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HISTOIRE du CINEMA ITALIEN
L’histoire du cinéma italien a commencé quelques mois après que les frères Lumière eurent créé le cinématographe le 28 décembre 1895 à Paris. À la fin de l'après-guerre ce sera l'un des cinémas nationaux les plus influents et reconnus au niveau mondial. De très nombreuses coproductions franco-italiennes font que son histoire croise souvent celle du cinéma français. Dans les années 2010, c'est toujours un cinéma très actif et primé.
Les pionniers
Le cinéma est apporté en Italie par les frères Lumière au cours de l'année 1896. En mars, le cinématographe arrive à Rome et à Milan, en avril à Naples, en juin à Livourne, en août à Bergame, Ravenne et Bologne, en octobre à Ancône.
Les premiers films italiens sont documentaires et ne durent que quelques secondes. Ils immortalisent au moyen d'une caméra à manivelle des faits et personnages de leur temps : rois, empereurs et papes. On peut avant tout citer l'inventeur, opérateur et réalisateur Filoteo Alberini : en 1896, il a réalisé un film, aujourd'hui perdu, sur la visite du roi Humbert Ier et de la reine Marguerite de Savoie à Florence. Le premier film parvenu jusqu'à nous concerne le pape Leon XIII qui bénit à plusieurs reprises la caméra; il dure deux minutes et a été tourné en 1896 par Vittorio Calcina.
Début de l'industrie du cinema
Article détaillé : Naissance de l'industrie cinématographique italienne.L’industrie du cinéma italien est née entre 1903 et 1909 avec la création de trois compagnies : la Cines romaine, l’Ambrosio Film et l’Itala Film de Turin. D’autres compagnies ont rapidement suivi à Milan et à Naples. En très peu de temps, ces premières compagnies ont atteint une production de qualité et leurs films furent bientôt vendus hors d’Italie.
Un des premiers sous-genres apprécié fut les films historiques : le premier de ce type fut, en 1905, le film de Filoteo Alberini, La presa di Roma, 20 settembre 1870 (La prise de Rome, 20 septembre 1870). D’autres films décrivaient les actions de beaucoup de personnages historiques tels que Néron, Messaline, Spartacus, Jules César, Cléopâtre. Rapidement devenu célèbre, le film Ultimi giorni di Pompei (Les Derniers Jours de Pompéi) d’Ambrosio (1908) fut immédiatement suivi par un remake de Casérini (1913). La même année, Guazzoni réalisa un Marc-Antoine et Cléopâtre très apprécié. Et l’année suivante, Giovanni Pastrone créa l’immense Cabiria.
Les actrices Lyda Borelli et Francesca Bertini furent les premières « divas » spécialisées dans les passions tragiques. Ces dernières furent en réalité les premières « stars » de cinéma et aussi les premières actrices à être filmées partiellement nues.
D’autres genres abordaient des thèmes sociaux s'appuyant souvent sur des livres. En 1916, le film Cenere (Braises) adapté du livre de Grazia Deledda était interprété par l’actrice de théâtre Eleonora Duse (célèbre aussi pour être l’amante de Gabriele D'Annunzio).
Introduction du son
En dépit de l’introduction du son, le cinéma italien produit, après la Première Guerre mondiale, des films moins intéressants à cause de la crise économique, et il faut attendre la fin des années 1920 pour que Alessandro Blasetti, Mario Camerini et son cousin Augusto Genina réalisent quelques films innovateurs.
Blasetti commença sa longue carrière avec un projet d’avant-garde (Sole 1928) avant de réaliser, dans les années suivantes, avec le célèbre comédien italien Ettore Petrolini son Néron comique (une satire extrêmement sophistiquée de Mussolini que, dit la légende, le dictateur lui-même autorisa à passer à travers la censure). Il tourna ensuite des films à caractère historique.
Au même moment, un autre genre de films décrivant une société pesante avec une lourde dose de moralité formelle reflétant la culture de l’époque obtint un certain succès. Ce genre se caractérisant invariablement (un véritable tic) par la présence de téléphones blancs dans les scènes représentées fut appelé, pour cette raison, appelé les Telefoni Bianchi. Généralement peu réputés, ces films, contribuèrent néanmoins à lancer beaucoup d’acteurs qui devinrent plus tard des stars, comme Vittorio De Sica et Alida Valli.
Cinecittà
Pendant ce temps-là, le fascisme créa un organisme pour la culture populaire ; son administration suggéra la création, totalement approuvée par Mussolini, de quelques structures importantes pour le cinéma italien. Un emplacement fut trouvé dans le sud-est de Rome pour construire ex nihilo une cité du cinéma, Cinecittà, conçue pour fournir tout ce qui pouvait être nécessaire au tournage d’un film : théâtres, services techniques et même une école de cinéma pour les apprentis.
Costumes
Présentement encore, de nombreux films sont entièrement tournés à Cinecittà. Le fils du dictateur italien, Vittorio Mussolini (it), créa une compagnie nationale de production et organisa le travail d’auteurs, de réalisateurs et d’acteurs parmi les plus doués (dont quelques opposants politiques), créant ainsi entre eux une notable et très intéressante communication d’où naquirent de célèbres amitiés, et tout cela dans une interaction culturelle stimulante, Roberto Rossellini, Federico Fellini…
Néoréalisme
Le cinéma italien n'obtint que de petites récompenses par rétorsion pour le régime dictatorial de son gouvernement, et peut-être aussi à cause de l'approche de la Seconde Guerre mondiale, quand beaucoup de films furent produits – comme dans chaque pays qui se battait – à des fins de propagande.
Malgré cela, Alessandro Blasetti pouvait produire en 1942 son Quattro passi tra le nuvole (Quatre Pas dans les nuages), qui est l’histoire d’un humble employé, qui pour beaucoup, est considéré comme le premier film néoréaliste.
Le néoréalisme (neorealismo) explosa juste après la guerre, avec des films inoubliables comme la trilogie de Rossellini et des acteurs extraordinaires tels qu’Anna Magnani, qui tentaient de décrire les difficultés économiques, les conditions morales de l’Italie et les changements de mentalité dans la vie quotidienne. Comme Cinecittà était occupée par des réfugiés, les films furent tournés à l’extérieur sur les routes dévastées du pays vaincu. Ce genre fut bientôt instrumentalisé à des fins politiques, mais dans la majorité des cas les réalisateurs furent capables de garder la distance nécessaire, en distinguant l’art de la politique.
La poésie et la cruauté de la vie furent harmonieusement combinées dans les films que De Sica scénarisa et réalisa avec le scénariste Cesare Zavattini : parmi ceux-là, Sciuscià en 1946, Ladri di Biciclette (Le Voleur de bicyclette) en 1948 et Miracolo a Milano (Miracle à Milan) en 1950. Le malheureux et amer Umberto D. en 1952, l’histoire touchante d’un vieil homme pauvre avec son petit chien que la vie force à solliciter l’aumône, bafouant ainsi sa dignité, dans la solitude de la société nouvelle, est peut-être le chef-d'œuvre de De Sica et un des plus importants films de toute la production italienne.
Lancé avec une lourde polémique de la part du gouvernement qui aurait voulu le censurer en alléguant de son caractère antinational, le film, qui n’eut pas grand succès commercial, n'a été diffusé, depuis lors, qu'une fois ou deux par la télévision italienne. C’est peut-être encore, malgré l’apparente quiétude de l’action, la plus violente attaque des règles de la nouvelle économie, de la nouvelle mentalité et des nouvelles valeurs, tout en ayant à la fois un point de vue conservateur et progressiste.
Dino Risi
Néoréalisme rose et comédie à l'italienne
Il a été dit qu’après Umberto D., rien de plus ne pouvait être ajouté au néoréalisme. C’est pour cette raison ou pour d’autres, qu’effectivement le néoréalisme prit formellement fin avec ce film. Le genre de ceux qui suivirent, avec des atmosphères plus légères, peut-être plus cohérentes avec des conditions générales de vie plus satisfaisantes, fut appelé le néoréalisme rose.
Ce filon permit d’utiliser des actrices mieux « équipées » pour devenir de vraies célébrités : les visages et mensurations de Sophia Loren, Gina Lollobrigida, Silvana Pampanini, Lucia Bosé et aussi d’autres types de beauté comme Eleonora Rossi Drago, Silvana Mangano, Claudia Cardinale et Stefania Sandrelli peuplaient l’imagination des Italiens juste avant le si bien nommé « boom des années 1960 ». Bientôt le néoréalisme rose fut remplacé par la commedia all'italiana (la comédie à l'italienne), un genre qui par le rire évoquait de façon détournée – mais de manière très approfondie – les thèmes sociaux, politiques et culturels de l'Italie.
Pendant toutes ces années, dans la production plus commerciale, explosa le phénomène Totò, un acteur napolitain reconnu comme le plus grand comique italien. Dans ses films (souvent avec Peppino de Filippo et presque toujours avec Mario Castellani), une sorte de satire néoréaliste s’exprimait aussi bien avec ses manières de guitto (cabotin) que dans l’art du grand acteur dramatique qu’il était également, comme le démontrera (trop tard) Pier Paolo Pasolini.
C’était une « machine-à-films » (une douzaine de titres chaque année), son répertoire était fréquemment répétitif mais jamais ennuyeux (si ce n’est pour les austères critiques de cinéma). Son histoire personnelle (un « prince » né dans les plus pauvres riones (quartiers) de Naples), son visage mobile unique, ses expressions et mimiques personnelles, ses gestes, créaient un personnage inimitable et firent de cet homme un des Italiens les plus aimés dans son pays.
On considère généralement que la « comédie à l’italienne » a débuté avec I soliti ignoti (Le Pigeon) de Mario Monicelli. Cette expression provient du titre du film de Pietro Germi, Divorzio all’Italiana (Divorce à l'italienne) de 1961. Ce titre fut, lui aussi, une expression péjorative pendant une longue période.
Vittorio Gassman, Ugo Tognazzi, Alberto Sordi, Claudia Cardinale, Monica Vitti et Nino Manfredi furent parmi les stars de ces films qui décrivent les années de la reprise économique et investiguaient les coutumes des Italiens, une sorte de recherche auto-ethnologique.
En 1961, Dino Risi réalisa Il sorpasso (Le Fanfaron), aujourd'hui un film culte, puis Una vita difficile (Une vie difficile), I mostri (Les Monstres), In nome del Popolo Italiano (Au nom du peuple italien) et Profumo di donna (Parfum de femme).
Les films de Monicelli comprennent La grande guerra (La Grande Guerre), I compagni (les Camarades), L’armata Brancaleone, Vogliamo i colonnelli (Nous voulons les colonels), Romanzo popolare (Romance populaire) et Amici miei (Mes chers amis).
Les films de Carlo Verdone, aux personnages parfois extravagants, souvent bizarres, mais toujours drôles, s'enchaînent avec toujours beaucoup de succès. Verdone, qui a rendu célèbres ses personnages, ainsi que ses dialogues, reste à l’heure actuelle l'un des acteurs italiens les plus appréciés. En plus d'être plébiscité par le public et la critique, il a reçu, en un peu plus de vingt-cinq ans de carrière, plusieurs prix, dont entre autres, le David di Donatello du meilleur acteur et scénariste pour Maledetto il giorno che ti ho incontrato, ou encore du meilleur réalisateur pour Perdiamoci di vista.
Cinéma de genre
L'apport du cinéma de genre italien au cinéma mondial est considérable. Il a profondément influencé le cinéma américain ou celui de Hong-Kong.
Les principaux genres traités par le cinéma italien sont :
- le péplum
- le western italien dit « spaghetti » avec au premier plan Sergio Leone et Sergio Corbucci
- le giallo avec notamment Dario Argento et Mario Bava
- le cinéma d'horreur avec Lucio Fulci
- Le cinéma policier
- Le cinéma érotique
Le renouveau du cinéma italien dans les années 1990 et 2000
Au cours des années 1980, le cinéma italien traverse une grave crise, due avant tout à la diffusion de la télévision dans les foyers italiens. Pendant cette période, le cinéma d'auteur disparaît pratiquement. On remarque cependant les derniers films de Federico Fellini (La Cité des femmes, Et vogue le navire..., Ginger et Fred, Intervista, La Voce della luna), ceux d'Ettore Scola (La Terrasse, La Nuit de Varennes, Le Bal, La Famille), les grandes fresques de Bernardo Bertolucci (Le Dernier Empereur) et de Sergio Leone (Il était une fois en Amérique) mais aussi et surtout les débuts de Nanni Moretti (Bianca, La messe est finie et Palombella rossa).
La fin des années 1980 et le début des années 1990 voit une nouvelle génération de cinéastes italiens qui, même si elle reste très mal connue en France, contribue à ramener le cinéma italien à un niveau élevé. Cette renaissance est symbolisée par Cinéma Paradiso, le film avec lequel Giuseppe Tornatore remporte l'Oscar du meilleur film étranger en 1990. Cette récompense est décernée, deux ans plus tard, à un autre film italien, Mediterraneo de Gabriele Salvatores, une histoire ironique et amère sur un groupe de soldats italiens perdus sur une île grecque durant la Seconde Guerre mondiale.
Le cinéma d'auteur des années 1990 est surtout lié à Nanni Moretti (Journal intime, Aprile et La Chambre du fils avec lequel il obtient la palme d'or en 2000), Daniele Luchetti, Mario Martone, Francesca Archibugi, Marco Risi, Ricky Tognazzi, Carlo Mazzacurati, Pasquale Pozzessere, Sergio Rubini, Michele Placido, Mimmo Calopresti, les deux filles de Luigi Comencini, Francesca et Cristina mais aussi Roberto Faenza avec sa transposition du roman d'Antonio Tabucchi Pereira prétend (une des dernières apparitions de Marcello Mastroianni) et Marco Tullio Giordana (Les Cent Pas, puis le film fleuve La meglio gioventù).
L'auteur le plus représentatif de ce nouveau cinéma d'auteur est Gianni Amelio qui cherche à prolonger le néoréalisme en le renouvelant avec des histoires contemporaines liées aux changements de la société italienne (Les Enfants volés, Lamerica). Son cinéma a su évoluer soit de manière intimiste (Les Clefs de la maison) soit de manière épique (L'Étoile imaginaire).
La comédie, genre roi du cinéma italien, réussit aussi à retrouver tout son éclat. Après l'apparition de Massimo Troisi et de Roberto Benigni acteurs-réalisateurs très « pierrots lunaires », on remarque Leonardo Pieraccioni, qui se réclame ouvertement de Mario Monicelli, et Paolo Virzì, auteur des très appréciés Vacances d'août, Ovosodo et Caterina va en ville. Autre comédie tout en finesse, celle de Silvio Soldini Pain, tulipes et comédie.
Parmi les réalisateurs découverts dans les années 2000 : Gabriele Muccino, Paolo Sorrentino, Emanuele Crialese et Matteo Garrone. Ce renouveau semble même redonner des ailes aux anciens : Marco Bellocchio et Ermanno Olmi signent avec Le Sourire de ma mère et Le Métier des armes, deux chefs-d'œuvre parmi leurs plus grands films.
Personnalités du cinéma italien
Autres
- G.-R. Aldo (Aldo Graziati), directeur de la photographie
- Age-Scarpelli (Agenore Incrocci et Furio Scarpelli), scénaristes
- Suso Cecchi d'Amico, scénariste
- Ubaldo Arata, directeur de la photographie
- Anchise Brizzi, directeur de la photographie
- Ennio De Concini, scénariste
- Dino De Laurentiis, producteur
- Tonino Delli Colli, directeur de la photographie
- Pasqualino De Santis, directeur de la photographie
- Gianni di Venanzo, directeur de la photographie
- Danilo Donati, décorateur
- Dante Ferretti, décorateur
- Ennio Guarnieri, directeur de la photographie
- Tonino Guerra, scénariste
- Ruggero Mastroianni, monteur
- Carlo Montuori, directeur de la photographie
- Mario Montuori, directeur de la photographie
- Ennio Morricone, compositeur
- Marco Müller, producteur
- Armando Nannuzzi, directeur de la photographie
- Nicola Piovani, compositeur
- Carlo Ponti, producteur
- Renzo Rossellini, compositeur
- Renzo Rossellini, producteur
- Giuseppe Rotunno, directeur de la photographie
- Nino Rota, compositeur
- Vittorio Storaro, directeur de la photographie
- Aldo Tonti, directeur de la photographie
- Armando Trovajoli, compositeur
WIKIPEDIA
Tags : cinema, italie, films, film, mario
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