar".

     

    La clef de la mystification a été donnée par Romain Gary lui-même dans un testament publié à titre posthume chez Gallimard,  Vie et mort d'Émile Ajar.

     

     

    Romain Gary s’explique sur sa "nostalgie de la jeunesse, du début, du premier livre, du recommencement", son angoisse existentielle face à l’enfermement dans un personnage,

    son désir d’échapper à lui-même et son malin plaisir d’avoir joué un bon tour

    au "parisianisme" honni.

     

     

    Méprisé par la critique car considéré comme auteur réactionnaire parce que diplomate gaulliste, Romain Gary a réussi avec l'épisode Émile Ajar, un véritable pied de nez au "Tout-Paris littéraire",

     

    notamment parce que le Prix Goncourt n'est attribuable qu'une seule fois:

     

    "Je me suis bien amusé, au revoir et merci".

     

     

    1984: La version définitive de L'Homme à la Colombe est publié à titre posthume.

     

     

    2003: La promotion de l'École nationale d'administration choisit de porter

    le nom de Romain Gary.

     

     

    2007: Le 6 mai, Lesley Blanch meurt à Menton dans une maison exotique perdue dans des plantations tropicales où elle vivait depuis plusieurs années.

     

    Gros Câlin est republié avec le dernier chapitre supprimé lors de la première édition.

     

     

     

    Le python fait irruption au Palais de la Découverte.

     

     SOURCES

     http://www.bookine.net/romain-gary.htm

     

     

     

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    Poze Estella Blain

     

    La blonde et très belle Estella Blain est un des sombres destins qui traversent l’histoire du cinéma Français, éphémères et lumineuses phalènes vite foudroyées et vites oubliées. Estella la blonde aux yeux bleu caraïbe est une de ces beautés tragiques qui avait eu le tort de croire sans doute un peu trop fort aux mots « Je t’aime ».

    La future Estella Blain naît le 30 Mars 1930 à Paris sous le patronyme de Micheline Estellat et rêvera très vite de cinéma. Non de gloire et de lauriers en diamants, mais de ces belles histoires d’amour alambiquées de sentiments exacerbés qui  font tant vibrer son coeur de jeune fille. Pour elle l’écran c’est le paradis des héros romantiques, virils et beaux qui sauvent les jeunes filles tendrement amoureuses après être sortis des draps de satin d’une quelconque vamp à la cigarette collée dans le rouge à lèvres « cerise du nord ».

    Elle prendra sa vocation très au sérieux et deviendra une élève de René Simon qui fit tant pour Michèle Morgan et Martine Carol.

    Lorsque l’on naît en 1930, on a vingt ans en 1950. C’est une nouvelle décennie qui commence, Gina Lollobrigida et Martine Carol explosent soudain, propulsées au sommet de la gloire en un seul film même s’il n’était pas le premier: « Fanfan la Tulipe » pour l’une et « Caroline Chérie » pour l’autre.

    blain estella

    Micheline rencontre alors le beau héros romantique de ses rêves, Gérard Blain de seulement six mois son cadet. Son bel amour pourrait être son exact opposé. Il a quitté l’école avant d’avoir son certificat d’école primaire, il quittera sa famille à 13 ans, fera de la résistance à peine sorti de l’enfance et grandira en rebelle et en marge de la société dont il dira « Je me sens en état de légitime défense face à elle ». C’est son physique de jeune loup sauvage qui le fera remarquer par Guillaume Radot, un metteur en scène débutant qui lui propse de faire un peu de figuration dans son film « Le Bal des Passants » en 1944. Dès lors il fera de temps en temps une figuration et mettra plus de dix ans à tenir un rôle important dans un film de prestige au cinéma, dans « Voici le Temps des Assassins » de Julien Duvivier où il est le meilleur ami de Jean Gabin restaurateur et amoureux de la rouée Danièle Delorme.

    l’antithèse donc de Micheline, la sage étudiante bien proprette qui apprend consciencieusement un métier qu’il aborde en dilletante et dont il n’accepter jamais les règles, fussent-elles de Paris ou d’Hollywood!

    Le couple se maria en 1953, c’étaient les vaches maigres mais Estella était heureuse, si heureuse que lorsqu’elle débutera au cinéma, dans les bras de Gérard Blain, en 1954, encore timide et fragile dans « Les Fruits Sauvages », elle se fera appeler Estella Blain, adoptant pour mener sa carrière le nom de celui qu’elle a « épousé pour la vie ». Les vedettes féminines des « Fruits Sauvages » étaient Evelyn Kerr et Nadine Basile, lauréate du prix Suzanne Bianchetti et qui pour être une vedette prometteuse n’avait aucune aptitude à jouer les « pin-up ». C’est elle qui jouera « Brioche » face à une Brigitte Bardot qui se moquera de son embonpoint dans « Le Trou Normand ».

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    C’est donc Estella, ses longs cheveux blonds flottant au vent, que la production choisira pour l’affiche du film.

    Estella était belle, certes mais on lui reprocha un nez un peu trop « présent » et elle fut priée de se rendre chez le chirurgien esthétique le plus proche avec une photo de Martine Carol!

    Ce ne fut pas la gloire pour autant et Estella végêta dans des films de consommation courante, fruits d’un cinéma que Gérard Blain s’était déjà mis à détester, préfigurant un courant de pensée qui allait donner naissance à la « nouvelle vague ».

    En 1956 le couple divorçait, Estella restait seule avec son nouveau nez et ses mauvais films avant de rencontrer Michel Bonjean dont elle aura un petit garçon le 31 Août 1959, un petit garçon qui portera le nom de sa mère: Michel Blain Estellat.

    A la fin de la décennie charnière du siècle, Estella avait été une starlette en vogue, hanté les festivals et les couvertures de magazines consacrés au cinéma. Puis Brigitte Bardot avait à son tour explosé et démodé d’un seul coup toutes les autres blondes du monde. Estella avait tourné des films souvent médiocres et s’était même exportée assez confidentiellement en Allemagne, en Italie et en Espagne. Gérard Blain s’était remarié avec Bernadette Lafont et était devenu le James Dean français.

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    Dans les années 60 on la verra moins encore et pour situer le peu d’intérêt de sa carrière, il suffit de savoir que son rôle le plus marquant fut celui de madame de Montespan dans « Angélique et le Roy », film entièrement dédié à la gloire et à la beauté de Michèle Mercier.

    Estella fit de la télévision, du théâtre, bien entendu des films et même des disques.

    Elle se consolait d’une carrière qui ne resssemblait guère à celle dont elle avait tant rêvé jadis avec l’amour passionné qu’elle avait pour son petit garçon.

    Elle participera même à l’écriture d’une série télévisée à l’instar de Cecile Aubry où elle confiera le rôle principal à son petit Michel : »Michel au pays de l’Enfant Roi ». La série sera diffusée en 1972 et André Téchiné lui-même mettra la main à la mise en scène. le petit Michel prendra goût à la comédie et sera formé au cours Florent.

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    Le temps passait, la gloire de Brigitte Bardot s’essouflait un peu, d’autres idoles hantaient maintenant les fantasmes du public . Elle savaient pour nom Romy Schneider et Mireille Darc, Estella toujours aussi belle restait obstinément sur les chemins de traverse de la gloire, elle ne bénéficiait même pas d’une réelle popularité qu’ont parfois des actrices de moindre prestige aux yeux des cinéastes mais chères au coeur du public comme Micheline Dax, Sophie Desmarets ou Rosy Varte.

    On s’ntéressa vaguement à une liaison qu’elle eut avec un jeune acteur Turc, mais il était de plus en plus évident qu’Estella Blain faisait de moins en moins partie de l’actualité brûlante.

    Peu à peu, l’actrice qui avait toujours été d’un tempérament mélancolique sombra en dépression elle ne quittait plus que très peu sa maison au bord de la mer à Port Vanvres. Michel avait grandi, il était devenu un homme, il avait sa vie, Estella se sentait épouvantablement seule, malheureuse, inutile.

    les fêtes de fin d’année 1981 lui parurent encore plus insupportables que les autres années. Le 2 Janvier 1982, elle sortit de chez elle, marcha longtemps sur la plage déserte, s’assit sur le sable froid et fixa la mer. Lorsqu’elle en eut assez, elle sortit un revolver de son sac et se tira une balle dans la tête qui la tua sur le coup.

    Estella mourait avant d’avoir fêté ses 52 ans et par un dernier pied de nez d’un destin cruel et facétieux, à l’heure de sa mort, la télévision diffusait une mini série qu’elle avait tournée quelques mois auparavant: « Son Meilleur Noël ».

    Michel Blain Estrellat dirige aujourd’hui sa propre compagnie théâtrale en compagnie de son épouse Juliette.

    « Pour d’autres informations sur Estella Blain vous pouvez aller sur le site de la Compagnie de Théâtre créée par son fils : www.compagnie-estella-blain.com »

    Estella etait comme son nom : lumineuse et tellement belle ! je rêvais de lui ressembler : raté ! mais le souvenir radieu demeure. Corinne le Poulain, le 6 Mars 2012.

    Celine Colassin

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    QUE VOIR?

    1954: Les Fruits Sauvages: Avec Gérard Blain et Nadine Basile

    1954: Escalier de Service: Avec Etchika Choureau

    1957: Les Collégiennes: Avec Gaby Morlay, Agnès Laurent et Catherine Deneuve

    1958: La Bonne Tisane: Avec Madeleine Robinson et Raymond Pellegrin

    1959: Les Dragueurs: Avec Dany Robin et Jacques Charrier

    1960: Colère Froide: Avec Harold Kay

    1962: Tototruffa’62: Avec Toto

    1965: Angélique et le Roy: Avec Michèle Mercier

    1966: Miss Muerte: Avec Howard Vernon et Mabel Karr

    1968: A Flea in her Ear (la puce à l’oreille): Avec Rachel Roberts, Rosemary Harry, Rex Harrisson et Louis Jourdan

    1968: Vivre la Nuit Avec Catherine Jourdan et Jacques Perrin

    1972: Le Franc Tireur: Avec Philippe Léotard

    1974: Le Mouton Enragé: Avec Romy Schneider, Jane Birkin et Jean-Louis Trintignant

     

     

     

     

     

    Poze Estella Blain 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Poze Estella Blain 

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  • jeanne fusier gir

    le 22 Avril 1885, la petite Jeanne Fusier vient au monde à Paris. l

    es gazettes relaient l’évènement, son père est un acteur célèbre, Léon Fusier.

    Fils de cordonnier né à Amiens et excellent cancre à l’école, Léon Fusier est de ceux qui « se sont fait tout seuls ».

    Son père désespéré d’un tel bon à rien l’avait placé comme apprenti chez un tapissier où son rejeton ne sera guère plus brillant, si ce n’est à régaler l’assistance de tours de prestidigitation.

    On dit alors « d’escamotage », sa passion depuis le berceau. Le tapissier, sans doute moins têtu que monsieur Fusier père comprit très vite que son jeune apprenti ne serait jamais tapissier mais avait des dons évidents qu’il fallait cultiver.

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    Bientôt le jeune Léon se donnera en spectacle dans l’atelier après la fermeture et il draine parfois jusqu’à deux cents personnes venues l’applaudir! Il ajoutera l’imitation puis le chant à son spectacle, bientôt il devient célèbre, gagne à la fois Paris et des fortunes.

    En 1879 il est la vedette d ‘une revue à succès dont…Il joue tous les rôles!

    Tel était le père de la petite Jeanne qui comme on l’imagine bien n’en perd pas une miette.

    jeanne fusier gir

    Fusier avait trop souffert de l’autorité parentale et de ses années d’école et d’apprentissage pour imposer quoi que ce soit à sa fille unique. Mais l’homme qui faisait courir les foules avait la santé fragile. Souffrant de pleurésie il avait fait de nombreuses cures à Vittel, sa tête finissant par se retrouver en effigie publicitaire sur les bouteilles. mais en 1901 il doit entrer au sanatorium épuisé à la fois par la maladie et son métier. Le 4 Mars 1901 il s’y éteint avant de pouvoir fêter ses cinquante ans le 4 Août. Quant à Jeanne elle n’a pas le temps de fêter ses 6 ans avant de voir porté en terre son père adoré.

    Avec un père aussi célèbre et adoré en son temps, Jeanne n’aura aucune difficulté à débuter au théâtre! Dès que l’on sut dans les milieux bien informés que « la petite Fusier » était comédienne, on se rua!

    Guitry père la fit travailler, elle devint instantanément amie pour la vie du fils qui la voudra dans tous ses films ou ses pièces.

    Jeanne faisant partie intégrante du milieu des « théâtreux » rencontre le peintre, affichiste et caricaturiste Charles Gir qu’elle épouse en 1911! Elle devient madame Girard à la ville et mademoiselle Jeanne Fusier-Gir à la scène. Le couple aura deux enfants: une fille et un garçon: Françoise et François!

    Charles Gir est l’aîné de deux ans de Jeanne. mais malgré leur entente cordiale et plus tard leur famille, dès 1929 ils se voient peu. Charles Gir s’installe à Grisy les Plâtres où il peut se permettre d’avoir un très vaste atelier pour s’adonner à sa nouvelle passion, la sculpture.

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    Jeanne prise par le théâtre et bientôt le cinéma reste dans la maison conjugale de la place Pigalle. C’est encore presque la campagne quand le couple Girard en fait l’acquisition et Jeanne est séduite par les deux grands arbres qui ornent le petit jardinet devant la maison! Dans les années 50, Pigalle sera devenu le haut lieu du « Paris by Night », la maison de Jeanne sera reconnaissable entre toutes puisqu’elle a toujours ses deux beaux arbres. Et puis il y a son jardin! Son jardin où elle s’adonne à la culture du chrysanthème, sa fleur préférée tout comme sa copine Damia! Les deux femmes rivalisent d’ingéniosité, se concurrencent ou s’échangent des pots selon l’humeur du jour!

    La seconde guerre mondiale trouve Jeanne Fusier Gir au sommet de la gloire! Elle triomphe dans chacune de ses pièces et chacune de ses apparitions au cinéma est applaudie! parfois, certains soirs l’enthousiasme du public devient un véritable délire!

    Un soir, elle reçoit une journaliste dans sa loge. Ces dames papotent boutique, mais soudain, Jeanne s’exclame devant son miroir: « Mais qu’est-ce que c’est que cette tête? Ca ne va pas du tout, je ne suis pas assez tapée! Je joue une vioque, je ne peux pas me montrer aussi bien! » Puis elle ajoute: « ah, ce n’est pas grave, je vais laisser le personnage faire son travail en moi, quand je descendrai l’escalier qui va de ma loge à la scène, j’aurai bien pris vingt ans de plus!’ Et d’en revenir à ses arbres et à ses chrysanthèmes!

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    Si la guerre la surprend dans la gloire, elle va aussi la priver de son mari. Charles Gir quitte Grisy les Plâtres et se réfugie chez des amis dans les Charentes. Mais à peine arrivé il tombe gravement malade. Il s’éteint à l’hôpital de Bordeaux en 1941.

    Jeanne est restée à Paris, elle y tourne des chefs d’œuvres pour des maîtres.

    Au fil du temps le public vénère littéralement son étrange petite voix aigrelette et haut perchée qui n’appartient qu’a elle. On adore sa minuscule silhouette, aussi maigrelette que sa voix qui a l’air de sortir d’une autre époque avec son chignon haut perché et son petit ruban de velours autour du cou.

    Souvent mercière, voisine, pipelette ou concierge, elle est rarement tout à fait gentille, ou alors c’est qu’elle est gaffeuse. De toute façon elle ne sait jamais tenir sa langue.

    En 1937 dans « Claudine à l’école » elle donne un vrai festival Fusier-Gir! Il faut la voir minauder en baigneuse 1900 « Ce maître nageur est odieux! Il a un regard qui vous déshabille en un rien de temps! ». Il faut la voir se jeter à genoux devant ses écolières éberluées pour dire « Britannicus » avec émotion ou virevolter comme une jeune pucelle devant le jeune Pierre Brasseur « Permettez, je vous précède! »dans une envolée de jupons raides et noirs!

    Dans « Le Trou Normand » de 1952, il suffit que Bourvil lui dise « surtout tu ne dis rien à personne » pour qu’aussitôt elle cavale dans les rues en appelant toutes ses voisines!

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    Dans « Le Corbeau », elle est mercière et renonce aux services du médecin Pierre Fresnay à cause du qu’en dira-on. Elle le met aimablement mais fermement dehors en lui disant « Et surtout n’hésitez pas à m’envoyer votre note, docteur ». la porte à peine fermée elle lance « Vous verrez qu’il aura le toupet de me l’envoyer! »

    C’est sa seule scène du film, mais quelle scène, quelle perfection, quelle justesse!

    Même si elle se cantonnait à des seconds rôles, elle était devenue au fil du temps l’intime de tous les grands noms de son époque: Ses deux plus indéfectibles amis Sacha Guitry et Damia, bien sûr, mais aussi Cocteau et Marais, Marie Bell, Arletty, Françoise Rosay, Marfa d’Hervilly, Edwige Feuillère, Mary Marquet, Jane Aubert, Maurice Escande, Pierre Fresnay, Yvonne Printemps.

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    Il n’y  a pas que Guitry qui soit un inconditionnel. Henri George Clouzot ne peut se passer d’elle, Yves Mirande l’adore et écrit pour elle. Julien Duvivier est  toujours preneur. Et jusqu’à Colette qui exige sa présence dans toutes les adaptations théâtrales ou filmées de ses œuvres!

    Jeanne Fusier Gir avait 30 ans à la première guerre mondiale, elle survivra à la seconde et travaillera jusqu’au milieu des années 60! Elle donne son baroud d’honneur en 1966 en technicolor face à Curd Jürgens dans un film de Gabin: « Le jardinier d’Argenteuil »

    Elle joue une altesse, follement rousse et couverte de bijoux, hantant les casinos pour jouer « à bataille » avec des gens biens nés et persuadée que délicieusement charmante comme elle est, ils n’oseront pas gagner contre elle. Elle a 81 ans!

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    Jeanne prend alors une retraite bien méritée non sans avoir tâté de la télévision, histoire de ne pas mourir idiote! Nous étions en 1967, elle avait débuté au cinéma en 1909! 58 ans de carrière! 58 ans de triomphes personnels!

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    Jeanne Fusier Gir se retire.

    Elle s’éteint le 24 Avril 1973, trois jours avant de fêter ses 88 ans.

    Elle rejoint dans la tombe son cher mari dans le petit village de leurs amours, à Grisy les Plâtres dont les habitants veillent sur leur éternel sommeil avec une tendresse qui ne faiblit pas.

    A la fin de la guerre,  Jeanne, veuve, était revenue à Grisy et avait eu la surprise de se retrouver face à un gigantesque Don Quichotte sculpté. Elle ne saura jamais qui avait passé cette commande à son défunt mari et ses descendants finiront, faute de nouvelles, par offrir le Don Quichotte à la mairie.

    Celine Colassin

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    QUE VOIR?

    1909: La Peau de Chagrin: Avec Henri Desfontaines

    1930: Chérie: Avec Marguerite Moreno, Mona Goya et Jacqueline Delubac

    1931: La Chance: Avec Marie Bell et Françoise Rosay

    1931: La Vagabonde: Avec Marcelle Chantal

    1931: Rien que la Vérité: Avec Meg Lemonnier

    1932: Quick: Avec Lilian Harvey, Jules Berry et Pierre Brasseur

    1932: Ce Cochon de Morin: Avec Colette Darfeuil et Rosine Deréan

    1932: Maquillage: Avec Rosine Deréan

    1933: Je te Confie ma Femme: Avec Jeanne Cheirel et Robert Arnoux

    1933: L’Héritier du Bal Tabarin: Avec Charlotte Lyses et Frédéric Duvallès

    1935: Le Miroir aux Alouettes: Avec Edwige Feuillère et Pierre Brasseur

    1935: Retour au Paradis: Avec Mary Morgan et Claude Dauphin

    1935: Studio à Louer: Court métrage avec Paulette Dubost

    1935: Et moi, j’te dis qu’elle t’a fait de l’œil: Avec Colette Darfeuil, Ginette Leclerc et Jules Berry

    1935: Jacqueline fait du Cinéma: Avec Colette Darfeuil et Raymond Cordy

    1936: Train de Plaisir: Avec Germaine Roger et Frédéric Duvallès

    1936: Une Poule sur un Mur: Avec Christiane Delyne et Jules Berry

    1936: Marinella: Avec Tino Rossi et Yvette Lebon

    1937: Blanchette: Avec Marie Bell et Jean Martinelli

    1937: Un Carnet de Bal: Avec Marie Bell

    1937: Claudine à l’Ecole: Avec Blanchette Brunoy, Margo Lion et Pierre Brasseur

    1937: La Loupiote: Avec Pierre Larquey

    1937: Un Soir à Marseille: Avec Colette Darfeuil

    1937: L’Homme du Jour: Avec Elvire Popesco, Maurice Chevalier et Josette Day

    1938: Trois Artilleurs au Pensionnat: Avec Odette Joyeux, Raymond Cordy et Yvette Lebon

    1938: La Marraine du Régiment: Avec Pauline Carton et Raymond Cordy

    1938: Mon Curé chez les Riches: Avec Elvire Popesco

    1938: La Route Enchantée: Avec Charles Trenet

    1938: Gosse de Riche: Avec Pierre Brasseur

    1938: Les Femmes Collantes: Avec Josseline Gaël et Betty Stockfield

    1939: Les Cinq Sous de Lavarède: Avec Josette Day et Fernandel

    1940: Une Idée à l’eau: Avec Andrex

    1941: Péchés de Jeunesse: Avec Yvette Chauviré et Harry Baur

    1941: L’Intrigante: Avec Germaine Aussey et Georges Cahuzac

    1942: L’Ange Gardien: Avec Carlettina et Lucien Baroux

    1942: Le Voile Bleu: Avec Gaby Morlay et Elvire Popesco

    1942: Le Destin Fabuleux de Désirée Clary: Avec Gaby Morlay et Sacha Guitry

    1943: Donne-Moi tes Yeux: Avec Sacha Guitry et Geneviève Guitry de Séréville

    1943: La Cavalcade des Heures: Avec Gaby Morlay, Fernandel et Charles Trenet

    1943: Le Corbeau: Avec Ginette Leclerc et Pierre Fresnay

    1943: L’Honorable Catherine: Avec Edwige Feuillère, André Luguet et Raymond Rouleau

    1943: Marie-Martine: Avec Renée Saint-Cyr et Jules Berry

    1943: Monsieur des Lourdines: Avec Mila Parely et Raymond Rouleau

    1943: Vingt-Cinq ans de Bonheur: Avec Denise Grey et Jean Tissier

    1945: Falbalas: Avec Micheline Presle et Raymond Rouleau

    1945: Pamela: Avec Renée Saint Cyr et Fernand Gravey

    1946: Madame et son Flirt: Avec Giselle Pascal, Andrex et Denise Grey

    1946: L’Insaisissable Frédéric: Avec Renée Saint Cyr et Paul Meurisse

    1947: Plume la Poule: Avec Geneviève Guitry de Séréville

    1947: La Nuit sans Fin: Avec Ginette Leclerc et Alexandre Rignault

    1947: Quai des Orfèvres: Avec Suzy Delair et Louis Jouvet

    1948: Le Diable Boiteux: Avec Sacha Guitry et Lana Marconi

    1948: Une Mort sans Importance: Avec Suzy Carrier et Jean-Pierre Kérien

    1948: Bichon: Avec Armand Bernard, Suzy Carrier et Daisy Daix

    1949: Ma Tante d’Honfleur: Avec Mona Goya et Suzanne Dehelly

    1949: Toâ: Avec Lana Marconi et Sacha Guitry

    1949: La Voix du Rêve: Avec Marina de Berg,  Renée Saint Cyr et Jean Chevrier

    1950: Tu m’as Sauvé la Vie: Avec Lana Marconi, Fernandel et Sacha Guitry

    1950: Et moi j’te dis qu’elle t’a fait d’l'œil!: Avec Madeleine Lebeau et Denise Provence

    1950: Miquette et sa Mère: Avec Danièle Delorme, Bourvil et Louis Jouvet

    1950: Menace de Mort: Avec Colette Darfeuil et Marcel Dalio

    1951: Les Deux Monsieur de Madame: Avec Arlette Poirier et Jean Peredes

    1951: Mon Phoque et Elles: Avec Marie Daems et François Perier

    1951: Chacun son Tour: Avec Michèle Philippe, Robert Lamoureux et Jane Marken

    1951: Coq en Pâte: Avec Jacqueline Gauthier et Maurice Escande

    1952: Le Trou Normand: Avec Brigitte Bardot, Bourvil et Jane Marken

    1952: Belle Mentalité: Avec Michèle Philippe, Jean Richard et Geneviève Kervine

    1952: Monsieur Taxi: Avec Michel Simon et Jane Marken

    1952: L’Amour, Madame: Avec Arletty, François Perier et Marie Daems

    1953: Quand te Tues-Tu?: Avec Gaby Bruyère et Carmen Amaya

    1953: La Famille Cucuroux: Avec Nathalie Nattier et Jean Tissier

    1954: Le Congrès des Belles-Mères: Avec Pierre Larquey et Simone Max

    1954: La Rafle est pour ce Soir: Avec Jane Sourza, Jacqueline Pierreux et Blanchette Brunoy

    1954: Faites-Moi Confiance: Avec Zappy Max et Francis Blanche

    1954: Si Versailles nous était Conté: Avec Claudette Colbert, Nicole Courcel et Danièle Delorme

    1955: Treize à Table: Avec Micheline Presle et Fernand Gravey

    1955: Il Mantello Rosso: Avec Patricia Medina, Bruce Cabot et Jean Murat

    1955: Les Fruits de l’Été: Avec Edwige Feuillère et Etchika Choureau

    1956: Les Carottes sont Cuites: Avec Jane Sourza, Perrette et Raymond Souplex

    1956: Mannequins de Paris: Avec Madeleine Robinson et Ivan Desny

    1956: Si Paris nous était Conté: Avec Françoise Arnoul, Danielle Darrieux et Sophie Desmarets

    1957: C’est Arrivé à 36 Chandelles: Avec Jane Sourza

    1957: Ah Quelle Equipe! Avec Louise Carletti et Colette Dereal

    1957: Les Sorcières de Salem: Avec Simone Signoret, Yves Montand et Mylène Demongeot

    1957: Les Septième Commandement: Avec Edwige Feuillère et Jacques Dumesnil

    1958: Les Vignes du Seigneur: Avec Simone Valère, Fernandel et Evelyne Dandry

    1959: Marie-Octobre: Avec Danielle Darrieux et Serge Reggiani

    1960: Au Cœur de la Ville: Avec Georges Chamarat

    1961: A Rebrousse-Poil: Avec Mathilde Casadesus et Micheline Dax

    1962: Un Clair de Lune à Maubeuge: Avec Sophie Hardy et Bernadette Lafont

    1962: Cesarin joue les Etroits Mousquetaires: Avec Pierre Rapp et Alice Tissot

    1963: Cadavres en Vacances: Avec Jeanne Valérie et Simone Renant

    1963: Du Mouron pour les Petits Oiseaux: Avec Dany Saval , Suzy Delair et Paul Meurisse

    1964: La Chance et l’Amour: Avec Dani et Paulette Dubost

    1966: Le Jardinier d’Argenteuil: Avec Curd Jürgens, Liselotte Pulver et Jean Gabin

     

     

    sources /

     

    http://cinevedette4.unblog.fr/724-jeanne-fusier-gir/

     

     

     

     

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    Zizi Jeanmarie:

     

     

    Zizi Jeanmaire c’est de longues jambes à la Cyd Charisse,

    gainées de noir,

    de grands yeux en amandes

    et un sourire gourmand.

     

     

    C’est un casque de cheveux noirs, coupés ras, et une allure un peu androgyne.

     

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    C’est le grand escalier du Casino de Paris, les grands éventails de plumes de « zanimaux » et cette voix gouailleuse, un peu rauque, qui bat la mesure du spectacle.

     

     

             Il faut être au faîte de son art pour devenir une meneuse de revue et posséder toutes les ficelles du spectacle.

     

     

    C’est le cas de Zizi Jeanmaire.

     

     

    Elle est et reste avant tout une danseuse, entrée à la fameuse Ecole de danse de l’Opéra de Paris en 1933, en même temps qu’un certain Roland Petit.

     

     

    Elle sera engagée dans le Corps de ballet en 1940 et acquerra

    dès lors cette rigueur et cette technique impeccable,

    qui sont aussi une école de vie ;

    elle le dira d’ailleurs elle-même : 

     

     

    « On est armé pour la vie après ».

     

     

     

            Certains artistes se sentent un peu à l’étroit dans ces vénérables institutions (voir aussi la Comédie-Française) ;

     

     

     

    ils veulent grandir au plein air, pas sous cloche.

     

    C’est ainsi que Zizi Jeanmaire quitte l’Opéra de Paris en 1945 et rejoint celui qui sera à la fois son compagnon, son mentor et

    son Pygmalion, Roland Petit, qui dirige alors les Ballets des Champs-Elysées,

    devenus un peu plus tard les Ballets de Paris.

     

     

     

    C’est avec cette formation qu’ils créent « Carmen », en 1948, et triomphent aussi bien en Angleterre (au « Prince’s theater »), en France (au Théâtre Marigny) que, surtout, à New-York, où le spectacle reste sept mois à l’affiche de Broadway.

     

     

     

     Zizi Jeanmaire à L’Alhambra, Paris:

     

     

     

    Entre Zizi et le public américain, c’est la naissance d’une idylle ininterrompue.

     

    Celle que les Américains appelleront d’abord « Jeanmaire », tout simplement, y ajoutant plus tard le surnom, venu de l’enfance, de « Zizi », évoquera ces années d’Amérique dans le spectacle « Hollywood Paradise ».

     

     

     

    Elle y fera aussi carrière au cinéma, nous y reviendrons.

     

     

              C’est dans le ballet de Roland Petit « Croqueuse de diamants », en 1950, avec des chansons écrites par Raymond Queneau, que Zizi Jeanmaire chantera pour la première fois sur scène.

     

     

    Une autre vocation est née, qui éclipsera la danse pour quelques années.

     

    La voix, un peu rauque et nasale, n’a pas un registre très étendu, mais la point de gouaille qui la colore, un jeu de scène élaboré, la qualité du répertoire, l’émotion qui sourd de certains textes ou l’euphorie qui jaillit d’autres, donnent aux tours de chant de Zizi Jeanmaire un ton singulier.

     

     

    Elle chantera à l’Alhambra dès 1957, puis se produira à Bobino, au Casino de Paris, dans la revue « Zizi je t’aime » en 1971, où, en sus des éventails, de longs boas caressaient ses jambes fuselées, au Zénith (« Zizi au Zénith ») et sur d’autres scènes prestigieuses.

     

     

    Elle y défendra d’autres chansons que « Mon truc en plumes », des chansons, très nombreuses, de son ami Serge Gainsbourg (« Elisa », entre beaucoup d’autres), de Jean Ferrat, Barbara, des textes de Boris Vian, Raymond Queneau (« La vie Zizi », en 2000)…..Elle chantera aussi de célèbres « standards » américains, comme « Stormy weather » (le grand succès de la sublime et intemporelle Lena Horne), « Just a gigolo » et bien d’autres.

              

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    Au milieu des années soixante-dix, elle reviendra à la danse, montrant que ,malgré les années, elle n’a rien perdu de sa maîtrise.

     

    Son corps est plus souple et délié que jamais et ses jambes sculpturales, au galbe parfait, esquissent avec la même grâce les pas de deux de sa jeunesse.

     

     

    Elle participe donc, à l’Opéra de Paris, en 1975, à « La symphonie fantastique », la création de Roland Petit et elle danse, avec le Ballet de Marseille créé par son compagnon, dans « Chauve-souris » et « Parisiana 25 ». Elle reviendra aussi à Broadway, pour y triompher dans « Can Can », sur une musique de Cole Porter.

     

     

             

     

    Dans les années cinquante, Zizi Jeanmaire entreprendra aussi une carrière hollywoodienne qui tournera court assez vite.

     

    AU CINEMA :

     

    -« Hans Christian Andersen et la danseuse » (« Hans Christian Andersen »-1952)-Charles Vidor : rôle de Dora.

     

    -« Quadrille d’amour » (« Anything goes »-1955)-Robert Lewis : rôle de Gaby Duval.

    -« Folies Bergères/Un soir au music-hall » 1956)-Henri Decoin : rôle de Claudie.

    -« Charmants garçons » (1957)-Henri Decoin : rôle de Lulu Natier.

    -« Guinguette » 1958-Jean Delannoy : rôle de Renée, dite « Guinguette ».

    -« Les collants noirs/Un, deux, trois, quatre » (« Black tights »-1960)-Terence Young.

     

               Dans tous ces films, Zizi Jeanmaire incarne une danseuse ou une chanteuse, mais ses rôles sont plus variés et lui permettent aussi de jouer la comédie.

     

     

    Dans « Un soir au music-hall », elle joue le rôle de Claudie, danseuse

    aux Folies-Bergères, qui rencontre un soldat américain (Eddie Constantine).

     

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    Il s’en éprend et décide de rester à Paris ; mais les deux amoureux se disputent, puis se réconcilient, pour triompher ensemble dans la revue des Folies-Bergères.

     

     

     

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     Dans le film d’Henri Decoin, « Charmants garçons », sur un scénario de Charles Spaak et une musique de Guy Béart et Michel Legrand, Lulu (Zizi Jeanmaire) est encore une artiste de cabaret qui cherche l’amour ;

     

     

     

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    elle hésite entre François Périer, déjà marié, Henri Vidal, trop attiré par la boxe, ou Daniel Gélin, qui exerce le périlleux métier de voleur professionnel ;

    elle finira par succomber aux charmes discrets de Jacques Berthier, qui lui offrait des fleurs tous les soirs, après le spectacle.

     

     

     

    Roland Petit

     

     

    C’est dans ce film sympathque qu’elle chantera, pour la première fois, la chanson qui allait devenir son emblème à travers le monde, « Mon truc en plumes ».

     

     

    Zizi Jeanmaire - one of my all time favourite entertainers - pure class and style and a wild and boundless talent.:

     

    « Guinguette », où elle incarne une ancienne prostituée, propriétaire de la guinguette de ses rêves, au bord de l’eau, la voit s’éprendre de Marco (Jean-Claude Pascal), petit truand voleur de voitures.

     

     

     

                Elle dansera bien sûr, sur des chorégraphies de Roland Petit, dans « Hans Christian Andersen », où le conteur, incarné par Danny Kaye, lui écrit un ballet

    « La petite sirène », et dans « Les collants noirs », avec aussi Moira Shearer

     

     

    (l’interprète des « Chaussons rouges », de Michael Powell), qui reprennent en fait quatre chorégraphies de Roland Petit, dont « La croqueuse de diamants »

    ou « Deuil en 24 heures ».

     

    A LA TELEVISION :

     

    -« Carmen » (1980)-Dirk Sanders : rôle de Carmen.

    -« La belle au bois dormant » (1991)-José Mantes Baquet : rôle de la fée Carabosse.

     

              Il s’agit là de deux ballets dont un , « Carmen », créé dès 1948 avec les Ballets de Paris. Zizi Jeanmaire n’y apparaissait donc pas, à proprement parler, comme une comédienne bien que le ballet, comme l’opéra, requière de ses interprètes un véritable talent d’acteur.

     

     

             Ce talent, elle le manifestera aussi au théâtre.

     

    AU THEATRE :

     

    -« La dame de chez Maxim » (1965), de Georges Feydeau- Mise en scène de Jacques Charon- Théâtre de Palais Royal.

     

     

    -« Marcel et la belle excentrique » (1992), de Jean-Pierre Grédy, d’après Marcel Jouhandeau- Mise en scène de Roland Petit- Théâtre Montparnasse.

     

               « La dame de chez Maxim », mise en scène par Jacques Charon, un des comédiens les plus doués de sa génération et un amoureux exigeant du théâtre, permit à Zizi Jeanmaire , dans un vrai rôle de composition, de montrer des dispositions d’actrice comique.

     

     

    La pièce adaptée par Jean-Pierre Grédy d’un texte de Jouhandeau , où Zizi Jeanmaire donnait la réplique à Michel Duchaussoy, aurait pu devenir une expérience stimulante si la maladie n’y avait mis un terme.

     

     

               http://kmalden.centerblog.net/14.html

     

     

     

    Née Renée Marcelle, Zizi Jeanmaire étudie la danse classique et commence sa carrière comme danseuse à l'Opéra de Paris.

     

     

    Elle rejoint ensuite la compagnie de danse de Roland Petit qui devient son mari. Raymond Queneau écrit pour elle 'La Croqueuse de diamants', ballet dans lequel elle chante pour la première fois.

     

     

    Quatre ans plus tard, en 1954, elle change de voie et se consacre au music-hall.

     

     

    C'est à l'Alhambra, où elle se produit avec la troupe de Roland Petit, qu'elle devient réellement une vedette.

     

    Bernard Dimey lui écrit 'Mon truc en plumes',

    Marcel Aymé 'La Chabraque' et 'Le Jardin d'Elvire'.

     

     

     

     

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    Elle interprète des auteurs comme Guy Béart, Jean Ferrat et surtout Serge Gainsbourg, pour qui elle donne un spectacle hommage au Zénith en 1995 au cours duquel elle interprète les chansons qu'il lui avait écrites.

     

     

     

    Le chemin de Zizi Jeanmaire la fait passer par l'Olympia, Bobino, le théâtre des Champs Elysées et autres lieux mythiques.

     

    Sa carrière est étroitement liée à celle de son mari.

     

    Lorsque celui-ci reprend le Casino de Paris, elle peut y jouer sa propre

    vision du music-hall.

     

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    Elle retourne à l'Opéra de Paris pour la re-création des ballets de Roland Petit et le spectacle qu'elle donne en 2000 à l'Opéra Bastille est chorégraphié par... son mari. En imposant son propre style de music-hall, Zizi Jeanmaire a inscrit son nom parmi les artistes les plus marquantes tandis que la collaboration avec son mari fait de sa vie un parcours singulier et original.

    Lire la suite: http://www.greatsong.net/BIOGRAPHIE-ZIZI-JEANMAIRE,99999082.html

     

     

     

    Zizi Jeanmaire et Roland Petit avec leur fille Valentine
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    "J'ai 84 ans, quelle barbe… La scène me manque. J'ai encore du mal à me mettre dans la tête que c'est fini. Mais je ne peux pas, je ne peux plus" :

     

    en quelques mots sincères et touchants, exceptionnellement exempts de sa gouaille naturelle, Zizi Jeanmaire s'autoprotraiture, dans un instantané nostalgique.

    L'ancienne meneuse de revue popularisée par son tube Mon truc en plumes(interprété par… les star-académiciens il y a quelques semaines) s'est confiée au Parisien, alors que paraît dans le même temps son autobiographie

     

    Et le souvenir que je garde au coeur.

     

    Une autobiographie qui ne fait rien pour cacher, mais au contraire proclame avec effusion, que sa vie, c'est son amour partagé avec le chorégraphe Roland Petit, devenu son époux en 1954.

     

     

     

    "Ce livre, je l'ai surtout écrit comme une déclaration d'amour à mon époux

    ,livre-t-elle sans ambages.

     

    Pour parler de tout ce qu'il a fait dans sa vie, de sa réussite et par conséquent de la mienne.

    Il l'a lu avec attention.

     

    A la fin, il m'a serrée dans ses bras et il m'a dit : 't'as mis le paquet !'".

     

     

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    Elle se rappelle comment, cinquante ans en arrière,

    elle a quitté l'Opéra pour se lancer dans le music-hall, liant leurs deux destins :

     

     

    "J'ai été attirée par Roland dès que je l'ai connu, se souvient-elle. Nous étions amis, il me conseillait pour m'habiller…

    Pendant les périodes où nous ne travaillions pas ensemble, il me manquait au quotidien. Quand je suis partie le retrouver à New York, c'était sans arrière-pensée, juste pour vivre près de lui. Et là, c'est arrivé !

    Moi, je ne pensais même pas au mariage,

    c'est lui qui a voulu.

    Après, rien n'aurait pu nous séparer.

    Je lui ai dit : '

     

    Fais-moi un enfant' et notre Valentine est arrivée."

     

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    Un parcours hors du commun, revisité à l'aune d'un grand amour. Une belle histoire à lire.

     

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    Avec Roland Petit, décédé le 10 juillet 2011 à 87 ans, disparaît un des plus grands chorégraphes français.

     

    Ses créations, dès le milieu des années 1940, se sont inscrites d’emblée dans le foisonnement artistique de l’après-guerre.

     

     

    À ses chorégraphies seront associés les noms de grands danseurs,

    comme Rudolph Nouréev et Margot Fonteyn, Jean Babilée, Nina Vyroubova ou Maurice Béjart, mais aussi ceux de peintres, musiciens et écrivains, comme Picasso, Dutilleux, Prévert, Cocteau, Kosma, Carzou…   

     

     

      

    Né le 14 janvier 1924 à Villemomble (Seine Saint-Denis) d'une mère italienne et d'un père cafetier aux Halles, il avait débuté à 10 ans à l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris.

    A l'automne dernier, il était revenu à l'Opéra de Paris avec trois de ses plus célèbres ballets, "Le Rendez-vous", "Le Loup" et "Le Jeune homme et la mort", créés dans les années 50. "A chaque fois qu'il vient, c'est le retour de l'enfant prodigue", soulignait alors Brigitte Lefèvre, directrice de la danse de l'Opéra.

    Roland Petit, qui était marié avec Zizi Jeanmaire, habitait depuis une dizaine d'années à Genève.

    Une vie consacrée à la danse

    Au cours de sa longue carrière, il est passé par les Ballets des Champs-Elysées (1945), les Ballets de Marseille (1972-1998), Hollywood où il a collaboré avec des grandes compagnies de danse classique, et par le Casino de Paris où il invente en 1961 un spectacle complet autour de Zizi Jeanmaire, sa femme et sa muse.

    Membre en 1945 des "Ballets des Champs-Elysées", il crée "Les Forains", puis "Le Jeune homme et la mort" avec Babilée. En 1948, il fonde les "Ballets de Paris" et crée "Les Demoiselles de la nuit" pour Margot Fonteyn.

    Dès leur création, ses chorégraphies, qui témoignent de sa conception théâtrale du ballet, deviennent des classiques qui entrent au répertoire. Son ballet "Carmen" (1949), avec Zizi, marque le début de sa notoriété.

    A son retour des Etats-Unis, Roland Petit adapte la comédie musicale américaine au goût français et monte avec "la Revue des Ballets de Paris", "Mon truc en plumes", pour Zizi (1961-62). En 1966, il triomphe avec "L'Eloge de la folie".

    Nommé en 1970 directeur de la danse à l'Opéra de Paris, il renonce rapidement à sa charge et monte de grands spectacles au Casino de Paris qu'il a racheté ("La Revue", "Zizi je t'aime"). Puis le couple abandonne l'entreprise en 1976.

    Avec "Les ballets de Marseille", Roland Petit crée des oeuvres magistrales ("Pink-Floyd ballet", "Le Chat botté", "La Dame de pique", "Ma Pavlova", "Le Guépard", "Le Lac des cygnes et des maléfices").

    Après Marseille, il continue de créer de nouveaux ballets ("Clavigio") et remonte ses oeuvres à travers le monde.

    L'automne dernier, il était revenu à l'Opéra de Paris avec trois de ses plus célèbres ballets, "Le Rendez-vous", "Le Loup" et "Le Jeune homme et la mort".

    Grand prix national des Arts et des Lettres (1979), officier de la Légion d'honneur, le chorégraphe a publié "J'ai dansé sur les flots" (1993) et "Temps liés avec Noureev" (1998).

    Roland Petit et Zizi Jeanmaire ont eu une fille, Valentine.

     

     

     

     

     

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    Vichy sous l'Occupation. Chaque semaine, à l'Hôtel du Parc, le maréchal Pétain confie sa tête au jeune Emile, jusqu'alors apprenti coiffeur dans le salon de son père. Emile sait se rendre indispensable. Il recueille les radotages et satisfait les caprices du vieux, confiné dans sa chambre. Il se trouve malgré lui embarqué dans la plus rocambolesque des conspirations.

     

     

    Vichy sous l'Occupation.

    Chaque semaine, à l'hôtel du Parc, le maréchal Pétain confie sa tête au jeune Émile, jusqu'alors apprenti coiffeur dans le salon de son père.

    Quoi de plus rassurant pour l'état-major du maréchal que ce gamin docile qu'on laisse traîner dans les couloirs et chaparder aux cuisines? À l'hôtel, où s'agitent les enragés de la Collaboration, Émile sait se rendre indispensable.

    Il recueille les radotages et satisfait les caprices du Vieux, confiné dans sa chambre. Il épie les manigances de Laval, couche comme tout le monde avec la belle Emma, n'échappe pas aux avances suspectes du capitaine Vincent et se trouve bientôt embarqué dans la plus rocambolesque des conspirations.

     

     
     

    Emile-a-l-hotel-FORLANI.jpgExtrait:

    Trois jours avant la Saint-Sylvestre, n'en pouvant plus de me ronger le crâne et les sangs et de me faire inquisitionner par ma mère et enguirlander par le rouquin, j'ai repris ma petite valoche de coiffeur. Et en avant.

    Et le chef de l'Etat français m'a accueilli avec son sourire numéro un, celui auquel avaient droit les petites filles endimanchées qui lui remettaient des bouquets plus gros qu'elles dès qu'il posait le pied dans la rue principale d'un riant village de France.

    - Alors Figaro, on boude son Maréchal?

    On se posait des questions. On était sur le point de te porter déserteur.

    Il avait beau avoir l'air tout miel, ça ne pouvait que faire frissonner ce qu'il me sortait là. Les déserteurs, on savait comment il les avait arrangés, en dix-sept, ce triste con. C'est que, à l'occasion, le cher grand militaire, il ne se privait pas de faire fusiller des pauvres types. Pour l'exemple.

    Je n'ai pas eu droit au "Fais ton office, bourreau".

    Il ne m'a plus rien dit, tout occupé qu'il était à coller dans un épais cahier relié en cuir des photos de lui découpées dans des journaux.

    Il faisait tant attention à ne pas faire déborder la colle qu'il en tirait la langue. Une moche petite langue rougeaude de vieillard.

    Je l'ai artistiquement rafraîchi, j'ai bien brossé le col de sa vareuse. En uniforme il était, ce matin-là, avec ses médailles. Sûrement pas toutes, il n'aurait pas eu la place, un brave aussi brave.

    S'étant levé, tout en se regardant de face et de profil dans son miroir ancien, il m'a demandé combien j'avais de frères et de soeurs.

    - Je n'en ai pas, monsieur le Maréchal.

    - Fils unique, alors?

    - Oui, monsieur le Maréchal. Mes parents n'ont eu que moi.

    Il m'a fixé longuement. Ses yeux bleus se sont durcis.

    - Fils unique! Ca te semble normal?

    - Je...je sais pas, monsieur le Maréchal.

    - Eh bien moi, je sais. Je sais que c'est la natalité qui fait la force d'une nation. Sa force et sa grandeur. Une nation sans enfants c'est comme un oiseau sans plumes.

    Tu imagines le coq gaulois tout déplumé, tout nu? Il ne serait plus bon qu'à devenir poule au pot.

    Eh bien notre France c'est du pareil au même. Une poule au pot! Une désolante poule au pot.

    Et il s'est mis à l'être, désolé. De cruels, ses yeux sont devenus pleurnichoux. Pour un peu, il m'aurait fait peine.

    - Et pourtant ce n'est pas faute de. Je leur ai dit. Jésus leur a dit. Nous leur avons dit et répété. Mais autant compisser une mandoline. Il suffit de regarder pour voir.

    Pour voir quoi? Des femmes aux jupes de plus en plus courtes et plus soucieuses d'exhiber leurs mamelles que d'allaiter.

    Même les mieux pourvues en ventre, en hanches, même les plus prédisposées à l'enfantement. Paresseuses des entrailles. Frivoles. Inconséquentes. Se contentant d'un mioche, d'un dérisoire fils unique. Et fruit d'un "accident" qui plus est! Toutes partantes pour être épousées, pour avoir un homme buveur de Pernod et joueur de belote dans leur lit pour qu'il assouvisse leurs besoins de chattes sans cesse en chaleur.

    Mais, mères, le moins possible! Sans parler de toutes les gueuses recourant aux bons offices des faiseuses d'anges. Combien de petites Jeanne d'Arc tuées dans l'oeuf chaque année?

    Combien de Blaise Pascal, de Pasteur, de père de Foucauld? Combien? Pendant ce temps-là, la femme allemande, la mère allemande, la matrone bolchevique...

    Ce n'était plus de la pleurniche.

    Des larmes jaillissaient de ses yeux, à père-grand.

     

    On suit avec bonheur le jeune Emile dans ses aventures, de son entrée à "l'hôtel" pour effectuer  sa première coupe de cheveux hebdomadaire du "Vieux", à son installation quasi définitive en ce lieu pour fuir un contexte familial pesant (son père étant resté à moitié débile suite à une attaque cérébrale, sa mère en profite pour laisser son amant s'installer à la maison).

     

    Tout au long du roman, Emile semble rester sans opinion sur le régime de Vichy, même si l'on sent poindre une certaine forme de mépris lorsqu'il décrit les occupants de l'hôtel,

    qu'il s'agisse du Maréchal, qui semble parfois perdre la tête, de Mme la Maréchale, avec laquelle le Vieux entretient des relations tendues, ou encore des miliciens qui se livrent à la torture dans les caves.

    La routine commence à s'installer pour Emile lorsqu'un beau jour, quelques-uns des occupants de l'hôtel décident de kidnapper le Vieux sous prétexte de mieux le protéger. Emile se retrouve entraîné dans la conspiration, et se voit chargé de verser un somnifère dans l'infusion du Maréchal.

     

     

    Le but des "franciscains", comme ils se font appeler, est de faire couronner Pétain par le Pape, puis de l'amener à abdiquer au profit d'un Bourbon ou d'un Orléans lorsque les temps seront devenus meilleurs pour la France.

     

    Une idée tout à fait rocambolesque, qui n'est cependant pas pour déplaire au Vieux qui s'imagine très bien dans la peau d'un monarque.

    L'histoire connaît cependant un épilogue tragique, lorsque des miliciens viennent délivrer le Vieux, ne laissant aucun survivant derrière eux. Parmi les victimes, la petite Bernadette, jeune villageoise dont Emile venait de tomber amoureux.

    Un livre vraiment très agréable à lire. Même si certains faits relatés sont d'une extrême noirceur (torture, viol d'Emile...), l'humour n'est jamais très loin, et l'on se régale vraiment du portrait

    que Remo Forlani dresse du Maréchal Pétain, présenté ici comme un vieillard mégalomane et sénile.

     

    Sources

    http://durocligne10.over-blog.com/article-emile-a-l-hotel-remo-forlani-1999-116787313.html

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