Pierre Asso (1904-1974) était un comédien d’origine niçoise. Homme élégant à la ville, il était un joueur invétéré et vivait au dessus de ses moyens. Issu d’un famille d’artiste, son frère, Raymond Asso, était le parolier de Piaf. Pierre Asso était marié à la comédienne Yvonne Galli qui faisait aussi du doublage (on l’a entendue souvent dans les films de la Fox des années 30, ndlr).
Pierre Asso a joué le rôle de Voltaire à la télévision, ainsi que celui de Richelieu dans la version des Trois Mousquetaires réalisée en 1959 pour la télévision par Claude Barma, dans laquelle Jean-Paul Belmondo jouait d’Artagnan.
Dans les années 50 et 60, il participe à plusieurs épisodes de En votre âme et conscience de Claude Barma et La Caméra explore le temps de Stellio Lorenzi.
Il a commencé au cinéma dans le film La Neige sur les pas (1942) d’André Berthomieu, avec Pierre Blanchar et Michèle Alfa. Son dernier rôle a été celui du docteur dans La Chair de l’orchidée (1974) de Patrice Chéreau.
A part Pavillon noir, Pierre Asso a aussi doublé Walter Slezak dans Sinbad le marin (1947) ; film dans lequel on retrouve aussi Maureen O’Hara, mais dont la voix française n’est plus ici celle de Raymonde Devarennes mais celle de Marianne Georges.
Sinon, selon le comédien Jacques Chevalier, Pierre Asso aurait doublé Leslie Howard dans Autant en emporte le vent, film de 1939 mais sorti en France le 23 mai 1950.
Aline Bertrand : Cette comédienne à la voix grave a interprété au théâtre le rôle de Philaminte dans Les Femmes savantes dans les années 50. Au doublage, elle a prêté sa voix à Irene Dunne dans La Chanson du passé (1941), Martha Sleeper dans Les Cloches de Sainte-Marie (1945), Hildegarde Neff dans Les Neiges du Kilimandjaro (1952)...
Maurice Dorléac (voir son portrait sur l’article du DVD de Monsieur Joé
La voix grave et rocailleuse de Marcel Raine est facilement identifiable sur les nombreux acteurs des films qu’il a doublés : Jack LaRue dans Agent spécial (1935), Lionel Atwill dans Capitaine Blood (1935), Donald Crisp dans Les Révoltés du Bounty (1935), Bruce Gordon dans Elephant Boy (1936), Irving Pichel dans La Fille de Dracula (1936), Stanley Andrews dans Les Justiciers du Far West/Le Dernier des fédérés (1938), Victor McLaglen dans Gunga Din (1939), Alan Hale dans Les Conquérants (1939) et dans La Caravane héroïque (1940), Ralph Truman dans L’Ile au trésor (1950), Heinrich Gretler dans Heidi (1952), Torin Thatcher dans Le Corsaire rouge (1952), Lon Chaney Jr. Dans La Mission du commandant Lex (1952)...
Au cinéma, on l’a vu dès 1935 dans Justin de Marseille jusqu’à La tour de Nesles en 1955, un de ses derniers films car il est décédé en 1956.
Jean Lemarguy a commencé, lui aussi le doublage dès les années 30. Pour la Fox, on l’a entendu dans Le Roi des Tziganes (1933), Le Crime du Grand-hôtel (1935), Musique dans l’air (1935)... Après-guerre, il devient un fidèle des doublages de la RKO. Il prête sa voix à des seconds rôles, souvent truculents : Nigel Bruce dans Soupçons (1941), Charles Dingle dans La Vipère (1941)...
Séducteur à la beauté frappante et au physique athlétique, il fut un acteur emblématique de cette faste période de Hollywood. Il est classé par l'American Film Institute (AFI) 25e Star de Légende.
Jeunesse et ascension vers la gloire
Né William Franklin Beedle Jr à O'Fallon dans l'Illinois, aîné de trois enfants, il est le fils d'une institutrice, Mary Blanche, et d'un chimiste industriel, William Franklin Beedle Sr. La famille déménage en Californie quand il a trois ans. Diplômé de l'école South Pasadena, il entre au Pasadena Junior College pour continuer ses études scientifiques, où il s'implique dans la radio locale. Contrairement à la légende, il n'a pas étudié à la Pasadena Playhouse et n'a pas été repéré dans une pièce de théâtre qu'il y jouait.
Willliam et Brenda, son épouse
Il part à New York avec un ami, laissant tomber ses études pour suivre les mêmes traces que son père, et débute à Broadway grâce à Bob Ben Ali dans Manya. À 20 ans, il joue un personnage qui en a soixante de plus. Il est alors repéré par Milton Lewis, un chasseur de talents au service de la puissante Paramount Pictures, qui lui offre un contrat pour six mois. Après un petit rôle dans Three faces east, il obtient un rôle de tout premier plan aux côtés de Barbara Stanwyck dans L'Esclave aux mains d'or (Golden Boy).
Son rôle de violoniste devenu boxeur le fait remarquer. Pourtant il enchaîne des rôles dans des productions mineures de la Paramount Pictures et de Columbia Pictures.
William Holden in U.S. Army Air Forces uniform during
his World War II military service
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il sert comme lieutenant dans l'armée de l'air, et épouse Brenda Marshall la même année. Il continue à tourner des films toutes ces années, et devient père de deux enfants : Peter et Scott.
William Holden and sons West and Scott, Movie Life, June 1949
Il renoue avec le succès grâce à Billy Wilder qui l'engage pour le légendaire Boulevard du crépuscule. Son rôle, à contre emploi, de scénariste malchanceux lui vaut une nomination à l'Oscar du Meilleur Acteur. Le film est aujourd'hui considéré parmi les plus grands films de l'histoire du cinéma. Il s'impose en star populaire l'année suivante dans Comment l'esprit vient aux femmes avec Judy Holliday.
William avec son Fils peer en 1949
Deux ans plus tard, fort de sa nouvelle renommée, il tourne dans Stalag 17 du même réalisateur. Cette fois, c'est la consécration et il obtient l'Oscar du Meilleur Acteur. Sa popularité grandit, notamment auprès des femmes. Il est élu Star "Masculine la plus populaire de l'année" aux Photoplays Award en 1954 et 1955.
Celle-ci n'envisage pas de relation plus durable avec Holden qui est déjà marié et qui a subi une vasectomie qui l'empêche d'avoir des enfants, souhait le plus cher de l'actrice.
Lors d'un voyage en Afrique, il tombe amoureux du Kenya.
Il réinvestit une partie de l'argent gagné sur Le Pont de la rivière Kwaï dans l'achat d'un Ranch, qui devient une réserve naturelle (une fondation qui porte son nom existe aujourd'hui).
s
William Holden and Stephanie Powers
Il n'abandonne pas le chemin des studios et continue à tourner dans des grandes productions hollywoodiennes.
En 1964, il retrouve péniblement Audrey Hepburn pour Deux têtes folles : « J'ai réalisé que j'allais être obligé de revoir Audrey et de prendre en main mon problème d'alcool, or je ne me sentais pas capable d'affronter ni l'une ni l'autre de ces situations. ».
William et CAPUCINE
La liaison qu'il vit avec Capucine, un ancien mannequin, n'arrange pas les choses. Il arrive souvent ivre sur le tournage, et doit même s'arrêter de tourner quelques jours.
Alcoolique notoire de longue date, William Holden n'a jamais réussi à surmonter son problème et connaît une fin tragique : ivre, il fait une chute qui l'empêche d'appeler du secours.
Sa dépouille est incinérée et ses cendres sont dispersées dans l'Océan Pacifique.
Quelques mois plus tard, Barbara Stanwyck en recevant son Oscar d'Honneur lui rendit hommage, en déclarant : « Je l'aimais beaucoup et il me manque. Il a toujours souhaité que j'aie cet Oscar.
Alors ce soir, mon Golden Boy, ton vœu se réalise ».
"Clément est un mari, un ami et un père merveilleux"
Après quelques mois d'une absence due à une première maternité épanouissante bien que parfois compliquée, c'est plus en forme que jamais qu'Alessandra Sublet fera son grand retour en septembre prochain. L'époque brillante de C à vous (rendez-vous repris par Anne-Sophie Lapix) appartenant désormais au passé, l'animatrice star et maman d'une adorable Charlie (née de ses amours avec le producteur de cinéma Clément Miserez) a concocté pour ses téléspectateurs chéris une émission dont elle seule a le secret.
Dès la rentrée, la pétillante brune de 37 ans fera en effet son come-back très attendu dans une émission intime, intitulée Fais-moi une place (diffusée sur France 5) dans laquelle la belle ira à la rencontre de personnalités, nichées dans leur petit coin de paradis retiré. La première à se prêter au jeu ne sera autre que Carole Bouquet, qui inaugurera donc en grande pompe l'aventure. L'actrice, propriétaire d'une maison de rêve sur l'île de Pantelleria au sud de la Sicile, s'était d'ailleurs blessée lors du tournage - "un petit accident sans gravité", précise cependant l'animatrice au magazine Paris Match.
Grand écran
Surfant sur une popularité qui n'a de cesse de croître, Alessandra Sublet confie par ailleurs à la publication vouloir ajouter une nouvelle corde à son arc : auteure du livre T'as le blues, baby ?, abordant le délicat sujet de la déprime post-partum, la présentatrice révèle en effet être en passe d'adapter son ouvrage au cinéma. Et ce n'est autre qu'en collaboration avec son époux Clément Miserez, père de Charlie (14 mois), que la belle compte mener à bien ce projet. "On prépare l'adaptation de mon livre. On nous a fait des propositions, c'est très excitant. Je vais passer une partie de l'été à écrire le scénario." Tout cela, bien sûr, sur fond de pouponnage constant, auquel se livre avec bonheur la belle Alessandra.
Comblée par sa petite Charlie ("son sourire est la plus belle de mes récompenses", assure-t-elle), la star ne s'est d'ailleurs jamais cachée de son envie, d'ores et déjà, d'agrandir la famille. Une envie d'autant plus forte qu'elle ne tarit pas d'éloges sur le beau brun qui partage sa vie. "Avoir Charlie nous a incroyablement rapprochés. Clément est un mari, un ami et un père merveilleux, confie-t-elle. Quand j'ai eu mon burn out, il était très occupé [...] pourtant il n'a pas flanché une seconde. Les jours où j'étais hors circuit, il s'occupait entièrement de Charlie. Clément c'est un roc. [...] Avec lui tout est évident et simple. Plus nous vivons ensemble, plus je l'aime," déclare-t-elle.
Blessures cachées
En quelques mots, un bonheur rayonnant et un dynamisme à toute épreuve. Mais sous le sourire éclatant, se cachent malheureusement de profondes blessures comme notamment la maladie de sa maman, qu'Alessandra Sublet n'avait jamais abordée jusqu'à présent. "Ces dernières années, ma mère, Jocelyne, s'est plusieurs fois retrouvée entre la vie et la mort, révèle l'animatrice. Elle a surmonté des rechutes, des opérations graves, des traitements lourds. Je me souviens qu'au début de C à vous elle allait vraiment mal. Je n'étais rassurée que lorsque que j'étais avec elle [...] Aujourd'hui elle va mieux, mais elle revient de loin. Elle adore Charlie. Pour elle, c'est une bouffée d'oxygène, et un booster fantastique."
LA VIE DOMESTIQUE, un film réalisé par Isabelle Czajka - Avec Emmanuelle Devos, Julie Ferrier, Natacha Regnier, Héléna Noguerra, Laurent Poitrenaux.
Juliette n'était pas sûre de vouloir venir habiter dans cette banlieue résidentielle de la région parisienne. Les femmes ici ont toutes la quarantaine, des enfants à élever, des maisons à entretenir et des maris qui rentrent tard le soir. Elle est maintenant certaine de ne pas vouloir devenir comme elles. Aujourd'hui, Juliette attend une réponse pour un poste important dans une maison d'édition. Un poste qui forcément changerait sa vie de tous les jours.
Isabelle Czajka à propos de la genèse du film : "Au départ, je voulais faire un fi lm sur une femme d'une quarantaine d'années, qui a un mari, des enfants et qui travaille.Ce qui m'intéressait c'était l'exploration de son quotidien. En ce sens j'ai d'abord pensé écrire une version contemporainede " La promenade au phare " de Virginia Woolf. Mais il se trouve que, totalement par hasard et à la même période, j'aientendu parler de " Arlington Park " à la radio, un roman signé de Rachel Cusk, écrivain qui se revendique de VirginiaWoolf. Je l'ai acheté, je l'ai lu et j'ai décidé fi nalement de l'adapter car il recélait tout ce que je recherchais, toutes lesproblématiques qui me tenaient à coeur. (...) Une envie de décrire les infi mes enjeux de la vie domestique et conjugale, postmoderne et occidentale. " Arlington Park " trace le destin de plusieurs femmes, pour, en réalité, dresser le portrait de la femme aujourd'hui en Occident. J'ai donc lu le livre à peu près six ou huit fois, j'ai pris des notes, j'ai découpé le récit en tous petits morceaux, séquences par séquences, puis j'ai pris deux personnages féminins du roman pour en créer un seul, en l'occurrence mon héroïne,Juliette, [interprétée par Emmanuelle Devos]. Et puis j'ai oublié le livre."
"Le titre est venu assez vite. J'ai d'abord pensé trouver un pendant géographique français à la manière du titre du roman" Arlington Park ", mais fi nalement j'ai été plus infl uencée par mes lectures comme " La vie mode d'emploi ", " La viematérielle "... D'ailleurs une fois qu'on a trouvé le titre, beaucoup de choses s'imbriquent autour, prennent un sens plusfort. Il est vrai que la double signifi cation du mot domestique me plaît beaucoup aussi : ce n'est pas la vie amoureuse, ce n'est pas la vie conjugale, ce n'est pas la vie familiale, c'est la vie domestique, c'està-dire comment justement les femmes fi nalement endossent de façon insidieuse, sournoise, sans qu'on les y obligeforcément, toutes ces petites choses du quotidien, ces choses qui sont à faire. Les femmes deviennent alors leurpropre bourreau. Donc la vie domestique c'est l'état de toutes ces petites choses qui tissent le quotidien et la façondont elles se distribuent et c'est vrai que les femmes souvent prennent en charge la continuité de la journée.
Ellesfont des taches très disparates, même quand elles travaillent, elles font en sorte que les choses se passent commesi elles ne travaillaient pas. Elles font tout pour que leur travail ne perturbe pas le cours de la journée.
Elles préservent non seulement l'unité de la journée mais aussi du mois, de l'année, elles prévoient les vacances, etc. Oui, malgré toutecette diversité de taches, elles doivent garder une unité de temps, construire la continuité du temps."
Jean Gabin naît à Paris le 17 mai 1904, au 23 boulevard Rochechouart à Paris, sous le nom de Jean-Alexis Gabin Moncorgé. Fils de Ferdinand Joseph Moncorgé, tenancier de café et comédien d'opérette sous le nom de scène de Joseph Gabin, et d'Hélène Petit, chanteuse de café-concert, il a six frères et sœurs aînés.
Il passe son enfance et son adolescence à la campagne pour laquelle il gardera toute sa vie une profonde affection.
Loin de la vie parisienne de spectacle de ses parents, il est élevé dans le petit bourg campagnard de Mériel, dans le Val-d'Oise, par sa sœur aînée Madeleine, dans une maison au bord d'une voie ferrée.
En 1914, à l'âge de 10 ans, un coup appuyé lors d'un combat de boxe lui écrase le nez. En 1919, alors qu'il a 15 ans, sa mère décède. Il est mauvais élève et délaisse
lycée Janson-de-Sailly à Paris où il est inscrit et enchaîne les petits métiers, garçon de bureau à la compagnie parisienne d'électricité, cimentier à la gare de la Chapelle, manœuvre dans une fonderie, magasinier aux magasins d'automobiles de Drancy, vendeur de journaux.
À 17 ans il veut, comme son grand-père maternel, devenir conducteur de locomotive à vapeur dont il peut voir les évolutions sur le grill depuis sa chambre. Bourru, il osait se plaindre de ce qui lui déplaisait mais son œil bleu “magique” participait avec ses amis à la joie de vivre.
En 1922, à 18 ans, Gabin est forcé par son père d’entrer dans le monde du spectacle aux Folies-Bergère d'abord comme figurant. Le directeur, Fréjol, est un ami à lui à qui il aurait dit : “Tiens, voici mon fiston. Il aimerait faire du théâtre. Peux-tu l'aider ? Si tu arrives à en tirer quelque chose, tu auras bien du mérite. Moi, j'y renonce...”. Il est placé sous la bienveillance du comique troupier Charles-Joseph P
asquier, dit “Bach”.
De 1924 à 1925 Jean Gabin effectue son service militaire dans la marine nationale à Cherbourg, et pendant une permission du début de l'année 1925 il épouse une admiratrice, la future actrice Camille Basset, dite Gaby, avec qui il n'aura pas d'enfant.
En 1926, âgé de 22 ans, il devient un véritable artiste de music-hall et chanteur d'opérette. Il fait monter sur scène “La Goulue” auprès de Mistinguett, et il imite Maurice Chevalier.
Il entame un tour de chant avec succès pendant deux ans dans toute la France et en Amérique du Sud. En chantant “Julie, c'est Julie” et “La java de Doudoune” de Jose Padilla en 1928, il devient partenaire de Mistinguett, qui vient de rompre avec Maurice Chevalier, au Moulin-Rouge et aux Bouffes-Parisiens dont le directeur est le célèbre auteur de l'époque Albert Willemetz.
À partir de 1929, il joue les jeunes premiers dans des opérettes comme “Flossie” ou “Les aventures du roi Pausole”, toutes deux sur des paroles d'Albert Willemetz. Il vit une amourette avec Jacqueline Francell, sa partenaire de “Flossie”, et il divorce de Gaby.
En 1930, deux ans après l'arrivée en Europe du cinéma parlant, il débute sa carrière d'acteur dans le film “Chacun sa chance”, un des premiers films parlant du cinéma français, aux côtés de son ex-femme Gaby (avec qui il jouera aussi plus tard dans “Touchez pas au grisbi”, “Gas-oil” et “Maigret tend un piège”) et du chanteur Jean Sablon.
Le 20 novembre 1933, Gabin épouse à Paris 16e Jeanne Mauchain, meneuse de revue et danseuse nue du Casino de Paris, connue sous le nom de Doriane Mauchain. Son père meurt trois jours avant son mariage.
Trois ans plus tard, il devient une star du cinéma grâce à son “charisme exceptionnel” et à Julien Duvivier qui lui offre les personnages principaux de “La bandera” avec Annabella, “La Belle équipe” avec Charles Vanel et “Pépé le Moko”. Il incarne des héros tragiques et romantiques d'origine populaire. De là, il enchaîne film sur film au sommet du box-office français tout au long de sa longue carrière, quatre-vingt-quinze au total.
Jean Renoir l'impose dans “Les bas fonds” avec Louis Jouvet puis en 1937 dans “La grande illusion” avec Pierre Fresnay, Marcel Dalio et Erich von Stroheim.
En 1938, il prend le rôle d'un conducteur de locomotive dans “La Bête humaine”, un film de Jean Renoir (voir encadré). Il joue aussi dans “Le Quai des brumes” de Marcel Carné avec Michel Simon (voir encadré), où il rencontre Michèle Morgan à qui il murmure le célèbre “T'as d'beaux yeux tu sais”, laquelle répond : “Embrassez-moi”.
Le 3 septembre 1939, il est mobilisé dans la marine nationale à Cherbourg. C'est encore la drôle de guerre et il obtient une permission exceptionnelle pour terminer le film “Remorques” avec Michèle Morgan.
Ils ont une brève idylle. Le 2 février 1941, refusant de tourner pour les Nazis pendant l'occupation, il s'expatrie à Hollywood aux États-Unis où il va retrouver les Français Jean Renoir, Julien Duvivier, Charles Boyer, Jean-Pierre Aumont...
Il tourne deux films, “Moon tide” et “The impostor” qui ne passeront pas à la postérité, et rencontre Ginger Rogers brièvement puis Marlène Dietrich pendant l'été 1941. Ils resteront amants jusqu’en février 1947.
Le 18 janvier 1943, il divorce de sa deuxième épouse Jeanne Mauchain. Déjà très célèbre, il s'engage par patriotisme en avril 1943 dans les Forces navales françaises libres du Général de Gaulle pour libérer son pays. Il participe à la victoire des alliés comme second maître chef du char “Le Souffleur” du 2ème escadron du régiment blindé des fusiliers marins, intégré dans la 2e division blindée du général Leclerc.
Il est décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre. Il restera toute sa vie très attaché à la marine.
En 1945, le “plus vieux chef de char de la France Libre” est démobilisé à l'âge de 41 ans et revient au monde du spectacle. Il a les cheveux blancs.
En 1949, il se marie avec Christiane Fournier, dite Dominique, mannequin chez le couturier Lanvin, qui a déjà un fils Jacki et avec qui il a trois enfants : Florence Moncorgé-Gabin (1949), Valérie (1952) et Mathias (1956). En 1950, il tourne “La Marie du port”, réalisé par Marcel Carné (voir encadré).
En 1951, il est le narrateur de “De sac et de corde”, une pièce musicale de Léo Ferré et Madeleine Rabereau écrite pour la radio qu'il interprète alors que Léo Ferré dirige l'orchestre et les chœurs de la radio nationale.
En 1952, il tourne “Le plaisir”, réalisé par Max Olphüls (voir encadré).
Il réalise, cette même année, un de ses rêves d'enfant en investissant, jusqu'à ses derniers jours, toute sa fortune dans le domaine de “La Pichonnière”, situé sur la commune de Bonnefoi, rattachée au canton de Moulins-la-Marche, dans l'Orne, en Normandie, sur lequel il fait construire “La Moncorgerie”.
Il se lance dans l'élevage de près de trois cents bovins et d'une écurie d'une quinzaine de chevaux de course pour assouvir sa passion pour l'élevage de chevaux.
Il renoue en 1954-1955 avec le succès grâce à “Touchez pas au grisbi” de Jacques Becker, “L'air de Paris” de Marcel Carné et “French Cancan” de Jean Renoir en 1955.
C'est la rencontre avec Michel Audiard, qui deviendra son ami et sera, avec ses dialogues, pour beaucoup dans le succès de ses films à venir, à commencer par “Gas-oil” de Gilles Grangier.
En 1960, il est promu Officier de la Légion d'honneur sur le plateau où il tourne “Les vieux de la vieille” de Gilles Grangier.
En 1962, il tourne “Un singe en hiver” avec Jean-Paul Belmondo, réalisé par Henri Verneuil (voir encadré).
Dans la nuit du 27 au 28 juillet 1962, sept cents agriculteurs encerclent son domaine familial normand de “La Pichonnière” pour protester contre la centralisation des terres, en exigeant la location de certaines fermes à de jeunes éleveurs en difficulté. Ils se servent d'un conflit ouvert avec le célèbre acteur pour médiatiser leurs problèmes du monde agricole.
Cette situation a profondément bouleversé et blessé à vie l'intéressé, qui s'est senti rejeté par la communauté paysanne normande dont il avait profondément pris à cœur de faire partie.
Il crée en 1963 avec Fernandel la société de production Gafer pour son film “L'âge ingrat” qu'il interprète avec ce dernier.
En 1969, il tourne “La horse”, réalisé par
Pierre Granier-Deferre (voir encadré).
Le 15 novembre 1976, alors qu'il vient juste de décider la vente de son domaine normand de “La Pichonnière”, il meurt d'une leucémie à l'âge de 72 ans à l'Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine.
Il avait déjà eu une alerte en 1973 lors du tournage de “Deux hommes dans la ville” de José Giovanni.
C'est à Brest, le 19 novembre 1976, qu'en présence de son épouse, d'acteurs et personnalités, dont Alain Delon, se déroule une cérémonie simple et solennelle à bord de l'Aviso Détroyat.
Ses cendres sont dispersées en mer d'Iroise, à 20 miles de Brest, au sud de la chaussée des Pierres-Noires, selon ses dernières volontés.
En 1981, le “Monde du Cinéma” lui rend hommage en créant le “Prix Jean Gabin”, récompense décernée depuis, tous les ans, aux meilleurs espoirs masculins du cinéma français. En 1987, un César d'honneur lui est remis à titre posthume. En 1992, Mériel, la commune de son enfance, a ouvert un musée qui lui est dédié. La place “Jean Gabin” a été inaugurée à Paris en 2008.
Toutes les photographies de cet article proviennent des collections particulières de la famille Moncorgé. Nous tenons à lui exprimer ici nos remerciements pour l'aide apportée à l'élaboration de ces pages.
Laurent Corbin, rédacteur en chef de “Patrimoine Normand”, en compagnie de Tina et Florence, petite-fille et fille de Jean Gabin, à Villerville.
Christiane Minazzoli est une actrice française, née le 11juillet1931 à Saint-Ouen (France). Sa famille est originaire de Boca dans la province de Novara. Elle a été mariée une première fois à Norbert Verzotti (11 octobre 1921-27 mai 2002), peintre, sculpteur et entrepreneur, puis à Philippe Thomas, chef d'entreprises avec lequel elle aura deux enfants, Benjamin (né en 1970) et Sébastien (né en 1973).
En juillet 1989, un an après la disparition de Pauline, Bernadette Lafont –alors en tournée pour la pièce «Les joyeuses et horrifiques farces du père Lalande»– recevait Paris Match chez elle, dans les Cévennes. Elle évoquait la mort dramatique de sa fille de 25 ans dans un accident de randonnée. Son corps n’avait été retrouvé qu'après trois mois de recherches et d'angoisse.
Ces Cévennes où nous sommes, les aimez-vous au point de ne pouvoir vous en passer ?
Je les ai toujours connues. II y a la maison dans les Cévennes. C'est la maison de ma mère. Elle appartenait à son père, avant elle. Elle est à mes enfants aussi. Les Cévennes, elles font partie de moi. Je les respire.
Vous ne leur en voulez pas, à vos Cévennes, de vous avoir pris Pauline ?
Mon fils David m'a dit après : «Ces montagnes, je les déteste.» Je lui ai répondu : «Pas moi. Parce que les montagnes, elles l'ont tuée, mais elles l'ont gardée.» II y a des civilisations avec des rites semblables. Des Indiens qui s'en vont mourir sur des hauts plateaux, et qui laissent la terre les dévorer. Alors, de nouveau, ils en font partie, de la terre. J'ai dit à David : «Tu sais, si on avait ramené Pauline tout de suite après sa chute, morte sur le coup, mais avec son corps intact, je ne sais pas. Peut-être ca aurait été pire ! Tandis que là, si longtemps après ! Il ne restait plus grand-chose de son corps. C'est tellement abstrait ! Il était retourné à la terre. Je n'en veux pas aux Cévennes.»
Elles sont une sorte de Moloch qui exige des sacrifices humains ?
Non, pas les Cévennes. Moloch ? C'est ce métier qui l'est.
Que Pauline soit enterrée là-bas, près de votre maison, est-ce que ça vous réconforte ?
Bien sûr. Mon père y était déjà et toute ma famille. Mon père est mort, il y a huit ans. Je l'adorais. Et déjà quand j'arrivais là-bas, j'allais le voir. Pauline l'adorait aussi. Heureusement qu'il est mort avant elle. Il ne l'aurait pas supporté. Il l'aimait passionnément. Ils sont là-bas, tous les deux.
Vous leur parlez ?
Non, ce n'est pas comme ca. Pauline est tout le temps avec moi. Et mon père aussi. Quelqu'un a dit : «Les morts, c'est comme les vivants, sauf qu'ils ne sont pas là». C'est vrai.
Vous ne laissez pas au malheur le temps de s'installer ?
Dans l'ancienne Egypte, il y avait une déesse qui agitait une crécelle pour chasser le chagrin. Je fais comme elle.
On vous a reproché de ne pas avoir assez pleuré.
Le dernier rôle de Meryl Streep m'a bouleversée. II s'agit d'une femme accusée d'avoir tué son enfant. Son avocat lui dit : «Vous êtes trop dure. Vous n'êtes pas sympathique.» C'est ce qui m'est arrivé. J'ai été torturée. On m'a harcelée. Quelqu'un m’a même demandé un jour de jurer que je ne savais pas où était Pauline... Je n'ai de comptes à rendre à personne sur ma peine, ni sur la façon que j'ai de la ressentir et de l'exprimer.
Croyez-vous en Dieu ?
Oui, je crois en Dieu comme l'expression de la vie. Et en Pauline... Un poète libanais a écrit : «Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont l'appel de la vie à elle-même.»
Vous êtes grand-mère.
Deux fois. Ca, je ne l'avais jamais imaginé. Pas plus que d'être mère. Etre grand-mère m'apprend beaucoup sur les bébés, parce que j'ai eu mes enfants très tôt. Et je ne me suis pas beaucoup occupée d'eux quand ils étaient petits. Je travaillais la plupart du temps, et il valait mieux qu'ils soient avec mes parents ou gardés par des nurses plutôt que trimbalés sur des tournages. Aussi n'ai-je pas vraiment le souvenir de leurs premiers pas ni de leur première dent. Je me suis passionnée pour mes enfants autour de leurs neuf ans. Alors, avec eux, ca a été une histoire d'amour formidable. Je les ai accompagnés jusqu'à leur majorité.
Je n'ai pas l'angoisse du temps
Vous êtes favorable au matriarcat ?
Dans ma famille comme dans beaucoup d'autres, ce sont les hommes qui sont partis les premiers. On ne laisse pas couler la famille parce que le chef est mort ou a démissionné. J'étais séparée de mon mari. J'ai donc assumé parce qu'il n'y avait plus d'homme, voilà tout.
Si votre vie était à refaire, comment la recommenceriez-vous ? Quand j'étais petite, il y avait une étoile que je regardais. C'était la plus grosse, la plus lumineuse, l'étoile du Berger. Je lui confiais mes rêves. Je voulais être danseuse classique. Je suis devenue comédienne. Alors j'aimerais changer et faire de la danse. Mais toujours avec un public.
Ce serait, de toute façon, un itinéraire de garrigue, hors des sentiers battus ?
C'est parce que je suis un «rebroussier», comme on dit ici, chez moi. Un «rebroussier» est quelqu'un qui dit toujours «non». Je suis d'une famille, de mère et de père gardois, camisards, résistants. Au début de ma carrière, je n'ai pas dit «non», mais j'ai tourné avec Chabrol, Truffaut et Doniol-Valcroze, et on a pensé que j'étais contre le système. Or, j'étais dans un mouvement qui a cassé la baraque.
Avez-vous la nostalgie de la Nouvelle Vague ?
J'en ai de la tendresse. François Truffaut est mort. II reste Chabrol. Quand on se voit, c'est comme si on ne s'était pas quittés. On vit au même rythme, on a les mêmes amours, les mêmes rires et les mêmes indignations. Comme des copains de collège.
Vous battez-vous pour retenir le temps ?
Le temps va très vite. Je n'ai pas le temps. J'ai tout le temps plein de choses à faire. Puisque j'aime bien tout, j'aime bien la vie et je ne suis fermée à rien. Mais il me reste si peu de temps que je n'ai pas de projets lointains. Mon projet, c'est «Les joyeuses et horrifiques farces du père Lalande», un vrai spectacle de baladins avec 27 comédiens, danseurs et musiciens. La musique a été écrite par mon fils David. On est en tournée dans le Sud-Ouest et le Languedoc. Cela me porte jusqu'au 31 juillet. Après on verra. Je n'ai pas l'angoisse du temps.
Article écrit par Monsieur Jean- François CHAIGNEAU
Shirley MacLaine, de son vrai nom Shirley MacLean Beaty, née le 24avril1934 à Richmond (Virginie), est une actrice, une danseuse et écrivaine américaine.
Elle est la sœur de l'acteur et réalisateur Warren Beatty.
Elle a été pressentie pour être la partenaire de Louis de Funès
Fille de protestants des Cévennes, elle grandit à Saint-Geniès-de-Malgoirès puis fait ses études au lycée Feuchères de Nîmes où son père est pharmacien. Sa mère au foyer désespérant d'avoir un garçon pendant 10 ans, l'appellera toujours Bernard. Bernadette Lafont se destine à la danse mais rêve aussi de cinéma en regardant Brigitte Bardot[5]. Elle prend des cours à l'opéra de Nîmes qui donnent à la jeune midinette gironde et au caractère bien trempé une cambrure parfaite.
Très bonne élève, elle décroche son baccalauréat à 16 ans. Elle fait la connaissance de l'acteur français montant de l'époque, son futur mari Gérard Blain, à l'Opéra de Nîmes où il répète la pièce Jules César qu'il doit jouer dans les arènes de Nîmes.
Elle l'épouse à l'âge de dix-huit ans puis, en secondes noces, elle s'unit en 1959 au sculpteur hongrois Diourka Medveczky qui en fera sa muse et dont elle aura trois enfants : Pauline, Élisabeth et David.
À Paris, elle rencontre François Truffaut, qui lui offre son premier rôle dans le court-métrage Les Mistons (1957), tourné la même année à Nîmes : voulant faire son premier film, Truffaut qui dispose de peu de moyens financiers l'engage elle et son mari Gérard Blain alors que ce dernier refusait qu'elle devienne actrice.
Estampillée Nouvelle Vague qui critique le cinéma classique, cette bourgeoise décomplexée qui n'hésitera pas à jouer des rôles transgressifs (plusieurs de ses rôles qui mettent en avantage son physique pulpeux lui vaudront le surnom de « vamp villageoise ») en paie le prix et sa carrière connaît un creux mais elle s'en moque, faisant de la phrase de Jean Cocteau sa devise : « Les premières places ne sont pas intéressantes, celles qui m'intéressent, ce sont les places à part ».
Elle joue alors dans des nanars où sa voix gouailleuse et son ton décalé la font devenir populaire. La Fiancée du pirate de Nelly Kaplan, en 1969, lui permet de renouer avec le succès.
En 1988, sa fille Pauline meurt accidentellement. Suite à une dispute familiale, elle était partie seule dans les environs de leur maison, mais toute sa famille a pensé qu'elle reviendrait pour le festival de Suisse où elle devait recevoir un prix.
L'inquiétude fut grande quand elle ne se présenta pas. On retrouva trois mois plus tard son corps dans un trou caché du massif des Cévennes, Elle surmonte son chagrin en multipliant les films et les pièces de théâtre de boulevard dans lequel l'entraîne Jean-Claude Brialy.
En 1995, elle reçoit le prix Reconnaissance des cinéphiles à Puget-Théniers qui lui est attribué par l'association Souvenance de cinéphiles pour l'ensemble de sa carrière. En 2003, elle reçoit un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière et en 2010 la médaille de l’Ordre du Mérite et de l’Ordre des Arts et Lettres.
Elle préside le jury de la cinquième édition du Prix de l'éducation nationale décerné à l'occasion du Festival de Cannes 2007. Le jury, composé de dix membres, visionne pendant « la quinzaine » la sélection officielle et la sélection « Un certain regard » et prime l'un de ces films en compétition.
Son dernier film, Paulette, sorti en 2013, reçoit un très bon accueil du public.
Partie se reposer dans sa maison familiale de Saint-André-de-Valborgne, elle y est victime d’un premier malaise cardiaque, début juillet 2013. Contrainte de séjourner au centre héliomarin de Grau-du-Roi, elle y a un second malaise le 22juillet2013. Transportée au CHU de Nîmes par le SAMU, elle y meurt le 25juillet2013, en plein festival de Vebron dont elle était la marraine depuis ses origines en 1988.
Filmographie
Cinéma
Bernadette Lafont
Truffaut lui a offert son premier rôle dans le court métrage Les Mistons (1957). Il la retrouve en 1972 pour Une belle fille comme moi. "J'ai pas mes deux bacs mais j'ai mes deux jambes avec la mention: Très Bien/ J'ai rien dans mon sac mais quand on m'enjambe je ne demande jamais: Combien ?" chante Bernadette sur la bande originale du film. Figure essentielle de la Nouvelle Vague, elle est sans doute la brune la plus grande gueule des femmes de la vie de Truffaut.
Le cinéma français est en deuil. L'actrice Bernadette Lafont est décédée ce matin à Nîmes où elle avait été hospitalisée après avoir fait un malaise dans un centre hélio-marin du Grau-du-Roi, dans le Gard. Prise en charge par les pompiers puis le SAMU, elle avait été conduite au CHU de Nîmes, lundi juillet.
Disparition d'une icône
Actrice charismatique dotée d'un incroyable bagout et d'une voix très particulière, Bernadette Lafont était devenue l'une des icônes du cinéma français. À la fin des années 50, elle était l'égérie de la nouvelle vague tournant notamment "Le beau serge" de Claude Chabrol, puis "La fiancée du pirate" de Nelly Kaplan, "Une belle fille comme moi" de François Truffaut ou encore "La maman et la putain" de Jean Eustache.
Enchaînant les films, Bernadette Lafont possèdait une carrière riche d'une centaine d'oeuvre alternant cinéma, théâtre et télévision. En 2009, elle avait été faite Officier de la Légion d'honneur au sein de la promotion du 14 juillet. Elle s'est éteinte ce jeudi 25 juillet à Nîmes, dans sa ville.
SOURCES / METRO NEW
Au cœur de l’été 1988, il y a bientôt 25 ans, la disparition de Pauline Lafont a ému la France entière. Un fait divers dramatique dont Bernadette Lafont ne s’est jamais vraiment relevée, même si son métier d’actrice et son entourage l’ont beaucoup aidée.
Une banale promenade en solitaire. La mort au bord du chemin. Ce 11 août 1988, Pauline Lafont quitte la maison familiale située dans la commune de Saint-André de Valborgne, dans les Cévennes, pour une destination connue d’elle seule. Plus personne ne la reverra vivante. Sa disparition est signalée dès 17h par son frère David qui prévient la gendarmerie.
Les recherches sont intenses: un hélicoptère, une vingtaine de gendarmes, quarante sapeurs-pompiers et des dizaines d’habitants du coin passent au peigne fin une région au relief très accidenté, rendant l’entreprise très compliquée. Les recherches officielles ont été interrompues au bout de quelques jours, mais certains ont continué, à titre individuel. Même des touristes de passage tentaient de retrouver la trace de Pauline Lafont.
C’est seulement trois mois plus tard que le corps décomposé de la jeune femme est retrouvé par un berger au pied d’un pic rocheux d’une hauteur d’environ dix mètres. C’est grâce à sa dentition et une bague que Pauline Lafont est identifiée. Ses deux cols du fémur étaient brisés et l’absence de traces d’agression ont permis à l’enquête de conclure à la mort accidentelle, suite à une chute. Une information qui mettait un terme aux rumeurs les plus folles qui couraient sur les raisons de sa disparition. Enrôlement dans une secte, entrée au couvent, fugue… Un grand nombre d'hypothèses a circulé pour expliquer la disparition de cette jeune femme à la réputation sulfureuse.
D’une beauté sauvage, Pauline Lafont commençait à se faire remarquer par ses prestations sexy dans des clips ou dans l’inoubliable générique de Sex Machine dans Les enfants du rock. En parallèle, la jeune femme, de la génération des Sophie Marceau, Valérie Kaprisky, Florence Guérin et Marianne Basler, marchait dans les pas de sa mère Bernadette, icône de la Nouvelle Vague, et débutait une jolie carrière au cinéma. Son film L’été en pente douce, au titre décidément prémonitoire dans la famille, lui avait valu de très bonnes critiques et sa cote ne cessait de monter dans le milieu du cinéma français. Jusqu'à ce que la mort ne vienne la faucher au début de sa gloire, dans la fougue de sa jeunesse.
Sa mort tragique fut bien évidemment vécue comme un drame par Bernadette Lafont qui a pourtant espéré longtemps que Pauline soit vivante. L’actrice ne parvenait pas à y croire tant les recherches avaient été importantes et intenses et il lui paraissait impossible qu'on n'ait pu retrouver le corps. Vingt-cinq après, en janvier dernier, dans les colonnes de Gala, Bernadette Lafont est revenue sur cette douleur insurmontable et ce chagrin immense. «Le cinéma et le théâtre m'ont complètement sauvée. J'ai la chance immense d'avoir un petit groupe d'amis qui est toujours là et qui m'est précieux».