• Un Cinéma Italien Florissant 1960-1980

    Mariage à l'italienne
    Mariage à l'italienne de Vittorio De Sica (1964)

    Les Années 1960

    I. Contexte

    Dès 1958, le dit "miracle économique" commence. Cela implique une augmentation de la production de films. L'on note ainsi plus de 200 films produits par an ! Implicitement, qui dit importante production dit diversité des films produits. Ainsi, l'on constate un équilibre certain entre le cinéma d'auteur et le cinéma de genre. La fréquentation en hausse des salles est un signe révélateur de la bonne économie des ces années-là.

    II. Caractéristiques Cinématographiques

    La principale caractéristique de cette période c'est le fait que plusieurs générations de réalisateurs cohabitent :

    • La génération qui a débuté dans les années 1940 avec Roberto Rossellini, Vittorio De Sica, et Luchino Visconti
    • La génération qui a débuté dans les années 1950 avec Federico Fellini, Michelangelo Antonioni, Valerio Zurlini
    • La génération qui débute dans les années 1960

    L'on notera aussi l'abondance des films de genre dans les années 1960.

    III. Les Auteurs des Années 1960

    A. L'Ancienne génération :

    Roberto Rossellini Roberto Rossellini

    Même si le réalisateur a commencé sa carrière dans les années 1940, il signe de grands films qu'il faut mentionner. Rossellini s'intéresse à la guerre dans Le général Della Rovere (1959) et dans Les évadés de la nuit (1960). Il signe également quelques films historiques comme Viva l'Italia et Vanina vanini en 1961. Il se tourne ensuite vers la télévision pour laquelle il va réaliser de nombreux films.

    Vittorio De Sica Vittorio De Sica

    Il adapte en 1960 le roman de Moravia : La Ciociara. Il signe également Le jugement dernier en 1961, Il boom en 1963, Mariage à l'italienne en 1964 et Le Jardin des Finzi Contini en 1970.

    Giuseppe De Santis Giuseppe De Santis

    Le réalisateur s'intéresse à l'engagement des troupes italiennes en Russie lors de la Seconde Guerre Mondiale dans La garçonnière réalisé en 1960. Il signe Italiani brava gente en 1964 (Marcher ou Mourir en français)

    B. L'épanouissement de certains cinéastes :

    Luchino Visconti Luchino Visconti

    C'est dans les années 1960 que Luchino Visconti signe sans doute ses meilleurs films. Il réalise en 1960 Rocco et ses frères, un film assez proche du néoréalisme qui fait alors déjà partie du passé. Il signe aussi des oeuvres plus intimes comme Sandra en 1965. Il réalise également des fresques historiques comme Les Damnés en 1969 et Le Guépard en 1963. Le Guépard est sans aucun doute l'une de ses oeuvres les plus connues. Il s'agit d'une adaptation d'un roman du même nom tout aussi célèbre de Giuseppe Tomasi Di Lampedussa. Notons que l'adaptation de Visconti sort seulement 5 ans après la sortie du roman.

    Rocco et ses frères
    Rocco et ses frères

    Le Guépard
    Le Guépard

    Michelangelo Antonioni Michelangelo Antonioni

    Michelangelo Antonioni atteint aussi sa maturation dans les années 1960 en réalisant sa trilogie des sentiments composée de L'Avventura en 1960, La Nuit en 1961, et L'Eclipse en 1962. A partir de 1964, il décide d'adopter un nouveau point de vue et de voir le monde. Ainsi s'aventure dans la banlieue de Ravenne pour réaliser Désert Rouge en 1964, à Londres pour Blow up en 1967, en Amérique pour Zabriskie point en 1969. Il prolonge l'expérience dans les années 1970 en se rendant en Afrique et en Europe pour Profession : reporter en 1975 et enfin en Chine pour réaliser un documentaire Chung Kuo en 1973.

    L'avventura
    L'avventura

    Blow up
    Blow up

    Désert rouge
    Désert rouge

    Federico Fellini Federico Fellini

    Dans les années 1960, Fellini signe deux films majeurs italiens. Il représente la bourgeoisie romaine dépravée dans La Dolce Vita en 1960. Le film suscita de vives réactions de la part du Vatican. Trois ans plus tard, il signe Huit et demi, un film semi-autobiographique.

    La Dolce Vita
    La Dolce Vita

    Huit et demi
    Huit et demi

    C. Un Nouveau venu

    Pier Paolo Pasolini Pier Paolo Pasolini

    Pier Paolo Pasolini signe son premier long métrage Accattone en 1961. Mais Pasolini exerce aussi son talent dans la littérature, le théâtre, et même le journalisme. Poète, et artiste polémique, Pasolini apporte un nouveau langage, observe les choses avec beaucoup de réalisme et dépeint souvent ses obsessions. Ainsi, il signe en 1962, Mamma Roma, avec une Anna Magnani plus formidable que d'habitude. En 1964, il réalise L'Evangile selon Saint Matthieu, Uccellacci e uccellini en 1966, Oedipe Roi en 1967, Théorème en 1968, Porcherie en 1969, et Médée en 1969. Il réalise aussi de nombreux courts métrages.

    Mamma Roma
    Mamma Roma

    IV. Les Genres

    Les années 1960 en Italie ont été propices à une abondance des films de genre.

    A. Cinéma politique :

    Le cinéma politique s'épanouit dans les années 1960 notamment avec des réalisateurs comme Francesco Rosi et Elio Petri. A travers leurs oeuvres, c'est un peu le néo-réalisme italien qui a si bien brillé qui perdure. Pourquoi le cinéma politique se développe t-il dans les années 1960 ? Il règne dans l'Italie des années 1960 de nombreux problèmes d'ordre politiques et sociaux. Le gouvernement est instable, la Démocratie Chrétienne est omniprésente, la régionalisation se développe, la série d'attentats commence en 1969, les Brigades Rouges poursuivent des actions, l'extrême droite tente de prendre le pouvoir, le pouvoir de la mafia est tel qu'il corrompt l'Etat.

    Francesco Rosi Francesco Rosi

    C'est Francesco Rosi qui montre pour la première fois la Camorra napolitaine à l'écran dans Le Défi en 1958. Salvatore Giuliano de 1961 traite des conditions de la mort du bandit sicilien du même nom. En 1963, il réalise Main basse sur la ville, film dans lequel il traite de la spéculation immobilière à Naples et de l'implication de certains politiciens dans ce genre d'affaire.

    Elio Petri Elio Petri

    Elio Petri s'intéresse aussi à la mafia dans A chacun son dû (1967). Il traite l'aliénation du pouvoir policier dans Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (1969). L'on notera aussi L'assassin réalisé en 1961.

    Ermanno Olmi Ermanno Olmi

    Il réalise en 1961 L'Emploi (Il Posto) dans lequel il s'intéresse à l'Italie en cours de modernisation, ce qui aliène les Italiens.

    Paolo et Vittorio Taviani Paolo et Vittorio Taviani

    Les frères Taviani réalisent en 1962 leur premier film avec l'aide de Valentino Orsini : Un homme à brûler. Ils s'inspirent d'un fait divers racontant l'assassinat d'un syndicaliste sicilien par la mafia.

    Bernardo Bertolucci Bernardo Bertolucci

    En réalisant Prima della rivoluzione en 1964, Bernardo Bertolucci anticipe les problèmes idéologiques qui déchireront l'Italie. Le film raconte l'histoire d'un bourgeois communiste qui ne parvient pas à rompre avec son milieu social d'origine et qui n'arrive donc pas à faire sa révolution.

    Prima della rivoluzione
    Prima della rivoluzione

    Marco Bellochio Marco Bellochio

    En 1965, il réalise Les poings dans les poches dans lequel il démontre que la bourgeoisie est menacée au sein même de ses rangs. Il dénonce l'engagement révolutionnaire bourgeois dans La Chine est proche en 1967.

    Marco Ferreri Marco Ferreri

    Toujours accompagné de son scénariste espagnol Rafael Azcona, il s'attaque aux interdits moraux et religieux souvent en lien avec la sexualité : Le Lit conjugal (1963), Le mari de la femme à barbe (1964), Dillinger est mort (1969).

    L'on notera aussi Lettre ouverte à un journal du soir (1969) de Francesco Maselli et La Mafia fait la loi (1968) de Damiano Damiani.

    Gillo Pontecorvo Gillo Pontecorvo

    Il s'intéresse à des conflits contemporains et signe Kapo en 1960 et La Bataille d'Alger en 1966.

    B. La Comédie à l'italienne

    Si la comédie à l'italienne des années 1960 a marqué c'est parce qu'elle a contribué à faire évoluer les moeurs et le mentalités. La comédie à l'italienne a certaines caractéristiques bien particulières. L'on note ainsi un ton plus cruel qu'auparavant, qui sonne un peu comme une mise en garde. La dérision, la satire et l'humour noir sont les meilleures armes de la comédie à l'italienne contre l'Etat, l'Eglise, certains types d'individus et les tabous qui empêchent tous la libéralisation des moeurs.

    Divorce à l'italienne de Pietro Germi (1961) est le premier film auquel on a attribué l'appellation de comédie à l'italienne.

    Divorce à l'italienne
    Divorce à l'italienne

    Les scénaristes ont joué un rôle essentiel dans le renouveau de ce genre : Agnerore Incroci, Furio Scarpelli, Rodolfo Sonego, Suso Cecchi D'Amico, Ennio De Concini, Alfredo Giannetti, Rugero Maccari, Ettore Scola, Alessandro Benvenuti, Piero De Bernardi, Bernardino Zapponi, Pasquale Festa Campanile, Massimo Franciosa, Luciano Vincenzoni.

    Vittorio Gassman, Alberto Sordi, Ugo Tognazzi, Nino Manfredi et Marcello Mastroianni sont les acteurs représentatifs de ce genre.

    Quelques films marquants : La Grande Pagaille (1960) de Luigi Comencini; Une vie difficile (1961), Les Monstres (1963) de Dino Risi; Ces Messieurs Dames (1966) de Pietro Germi, L'Armée de Brancaleone (1966) de Mario Monicelli.

    L'Armée de Brancaleone
    L'Armée de Brancaleone

    C. Western spaghetti

    Le western-spaghetti voit le jour en 1964 avec Pour une poignée de dollars de Sergio Leone. Son apparition enterre quelque peu le péplum. Mais le western-spaghetti n'est pas seulement une invention des années 1960, c'est aussi une véritable mode. Le genre ne dure pas très longtemps puisqu'il s'éteint dans le seconde moitié des années 1970.

    Sergio Leone est l'inventeur et le maître du genre : Pour une poignée de dollars (1964), Et pour quelques dollars de plus (1965), Le Bon, La Brute et Le Truand (1966), Il était une fois dans l'ouest (1968), Il était une fois la révolution (1971).

    trilogie des dollars
    Pour une poignée de dollars; Et pour quelques dollars de plus; Le bon, la brute et le truand.

    Il était une fois dans l'Ouest; Il était une fois la révolution
    Il était une fois dans l'Ouest; Il était une fois la révolution.

    Cependant, une véritable flopée de films plus ou moins bons arrivent sur le marché et mettent en scène des héros tels que Ringo, Django, Djurado, Sartana, Trinita, Sabata, Keoma. Quelques noms doivent quand même être cités : Duccio Tessari, Tonino Valerii, Sergio Corbucci, Sergio Sollina.

    La plupart des acteurs viennent des séries B américaines ou sont des italiens ayant pris un pseudonyme américain. Le plus célèbre d'entre eux est Clint Eastwood.

    Caractéristiques :

    • Détournement des archétypes du western traditionnel
    • Démystification de l'Ouest
    • Absence de moralité
    • Violence proche du sadisme
    • Héros médiocres
    • Style : ralentis, gros plans, musiques lascinantes.

    D. Le Film d'épouvante

    Concernant ce genre, les années 1960 ont vu une véritable école italienne naître avec des films comme Le masque du démon de Mario Bava (1960), L'effroyable secret du docteur Hitchcock (1962) de Riccardo Freda, Le spectre du professeur Hitchcock (1963) de Riccardo Freda. Le genre s'est bien développé dans les années 1970 avec des réalisateurs comme Dario Argento.

    Le masque du démon
    Le masque du démon

    E. Cinéma populaire

    Les films de cape et épée ont le vent en poupe dans les années 1960 avec des films comme : La sette spade del vendicatore (1963) de Riccardo Freda ou I cento cavalieri (1965) de Vittorio Cottafavi.

    C'est aussi le cas des films policiers aux connotations politiques avec les films de Carlo Lizzani Svegliati e uccidi (1966) , Banditi a Milano (1968), Torino nera (1972); des films d'anticipation avec La dixième victime d'Elio Petri (1965).

    La dixième victime
    La dixième victime

    Les années 1960 voient naître un nouveau genre : les films érotiques. Certains mettent en avant l'observation des moeurs, d'autres profitent de la libération sexuelle tant attendue. C'est aussi pour cette raison que le genre se montre particulièrement prolifique. Voici quelques films marquants de ce genre : Grazie zia (1968), Malizia (1973), Scandalo (1976) de Salvatore Samperi.

    Salvatore Samperi

    Les Années 1970

    I. Contexte

    Les années 1970 sont caractérisées par une nouvelle source de concurrence : la télévision qui fleurit rapidement avec quelques 76 chaînes privées et la RAI qui change de politique d'investissement. La concurrence des films étrangers est aussi très importante. Ceci entraîne une baisse de la production cinématographique italienne, une baisse de la fréquentation des salles. De plus, de nombreux cinéastes italiens disparaissent dans les années 1970 et la relève italienne ne semble pas vraiment assurée. L'on notera tout de même trois films marquants : Corpo d'amore de Fabio Capri (1973), Je suis un autarcique de Nanni Moretti (1976), Berlinguer ti voglio bene (1977) de Giuseppe Bertolucci.

    Les années 1970 sont aussi marquées par des années noires. En effet, ces années sont même surnommées les Années de Plomb. La stratégie de la tension est bien présente lors de cette période trouble. Une forte tension est palpable que ce soit dans le pays ou au cinéma. Les années 1970 sont ainsi marquées par des attentats commis d'une part par les Brigades Rouges et d'une autre part par l'extrême droite. Bref, les années 1970 sont marquées par la politique et sa corruption.

    Quelques évènements tragiquement marquants : les attentats de la banque de l'agriculture à Milan en 1969, les attentats de Bologne en 1980, l'assassinat du président du conseil Aldo Moro en 1978.

    La mafia, les attentats, la corruption du pouvoir, et le Mezzogiorno (c'est à dire le décalage entre le Nord industrialisé et le Sud où règnent tous les trafics) sont autant de thèmes imprégnant profondément le cinéma italien des années 1970 à 1980.

    II. Les genres

    1. L'apogée du cinéma politique

    Le pays est marqué par une série d'attentats commencée en 1969 (la banque de l'agriculture à Milan) et qui s'étend jusqu'en 1980 avec les attentats de Bologne qui ont fait 85 morts.

    Diverses questions sont exploitées. Francesco Rosi s'intéresse à la mafia et aux rapports étroits entre le milieu politique et le milieu des affaires avec Lucky Luciano en 1973, au problème du pouvoir personnel avec L'affaire Mattei en 1972 et à la question de la survie d'un Etat de droit avec Cadavres Exquis en 1976. Le réalisateur s'intéresse aussi au fascisme avec Le Christ s'est arrêté à Eboli (1979).

    Le Christ s'est arrêté à Eboli

    Bernardo Bertolucci se penche sur la nature du fascisme avec La stratégie de l'araignée (1970), Le conformisme (1971).

    La stratégie de l'araignée
    La stratégie de l'araignée

    Elio Petri dresse un portrait en 1976 avec Todo Modo un portrait apocalytique de la dégénérescence du pouvoir chrétien démocrate. Ce film met en avant les méthodes policières, l'exploitation des ouvriers, l'importance et la fonction de l'argent dans la société, et les pratiques douteuses du pouvoir. Elio Petri signe même un triptyque politique : Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon (1970), La classe ouvrière va au paradis (1971), La proprièté n'est plus le vol (1973).

    Todo Modo
    Todo Modo

    Francesco Maselli s'interroge sur la politique du parti communiste avec Le soupçon en 1975.

    Les frères Taviani s'interrogent sur les stratégies révolutionnaires en place avec Saint-Michel avait un coq (1975) et Allonsanfan (1974). Ils signent en 1977 Padre Padrone, un film montrant l'ascension sociale vue comme une provocation du monde rural d'un berger devenu un professeur de linguistique. L'Arbre aux sabots que Olmi réalise en 1978 a de nombreux points communs avec Padre Padrone des frères Taviani. En effet, ces films ont pour décor le monde paysan, sont produits avec un petit budget et par la RAI. De plus, les acteurs sont des non-professionnels et les dialectes italiens sont utilisés dans ces films.

    Damiano Damiani signe aussi quelques films intéressants : Confession d'un commissaire de police au procureur de la République (1971), Nous sommes tous en liberté provisoire (1972), Perché si uccide un magistrato (1975), Io ho paura (1977).

    Le cinéma politique s'intéresse aussi aux problèmes liés à l'économie et à l'industrie : La classe ouvrière va au paradis d'Elio Petri (1971), La proprièté, c'est plus le vol d'Elio Petri (1973). Dans ces deux films, Elio Petri s'intéresse tout particulièrement aux névroses engendrées par la productivité industrielle et par l'accumulation capitaliste.

    Elio Petri

    Le genre s'essoufle assez rapidement car il parvient pas à affronter le terrorisme. Cependant, les années de plomb sont tout de même évoquées au début des années 1980 avec des films comme Maudits, je vous aimerai de Marco Tullio Giordana (1980), Colpire al cuore de Gianni Amelio (1983), Segreti segreti de Giuseppe Bertolucci (1984).

    2. Comédie à l'italienne

    Les genres les plus appréciés dans les années 1960 s'essouflent peu à peu, parmi eux la comédie et le western.

    Malgré un essouflement dans les années 1970, les comédies restent nombreuses. Dino Risi ( La femme du prêtre en 1970, Au nom du peuple italien en 1970, Rapt à l'italienne en 1973, Dernier amour en 1978); Mario Monicelli (Nous voulons les colonels en 1973, Mes chers amis en 1975, Un bourgeois tout petit petit en 1977.) et Luigi Comencini ( L'argent de la vieille en 1972, Qui a tué le chat ? en 1977, Le grand embouteillage en 1978.) continuent à faire des comédies à l'humour assez noir. Ettore Scola s'affirme dans les années 1970 et devient l'un des spécialistes de la comédie (Affreux, sales et méchants en 1976).

    Quelques autres films importants :

    Alberto Lattuada : Venez donc prendre le café chez nous en 1970

    Franco Brusati Pain et chocolat en 1974

    Nanni Loy : Café express en 1979

    3. Le film d'épouvante

    Né dans les années 1960, le film d'épouvante se développe dans les années 1970 en partie grâce à Dario Argento, qui devient un peu le maître du genre . Il signe ainsi : L'uccello dalle piume di cristallo en 1970, Quattro mosche di velluto grigio en 1972, Profondo rosso en 1975, Suspiria en 1977, Inferno en 1979, Tenebre en 1982 et Phenomena en 1985.

    Suspiria
    Suspiria

    Phenomena
    Phenomena

    Quelques autres réalisateurs contribuent au genre, comme Lucio Fulci avec Una lucertola con la pelle di donna en 1971, L'aldita en 1981. Pupi Avati a même débuté avec ce genre en réalisant : Balsamus l'uomo di Satana en 1969, Thomas gli indemoniati en 1971, et La casa dalle finestre che ridono en 1976.

    Le genre verra quelques autres films naître dans les années 1980 et 1990 mais avec beaucoup plus de parcimonie : Demonia de Lucio Fulci en 1991; Deliria en 1987, La chiesa en 1989, La setta en 1990 de Michele Soavi.

    III. Les cinéastes

    • Pier Paolo Pasolini, dit le poète maudit avait de nombreuses inspirations diverses : Euripide, Boccace, le poète Chaucer, la littérature arabe et le Marquis De Sade. Le réalisateur s'intéresse à diverses époques telles que l'Antiquité, le Moyen-Âge, et l'époque contemporaine qu'il transpose dans ses films.

    Il réalise "la trilogie de vie" avec Le Décaméron en 1971, Les Contes de Canterbury en 1972 et Les Mille et une nuits en 1974. Il réalise son dernier film Salo, sans aucun doute l'un de ses films les plus polémiques en 1974.

    Il ne faut pas oublier que Pasolini n'était pas seulement un cinéaste, il était aussi un écrivain, un scénariste et un poète extrêmement prolifique en signant quelques 24 films en seulement 13 ans de carrière. En effet, Pasolini, qui a toujours suscité de vifs débats, est assassiné en 1975. Les circonstances de sa mort sont encore floues même aujourd'hui.

    Pier Paolo Pasolini

    • Visconti se concentre sur des oeuvres intimes dans les années 1970 : Mort à Venise (1971), Violence et Passion (1974)

    Il réalise aussi une fresque historique conséquente : Ludwig ou le crépuscule des dieux en 1973

    Sa disparition prématurée en 1976 laisse un certain vide dans le cinéma italien.

    • Fellini se concentre sur une Italie venue tout droit de ses fantasmes: Roma (1972), Amarcord (1973), La cité des femmes (1980). Il signe aussi une reconstitution historique avec Casanova en 1976. Il réalise également des films à partir de ses expériences personnelles: Les clowns (1970), Répétition d'orchestre (1978).

    Casanova

    • Roberto Rossellini ne réalise que deux films dans les années 1970 : L'An un en 1974, et Le Messie en 1975; car il préfère tourner pour la télévision.
    • Ettore Scola a débuté sa carrière en 1960, il s'affirme dans les années 1970 avec Drame de la jalousie en 1970, Nous nous sommes tant aimés en 1974, Une journée particulière en 1977. Il devient aussi l'un des spécialistes de la comédie.

    Nous nous sommes tant aimés

    Comme nous l'avons déjà mentionné, de nombreux grands réalisateurs décèdent dans les années 1970 : De Sica meurt en 1974, Visconti en 1976, Rossellini en 1977, Germi en 1974, et Pasolini en 1975.

    Erin

    Bibliographie :

    • Atlas du cinéma André A Labarrère avec la collaboration d'Olivier Labarrère La Pochotèque Le livre de poche Encyclopédies d'Aujourd'hui 2002
    • Le cinéma italien : classiques, chefs-d'oeuvre et découvertes de Jean A Gili, Cinéma Editions de la Martinière 1996
    • Cinéma : La grande histoire du 7ème Art de Laurent Delmas et de Jean-Claude Lamy Larousse 2008

     

     

    SOURCES

    ERIN - blog - http://www.odysseeducinema.fr/italie-or.php

     

     

     

     

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    Federico Fellini, La Dolce Vita

     

    Federico Fellini, La Dolce Vita

     

     

    Par son originalité et l'audience internationale qu'il a obtenue, le cinéma italien occupe une place de premier plan dans l'histoire du septième art. Son rayonnement se manifeste dès les années 1910, avec l'essor artistique du muet. L'Italie d'après-guerre invente le néoréalisme, puis les réalisations des nombreux créateurs des années 1960 voisinent avec les films de comédie, la comédie italienne devenant un genre en soi. La période récente est plus difficile pour le cinéma transalpin. → Italie.

     

     

    Michele Cammarano, La carica dei bersaglieri a Porta Pia, 1871,

     

     

     

    2. L'âge d'or (1905-1923)

    2.1. Les premiers films italiens

    Le 11 novembre 1895, l'Italien Filoteo Alberini a fait breveter le Kinétographe, mais cet appareil reste à l'état de plan. C'est à l'initiative du photographe Vittorio Calcina qu'a lieu la première projection du Cinématographe Lumière le 29 mars 1896 à Milan dans les locaux du Cercle des photographes. Les premiers films italiens Lumière sont tournés par Louis Promio, venu de Lyon, et par Calcina. Parallèlement, Italo Pacchioni réalise une sorte de copie de l'appareil Lumière et tourne des films qu'il présente à la foire de Milan en 1896.

    Très vite, le cinéma va toucher un public plus large, dans les baraques foraines ou les cafés-concerts. En 1898, Fregoli a l'idée de filmer ses numéros et intègre les projections à ses spectacles sur scène sous le nom de Fregoligraph. Entre 1896 et 1905, la production de films est presque uniquement composée de vues d'actualités.

     

    Napoli, Museo Capodimonte

     

    2.2. La phase ascendante

    La Prise de Rome, reconstitution des événements de 1870 réalisée par Alberini en 1905, marque un tournant dans la mesure où il s'agit du premier film à sujet sorti des studios italiens. La production de la péninsule entre dans une phase ascendante qui va durer jusqu'en 1918. On assiste ainsi à la naissance de nombreuses maisons de production à Rome et à Turin.

     

    À Rome, l'« Alberini et Santoni » (maison fondée en 1905) devient en avril 1906, avec l'appui du Banco di Roma, la Cines. La société se développe rapidement et dès 1907 elle ouvre une succursale à New York.

     

    À Turin, Arturo Ambrosio crée à la fin de 1905 la société « Ambrosio et Cie ». En avril 1907, l'entreprise se transforme en société par actions avec l'appui de la Banca Commerciale de Turin. Dans cette même ville, Carlo Rossi fonde la société Rossi et Cie : dès 1907, la société produit une trentaine de films. Des difficultés financières conduisent à la liquidation de l'entreprise et à son rachat par l'ingénieur Sciamengo et par Giovanni Pastrone sous le nom de Rata Film.

     

    D'autres maisons de production apparaissent : la Milano Film (Milan, 1909), la Film d'Arte Italiana (Rome, 1909), la Lombardo Film (Naples, 1910), la Cielo Film (Rome, 1912), la Napoli Film (Naples, 1914), la Morgana Film (Palerme, 1914). Au total, à la veille de la Première Guerre mondiale, on compte en Italie une cinquantaine de sociétés de production.

     

     

    CABIRIA 1914 PART 1 CLASSIC SILENT FILMS & TV SHOWS

      

    Pour apprécier cette vidéo, cliquez sur le logo central de RADIONOMY,

    le fond musical sera mis sousLyda Borelli silence.

    Merci.

     

     

    Les films historiques et le succès international

    En 1907, on réalise 105 films de 100 à 250 mètres, en 1910, 561 films de 150 à 300 mètres, en 1912, 717 films de 150 à 1 000 mètres (un film de 330 m dure environ 12 minutes). Dans la péninsule, on dénombre 500 salles en 1910. Mais c'est surtout le succès international qui conditionne la puissance industrielle du cinéma italien. Les producteurs s'orientent de plus en plus vers les fastueuses reconstitutions historiques, qui ressuscitent d'une manière plus ou moins nostalgique un passé de grandeur dont les spectateurs sont particulièrement friands.

     

    On ne se contente pas d'évoquer l'ancienne Rome ou l'Antiquité grecque, on adapte aussi bien Homère que Shakespeare, Dante qu'Alexandre Dumas, le Tasse que Sienkiewicz, la Bible que Ponson du Terrail, Victor Hugo que Manzoni. Les catalogues des firmes de l'époque ressemblent à un tumultueux répertoire historique : Néron (Omegna, 1909, producteur Ambrosio), la Chute de Troie (Pastrone, 1910, producteur Itala), la Jérusalem libérée (Guazzoni, 1911, producteur Cines).

     

     

    La conquête du marché américain est le fait le plus spectaculaire : les avances sur recettes consenties par les distributeurs américains permettent d'entreprendre des films de plus en plus coûteux : Quo Vadis ? (Guazzoni, 1912), les Derniers Jours de Pompéi (Caserini, 1913, et Vidali, 1913), Cabiria (Giovanni Pastrone, 1913), un drame gréco-romain-punique qui utilise le prestige du nom de Gabrielle D'Annunzio – rédacteur des cartons – pour attirer les foules. Cabiria préfigure Intolérance de Griffith et reste dans les mémoires plus pour ses innovations techniques que pour l'intérêt de son scénario.

     

     

    L'influence de ce film sur les cinéastes du monde entier est loin d'être négligeable (gigantisme des décors charpentés et staffés, séduisantes recherches de perspective, utilisation du travelling à des fins psychologiques, emploi des jeux de lumière artificielle). En 1913, le cinéma italien est à son apogée : ses productions sont vendues dans le monde entier.

    Après Cabiria, d'autres films historiques sortent des studios italiens : Jules César (Guazzoni, 1914), Christus (Antamoro, 1914), Madame Tallien (Guazzoni, 1916), Fedora (De Liguoro, 1916), Fabiola (Guazzoni, 1917), Attila (Mari, 1917), Theodora (Carlucci, 1919).

     

    Lyda Borelli

     

     

    2.4. Les divas

    Le succès en 1913 de Lyda Borelli dans Mais mon amour ne meurt pas de Caserini lance la mode des divas, la diva apparaissant comme un avatar de la vamp nordique, mais elle est plus une déesse et une prêtresse qu'une femme-vampire. L'homme qui tombe sous sa domination est offert aux forces du destin.

     

    Une dizaine de vedettes féminines occupent dès lors dans le cinéma italien une place privilégiée : Francesca Bertini, Soava Gallone, Diana Karenne, Leda Gys, Lina Cavalieri, Italia Almirante Manzini, la Hesperia, Maria Jacobini, Pina Menichelli et Lyda Borelli enflamment l'écran de leurs mouvements alanguis et de leurs passions dévorantes.

     

    "1860", di Alessandro Blasetti

     

    2.5. La diversification : le film burlesque et le film à suite

    Dans ces années de grosse production, le cinéma italien se diversifie de plus en plus et couvre un champ culturel qui va de l'appel aux monstres sacrés du théâtre (Eleonora Duse interprète Cenere, de Febo Mari, en 1916) au recrutement d'anciens clowns devenant les vedettes de films burlesques très inspirés par leurs homologues français (ainsi André Deed, qui avait créé le personnage de Boireau, et qui s'illustre en Italie dans la série des Cretinetti, ou Ferdinand Guillaume, qui interprète la série des Polidor).

     

    Le film d'aventures et le « serial » (film à suite) trouvent également leur épanouissement avec des personnages comme Maciste (docker géant et débonnaire joué par Bartolomeo Pagano : Maciste aux enfers, 1924) ou Za-la-mort (voyou sentimental créé par Emilio Ghione). Acteur et metteur en scène, Ghione lance en 1915 avec la Bande des chiffres une vogue qui atteindra son point culminant en 1918 avec les huit épisodes des Souris grises.

     

    Bien que limité à quelques titres, le film réaliste (ou plutôt vériste) porte en lui les prémices du mouvement qui fera la gloire du cinéma italien à partir de 1945. Des films comme Perdus dans les ténèbres, d'après Roberto Bracco (Nino Martoglio, 1914), ou Assunta Spina, d'après Salvatore Di Giacomo (Serena, 1915), mettent en scène des personnages ou des lieux (les quartiers populaires de Naples) appelés à exprimer l'âme profonde d'un peuple.

     

     

    3. Le déclin et les années du fascisme (1923-1943)

    3.1. La fin de l'âge d'or (les années 1920)

    En 1923, la faillite de l'Union cinématographique italienne (regroupant depuis 1919 les principales sociétés de production) marque la fin de l'âge d'or du cinéma italien. Désorganisation industrielle, perte des marchés étrangers, concurrence américaine, blocage des crédits bancaires, absence d'aide gouvernementale sont les principales causes du déclin. La crise économique se double d'une crise d'identité.

     

    Les genres traditionnels survivent péniblement, et seul le film historique connaît encore quelques grands moments avec des œuvres comme Messaline (Guazzoni, 1923), Quo Vadis ? (Gabriellino D'Annunzio et G. Jacoby, 1924), les Derniers Jours de Pompéi (Palermi et Gallone, 1926).

     

     

    3.2. La phase de reprise des années 1930

    Pendant les années 1930, la production entre petit à petit dans une phase de reprise qui atteindra son point culminant en 1942 avec 120 films (premier rang européen). Cette période se caractérise non pas tant par les films de propagande, peu nombreux (Chemise noire, Forzano, 1933, Vieille Garde, Alessandro Blasetti, 1934), que par les films d'évasion : comédies sophistiquées, mélodrames mondains, films musicaux, films d'aventures, films historiques. Ce cinéma des « téléphones blancs » (films légers et sirupeux, au pathétisme de pacotille), encouragé par des lois d'aide efficace (surtout à partir de 1938), véhicule une idéologie implicite qui propose une vision idéalisée de l'Italie fasciste.

     

    L'absence de conflit définit un univers homogène dans lequel l'individu trouve son bonheur et la dose de rêve dont il a besoin. Mais la vraie relance s'opère grâce au soutien de l'État, avec la création, en 1935, de l'école de cinéma de Rome et l'inauguration en grande pompe, en 1937, des immenses studios de Cinecittà.

    Dans cet univers ouaté émergent les figures d'Alessandrini (Seconda B, 1934, Cavalleria ou la Cavalerie héroïque, 1936, Luciano Serra pilote, 1938) ou d'Alessandro Blasetti, avec Sole (1928) et 1860 (1933, sur l'épopée garibaldienne), dont les films historiques profitent ensuite des vastes studios de Cinecittà (Ettore Fiera-mosca, 1938, Une aventure de Salvator Rosa, 1940, la Couronne de fer, 1941), et surtout de Mario Camerini (Rails, 1929), les Hommes, quels mufles !, 1932, Je vous aimerai toujours, 1933, je donnerai un million, 1935, Il signor Max, 1937, I grandi magazzini, 1938, Une romantique aventure, 1940).

     

     

    4. Le néoréalisme (1945-1950)

    4.1. Les prémices du néoréalisme (1940–1945)

    Au début des années 1940, de nouveaux courants se font jour, marqués soit par une fuite dans un formalisme qui nie les réalités de l'heure – c'est le mouvement « calligraphique », dans lequel s'illustrent des cinéastes comme Soldati, Poggioli, Castellani, Lattuada, Chiarini –, soit au contraire par une volonté de retour au concret. C'est dans ce creuset que se forgent les prémices du néoréalisme, avec des films comme Quatre Pas dans les nuages (Blasetti, 1942), Sissignora (Poggioli, 1942), Les enfants nous regardent (Vittorio De Sica, 1943). Surtout, véritable manifeste d'un art nouveau, Ossessione (Visconti, 1942), inspiré du roman de James Cain Le facteur sonne toujours deux fois ce film est une protestation talentueuse contre les intrigues bourgeoises optimistes et contre le cinéma de prestige officiel.

     

     

    Ainsi, avant même que s'effondre le régime fasciste, une entreprise de subversion, sensible aussi dans le travail critique des revues Cinema, Bianco e Nero, Corrente, s'était insinuée dans le cinéma italien : dans ces revues, les critiques Umberto Barbaro, Carlo Lizzani, Giuseppe de Santis attaquent les calligraphes et déclarent qu'il faut rompre avec la littérature. Le mot néoréalisme est employé pour la première fois en 1943 par Barbaro dans la revue Il Film.

     

     

    4.2. L'apogée du néoréalisme (1945-1950)

    Préparé à la fois par une expérience théorique et par des films précurseurs, le néoréalisme donne sa première œuvre en 1945 avec Rome, ville ouverte, de Rossellini. Le mouvement se développe très vite : presque tous les grands cinéastes du moment s'engagent dans une recherche anxieuse de la réalité. Les films de l'après-guerre veulent avant tout porter témoignage sur le moment présent et le proche passé, sur la guerre, la Résistance et les difficultés de la reconstruction.

     

     

    Le néoréalisme est né de certaines circonstances spécifiques de l'après-guerre : la ruine des studios et la pénurie de matériel divers obligent les réalisateurs à tourner le plus souvent en décors naturels. Très marqués par la situation politique, sociale et économique de l'époque, certains metteurs en scène s'attachent à montrer sans fard la vérité quotidienne du monde qu'ils côtoient, mêlant aux comédiens de métier des acteurs non professionnels, négligeant toutes coquetteries de style au profit d'une plus juste appréhension de la réalité vécue.

    Quatre auteurs dominent cette « école italienne de la Libération » : Roberto Rossellini, Vittorio De Sica, Luchino Visconti et Giuseppe De Santis. Avec sa description des désastres de la guerre et leurs implications sociales (Rome, ville ouverte, Païsa, 1946, Allemagne année zéro, 1948), Rossellini montre une Italie qui se dresse contre l'oppression nazie-fasciste et met en scène une Allemagne qui sombre dans le désastre matériel et moral consécutif à la chute du Reich.

     

    Associé à Zavattini, qui écrit les scénarios, De Sica tourne successivement Sciuscia (1946), puis décrit le sous-emploi urbain dans le Voleur de bicyclette (1948) et Miracle à Milan (1950), avant de proposer une peinture de la classe moyenne avec Umberto D (1951). Visconti ne donne qu'un film proprement néoréaliste, mais il s'agit d'un des chefs-d'œuvre du genre : La terre tremble (1948). De Santis, le plus soucieux de tous les cinéastes du sens politique de son travail, décrit un milieu populaire dont il perçoit à la fois la revendication révolutionnaire et la soumission à l'idéologie dominante, en abordant les problèmes agraires et la question méridionale dans Chasse tragique (1947), Riz amer (1949) et Pâques sanglantes (1950), puis la question de la femme dans Onze heures sonnaient (1951). Les réalisateurs Lattuada (le Bandit, 1946, Sans pitié, 1948), Vergano (Le soleil se lèvera encore, 1946), Castellani (Sous le soleil de Rome, 1948, Primavera, 1949, Deux Sous d'espoir, 1952), Germi (le Témoin, 1946, Jeunesse perdue, 1947, le Chemin de l'espérance, 1950), Zampa (Vivre en paix, 1946, l'Honorable Angelina, 1947, les Années difficiles, 1950) ont chacun à leur manière contribué à la richesse et à la diversité d'une école dont l'influence se fera sentir un peu partout dans le monde.

    Ce mouvement novateur sera de courte durée. Face à l'hostilité des producteurs et des pouvoirs publics et en présence d'une désaffection du public, les cinéastes se détournent progressivement des canons du genre : en 1951, des œuvres comme Onze heures sonnaient (De Santis) ou l'Amour à la ville (film à sketches coordonné par Zavattini, 1953) marquent la fin d'une époque.

    Le néoréalisme constitue un chapitre essentiel de l'histoire du cinéma italien. On peut même penser qu'il meurt, au début des années 1950, parce qu'il a accompli sa fonction : ramener les cinéastes au contact de la réalité.

    Les principaux films du néo-réalisme

    Les principaux films du néoréalisme



    1942 : Ossessione (L. Visconti).

    1945 : Rome, ville ouverte (R. Rossellini).

    1946 : le Bandit (A. Lattuada), Païsa (R. Rossellini), Sciuscià (V. De Sica), Vivre en paix (L. Zampa).

    1947 : Allemagne, année zéro (R. Rossellini), Chasse tragique (G. De Santis).

    1948 : Riz amer (G. De Santis), La terre tremble [Épisode de la mer] (L. Visconti), le Voleur de bicyclette (V. De Sica).

    1949 : Au nom de la loi (P. Germi).

    1950 : le Chemin de l'espérance (P. Germi), Pâques sanglantes (G. De Santis).

    1951 : Bellissima (L. Visconti), Miracle à Milan (V. De Sica).

    1952 : Europe 51 (R. Rossellini), Umberto D. (V. De Sica).

     

    5. Le retour aux normes : les années 1950

    Dans les années 1950, le développement des genres populaires comme le mélodrame (notamment la série des films interprétés par Amedeo Nazzari et Yvonne Sanson dans des mises en scène de Matarazzo, comme le Mensonge d'une mère, 1949, ou certains films de Cottafavi), la comédie de mœurs, genre typiquement italien où triomphent des acteurs comme Toto, Vittorio Gassman ou Alberto Sordi (Dimanche d'août, Emmer, 1950, Gendarmes et Voleurs, Steno et Monicelli, 1951, le Manteau, Lattuada, 1952, Pain, amour et fantaisie / Pain, amour et jalousie, Comencini, 1953-1954, Pauvres mais beaux, Dino Risi, 1956, le Pigeon, Monicelli, 1958), et le péplum (Riccardo Freda, Vittorio Cottafavi).

     

     

     

     

    Par ailleurs, il serait difficile de comprendre l'épanouissement du cinéma italien au début des années 1960 sans la référence à l'expérience décisive accomplie à partir de 1945. C'est dans les années 1950 que font leurs débuts et s'affirment les deux cinéastes qui ont le plus marqué leur époque, Antonioni (de Chronique d'un amour, 1950, au Cri, 1957) et Fellini (des Feux du music-hall, coréalisé avec Lattuada, 1951, aux Nuits de Cabiria, 1957).

     

     

    6. Le renouveau du cinéma italien : les années 1960

    6.1. Le cinéma d'auteur

    Autour de 1960 se situe une nouvelle charnière aussi importante que celle de 1945. Le cinéma italien prend une place de tout premier plan dans la production mondiale. Dans une sorte d'euphorie créatrice, des cinéastes confirmés livrent leurs œuvres les plus significatives, tandis qu'une nouvelle génération de metteurs en scène révèle la continuité de l'engagement social et politique du cinéma italien. Ainsi, en quelques années, sortent sur les écrans des films aussi importants que le Général Della Rovere (Rossellini, 1959), La Dolce Vita (Fellini, 1960), L'avventura (Antonioni, 1959), Rocco et ses frères (Visconti, 1960, qui voit la consécration d'Alain Delon), Journal intime (Zurlini, 1962), La Ragazza (Comencini, 1963).

     

     

    Mariage à l'italienne
    Mariage à l'italienne de Vittorio De Sica (1964)

    Les Années 1960

    Dans L'avventura (avec Monica Vitti), Antonioni explore, par longs plans modulés, les voies de l'introspection, alors que Fellini, dans La Dolce Vita, propose une satire baroque et exubérante de la vie moderne par le biais d'une cruelle fresque sociale. Antonioni tourne ensuite successivement la Nuit (1960), l'Eclipse (1961), le Désert rouge (1964), Blow Up (1966), Zabriskie Point (1969), Chung Kuo, la Chine (1973), Profession reporter (1974), tandis que Fellini réalise Juliette des esprits (1965) et Satyricon (1969), utilisant Cinecittà pour ses décors pharaoniques. Nino Rota est alors l'un des grands compositeurs de musique de films, notamment pour Fellini et pour Visconti.

     

     Prima della rivoluzione
    Prima della rivoluzione
     

      

      

      

    Todo Modo

      

      

    Todo Modo

    6.2. La comédie

    Dans le registre de la comédie s'affirme un ton à mi-chemin entre la gravité et l'humour avec des films comme la Grande Guerre (Monicelli, 1959), la Grande Pagaille (Comencini, 1960), Une vie difficile (Risi, 1961), À cheval sur le tigre (Comencini, 1962), le Fanfaron (Risi, 1962), la Marche sur Rome (Risi, 1962), Mafioso (Lattuada, 1962), les Camarades (Monicelli, 1963).

     

     

    6.3. Le cinéma engagé

    Ces années voient aussi les débuts de Rosi (le Défi, 1958, Salvatore Giuliano, 1961), d'Olmi (Le temps s'est arrêté, 1959, Il Posto, 1961), de Petri (l'Assassin, 1961, I Giorni Contati, 1962), de Pasolini (Accattone, 1961, Mamma Roma, 1962), de Bertolucci (La Commare secca, 1962, Prima della Rivoluzione, 1964), des frères Taviani (Un homme à brûler, 1962), de Ferreri (après trois films en Espagne, il tourne le Lit conjugal en 1962).

    Si on ajoute à cette liste Ettore Scola, qui fait ses débuts en 1964, et Bellocchio, dont les Poings dans les poches datent de 1965, le cinéma italien apparaît alors comme l'un des plus vivants en Europe et même dans le monde. Soutenu par une infrastructure industrielle puissante (plus de 200 films par an jusqu'en 1976), qui permet de nombreuses coproductions ( le Dernier Tango à Paris, 1973, de Bertolucci), le cinéma italien connaît jusque vers la fin des années 1970 une période de rayonnement culturel intense. Il influence le cinéma américain par l'intermédiaire de certains réalisateurs américains d'origine italienne, comme Coppola ou Scorsese.

     

     

    6.4. Des acteurs prestigieux

    Ces réalisateurs majeurs s'appuient sur des acteurs de grand talent, qui excellent dans tous les genres, tels Marcello Mastroianni, Vittorio Gassman, Gian Maria Volonte, Claudia Cardinale, Anna Magnani, Gina Lollobrigida, Stefania Sandrelli ou Sophia Loren.

     

     

     

    7. La grande période des années 1970

    7.1. Des œuvres importantes

    Les cinéastes de renom tournent des œuvres importantes, qu'il s'agisse de Fellini (Fellini-Roma, 1972, Amarcord, 1973, le Casanova de Fellini, 1976, la Cité des femmes, 1979), d'Antonioni (Profession reporter, 1974), de Rosi (les Hommes contre..., 1970, l'Affaire Mattei, 1971, Cadavres exquis, 1976, Le Christ s'est arrêté à Eboli, 1979), de Paolo et Vittorio Taviani (Allonsanfan, 1974), de Bertolucci (1900, 1975), de Comencini (l'Argent de la vieille, 1972), de Risi (Parfum de femme, 1974), de Scola (qui dresse des portraits hétéroclites de la société italienne dans lesquels se mêlent l’histoire et les histoires, la politique et la mémoire collective : Nous nous sommes tant aimés, 1974 ; Affreux, sales et méchants, 1976 ; Une journée particulière, 1977). À ces noms il convient d'ajouter celui de Mario Monicelli, de Marco Bellocchio, de Mauro Bolognini, de Francesco Maselli, de Gillo Pontecorvo, de Valerio Zurlini, de Liliana Cavani et de Lina Wertmüller.

     

     

    7.2. Le western-spaghetti, le film d'horreur et le cinéma érotique

    Sergio Leone invente le western « à l'italienne » ou « western-spaghetti », servi par les prenantes musiques d'Ennio Morricone (Pour une poignée de dollars, le Bon, la Brute et le Truand, Il était une fois dans l'Ouest). Puis il rend hommage au film noir (Il était une fois en Amérique).

    Le public italien apprécie aussi le film d'horreur, dont se font une spécialité Riccardo Freda (1909-1999), Mario Bava et Vittorio Cottafavi (1914-1998), ainsi que Dario Argento et George Romero.

    Le cinéma italien propose aussi des comédies érotiques, avec les films de Tinto Brass, dont Caligula (1977), et des films de série Z, devenus culte aujourd'hui.

     Quelle est l'identité de ce cinéaste d'Italie ?

    7.3. Les dernières œuvres de Pasolini et de Visconti

    Cette période faste s'achève avec la mort de deux de ses plus brillants représentants : Pier Paolo Pasolini, écrivain et cinéaste maudit, dont l'œuvre brûlante – Œdipe roi (1967), Théorème (1968), Porcherie (1969) – se clôt sur une véritable descente aux enfers avec Salo ou les 120 Journées de Sodome (1975), est assassiné en 1975. Visconti, qui a donné, avec le Guépard (1962), Sandra (1964), les Damnés (1969), Mort à Venise (1971) et Ludwig (1972), une contribution esthétique majeure à l'art cinématographique, meurt en 1976.

     

     

    7.4. Un cinéma sans complaisance

    Etroitement mêlé à la vie du pays, le cinéma donne de l'Italie une image sans complaisance et participe de l'effort des milieux intellectuels et artistiques pour tenter de cerner les contradictions d'une société qui cherche à grand-peine son équilibre.

     

     

    Toutefois, depuis les années 1977-1978, et ce malgré quelques œuvres de premier plan signées notamment par Antonioni (Identification d'une femme, 1982) ou les frères Taviani (la Nuit de San Lorenzo, 1982), le cinéma italien traverse une crise productive et créative aux issues incertaines et vis-à-vis de laquelle l'aide de la télévision (qui a produit Padre Padrone des frères Taviani et l'Arbre aux sabots d'Olmi, deux films vainqueurs au festival de Cannes), n'est qu'un palliatif n'attaquant pas le mal à la racine.

     

     

     

    8. La comédie des années 1980 jusqu’à nos jours

    La comédie est un genre très présent durant cette décennie peu brillante de l’histoire du cinéma italien. On se souviendra, toutefois, de noms tels que Roberto Benigni (Non ci resta che piangere, 1984) et Carlo Verdone (Borotalco, 1982), les deux interprétant des rôles de premier plan dans leurs propres films. Parmi les acteurs qui ont marqué cette époque, on évoquera Massimo Troisi et, en particulier, Paolo Villaggio, créateur d’un personnage mythique, le malchanceux comptable Ugo Fantozzi, considéré comme le dernier « personnage » de la Commedia dell’Arte.

     

    Au-delà de ces noms, la comédie des années 1980 se révèle extrêmement « légère », trop souvent grossière. Il est intéressant d’évoquer l’héritage actuel de cette comédie légère : le courant popularissime des « cine-panettoni », ces films comiques qui attirent généralement un public habitué aux productions télévisées et qui remplissent les salles de cinéma pendant la période de Noël (en même temps que les « panettoni » remplissent les bacs des supermarchés), une vraie célébration du mauvais goût.

     

     

     

    9. Les difficultés des années 1990 et 2000

    Pendant cette décennie de fin de siècle, le cinéma italien, toujours dominé par la figure prestigieuse des anciens, n'a pas connu de véritable relève. En effet, malgré l'apparition de nouveaux talents – tel Nanni Moretti (Palombella rossa, 1989, Journal intime, 1993, la Chambre du fils, 2001) et Mimmo Calopresti (qui construit une œuvre à la fois poétique et politique avec La Seconda Volta)

     

     

    – et les succès de Cinéma Paradiso de Giuseppe Tornatore, et de Mediterraneo de Gabriele Salvatores, qui obtiennent l'Oscar du meilleur film étranger en 1990 et 1992, ainsi que du Petit Diable (1991) de Roberto Benigni ou des Enfants volés (1992, primé à Cannes) et Cosi Rivedano (1998, Lion d'or à Venise) de Gianni Amelio, il reste fortement inscrit dans un rapport paradoxal de concurrence et de dépendance vis-à-vis de la télévision, peu propice à la création véritablement cinématographique. La vie est belle, de Roberto Benigni, a obtenu le Prix spécial du jury au festival de Cannes 1998, et plusieurs Oscars en 1999, dont celui du meilleur acteur. On mentionnera également des noms tels que Daniele Luchetti (Le porteur de serviette, 1991), Mario Martone (L’amour meurtri, 1995), Silvio Soldini (Pain, Tulipes et Comédie, 2000).

     

     

    "Noi credevamo" di Mario Martone

     

     

    10. Confirmations et nouvelles recrues

    Nanni Moretti continue d’intéresser le public italien et surtout la critique grâce au contenu politique du Caïman (2006, prix David di Donatello du meilleur film du meilleur réalisateur). En 2000, Marco Tullio Giordana présente au festival de Venise Les cents pas, une biographie de Peppino Impastato, un jeune communiste sicilien tué par la mafia en 1978.

     

     

    "Noi credevamo" di Mario Martone

     

     

    En 2003, le même réalisateur présente à Cannes (prix Un certain regard) une fresque brillante de l’Italie des quatre dernières décennies (Nos meilleures années) et, la même année, Marco Bellocchio raconte l’enlèvement d’Aldo Moro dans son Buongiorno, notte. L’originalité du réalisateur Paolo Sorrentino mérite une mention particulière pour Les conséquences de l’amour (2004) et Il divo (Prix du Jury à Cannes en 2008), une analyse de l’histoire de la société italienne à travers l’activité politique d’un personnage de premier plan comme Giulio Andreotti.

     

     

     

    "Noi credevamo" di Mario Martone

     

    Gomorra (2008, Grand Prix du Jury à Cannes) de Matteo Garrone, film tiré du livre de Roberto Saviano sur la Camorra napolitaine, connaît lui aussi une reconnaissance internationale. Paolo Virzi s’inscrit dans la tradition de la comédie italienne. On mentionnera également d’autres cinéastes tels que Michele Placido, Daniele Vicari, Ferzan Özpetek, Emanuele Crialese, Cristina et Francesca Comencini et Gabriele Muccino.

     

     

     http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Italie_cin%C3%A9ma_italien/185395

     

     

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    Lectures d'en France dans Coups de coeur Laviestunchoixjaquetteblog

     

    Pour commencer, dans La vie est un choix, le cinéaste Yves Boisset, en rassemblant ses souvenirs, couvre presque quarante ans d’histoire de France.

     

    Petit rappel pour les moins cinéphiles d’entre vous et, peut-être aussi parce que la censure d’aujourd’hui plus subtile ou sournoise l’expose moins aux feux de la rampe, Boisset est le réalisateur de films comme L’attentat sur l’affaire Ben Barka, RAS à propos de la guerre d’Algérie, Dupont Lajoie ou encore Le juge Fayard dit Le Sheriff.

     

    Le simple énoncé de ces titres définit un homme courageux incarnant un cinéma de gauche, appuyant là où ça fait mal sur quelques pans peu reluisants de la société française, n’hésitant pas pour cela à mettre en danger sa carrière, en permanence.

     


    Je l’ai retrouvé, car j’avoue que je l’avais un peu perdu de vue, lors de son passage dans une émission de France 2 qui nous promet de nous coucher fort tard.

     

    En égrenant ce soir-là, de sa voix douce et exquise, quelques anecdotes et aussi vérités, il m’a donné envie de feuilleter ses souvenirs rédigés de sa propre main en deux mois, mettant ainsi à profit le report d’un projet de tournage.


    Moi-même fils et petit-fils de hussards noirs de la République, je suis évidemment touché lorsque Boisset brosse brièvement un portrait de ses parents, purs produits de l’ascenseur social que constitua la IIIème République.

     

    Ainsi, son grand-père, presque illettré quand il partit au front durant la grande guerre de 14-18, côtoya par chance -si l’on peut dire ainsi quand on passe trois ans de sa vie dans les tranchées- des instituteurs qui lui apprirent à lire et à écrire.

     

    En récompense des services rendus à la patrie, il obtint, une fois démobilisé, le droit d’étudier dans une école normale d’où il sortit avec le grade d’instituteur. La vie alors était rude dans les monts du Forez, et, outre d’enseigner dans une école à mi-temps, le valeureux aïeul poursuivit son activité de paysan.

     

    Yves se souvient d’avoir assisté à la cérémonie rituelle de l’abattage du cochon, celle-là même dont Jean Eustache tira un magnifique documentaire tourné dans des contrées sensiblement voisines d’Auvergne.

     

    Et pour bien marquer sa détestation de Hitler et son manque d’enthousiasme pour De Gaulle, papy Boisset prénommait immuablement ses deux cochons, Adolf et Charlot !

     

    Le père d’Yves, reçu au concours de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, dans la même promotion que Georges Pompidou et Léopold Senghor, embrassa une carrière de professeur agrégé de lettres, français, latin et grec avant de la terminer comme inspecteur général.

     

    Pas si anecdotique que cela, il fut aussi détenteur du record de France du 400 mètres en athlétisme, et participa aux Jeux Olympiques de Berlin de 1936 (sous les yeux d’Adolf ? Non, pas le cochon, le führer !). Sa maman fut professeur d’allemand.

     


    Vous pourriez peut-être supposer qu’Yves fut un peu le crétin de la famille en s’orientant vers les paillettes du cinéma. Que nenni, c’était un élève brillant qui aurait dû entrer à Normale Sup, à la fin de son année de khâgne. Il préféra tenter le concours d’entrée à l’IDHEC (Institut des Hautes Études Cinématographiques) où il fut reçu premier.

     

    Au lieu de suivre une voie royale toute tracée, il est d’autres chemins de traverse. Imaginez par exemple qu’au lycée Claude Bernard à Paris, il avait comme professeur d’histoire un banal monsieur Poirier, « au demeurant assez quelconque » nous dit-il, sous les traits duquel se cachait l’écrivain prestigieux Julien Gracq !

     

    Sachez encore qu’au baccalauréat, lors de l’épreuve de français portant sur la Pléiade, plutôt que rendre un devoir très classique autour des mérites respectifs de Ronsard et du Bellay, il rédigea un mini polar d’une vingtaine de pages (quand même ! Comme il ajoute, dans les années 1950, « le lycée n’était pas une plaisanterie de garçon de bains » !)) dans lequel du Bellay, bien qu’innocent, était reconnu coupable d’un crime.

     

    Outre le poète du petit Liré puni, Yves fut sanctionné de la note 6 éliminatoire qui lui valut de repasser à la session de septembre où il rafla la mention Très Bien !


    Ce n’est pas tous les jours non plus qu’on est accosté à la sortie du lycée par un régisseur de Claude Autant-Lara cherchant l’adolescent susceptible d’incarner le futur héros du Blé en herbe, grand succès tiré du roman de Colette. Cela valut à Yves de tourner un bout d’essai (on ne disait pas casting en ce temps-là) avec la grande Edwige Feuillère et … une bonne paire de claques et un refus catégorique de la part de son père. Ce ne fut que partie remise puisque, alors qu’il était en classe d’hypokhâgne au lycée Louis le Grand, on lui proposa, avec succès cette fois, un petit rôle dans Les Tricheurs de Marcel Carné.

     


    En ouverture de son livre, ce n’est pas surprenant quand on connaît un peu le cinéaste qui a choisi de dire 24 fois la vérité ou le mensonge par seconde, à la vitesse des images sur les bobines,

     

    Yves Boisset raconte l’entrée des troupes alliées dans Paris en 1944. Le gamin, placé aux premières loges puisque ses parents habitaient dans une HLM entre la porte de Vanves et la porte de Châtillon, vécut les bombardements en règle par les aviations anglaise et américaine des proches gares de triage de la banlieue sud.

     

    Il témoigne que l’arrivée des chars du général Patton s’effectua presque à parité sous les insultes et les clameurs d’enthousiasme. Comme quoi, il y a l’Histoire officielle et … une autre réalité moins reluisante.

     


    Je viens d’évoquer les trente premières pages d’un livre qui en compte trois cent soixante. N’attendez pas de moi que je déflore ici le fourmillement d’anecdotes qui ponctue la passion et le courageux combat menés par Yves Boisset depuis cinquante ans.

     

    Vous y retrouvez Raymond Marcellin, celui-là même qui interdit à plusieurs reprises les journaux Hara Kiri puis Charlie Hebdo : « un mauvais ministre de l’Intérieur devenu un excellent attaché de presse » ! En effet, ses manœuvres pitoyables pour censurer avaient pour effet contraire d’attirer les spectateurs dans les salles. On croise l’ombre de Charles Pasqua qui, s’estimant diffamé, avait exigé que dans Le juge Fayard, chaque énonciation du mot SAC (Service d’Action Civique) soit remplacée par un bip. Je me souviens que, lors de la projection en salle, à chaque bip sonore, les spectateurs hilares, comme au bon vieux temps du cinéma muet, criaient SAC !

     

    Drôle d’époque que celle actuelle n’a parfois rien à envier quand on voit monsieur Guéant se réjouir devant les micros de son record d’expulsions hors de l’hexagone en 2011 !


    La censure s’acharna aussi contre R.A.S, l’un des quelque vingt films français qui témoignèrent sur la guerre d’Algérie alors qu’environ huit cents ont été consacrés aux Etats-Unis à la guerre du Vietnam.

     


    Vous assistez à un magistral coup de poing décoché par Jean-Paul Belmondo au grand réalisateur Jean-Pierre Melville (dont Boisset était l’assistant) pour avoir injurié Charles Vanel sur le tournage de L’aîné des Ferchaux.

     

    Vous apprenez que Dupont Lajoie est entré dans le vocabulaire commun comme synonyme de « beaufitude » depuis le film où l’on découvrit l’immense talent de Jean Carmet autrement que dans des nanars niais (pléonasme ?).


    Vous découvrez que Lino Ventura n’acceptait en général que des rôles de héros sympathiques pour que ses enfants n’en gardent pas une image négative.

     


    Moi, pour le fun, à l’occasion, je visionnerai plus attentivement Paris brûle-t-il ? pour repérer parmi les lycéens fusillés par les Allemands à la cascade du bois de Boulogne, deux jeunes inconnus à l’époque, Michel Sardou et Patrick Maurin alias Patrick Dewaere.

     


    Vous, revoyez Le Prix du danger avec Michel Piccoli et Gérard Lanvin, tous deux remarquables! L’action de ce film d’anticipation tourné en 1983, se déroulait au début du vingt-et-unième siècle : nous y sommes et depuis Loft story, la télé réalité a largement rejoint la fiction.

     


    Allez, je vous en ai assez (trop ?) dit ! « Je crois bien que le combat contre la bêtise satisfaite, la démagogie, la lâcheté triomphante et l’injustice, c’est un peu le sujet de la plupart de mes films » résume Yves Boisset.

     

    C’est en tout cas une raison convaincante pour vous plonger dans la lecture de La vie est un choix. Vous visiterez quelques recoins de l’usine à rêves que fut le cinéma au temps de son âge d’or lorsque les vedettes étaient encore d’inaccessibles étoiles au volant de somptueuses voitures de sport.

      

    Quoique Yves Boisset avisa sur la Croisette, pendant un festival de Cannes, « un vieux bonhomme coiffé d’une casquette en tweed … il avait une démarche extraordinaire, il progressait comme en dansant sur un trottoir ».

     

    Boisset comprit tout de suite que c’était la personne qu’il cherchait pour le rôle du docteur Scully dans Taxi mauve.

      

    Il accéléra donc le pas et découvrit que ce vieillard, c’était Fred Astaire !

     

    Sources

    Superbe blog - http://encreviolette.unblog.fr/category/ma-douce-france/page/2/

     

     

     

     

    Yves Boisset, né le 14 mars 1939 à Paris, est un réalisateur français.

     

     

    Il collabore à un certain nombre de revues spécialisées (Cinéma, Midi Minuit Fantastique), ainsi qu'à l'hebdomadaire Les Lettres françaises, et travaille avec Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier à la première édition (1960) de « Vingt Ans de Cinéma Américain ».

    Dans les années 1970, il incarne un cinéma de gauche, s'inspirant souvent d'évènements réels : la police (Un condé), l'affaire Ben Barka (L'Attentat), le racisme (Dupont Lajoie) pour lequel il demandera une coécriture du scénario avec Jean-Pierre Bastid et Michel Martens, l'intrusion de la politique dans le judiciaire (Le Juge Fayard dit Le Shériff).

      

    Il est également le premier à aborder la guerre d'Algérie (R.A.S.). Il adapte ou coadapte par ailleurs plusieurs auteurs reconnus : Michel Déon et son taxi mauve, Marie Cardinal avec André Weinfeld pour La Clé sur la porte, Jean-Patrick Manchette avec Folle à tuer, Philippe Djian et Bleu comme l'enfer.

    À partir du milieu des années 1980, il se consacre quasiment exclusivement à la télévision (son dernier long métrage de cinéma en date est La Tribu en 1990), avec des réalisations historiques : L'Affaire Seznec, L'Affaire Dreyfus, Le pantalon (affaire Lucien Bersot, fusillé pour l'exemple), Jean Moulin, L'Affaire Salengro.

    Ayant enquêté sur les massacres de membres de l'Ordre du Temple solaire pour son film Les Mystères sanglants de l'OTS, il a été entendu comme témoin de la défense lors du procès du chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik.

     

    En 2011, il publie son autobiographie La Vie est un choix (Plon). Invité par Radio-Courtoisie le 1er décembre à commenter son ouvrage, il revient sur l'ensemble de sa carrière et raconte à cette occasion comment France-Télévision l'aurait empêché de mettre certaines images d'archives datant de la Seconde Guerre mondiale dans son 12 balles dans la peau pour Pierre Laval.

     

     

     

     

    Filmographie

    Assistant réalisateur

    Réalisateur

    Cinéma

    Télévision

    Photo

     

     

      

      

     

    Bibliographie

    • 2011 : La vie est un choix, (mémoire et témoignage), aux éditions Plon

    Récompenses

    • L'Attentat : grand prix de la mise en scène au Festival de Moscou.
    • Dupont-Lajoie : Ours d'Argent au Festival de Berlin 1975
    • Le Juge Fayard : prix Louis-Delluc 1976
    • L'Affaire Seznec : 3 Sept d'Or 1994 - Meilleur réalisateur de fiction pour Yves Boisset - Meilleur film de TV - Meilleur auteur pour Yves Boisset
    • Le Pantalon : Sept d'Or 1997 du Meilleur film de TV
    • Jean Moulin : Prix du meilleur scénario FIPA 2002 

      

      

      wikipedia

      

      

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    Lovebirds Jean Seberg and Jean-Paul Belmondo in À bout de souffle directed by Jean-Luc Godard in 1960.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Jean Seberg and Jean-Paul Belmondo on the set of À bout de souffle.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    KIM NOVAK

    Kim Novak née Marilyn Pauline Novak le 13 février 1933 à Chicago, États-Unis est une actrice américaine.

     

    D'abord mannequin, elle est engagée par le studio Columbia Pictures qui souhaite faire d'elle la rivale de Marilyn Monroe. Elle rencontre le succès dès 1955 avec le film Picnic et devient, deux ans plus, l'actrice numéro 1 au box-office grâce notamment à L'Homme au bras d'or et La Blonde ou la Rousse.

      

    C'est en 1958 qu'elle joue dans Sueurs froides, considéré comme l'un des grands films de l'histoire du cinéma.Les blondes au cinéma, Kim Novak

    PICNIC

     

    Dirigée par les plus grands réalisateurs, tels que Alfred Hitchcock, Otto Preminger et Billy Wilder, Novak est néanmoins considérée par la critique plus comme une vedette qu'une actrice. Elle s'éloigne alors progressivement du cinéma à partir des années 1960 avant de mettre un terme à sa carrière en 1991, à l'âge de 58 ans, après une expérience difficile sur le tournage du film Traumatismes.

      

    Novak se consacre alors à la peinture et élève, aux côtés de son mari vétérinaire, chevaux et lamas dans son ranch de l'Oregon.

     

    Premiers succès

    Au cours d'une soirée, elle est repérée par un agent de recrutement de la Columbia Pictures qui lui fait passer un essai devant la caméra.

      

    À l'époque, le responsable du studio, Harry Cohn, souhaite remplacer la vedette de la compagnie, Rita Hayworth, jugée rebelle et difficile, et trouver une nouvelle actrice pour être la rivale de Marilyn Monroe. Cohn ordonne à Novak de perdre du poids et de se payer des cours de comédie. Il ne l'informe cependant pas qu'il prévoit de changer son nom en Kit Marlowe.

      

    Elle s'y oppose fermement et est alors convoquée pour la première fois dans le bureau de Cohn. Elle comprend qu'il lui est impossible de garder son prénom Marilyn pour ne pas faire de confusion avec Marilyn Monroe mais entend garder son nom, Novak. Elle choisit elle-même le prénom Kim et devient alors Kim Novak.

    Elle est alors engagée sur le film de Richard Quine," Du plomb pour l'inspecteur," où elle a pour partenaires Fred MacMurray, Philip Carey et Dorothy Malone.

     

     

     

      

      

    La même année, Novak joue une femme fatale dans la comédie romantique "Phffft!" où elle donne la réplique à Judy Holliday, Jack Lemmon et Jack Carson, puis dans On ne joue pas avec le crime (1955), un film de casse, avec, entre autres, Brian Keith. Ce dernier film est salué par la critique et notamment par The New York Times qui salue la réalisation et les dialogues « savoureux et vraiment comiques » mais émet néanmoins des réserves quant aux personnages (qui selon lui auraient dû être plus développés) et à l'intrigue. Novak reçoit quant à elle des critiques favorables pour son interprétation d'une danseuse de cabaret, ce qui améliore son statut au sein de la Columbia.

     

    Le réalisateur Joshua Logan rencontre alors différentes actrices pour interpréter le rôle principal de son film "Picnic" (1955). Adaptée d'une pièce de William Inge déjà mise en scène par Logan à Broadway, l'histoire est celle de Hal Carter (William Holden), un garçon séduisant, qui s'éprend au cours d'un pique-nique de Madge, la petite amie de Alan (Cliff Robertson), un ancien camarade de collège. Harry Cohn estime que Novak est parfaite pour le rôle de Madge et le fait savoir.

      

    Novak est cependant remarquée davantage pour son physique que pour ses qualités de comédienne. Logan lui fait passer plusieurs essais et, comme toute la production, est convaincu par son jeu et l'engage. Elle s'identifie complètement au personnage de Madge et utilise ses souvenirs d'enfance pour le jouer . Elle participe aux deux semaines de répétitions voulues par Logan mais ne se sent pas à l'aise avec ses partenaires, en particulier William Holden avec qui elle garde ses distances .

      

    Pour tourner une scène où elle doit pleurer, elle demande à Logan de la pincer en lui affirmant qu'elle ne peut verser des larmes que si elle a mal. Picnic est un grand succès qui séduit le public et la critique. Kim Novak devient une vedette et reçoit le Golden Globe de la révélation féminine de l'année. Elle est également nommée au BAFTA de la meilleure actrice étrangère pour son rôle dans le film.

    Toujours en 1955, Novak donne la réplique à Frank Sinatra sous la direction de Otto Preminger dans 'L'Homme au bras d'or".

    Novak tourne ensuite Tu seras un homme, mon fils pour George Sidney. Le film met en scène Tyrone Power dans le rôle du pianiste américain Eddy Duchin.

     

     

    Tu seras un homme mon fils

     

    Elle est ensuite engagée pour "La Blonde ou la Rousse", un film musical qui lui permet de retrouver Frank Sinatra et de donner la réplique à Rita Hayworth. Sinatra interprète Pal Joey, un chanteur de boîte de nuit hésitant entre deux femmes.

     

    Le réalisateur Alfred Hitchcock prépare alors son prochain film, intitulé d'abord Among the Dead puis "Sueurs froides" (le titre en anglais étant Vertigo) et adapté du roman policier français D'entre les morts des auteurs Boileau-Narcejac. Il confie le rôle féminin principal à Vera Miles, dont il espère faire une vedette et qui a déjà joué pour lui dans Le Faux Coupable (1956). Cependant, au cours de la préparation, Miles se retrouve enceinte et se voit contrainte de refuser.

      

    Étant hospitalisé, Hitchcock ne peut s'occuper de trouver une remplaçante. Le producteur du film, Herbert Coleman, et l'agent du réalisateur, Lew Wassermann, choisissent alors Kim Novak et soumettent le projet à Harry Cohn.

     

     

    Sueurs froides

    L'actrice l'adopte d'emblée en particulier en raison de la scène où le personnage de James Stewart et le sien se trouvent au Muir Woods National Monument

    Après "Vertigo", Kim Novak est au sommet de sa gloire mais ne joue aucun grand rôle après.

    Elle tournera en 1958 " l’adorable voisine " et en 1959 "et au milieu de la nuit "

    Dans " liaisons secrètes " en 1960, elle joue avec Kirk Douglas mais ne s’entendent pas du tout et à la sortie du film Variety écrit qu'il ressemble à un « feuilleton à l'ancienne », que l'histoire est plutôt lente et inutile mais qu'elle a été portée à l'écran avec une certaine habileté qui charme le spectateur.

     

     

    liaisons secrètes

    Le 5 août 1962, le monde apprend la mort de Marilyn Monroe. Novak en est profondément affectée et préfère s'éloigner du milieu hollywoodien.

    En 1964, elle revient sans les studios pour y jouer « l’ange pervers » et « embrasse moi idiot » mais ces deux films ne rencontrent pas le succès escompté surtout que Kim est une actrice très agaçante et ne s’entend avec personne.

    En 1966, Kim Novak est victime de deux accidents de voiture, ce qui n'arrange pas son dos, et perd sa maison de Bel Air, atteinte par une coulée de boue. Elle reprend le chemin des plateaux pour être dirigée par Robert Aldrich dans Le Démon des femmes (1968). Le réalisateur est ravi de pouvoir travailler avec cette actrice qui possède selon lui un mélange rare : « le feu et la glace ». Il est néanmoins affligé que, même après les répétitions, elle soit incertaine sur les motivations et le comportement de son personnage pendant le tournage.

     

    En 1969, elle est au générique de "Le Plus Grand des Hold-up" de Hy Averback, une parodie de Bonnie and Clyde. Elle joue une fausse bonne sœur qui, accompagné de faux moines, se retrouve confrontée à d'autres malfaiteurs lorsqu'elle tente de braquer une banque. Le film, qualifié par le New York Times comme le « moins intéressant de l'année » est un nouvel échec pour Novak.

    En 1983, elle joue le rôle d'un agent immobilier dans Malibu. Ce téléfilm de quatre heures raconte les vies turbulentes des richissimes habitants de la célèbre municipalité de Californie joués, entre autres, par James Coburn, George Hamilton et Eva Marie Saint. Novak accepte ensuite de figurer sur le premier épisode d’Alfred Hitchcock présente (1985), remake de la série éponyme d’Hitchcock.

     

     

     

    Les producteurs de Falcon Crest sont des admirateurs du film Vertigo et souhaitent écrire un rôle similaire pour Novak. Celle-ci accepte d'intégrer la saison 6 de la série où de nombreuses stars ont déjà été invitées comme Lana Turner et Gina Lollobrigida. Elle interprète une femme mystérieuse qui, pour échapper à des tueurs, se fait passer pour une de ses amies assassinée à sa place.

      Kim Novak, merveilleuse actrice de "Sueurs Froides"

    Novak choisit elle-même le nom de son personnage, Kit Marlowe, celui qu’Harry Cohn voulait pour ses débuts d'actrice. Après avoir tourné 19 épisodes, elle quitte la série pour se consacrer à l'écriture de son autobiographie Through My Eyes.

     

     

    Falcon Crest

     

    En 1991, elle tourne « Traumatismes » mais son fort caractère a fait que toutes ses scènes ont été coupées au final.

    Elle prend la décision de mettre un terme à sa carrière.

    Kim Novak partage alors sa vie entre sa maison de Carmel et son ranch dans l'Oregon avec son mari, le vétérinaire Robert Malloy qu’elle a épousé le 12 mars 1976, rencontré une nuit pour un de ses chevaux malades. Elle se sent en sécurité avec cet homme qui l'aime pour ce qu'elle est, qui ne connaît rien d'Hollywood et qui ne l'avait jamais vue dans un film auparavant

      

    Elle élève avec lui chevaux et lamas, et consacre son temps à l'équitation, le kayak, la photographie, la peinture, la sculpture et la poésie.

     

     

    Robert Malloy and Kim Novak

     

    Elle vend ensuite sa propriété de Carmel pour s'installer définitivement dans son ranch qui longe le fleuve Rogue et dont elle possède deux îles. Le 24 juillet 2000, un court circuit met le feu à son ranch. Après avoir mis à l'abri leurs animaux, elle et son mari trouvent refuge dans une chaloupe sur un marécage derrière leur maison.

      

    Les pompiers n'arrivent pas à éteindre le feu assez rapidement pour sauver les différents manuscrits de Novak, notamment les scénarios de Sueurs froides et de Picnic. Elle perd aussi l'ordinateur qui contient son autobiographie ainsi que plusieurs peintures dont plusieurs originaux de Pablo Picasso. L'actrice confie après l'incendie dont les dommages s'élèvent à 200 000 dollars :

    « Je prends personnellement cela comme le signe que je ne devais peut-être pas écrire ma biographie. Peut-être le passé se doit-il de rester enfoui. »

    — Kim Novak

    En 2010 ,son médecin lui détecte un cancer du sein lors d'une mammographie de routine. Son manager déclare que la maladie a été détectée tôt et que « tous les docteurs disent qu'elle possède une forme physique fantastique et devrait guérir très vite.

     

    Malgré son succès public, Kim Novak obtient difficilement la reconnaissance de ses pairs. En effet, elle n'a jamais reçu de prix pour une de ses interprétations et n'a été nommée que pour un seul film, Picnic, au BAFTA de la meilleure actrice étrangère. Elle reçoit deux Golden Globes : celui de la révélation féminine en 1955 et le prix Henrietta comme l'actrice de l'année en 1957.

    Pour sa contribution au 7e art, elle a une étoile sur le Walk of Fame d'Hollywood, au 6336, Hollywood Boulevard.

     

     

     

     

     

     http://arcus.centerblog.net/rub-actrice-kim-novak-.html

     

     

     

     

     

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  •  Annet Malherbe Actress Annet Malherbe attends the 'Borgman' photocall during the 66th Annual Cannes Film Festival at the Palais des Festivals on May 19, 2013 in Cannes, France.

     

    ANNET MALHERBE

     

    Annet Malherbe (23 novembre 1957 à Rotterdam - ) est une actrice néerlandaise.

    Biographie :

    De 1978 à 1982 elle travaille à l'Amsterdamse Toneelschool (nl). En 1998, après avoir joué dans deux films, elle est nominée au prix du cinéma européen en tant que meilleure actrice européenne de l'année 1998. Elle joué dans Jardins secrets, une série qui connaît un énorme succès aux Pays-Bas avant de la quitter en 2007 à la fin de la troisième saison.

     

    1.  Sélection : Prix du cinéma européen de la meilleure actrice
       
       
       

    Cinéma

    Télévision

    Théâtre

    • 2009 : Adams Appels d'Olympique Dramatique et Dominique Pauwels

     

     

    Festival de Cannes 2013

     

     

     wikipedia

     

     

     

     

     

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    Dame Elizabeth Rosemond Taylor, communément appelée Liz Taylor, est une actrice britannico-américaine, née le 27 février 1932 à Londres, dans le quartier d'Hampstead.

     

    Elizabeth bénéficie de la double nationalité. Américaine par ses parents, elle est aussi citoyenne britannique par le fait d'être née sur le sol

    du Royaume-Uni.

     

    La jeune femme, dont les yeux à la forme amandée ont la particularité d’être couleur d'améthyste aux reflets dorés avec une anomalie génétique (une double rangée de cils ou distichiasis ourlant ses paupières lui fournit un regard naturellement soutenu semblable à celui d'une « adulte » maquillée avec du mascara).

     

    File:Elizabeth Taylor - child.JPG 

     

     

    Elle commence sa carrière à l’âge de dix ans et rencontre aussitôt le succès en tournant dans des films tels que Fidèle Lassie,

      

    Elisabeth TAYLOR

      

      

    le mélodrame Le Grand National (qui lui vaut son premier triomphe personnel) réalisé par le directeur favori de Greta Garbo, Clarence Brown,

      

      

    File:Elizabeth Taylor-1945.JPG

     

     

    Les Quatre Filles du docteur March mis en scène par Mervyn LeRoy, la comédie Le Père de la mariée de Vincente Minnelli

      

    File:Father of the bride 1950 promo.jpg

      

      

    et sa suite…

     

     

    File:Taylor, Elizabeth 10.jpg

      

    Une place au soleil et Géant, les deux de George Stevens avec respectivement Montgomery Clift, James Dean et Rock Hudson, lui ouvrent, en 1956, les portes de l’immortalité.

     

     

    File:Taylor - Hudson - Giant.jpg 

     

    avec Rock Hudson dans Géant

     

    Étoile d’Hollywood dans les années 1950 et 1960, elle reçoit deux Oscars pour ses rôles dans La Vénus au vison et Qui a peur de Virginia Woolf ?

     

    Elisabeth TAYLOR 

    Ses autres grands succès incluent La Chatte sur un toit brûlant,

    Soudain l’été dernier ainsi que Cléopâtre et La Mégère apprivoisée.

     

     

    dans Soudain l'été dernier

     

     

    En 1999, l’American Film Institute distingue Elizabeth Taylor de la septième plus grande actrice de tous les temps dans le classement AFI’s 100 Years… 100 Stars.

     

    Elle devient plus rare sur grand écran à partir des années 1970 en raison de sa santé précaire.

     

     

      

    Elizabeth Taylor s'est battue contre la maladie sa vie durant et a fait preuve d'une grande vitalité.

     

    Les journaux ont plusieurs fois laissé prévoir, à tort, son décès imminent.

     Elisabeth TAYLOR

    Elle est victime de cinq chutes de cheval sur le plateau de tournage du film Le Grand National.

     

     

     

    Un tassement vertébral sur une colonne vertébrale déjà éprouvée par une scoliose congénitale la handicapera toute sa vie durant par des dorsaux-lombalgies pour lesquelles elle a subi plusieurs interventions sur une période de 25 ans.

      

    En 2010, elle renonce à une énième opération.

      

      *Liz taylor!*

      

    Ayant subi la pose d'une prothèse de hanche bilatérale, souffrant également d'ostéoporose, elle est condamnée au fauteuil roulant vers la fin de sa vie.

     

    L'actrice se remet mal de son divorce d'avec Burton.

     

    *Liz taylor!*

      

    Elle devient boulimique et enchaîne les régimes.

     

    Elle sombre dans l'alcoolisme et la drogue et se soumet à deux cures de désintoxication au Betty Ford Center en 1983 puis à l'automne 1988.

     

     File:Liz Taylor, Liza Todd and Mike Todd by Toni Frissell, 1957.jpg

     

     

     

    Taylor a été victime de deux pneumonies dont la première, survenue en 1961, a nécessité une trachéotomie.

     

     

      

    Ayant beaucoup fumé vers l'âge de 55 ans, Elizabeth Taylor, en 1975, craint avoir un cancer du poumon à la suite d'une radiographie montrant des taches suspectes mais les examens ne confirment pas ce diagnostic.

     

    Elle a encore été opérée pour une tumeur bénigne au cerveau et pour un cancer de la peau.

     

    Elle souffre en outre de diabète.

     

     

     

     

    Le diagnostic d'insuffisance cardiaque est porté pour la première fois en 2004 ; probablement en rapport avec la mutation génétique FOXC264

    (la même qui est à l'origine de sa rangée de double cils ou distichiasis)

    dont elle est atteinte.

      

     *Liz taylor!*

      

    Le 6 avril 2008, elle est conduite d’urgence au Cedars-Sinai Medical Center de Los Angeles où Taylor est prise en charge immédiatement avant de rentrer chez elle plus tard dans la journée.

     

     

    Elisabeth TAYLOR

      

      

    Son attaché de presse Dick Guttman déclare à la presse :

      

    « Mme Taylor va bien. Les rumeurs qui ont démarré en Angleterre sont spectaculaires, alarmistes et fausses.

    Sa visite à l’hôpital s’effectue par précaution. »

     

     *Liz taylor!*

      

    En octobre 2009, l'actrice subit une intervention au cœur.

     

    Elizabeth Taylor se consacre à la lutte contre le SIDA avant même le décès en 1985 de son ami, l'acteur Rock Hudson.

      

     

     

     

    Elizabeth Taylor s’est mariée huit fois avec sept hommes différents.

     

    Elizabeth Taylor a consacré beaucoup de temps et d’énergie à la collecte de fonds pour la lutte contre le SIDA. En 1991, elle a fondé sa propre organisation The Elizabeth Taylor AIDS Foundation qui a pour but de recueillir des fonds pour lutter contre la maladie dans le monde entier.

     

      

     

    Elisabeth TAYLOR

      

      

    Elle a également apporté son soutien à plusieurs événements majeurs, dont la Journée mondiale de lutte contre le SIDA ainsi que les soirées organisées au Festival de Cannes chaque année.

     

    Depuis 2004, c’est Sharon Stone qui préside le gala.

     

     

    On estime qu’en 1999, elle avait contribué à la collecte d’au moins 50 millions de dollars pour financer la recherche contre le SIDA.

     

      

      

    Elle a été honorée de plusieurs récompenses pour ses activités caritatives.

     

     *Liz taylor!*

     

    Elle a eu quatre enfants et est grand-mère pour la première fois en 1971, à l'âge de 39 ans.

    À la fin de sa vie, elle est la grand-mère de dix-petits enfants

    et arrière-grand-mère de quatre.

     

     

     

    Elizabeth Taylor meurt d’une insuffisance cardiaque aiguë le 23 mars 2011, à l'âge de 79 ans, au centre médical Cedars-Sinaï de Los Angeles où elle a été admise au début du mois de février 2011.

     

      

    Elle est inhumée dès le lendemain de son décès au cours d'une cérémonie privée présidée par le rabbin Rabbi Jerry Cutler selon le rite religieux hébraïque au Grand Mausolée du Forest Lawn Memorial Parks & Mortuaries de Glendale, Californie, dans une section interdite au public.

     

    Ses enfants, petits-enfants et arrières –petits enfants seront tous à ses funérailles.

     

    Toujours en retard à ses rendez-vous, elle avait souhaité que la cérémonie commence en retard.

    Cette dernière débute quinze minutes après sa programmation.

     

     

     ELIZABETH TAYLOR

     

     

     

    Elle est faite Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique par la reine Élisabeth II en 1999, ce qui lui donne droit à l’appellation protocolaire

    Dame Elizabeth Taylor.

     

     

      

      

    Aujourd’hui, Elizabeth Taylor reste une actrice parmi les plus connues et il existe de nombreuses références à l’actrice ou aux rôles qu’elle incarna dans la culture populaire.

      

    Depuis 1975, onze documentaires ont été réalisés sur elle.

     

    Elle a également fait la couverture de 227 magazines.

     

     

     

     

     

    Pour d’autres informations et filmographie :

      

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Elizabeth_Taylor 

     

     

     

     *Liz taylor!*

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Édouard Baer, né le 1er décembre 1966 à Paris, est un acteur français. Il est également réalisateur, producteur, scénariste, auteur de pièces de théâtre et animateur de radio et de télévision.

     Il est le frère de Julien Baer et le petit-neveu de René Baer, parolier de Léo Ferré (La Chanson du scaphandrier, La Chambre). Il grandit à Paris et y étudie, notamment au Collège Stanislas.

    À 18 ans, il s'inscrit au cours Florent, où il est l'élève de l'actrice et metteur en scène Isabelle Nanty, dont il devient l'assistant.

    Il rencontre Ariel Wizman puis, en 1993, ils commencent à animer ensemble La Grosse Boule, émission diffusée sur Radio Nova jusqu’en 1997. Après un détour par Canal Jimmy pour l’émission Nonante en 1993, ils se font remarquer par Alain de Greef et animent, en 1994, leur propre émission sur Canal+ : « À la rencontre de divers aspects du monde contemporain ayant pour point commun leur illustration sur support visuel ».

    Puis Édouard Baer continue seul sur Canal+, et anime la rubrique Centre de visionnage de 1997 à 1999.

    En 2000, il écrit et réalise son premier film La Bostella, dont il tient le rôle principal.

    En 2004, il écrit et réalise Akoibon, où il partage l’affiche avec Jean Rochefort.

    Il est le maître de cérémonie des Festival de Cannes 2008 et Festival de Cannes 2009.

    En 2009, il participe à Rendez-vous en terre inconnue.

    Le 2 août 2010, sa pièce de théâtre Miam Miam est diffusée en direct sur France 2, dans le cadre du festival de Ramatuelle.

    En 2010, il chante en duo sur Le Miroir de l'album de Babet, Piano Monstre.

    En 2012, il incarne Astérix dans Au service de sa Majesté.

      Edouard BAER

      

    En 2013, il est à l'affiche de Turf le nouveau film de Fabien Onteniente, au côté d'Alain Chabat et Philippe Duquesne.

      

      Edouard BAER

      

    Années 1990

      

      

    Années 2000

     

     

     

    File:Edouard Baer Cannes.jpg

     

    Années 2010

     

     

     

     

     Edouard BAER

      

    Réalisateur, scénariste

    Scénariste

    Producteur

    • Studio 5 sur France 5, une émission sur la chanson française.
    • L'Oiseau bleu (The Battle of war) au théâtre de la Boule noire à Paris (janvier à mars 2007).

    Voix (doublage)

    Court métrage

    Télévision

    Émissions

     

    et TERRE INCONNUE... là Edouard m'a bluffée...

     

     

    Téléfilms

    Théâtre

    Livre audio

    • Stefan Zweig, Le Joueur d'échecs (lu par Édouard Baer ; traduction de l'allemand par Jacqueline Des Gouttes, révisée par Brigitte Vergne-Cain et Gérard Rudent), éditions Audiolib, album 25 0286 2, Paris, 2010, 2 disques compact (durée : 1 h 53), (EAN 9782356412508), (notice BnF no FRBNF42285829w).

    Récompenses et nominations

     

    WIKIPEDIA

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Michel Auclair, de son vrai nom Vladimir Vujovic, est un acteur français né à Coblence, Allemagne, le 14 septembre 1922 et mort le 7 janvier 1988, à Saint-Paul-en-Forêt dans le Var, France.

     

    Michel Auclair est également un acteur de théâtre. Son pseudonyme provient du titre de la pièce éponyme de Charles Vildrac créée en 1922, année de la naissance de l'acteur.

     

    Biographie

    Il est le fils de Wislaw Vujovic (dit aussi Voja Vujović ou Vojislav Vujović), avocat yougoslave et communiste opposé au stalinisme, et de Charlotte Caspar, biologiste française et belle-sœur de Jean Marchat.

     

    Il suit les cours d’art dramatique au conservatoire de Paris et débute en 1940 au Théâtre de l'Œuvre (Claudel, Alfred de Musset, Jean Cocteau, Ibsen). Dans un répertoire classique et moderne, il joue la tragédie tout comme, avec Roger Planchon en 1954, du Molière.

     

     

    Il débute au cinéma en 1945 dans le film La Belle et la Bête de Jean Cocteau et devient l'un des acteurs principaux du cinéma français d'après-guerre.

    En 1947, au théâtre des Mathurins, il participe à la première pièce de Jean-Pierre Aumont : L'Empereur de Chine.

    Pendant les années 1960-1970, il apparait occasionnellement dans des productions internationales comme Drôle de frimousse avec Fred Astaire et Audrey Hepburn.

    Il meurt, victime d'une hémorragie cérébrale, et est inhumé à

    Saint-Paul-en-Forêt dans le Var.

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    Cinéma

    Années 1940

     

     

     

     

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    Années 1950

     

     

     

      

      

     

     

     

      

      

      

      

    Années 1960

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    Années 1970

     

     

     

     

      

      

      

    Années 1980

      

      

      

     

     

    Séries télévisées

      

    Téléfilms

    Théâtre

    Adaptation

    Comédien

     

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