• ROBERT REDFORD

     

     

    ROBERT REDFORD - 1937.

     

     

     

     
    Redford au sommet de sa forme.
    UN ACTEUR - UN REALISATEUR- UN PRODUCTEUR.

    C'est à Santa Monica à deux pas d'Hollywood que naît le 18 août 1937, Charles Robert Redford Jr. Fils unique, il est loin de connaître une jeunesse dorée, son père laitier le matin et comptable l'après-midi, partage la même passion avec son fils : l'amour de la pêche à la ligne. A la mort de sa mère, son père se remarie, suivra la naissance du demi-frère de Robert, William. Le jeune Robert prend le large exécrant la Californie. A l'époque, ce gamin à peine âgé de dix-huit ans ne jure que par le sport. Il fréquente un temps l'université de Denver (Colorado), où il espère se perfectionner en base-ball (son sport fétiche). Mais Robert n'est pas un enfant studieux, ni très intéressé par l'école ... Il sera finalement renvoyé pour son penchant légèrement prononcé pour l'alcool. Mais son goût pour la peinture est le plus fort, il décide alors de se rendre en Europe pour visiter les capitales de l'art : d'abord Paris puis Florence. A son retour aux Etats-Unis, il se marie avec une certaine Lola Van Wagenen, le 12 septembre 1958. La jeune fille appartient à une famille de mormons et habite Provo, dans l'Utah. Robert Redford n'a que vingt et un ans.

    Lola et Robert.
    Inscrit un temps au Pratt Institute de New York, qui lui fait découvrir la décoration théâtrale, il passe sans trop y croire une audition à l'Academy of Dramatic Arts, où il est reçu haut la main. Pendant ce temps, Lola vient de mettre au monde un garçon. Le bonheur est de courte durée : l'enfant meurt subitement à l'âge de deux mois (mort subite du nourrisson). Bouleversé par ce drame, le couple décide de s'installer à Los Angeles. De 1960 à 1964, Redford va tourner pour la télévision, une vingtaine de séries, parmi les plus populaires du moment : "La quatrième dimension", "Les Incorruptibles" et "Le Virginien". Devenu une vedette du petit écran, il voit le cinéma s'intéresser à lui.

     

     

    C'est en 1966, qu'il tournera son premier film majeur, "Daisy Clover". Malgré les qualités de la mise en scène de Robert Mulligan et le plaisir flatteur qu'il a eu à tourner avec sa partenaire Natalie Wood, Robert Redford ne gardera pas un très bon souvenir du film. Ayant apparemment obtenu gain de cause auprès du producteur Alan J. Pakula pour que soit gommée l'homosexualité de son personnage, un acteur obsédé par sa propre image, alors que lui l'est si peu, Redford aura la douloureuse surprise de constater qu'a été tournée à son insu une scène qui ne laisse planer aucun doute à ce sujet. L'acteur s'investira davantage dans "Propriété interdite" (1966), tiré d'une pièce du célèbre écrivain Tenessee Williams. Placé sous la direction de Sydney Pollack, qu'il connaît depuis ses études en art dramatique, le film lui réserve le premier rôle masculin au côté de Natalie Wood à nouveau. Mais découragé par un tournage difficile, Redford quitte Hollywood avec la ferme intention de ne plus y revenir. Exécrant la Californie, il s'installe dans l'Utah, berceau de sa femme. Où il éprouve visiblement plus de satisfaction à bâtir sa maison de ses propres mains qu'à construire sa carrière. Mais 1966, restera pour l'acteur une année prolifique. Avant son départ pour l'Utah, Il aura encore le temps de tourner sous la direction d'Arthur Penn (Bonnie and Clyde) "La poursuite infernale" aux côtés de Marlon Brando et Jane Fonda. Un film remarquable qui traite de la violence avec la peinture sans concession d'une Amérique décadente qui annonce le grand renouveau du cinéma américain, auquel Arthur Penn a largement contribué.


    Un de ses plus gros succès.
    Après un temps de repos bien salutaire, il doit toutefois regagner les studios pour honorer son engagement de tourner la version cinématographique de "Pieds nus dans le parc", une pièce qu'il avait interprété trois ans plus tôt au Biltmore Theatre de New York. Le succès de cette comédie bourgeoise lui vaudra diverses propositions qu'il déclinera : "Le Lauréat" et "Rosemary's baby". Mais c'est "Butch Cassidy et le kid", énorme succès qui allait assurer une célébrité mondiale à Robert Redford. Un nom auquel ne croyait pourtant pas les dirigeants de la Fox auxquels Steve MacQueen venait de faire faux bond. Il fallut toute la persuasion du cinéaste George Roy Hill, appuyé par Paul Newman, pour les convaincre que Redford serait un excellent Billy the kid. Après ce succès, l'acteur voulait que son expérience de la vie, en marge de la société, devienne matière même d'un film : ce sera "Jeremiah Johnson". Une fiction au milieu des montagnes enneigées, selon ses propres termes, "plein de silence, qui en arrive à prendre une dimension mystique". Désorientée par ce western qui n'en est pas un, la célèbre et prudente "major" souhaitera donner plus d'action et de spectaculaire à ce film. En fait, le public américain se passionnera pour ce "western écologique", et identifiera Robert Redford ce "mountain man" en quête de solitude et d'authenticité.

    Pendant le tournage du film "Les gens comme les autres".
    En 1974, a éclaté le scandale du Watergate, qui conduira à la démission du président Nixon. Captivé dès les premières rumeurs, Redford acquiert les droits du livre et en confie l'adaptation à Alan J. Pakula. Il est convaincu que cette histoire exemplaire fournira matière à un excellent suspense. Les spectateurs lui donneront raison. Après ce nouveau succès, les aspirations de Robert Redford le portent une nouvelle fois vers ses chères montagnes et avec des personnages avec lesquels il se sent en intimité, comme celui du "Cavalier électrique" un ancien champion de rodéo reconverti dans les spectacles publicitaires. Enfin, passer derrière la caméra était un vieux rêve pour Redford. Pour ses débuts, il s'est intéressé à un roman, "Ordinary people", avant qu'il devienne un succès de librairie : "J'ai aimé ce livre de Judith Guest parce qu'il traitait de sentiments et de comportements, deux éléments qui m'intéressent au plus haut point en tant qu'acteur". Le public américain découvrit en septembre 1980 "Des gens comme les autres" qui décrivait avec simplicité et sincérité les ravages du non-dit dans une famille ordinaire. Le film devait remporter plusieurs oscars, dont ceux de la meilleure mise en scène et du meilleur réalisateur.

     
    un grand film romantique.
     
     
     
    Une ressemblance frappante avec Redford jeune.
    Après un intermède de quatre ans pendant lesquels l'écologiste et le réalisateur en coulisse s'activent, Redford revient sur les écrans avec "Le meilleur" de Barry Levinson, où il rend hommage à un sport qui a animé sa jeunesse, le base-ball, et à travers lui, à son père qui en avait été l'initiateur. Mais l'heure est à la nostalgie, avec un film aux décors fabuleux : "Out of Africa" tiré du superbe récit que l'écrivain Karen Blixen écrivit sur son séjour au Kénya (1914-1931). De la ferme africaine, célébration d'une passion pour un pays, Sydney Pollack allait faire aussi une histoire d'amour avec un beau chasseur d'ivoire. Le jeu distant de Redford, trouvait la pleine expansion dans ce superbe rôle d'aventurier romantique épris de liberté. En 1992, Robert Redford cinquante-cinq ans revient à la réalisation avec le désir de porter à l'écran le livre de Norman MacLean, bréviaire de toute une Amérique en mal de valeurs authentiques. "Et au milieu coule une rivière" se situe dans le Montana entre 1910 et 1938, et raconte l'histoire d'un prêtre presbytérien et de ses deux fils, le cadet - qui sous les traits de Brad Pitt offre avec Redford une troublante ressemblance - et Norman, l'aîné. Alors que Norman s'insère dans la vie, Paul, artiste et rebelle, s'achemine vers une mort misérable. "Et au milieu coule une rivière", une oeuvre parfaitement aboutie qui l'inscrit dans la lignée de grands classiques américains prônant un retour à la nature.

     
    La réalisation ne l'empêche pas de continuer son métier d'acteur, on le retrouve notamment dans "Proposition indécente" (1993) d'Adrian Lyne avec Demi Moore et "Personnel et Confidentiel" (1996) de Jon Avnet avec Michelle Pfeiffer. Il se remarie en juillet 2009 à Hambourg avec Sybille Szaggars, artiste peintre, sa compagne depuis 1996. Lors d'un récent passage à Paris, à un journaliste qui lui posait la question : - Quelle vérité aimeriez-vous faire partager ? Redford répondait ceci : - La vie n'est pas juste. C'est triste, mais c'est la vérité. La vie est très compliquée, parfois très sombre. Elle peut aussi être lumineuse, riche, vous procurer un plaisir total, mais elle reste injuste. A une autre question : - Vieillir vous effraie-t-il ? - Non, a-t-il répondu, ce qui me gêne en revanche, c'est que je ne peux plus pratiquer le sport aussi intensément qu'il y a encore quelques années. J'adorais par exemple, grimper aux arbres comme les gosses. Maintenant - pour éviter un lumbago - je préfère les regarder, les toucher. Bref! c'est dans ces moments-là que je me dis que j'ai finalement l'âge de mes artères ! Gatsby le magnifique, c'est définitivement loin derrière... Enfin, à la dernière question : "Qu'évoque l'Ouest pour vous ?" Il a répondu simplement : "Des terres à perte de vue. Des gens humbles vivant parmi la nature grandiose. Des familles qui se nourrissent du fruit de leur récolte et de leur pêche. Des hommes et des femmes qui travaillent durement. Des êtres discrets et solitaires qui ne vous saoulent pas de mots ... Malheureusement, cet Ouest là semble perdre le Nord ! (rires).
     
     
     
    Un homme d'une grande moralité.
    Beau, riche et célèbre, Redford incarne la réussite la plus accomplie. Ce golden boy considéré pendant de nombreuses années comme le séducteur numéro 1, a su transformer en or tout ce qu'il a touché : du métier à la réalisation en passant par la production. Mais l'ambition de l'acteur n'a jamais été de posséder une luxueuse villa à Beverly Hills, le quartier des stars. Son rêve l'a porté très tôt vers les grands espaces, et les montagnes sauvages. Et sa véritable réussite réside dans le fait d'avoir pu concilier les impératifs d'une carrière prestigieuse et les exigences d'un idéal de vie qu'il n'a cessé de vouloir préserver et faire partager, mettant les élans de sa jeunesse rebelle au service de ses convictions d'adulte.
    "Le cinéma, comme l'environnement, est un art qu'il faut défendre, protéger. Pas un commerce". Robert Redford a pu mettre en oeuvre au fil des années, ses principes les plus chers. Grâce à ses cachets, il a acquis dans l'Utah, sa terre d'élection, les quelques milliers d'hectares nécessaires à la construction d'une station de ski, l'une des premières à fonctionner exclusivement à l'énergie solaire. Il a fondé l'Institute for Resource Management, destiné à résoudre les problèmes d'écologie, et crée le Sundance Institute, consacré à la formation et au perfectionnement des réalisateurs indépendants. Le festival Sundance (à Park city), qui lui est attaché, est devenu aujourd'hui le lieu d'expression mondial d'un cinéma tournant résolument le dos aux impératifs commerciaux d'Hollywood. Essentiellement consacré au film d'auteur, il est devenu en quelques années une réussite commerciale et, surtout, un vrai outil de promotion pour de jeunes cinéastes auxquels le système de rentabilité des "majors hollywoodiennes" ne donnait que très rarement une chance. On a envie de dire de Robert Redford qu'il est parfait, il n'a cessé de se battre pour les causes les plus nobles : la démocratie, la justice et la défense de l'environnement. Homme aux goûts simples et sains, dans sa vie privée : il n'a jamais fait parler de lui. Robert Redford est père de quatre enfants : Scott (1959-1959) - Shauna (1960) -David James (1962) et Amy (1970) avec sa première femme dont il a divorcé en 1985.
      
      
    SOURCES : superbe blog...
    http://noirsuspense.blogspot.fr/2012/07/robert-redford-1937.html
     
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