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    SI DIEU ÉTAIT UN HOMME ALORS ÇA SERAIT LUI  !

     

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    Viggo Mortensen s'est imposé sur le tard. Commençant comme dans des seconds rôles solides, passant par quelques fulgurances 

    (dans The Indian runner de Sean Penn),

     

     il aura fallu une opportunité inattendue, lui permettant d'obtenir le rôle d'Aragorn dans l'adaptation brillante du classique de Tolkien, 

     

    Le Seigneur des anneaux par Peter Jackson. 

     

    Il devient en 2001 une icône du cinéma d'aventure (registre qu'il cultivera dans Hidalgo et Capitaine Alatriste). 

     

    C'est auprès de David Cronenberg que cet artiste complet (poète, photographe et peintre à ses heures), abordera des rivages plus sombres. 

     

    Entre prestance physique et sensibilité profonde, il vient donner chair au héros de La Route, réalisé par John Hillcoat 

     

    ---------------Débuts difficiles et destins brisés

     

     

    Viggo naît d'une mère new yorkaise et d'un père d'origine danoise le 20 octobre 1958. 

     

    Son enfance est singulière et aventureuse puisqu'il la passe en Amérique du sud. 

     

    Un diplôme tirant partie de ses facultés polyglottes en poche, Viggo sort de l'université en 1980 pour affronter le vaste monde. 

     

    Après quelques boulots improbables, il se prend de passion pour le métier d'acteur et s'y consacre tout entier. 

     

    Sa première apparition d'importance a finalement lieu dans Witness, film taillé sur mesure pour Harrison Ford. Peter Weir remarque le jeune acteur et étoffe son rôle au départ très secondaire. 

     

    Il décroche des rôles dans des petits films comme Fresh horses 

    ou Prison de Renny Harlin en 1988, film d'horreur sur fond d'enfer carcéral. 

     

    Au début des années 90, il apparaît dans Leatherface, massacre à la tronçonneuse 3. Viggo Mortensen a connu des débuts difficiles et une période de vaches maigres, faite de déceptions et de frustrations qui en aurait découragé plus d'un.

     

    L'Enfant miroir de Philip Ridley est l'un de ses premiers grands films, où il incarne le frère irradié par des essais nucléaires du jeune héros.

     

     Le rôle de la révélation survient en 1991 avec The Indian runner de Sean Penn. Il y est le frère à problèmes d'un policier intègre et bien intentionné, David Morse, qui tente de le détourner de ses démons. 

     

    Il incarne un personnage irrémédiablement brisé par le Vietnam, menant une existence intense et sans issue.

     

    Sa carrière prend alors un autre tour. Mais la prestance de l'acteur ne sert que des rôles de méchants (comme dans L'extrême limite avec Wesley Snipes en 1994).

     

     Il est alors dans des séries B comme American Yakuza.

     

     Il côtoie Harvey Keitel dans The Young Americans en 1993. Mais c'est face à un autre monstre sacré qu'il fait une prestation marquante, dans L'Impasse de Brian de Palma avec Al Pacino. Ce dernier est en quête de rédemption. 

     

    Mortensen apparaît comme le spectre de son ancienne vie, bandit jadis magnifique, à présent piteusement cloué à son fauteuil roulant, geignant sur sa splendeur passée et mouchardant pour les flics.

     

     Il s'embarque ensuite dans l'aventure sous-marine de Tony Scott, USS Alabama, pris dans la bataille entre Denzel Washington et Gene Hackman. Viggo a pu à cette époque incarner un Lucifer tourmentant son archange Christopher Walken dans The Prophecy en 1995.

     

    Il a également retrouvé Philip Ridley pour Darkly Noon.

     

     

    Enfin son étoile commence à briller et le qualifie pour des rôles plus importants.

     

     

     

     

     

    -----------Compositions solides et avènement d'un roi-----------

     

     

    Viggo Mortensen est choisi pour incarner l'un des soupirants d'Isabelle Archer, héroïne éprise de liberté de Portrait de femme, réalisé par Jane Campion et adapté du roman de Henry James.

     

    Il est ensuite piégé dans un tunnel avec Sylvester Stallone dans Daylight. 

     

     

     

    En 1998, il est l'instructeur de la rude Demi Moore dans A armes égales de Ridley Scott, se préparant méticuleusement pour son rôle comme il a coutume de le faire en suivant un entraînement strict. 

     

    Pas toujours du meilleur tonneau, ces grosses productions imposent pourtant Viggo comme un solide acteur de composition.

     

    Il peut aborder des oeuvres très différentes. Il participe à la première réalisation de Kevin Spacey en 1997, Albino aligator. Il campe l'artiste qui entretient une liaison torride avec Gwyneth Paltrow dans Meurtre parfait. 

     

     

     

    Ce remake du classique hitchcockien Le Crime était presque parfait en appelle un autre, l'hommage de Gus Van Sant à un autre chef d'oeuvre, Psycho en 1998. Viggo, dont on a enfin compris le potentiel et la facilité à passer d'un registre à un autre, pourra faire partie d'une romance avec Sandra Bullock, 28 jours en sursis. 

     

    Il sera surtout d'un très beau petit film, le Choix d'une vie de Tony Goldwyn en 2000, en hippie tirant une femme au foyer de sa torpeur (Diane Lane) en marge du festival de Woodstock.

     

     

     

    La carrière de Viggo Mortensen est alors solidement lancée. 

     

    ------------------Rien n'annonce pourtant l'entrée dans la légende qui s'annonce. 

     

     Viggo Mortensen hérite du rôle d'Aragorn au dernier moment, en remplacement 

    de Stuart Townsend. Il s'envole donc pour la Nouvelle Zélande et s'imprègne du personnage. 

     

    On le découvre sous les traits de Grands Pas dans Le Seigneur des anneaux : 

    la Communauté de l'anneau.

     

     Il s'inscrit dans la tradition des grands héros d'aventure (rappelant dans certaines séquences Douglas Fairbanks).

     

     Il nourrit surtout son rôle d'une majesté qui s'affirme au fil de la trilogie.

     

     Il confère à Aragorn sa dimension spirituelle, celle d'un homme qui se souvient de sa noblesse et reprend à contrecoeur une lignée royale brisée. 

     

    Viggo campe un être tourmenté :

    par son ascendance qui n'a pas su résister au pouvoir de l'anneau, par le destin qui lui est imposé et par l'amour qu'il éprouve pour Arwen, princesse elfe qui renonce à son immortalité pour lui.

     

     

     

     --------------Au terme de la fresque, l'acteur a composé un héros emblématique, 

    d'une puissance rare. !!

     

     

     

    Entre aventure et noirceur

     

     

    On retrouve Mortensen dans un autre récit aventureux, Hidalgo de Joe Johnston en 2004, où il est un cowboy engagé dans une course à travers le désert arabe, sur un beau cheval Mustang. 

     

    Sa carrière prend un autre tour lorsqu'il rencontre David Cronenberg pour incarner le héros de A History of violence. 

     

    En Américain moyen dont on découvre peu à peu le trouble passé, Mortensen dépeint de nouveau une nature inattendue qui se révèle peu à peu dans toute sa violence, cachée par son quotidien insoupçonnable. 

     

    Il retrouve le metteur en scène en 2007 pour Les Promesses de l'ombre.

     

     Il est plongé dans le sombre microcosme de la mafia russe officiant à Londres.

     

    Viggo est l'homme de main loyal d'un parrain respecté et ami proche de son fils instable campé par Vincent Cassel.

     

     D'abord, glacé et impassible, il va peu à peu se compromettre pour aider Naomi Watts dans sa quête. 

     

    Une fois encore, l'évolution du personnage est spectaculaire et n'est pas ce qu'il semblait de prime abord.

     

     

     

    --------- Viggo Mortensen

     

    Profitant de son aisance autant en espagnol que dans le maniement de l'épée, Mortensen tient le rôle principal de Capitaine Alatriste d'Agustin Diaz Yanes en 2008. 

     

    Adapté d'un roman d'envergure d'Arturo Pérez-Reverte, ce récit de cape et d'épée aurait pu être superbe et profiter de son charismatique interprète et de son contexte foisonnant. 

     

    Le résultat trop classique et académique s'avère pourtant décevant. Ed Harris réalise avec Appaloosa un western contemplatif et engage Viggo Mortensen pour lui donner la réplique. 

     

    Adjoint du shérif appelé pour ramener l'ordre dans une communauté terrifiée par une bande de bandits (menée par Jeremy Irons), 

     

    Viggo trouve naturellement sa place, comme on pouvait s'y attendre, au sein de l'Ouest légendaire.

     

     Il est enfin le héros de La Route de John Hillcoat, protégeant son fils dans un monde apocalyptique où l'humanité est contrainte à la survie et réduite à la barbarie.

     

    De ses débuts parfois frustrants, Viggo Mortensen s'est imposé comme un acteur d'importance, d'une grande présence physique et faisant preuve d'une implication impressionnante. 

     

    Privilégiant dès qu'il en a eu le pouvoir, l'originalité et les univers singuliers, il s'est imposé comme l'indétrônable roi venant faire valoir ses droits sur la Terre du milieu. 

     

    Il a dévoilé un autre aspect de son talent en campant les personnages 

    troubles de David Cronenberg. 

     

    Espérons que sa décision de mettre un terme à sa carrière (lassé par les promos et les tournages qui le tiennent éloigné de chez lui), 

     

    Nicolas HOUGUET.. auteur de l'article

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  • La Route | Chef-d’oeuvre post-apocalyptique

     

     

     

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    De la même manière que le roman éponyme de Cormac McCarthy, le filmLa Route m’a longtemps attiré sans que je franchisse le pas de le voir.

     

    Si dans le cas du roman, c’est surtout l’inertie qui me retint pendant assez longtemps, je tenais à ne pas voir le film avant d’en avoir lu l’oeuvre originale. Et après l’avoir fait, j’avais évidemment peur d’être déçu par une adaptation qui trahirait le chef-d’oeuvre littéraire.

    Et puis curiosité aidant, j’ai finis par regarder La Route en compagnie de l’oeil acéré de mon grand frère. Dans un contexte post-apocalyptique réaliste, le film met en scène des personnages livrés à eux-même après la fin du monde tel que nous le connaissons. 

    Des années après qu’un cataclysme ait tout ravagé et laissé le monde mort et l’humanité sans espoir, un homme et son fils survivent en suivant une route vers la mer. Dans les ruines du monde d’avant, déjà pillées depuis longtemps, ils croisent parfois des survivants.

    Mais comment faire confiance dans un monde de cendres où chacun lutte pour survivre et où les groupes de cannibales sillonnent les campagnes à la recherche de proies ? Livrés à eux-mêmes, l’homme et son fils marchent pour survivre.

    Le film suit l’essentiel de la trame et du propos du roman, en l’adaptant à son format. Un peu moins contemplatif, un peu moins lent, certaines scènes ont été ajoutées pour compléter une histoire assez vide d’événements. Il n’en demeure pas moins que le message du film demeure tout à fait en phase avec celui de l’oeuvre originale, dans toute sa puissance narrative et philosophique. Malgré un univers foncièrement pessimiste, La Route est un discours sur la vie et sur la persistance de l’espoir lorsque tout semble perdu.

     

    Envers et contre l’apocalypse, les personnages survivent et entretiennent leur « feu intérieur ».

     

    Pas par espoir de reconstruire ni de retrouver leur vie d’avant, mais par simplissime et irrépressible désir de vivre, un jour de plus.

    Comme le roman, le film est dépouillé de tout élément superflu. En ce situant au niveau des individus, et en laissant de nombreux vides dans le récit, jusqu’aux personnages et aux lieux qui sont anonymes, l’histoire est autant montrée que suggérée. A chacun de se projeter sur le récit sa propre imagination et ses propres peurs. Aux préoccupations de survie les plus triviales comme la recherche de la nourriture ou de chaussures utilisables le disputent les pensées philosophiques les plus profondes sur le sens et la fragilité de la vie, la morale et la notion d’humanité. Des thèmes extrêmement lourds qu’abordent l’homme et son enfant avec la simplicité de ceux qui n’ont plus rien.

     

    L’homme et son fils : Viggo Mortensen et

    Kodi Smith-McPhee.

    Des décors aux personnages en passant par la bande-son, l’ensemble des choix esthétiques du film sont très cohérents et teintent l’ensemble d’une atmosphère sinistre comme j’ai rarement vu au cinéma, tout à fait adaptée au propos du film.

     

    La musique calme au piano alterne avec les sons de rock atmosphérique plus agressifs pour les scènes de tension. 

     

    Dans des espaces gris et désertés très impressionnants, les personnages suivent leur route avec l’acharnement du désespoir. Ou les mènera-t-elle ? A travers les épreuves et l’angoisse, peut-être vers une amélioration de leur situation. Mais sans doute pas.

    Bien que d’autres personnages fassent parfois leur apparition sur le chemin, ce sont bien l’homme et son fils, Viggo Mortensen et Kodi Smith-McPhee, qui crèvent l’écran et s’imposent comme une évidence.

     

    Le personnage de la mère -interprété avec justesse par Charlize Theron- fait également quelques apparitions lors de flashbacks où un passé idéalisé tranche avec la situation présente.

     

    Heureusement discrets, ces ajouts ne compromettent pas du tout l’esprit de l’oeuvre, bien au contraire. Impossible de rester insensible à la souffrance des personnages, de ne pas comprendre leur espoir irrationnel et de ne pas trembler d’horreur face à leurs infâmes dilemmes moraux où le bien et le mal deviennent des concepts de plus en plus flous.

    La Route est un film immense, qui réussit par sa simplicité et sa profondeur à inventer une nouvelle vision du genre post-apocalyptique.

     

    En digérant parfaitement le roman de McCarthy, John Hillcoat l’adapte aux contraintes du cinéma avec un respect absolu de son univers et de son message. Il traduit le chef-d’oeuvre littéraire en un film bouleversant et d’une violence psychologique extrême.

     

    Profondément intelligent, c’est un chef-d’oeuvre du cinéma contemporain, plus plombant pour le moral que n’importe quoi d’autre, et magnifique à en chialer.

    -Saint Epondyle-

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    Viggo Mortensen:

     

    Viggo Mortensen, né Viggo Peter Mortensen le 20 octobre 1958 à New York, est un acteur, poète, musicien, photographe, peintre et éditeur américano-danois.

     

    .Sa biographie

    D'origine danoise par son père et américaine par sa mère, le jeune Viggo Mortensen passe son enfance entre le Venezuela, l'Argentine et le Danemark.
     
     
    Agé de 11 ans lorsque ses parents divorcent, il part à New York avec sa mère et ses deux frères.
     
     
    Marqué par la performance des comédiens de Voyage au bout de l'enfer, il suit une formation d'acteur sous la direction de Warren Robertson et fait ses débuts sur les planches en 1982. 
     

    Viggo Mortensen — Wikipédia:

    Après une première expérience au cinéma avec Woody Allen 
    pour La Rose pourpre du Caire (ses scènes seront coupées au montage),
    il apparaît à l'écran en amish dans Witness de Peter Weir, en 1985.
     
     
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    Enchaînant ensuite les films de genre
    il est choisi par Sean Penn pour incarner un homme violent,
    hanté par la guerre du Vietnam, dans The Indian Runner en 1991.
     
     
     
     
     
    RENCONTRE

    Viggo Mortensen : « Il faut vivre ses contradictions »

    Le succès du Seigneur des anneaux a permis à l'acteur, poète à ses heures perdues, de financer sa propre maison d'édition. Il joue aujourd'hui dans une adaptation de Camus.

    Fidèle lecteur d'Albert Camus, l'acteur Viggo Mortensen joue dans le deuxième film du réalisateur français David Oelhoffen,Loin des hommes, que sa société de production Perceval Pictures a également coproduit. Un film librement adapté de « L'hôte », une nouvelle méconnue de Camus, tirée du recueilL'Exil et le Royaume (1957), dernier livre paru de son vivant. En 1954, l'instituteur Daru vit reclus dans une école de l'Atlas algérien. L'agitation gagne les campagnes, il reçoit l'ordre des gendarmes de conduire à la ville un paysan pour qu'il y soit jugé. Celui-ci a tué son cousin d'un coup de serpe. Daru finit par se résoudre à amener son prisonnier, Mohamed (interprété par Reda Kateb). Les deux hommes, poursuivis par des villageois réclamant la loi du sang, sont inexorablement liés l'un à l'autre. Daru sait qu'emmener Mohamed à son procès le condamne à une mort certaine. En a-t-il le droit, la volonté ? Quand il ne tourne pas, Viggo Mortensen dirige Perceval Press, une maison d'édition indépendante qu'il a fondée.

    Vous avez interprété au cinéma beaucoup de héros d'oeuvres littéraires. Parmi les plus connus, citons Aragorn dans Le Seigneur des anneaux, de Peter Jackson, ou Old Bull Lee, avatar de William Burroughs dans Sur la route, de Walter Salles. Quelle est votre proximité avec Camus ?

    VIGGO MORTENSEN. J'admire depuis longtemps l'oeuvre de Camus, homme libre qui n'avait pas peur de se tromper et d'apprendre de l'autre. J'ai grandi en Argentine et j'ai commencé à lire les traductions de L'Étranger, de La Peste et de Caligula.Quand j'habitais au nord de l'État de New York, près de la frontière canadienne, j'ai appris le français, ce qui m'a permis de découvrir dans le texte original Les Justes, La Chute, L'Exil et le Royaume. David Oelhoffen a réussi une adaptation très fidèle à la philosophie de Camus, j'ai tout de suite été séduit par son scénario.

    L'instituteur Daru vit comme un moine, un seigneur solitaire. Comment vous êtes-vous préparé à ce rôle ?

    Un seigneur ? Ça... je ne sais pas ! Mais solitaire, certainement. D'où le titre que David Oelhoffen a choisi. J'aime la solitude ; j'en ai souvent besoin. Le silence et la solitude sont nécessaires pour mon travail, comme comédien, éditeur et écrivain. Je crois aussi qu'il y a des moments dans la vie qui demandent de faire des choix. Un extrait d'un poème attribué à Tahar Djaout (1) me revient : « Le silence, c'est la mort/ Tu parles, tu meurs/ Tu te tais, tu meurs/ Alors dis et meurs. »

    Me glisser dans la peau de Daru représentait un défi. En Algérie, j'ai d'abord appris l'arabe.

    La correspondance de Camus avec Char, Noces et les biographies m'ont aussi aidé à comprendre l'univers culturel du film. Quand j'interprétais un homme de main de la mafia russe à Londres dans Les Promesses de l'ombre, de David Cronenberg, je me ressourçais dans les livres d'Ossip Mandelstam, d'Anna Akhmatova, de Marina Tsvetaeva.

    On a reproché à Camus sa position morale, de ne pas choisir son camp.

    Camus répondait : « Ma patrie, c'est la langue française. », et non : « La patrie, c'est la France ou l'Algérie. »

    Dans La Chute, il avait écrit : « Il est plus facile de mourir de ses contradictions que de les vivre. »

     

    Voilà le sujet de Loin des hommes. Si on veut la paix, la liberté, la justice, il faut apprendre à vivre ses contradictions. Daru est pour moi une incarnation de Camus. La figure de l'instituteur est très importante pour lui. Son discours prononcé lors de la remise de son Nobel, le 10 décembre 1957, il l'a dédié à Louis Germain, son instituteur.

    En 2002, vous avez créé Perceval Press, une maison de littérature qui édite des ouvrages de poésie, de philosophie, d'histoire, de photos...

    Pendant les années 1990, j'ai composé deux recueils de poèmes, que j'ai ensuite réussi à publier, et un catalogue de mes peintures et de mes photos exposées dans une galerie de Los Angeles. Je m'étais dit qu'un jour, si je le pouvais, je serais éditeur pour publier les livres et les auteurs que j'aime. Le Seigneur des anneaux a été ma chanceLe succès de la trilogie m'a permis de travailler avec d'autres réalisateurs et de gagner de l'argent, que j'ai investi dans Perceval Press. Au début, environ cinq ou six livres paraissaient chaque année, maintenant trois en moyenne plus les réimpressions. Depuis le début de cette aventure, je vis à Madrid. Entouré d'un graphiste et d'une personne chargée des ventes, je supervise toutes les étapes de l'édition.

    Pourquoi ce nom de Perceval ?

    Un épisode de la légende arthurienne m'a marqué. Quand Perceval et ses compagnons de la Table ronde s'arrêtent à l'entrée de la forêt, ils décident que chacun ira chercher son chemin. De manière symbolique, chaque personne, chaque artiste doit être lui-même pour trouver son chemin. On peut y parvenir chez soi, dans une forêt, ou dans le désert de Loin des hommes...

    Écrire un bon poème exige de la discipline, de la discrétion et de la précision. Je pars souvent de situations de la vie quotidienne. Un jour, à Téhéran, j'aperçois un autobus de tourisme garé en face de mon hôtel. Le nom inscrit sur le flanc du bus, I forget you forever, m'intrigue. N'est-ce pas un nom étrange, pour une compagnie de transports ? Il est devenu le titre d'un de mes livres de poèmes et de photos de voyage... Fin février, il y aura une lecture de mes poèmes à Barcelone, et je m'apprête à sortir une anthologie de la nouvelle poésie argentine.

    Par Olivier Cariguel
     
     
     
     Viggo Mortensen:
     
     
     
    Tous deux seront d'ailleurs à l'affiche de L'Impasse de De Palma (1994), dans lequel Mortensen campe un gangster en fauteuil roulant. 
     


    S'il continue, au milieu des années 90, de multiplier films d'action
     
    (A armes égales de Ridley Scott en 1997) et thrillers (Meurtre parfait de Andrew Davis), l'acteur à la belle gueule, poète, photographe et peintre à ses heures, travaille également avec Jane Campion (Portrait de femme) et Gus Van Sant 
     
    (le très arty Psycho en 1998).
     
     
    Viggo Mortensen, né Viggo Peter Mortensen le 20 octobre 1958 à New York, est un acteur, poète, musicien, photographe, peintre et éditeur américano-danois.:
     
     
     
    En 2001, il connaît une consécration internationale en devenant Aragorn, l'un des piliers du Seigneur des anneaux, la trilogie à succès de Peter Jackson
     


    Viggo Mortensen:
     
     
     
     
    Reparti à l'aventure en 2004 à l'occasion de l'épique Hidalgo, le charismatique Mortensen plonge ensuite dans l'univers bien plus trouble de David Cronenberg pour y livrer deux de ses plus saisissantes compositions :
     
    tranquille père de famille confronté à ses démons dans le dérangeant 
     
     
    il campe un homme de main de la mafia russe de Londres
    dans Les Promesses de l'ombre (2007).
     
     
     
     
     
    Bras droit énigmatique d'Ed Harris dans le western Appaloosa (2008), valeureux Capitaine Alatriste, cet adepte des expériences hors-normes traverse en 2009 les paysages post-apocalyptiques de La Route,
     
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    adaptation par John Hillcoat du best-seller de Cormac McCarthy


    Il entame la nouvelle décennie en se glissant dans la peau de Sigmund Freud pour le compte de David Cronenberg via Dangerous Method, aux côtés du très à la mode Michael Fassbender
     
    Par la suite, Viggo Mortensen incarne le mystérieux et inquiétant Chester MacFarland dans The Two Faces Of January (2014), ce qui lui permet de découvrir la richesse culturelle inhérente à la Grèce où l'intrigue du film se situe. 
     
    Viggo Mortensen:
     
     
    Particulièrement doué pour les langues, le comédien prouve une fois de plus son talent en incarnant, en français, Daru, dans Loin des hommes (2015).
    Sept ans après Appaloosa, il revient au western avec Jauja.
     
     
     
     
     
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