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    Leelee Sobieski

     

    Leelee (ou LeeLee) Sobieski, née Liliane Rudabet Gloria Elsveta Sobieski le 10 juin 1983 à New York, est une actrice américaine.

     

     

    Leelee Sobieski

    Biographie


    Leelee Sobieski est née d'un père français, l'artiste peintre et acteur Jean Sobieski qui joua dans des westerns spaghetti et plusieurs films français et d'une mère américaine, l'écrivain Élisabeth Salomon.

     

    Elle prétend être une descendante du roi Jean III Sobieski de Pologne

     

    . Mariée une première fois avec Matthew Davis de 2008 à 2009, elle se remarie en 2010 avec Adam Kimmel et a deux enfants, Louisanna Ray Kimmel et Martin Kimmel.

     

    leelee sobieski 88 minutes 17

    Carrière


    Leelee Sobieski commence à être connue du grand public durant son adolescence grâce à son rôle dans le film Deep Impact de Mimi Leder en 1998 et celui d'une lolita dans le film Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick, l'année suivante, alors qu'elle n'avait pas quinze ans lors du tournage des scènes où elle interprète une nymphette.

     

     

    Sa connaissance de la langue française lui permet de jouer des rôles principaux dans L'Idole de Samantha Lang en 2002, La fille d'un soldat ne pleure jamais de James Ivory en 1998 ou le feuilleton télévisé Les Liaisons dangereuses de Josée Dayan en 2003.

     

    Filmographie

    Films[

     

    1997 : Un Indien à New York (Jungle 2 Jungle) de John Pasquin : Karen Kempster
    1998 : Deep Impact de Mimi Leder : Sarah Hotchner Beiderman
    1998 : La fille d'un soldat ne pleure jamais (A Soldier's Daughter Never Cries) de James Ivory : Charlotte Anne Willis à 14 ans
    1999 : Collège Attitude (Never been kissed) de Raja Gosnell : Aldys Martin
    1999 : Eyes Wide Shut, de Stanley Kubrick : la fille de Milich
    2000 : Un été sur terre (Here on Earth) de Mark Piznarski : Samantha Cavanaugh
    2001 : 1943 l'ultime révolte (Uprising) de Jon Avnet : Tosia Altman
    2001 : La Prison de verre (The Glass House) de Daniel Sackheim : Ruby Baker
    2001 : Une virée en enfer (Joy Ride) de John Dahl : Venna
    2002 : Max de Menno Meyjes : Liselore von Peltz
    2002 : L'Idole de Samantha Lang : Sarah Silver
    2006 : Lying de M. Blash : Sarah
    2006 : The Elder Son de Marius Balchunas : Lolita
    2006 : The Wicker Man de Neil LaBute : Sister Honey
    2006 : In a Dark Place de Donato Rotunno : Anna Veigh
    2006 : Heavens Fall de Terry Green : Victoria Price
    2007 : King Rising, Au nom du roi (In the Name of the King : A Dungeon Siege Tale) d'Uwe Boll : Muriella
    2007 : Walk All Over Me de Robert Cuffley : Alberta
    2007 : 88 minutes de Jon Avnet : Lauren Douglas
    2008 : Finding Bliss de Julie Davis : Jody Balaban
    2009 : Night Train de Brian King : Chloe White
    2009 : Public Enemies de Michael Mann : Polly Hamilton
    2009 : The Mad Cow de Jamie Bradshaw et Alexander Doulerain : Abby Gibbons
    2010 : Acts of Violence d'Il Lim : Olivia Flyn
    2010 : The Last Film Festival de Linda Yellen : Stalker

     

     


    Télévision[

     


    1994 : Le Baiser du papillon (Reunion) de Lee Grant : Anna Yates
    1995 : A Horse for Danny de Dick Lowry : Danielle « Danny » Fortuna
    1999 : Jeanne d'Arc de Christian Duguay : Jeanne d'Arc
    2003 : Les Liaisons dangereuses de Josée Dayan : Cécile de Volanges
    2005 : Hercule de Roger Young : Déjanire

     

     


    Séries télévisées


    1995 : Charlie Grace : Jenny Grace
    1996 : Une maman formidable (Grace Under Fire) (Positively Hateful) : Lucy (épisode Positivement haïssable)
    1996 : Infos FM (NewsRadio) (épisode Arcade)
    1996 : The Home Court : Leslie ( épisode Love, Death & Soda)
    1998 : FX, effets spéciaux : Tanya (épisode Le Mauvais Œil (Evil Eye))
    2002 : Frasier : Sheila (épisode Enemy at the Gate)
    2010 : Drop Dead Diva : Samantha Colby (épisode A Mother's Secret)
    2010 : The Good Wife : Alexis Symanski (épisode Breaking Up)
    2012 : NYC 22 : Jennifer "Maison blanche" Perry
    Distinctions[modifier | modifier le code]
    Prix de "La pire actrice" lors des Razzie Awards 2009 pour 88 minutes
    Prix de "La pire actrice" lors des Razzie Awards 2009 pour King Rising, au nom du Roi
    Prix de la "Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm" lors des Golden Globes 2003 pour 1943 l'ultime révolte (2001) (TV)
    Lauréat du "Prix young hollywood award de la star féminine de demain" lors des Young Hollywood Awards 2000
    Prix de la "Meilleure performance pour un drame romantique" lors des Teen Choice Awards 2000 pour Un été sur terre (2000)
    Prix de la "Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm" lors des Satellite Awards 2000 pour Jeanne d'Arc (1999) (TV)
    Prix de la "Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm" lors des Golden Globes 1999 pour Jeanne d'Arc (1999) (TV)
    Lauréate du Prix de la "Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm" lors des YoungStar Awards 1999 pour Jeanne d'Arc (1999) (TV)
    Prix de la "Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm" lors des Primetime Emmy Awards 1999 pour Jeanne d'Arc (1999) (TV)Afficher l'image d'origine
    Prix de la "Meilleure performance pour une jeune actrice" lors des YoungStar Awards 1999 pour Collège attitude (1999)
    Prix de la "Meilleure actrice prometteuse" lors des Chicago Film Critics Association Awards 1999 pour La fille d'un soldat ne pleure jamais
    Prix de la "Meilleure jeune actrice" lors des Young Artist Awards 1999 pour La fille d'un soldat ne pleure jamais

     

     

     

     

     

     

     

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  • Une enfant des banlieues…

    Nicole CourcelNicole Courcel (1948)

     

     

    Nicole, de son vrai nom Andrieu, vit le jour à Saint-Cloud, dans la banlieue parisienne, le 21 octobre 1931, fille unique d'un papa journaliste d'origine toulonnaise et d'une maman monégasque.

     

    Elle a un frère et trois neveux. Elle passa sa prime enfance au n°45 de la rue de Courcelles (ça ne s'invente pas !) dans le dix-septième arrondissement de Paris d'autant plus que… cinquante ans plus tard elle habitera au n°75 de cette même artère !

     

    1940, c'est la guerre.

     

    Elle a neuf ans au divorce de ses parents et suit sa maman chez sa grand-mère maternelle vivant à Monaco où elle poursuit ses études primaires au pensionnat des Dames de Saint-Maur; puis à Marseille, le temps d'un bombardement, avant de rejoindre avec quelques larmes le pensionnat des sœurs de Brive-la-Gaillarde.

     

    Il fait partie de ses plus mauvais souvenirs, responsable sans doute de l'agnosticisme qu'elle ne renia jamais.

     

    Nicole Courcel en 1932 à Paris [STR / HARCOURT/AFP/Archives]

     

     

    La suite sera tout autre, accueillie avec bonté qu'elle fut par sa grand-mère, retirée à Martel, un bien joli village du Quercy.

     

     

     

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    C'est aussi à Martel que naît son gout du théâtre.

     

    Entreprenante, elle monte une “troupe” jouant jusqu'aux villages voisins, allant même offrir ses “recettes” aux maquisards.

     

    A seize ans, elle quitte le village, chargée de joyeux souvenirs.

     

    N'ayant pas brillé à l'école, surtout à cause de mathématiques particulièrement rébarbatifs et catastrophiques, elle est fort heureusement récupérée par le français et… la gymnastique.

     

    Ce qui explique le séjour qu'elle fera en Angleterre dans un collège laïque avec deux excellentes copines ne s'exprimant qu'en français, complices de ses quatre cent coups et pas tout à fait innocentes de son insensibilité à la langue de Shakespeare.

     

    Elle se rattrapera par la suite.

     

    En 1946, elle retrouve Paris, avec la joie d'apprendre que Jacques BeckerJacques Becker termine 

    «Antoine et Antoinette» (1946) film dans lequel, disons-le une fois pour toute, elle n'apparaît pas.

     

    Deux années s'écoulent et l'on retrouve Becker en pleine préparation

     

     

    de son «Rendez-vous de juillet»(1949), son générique n'étant pas encore arrêté. Intéressée, Nicole pense utile de s'inscrire aux cours d'art dramatique de Madame Bauer-Thérond, puis pour huit mois à ceux de René SimonRené Simon.

     

     

    Elle attend que Becker ait réglé certains problèmes de production et qu'il puisse enfin envisager le tournage pour participer au traditionnel défilé des postulantes.

     

    Après mûres réflexions, Becker avouera que c'est son " physique d'ange et son air de garce" qui s'avéra le plus attractif et le plus convainquant.

     

     

     

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    Il la modèle sans trop de peine en jeune fille existentialiste fréquentant les cabarets de jazz du Paris de l'après-guerre.

     

    L'héroïne porte le nom de Courcel, que l'actrice en herbe adoptera comme pseudonyme.

     

    Les augures annoncèrent d'excellentes nouvelles, le film connaîtra un énorme succès et Nicole, comblée, fêtera ses dix-huit printemps.

     

     

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    «La Marie du port» (1949)…

    Nicole CourcelNicole Courcel (1956)

     

     

    C'est tout autre chose pour «La Marie du port» (1949), une excellente peinture de caractères tourné à Port-en-Bessin par un Marcel Carné sortant de trois années d'absence.

     

     

     

    C'est après beaucoup d'hésitations qu'il lui offre le rôle initialement prévu pour Anouk Aimée retenue sur d'autres plateaux.

     

    Il finit par l'accepter en petite serveuse ambitieuse et sournoise telle qu'imaginée

    par Georges Simenon, mais en lui imposant une teinte de cheveux plus foncés et de surcroît nantie d'une couronne tressée.

     

    Quant au reste, il se plia finalement aux arguments… de Gabin, véritable initiateur du film et défenseur de la “petite”.

     

    Finalement, le clap est donné sur cette histoire d'une passion qui se meurt, d'une autre qui naît.

     

    Appuyée par André Bernheim, son agent artistique, Nicole y donne la mesure de son jeune talent.

     

     

    Les années cinquante seront denses et dans l'ensemble concluantes.

     

    L'actrice entame la décade amoureuse de son cousin marinier dans 

     

    «Les amants de Bras-Mort» (1950); 

     

     

    «Gibier de potence» (1951) nous la montre en pure jeune fille ayant retrouvé sa blondeur, toute ronde et vivant des passions perturbées avec le beau Georges Marchal qu'elle retrouvera pour une brève liaison davantage fatale, puisque 

     

    «Les amours finissent à l'aube» (1953).

     

    C'est librement historique et revêtu de ses apparats de Roi-soleil que Sacha Guitry la métamorphose en resplendissante Madame de Chalis dans son 

     

     

    «Si Versailles m'était conté» (1953).

     

     

    Jacqueline Audry qui lui réserve le rôle de l'amie d'une condamnée du «Huis clos» sartrien (1954); ses désirs d'échapper au triste sort des 

     

     

    «Marchandes d'illusions» (1954) et

     

     

    de sortir des faux rêves des «Clandestines» (1954) lui permettent de dessiner de personnages beaucoup moins lisses; enfin, elle contribue au succès retentissant que lui offrent les péripéties d'une famille de bons Français moyens

     

     

    avec «Papa, maman, la bonne et moi» (1954) et

     

    sa suite logique «Papa, maman, ma femme et moi» (1956).

     

     

    Une importante parenthèse théâtrale s'ouvre au Théâtre Sarah-Bernhardt, puis en tournée avec «Les sorcières de Salem» (1954) dont elle incarne la jeune Abigaël, possédée du démon de la vérité en envoyant d'innocentes victimes à la guillotine.

     

     

    Pièce largement inspirée de l'affaire Rosenberg, plaidoirie contre le maccarthysme que la majorité de la critique défendit farouchement et avec une vigueur peu commune.

     

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    Saluée par cette critique, bénéficiant même de la couverture de "Paris-Match",

     

    c'est cependant Mylène DemongeotMylène Demongeot qui reprendra son rôle pour la version cinématographique.

     

     

    «Gervaise» (1955) de René Clément figure à jamais parmi ses plus grands regrets, le rôle qu'elle convoitait lui échappa malgré l'approbation du réalisateur, les producteurs imposant l'Autrichienne Maria SchellMaria Schell, co-production oblige.

     

    La consolation vint lors de son envol vers la Suède, dans la région des lacs et des forêts, pour «La sorcière» (1956) une jeune sauvageonne qu'incarne Marina VladyMarina Vlady, victime d'une haine absurde de villageois ignorants et qui doit faire face à sa rivale (Nicole), en propriétaire terrienne amoureuse d'un exploitant voisin (Maurice Ronet); 

     


     

     

     

    «Le cas du docteur Laurent» (1957) marque d'heureuses retrouvailles avec un Gabin médecin dans un arrière-pays montagnard, dont elle défend la thèse de l'accouchement sans douleur.

     

     

     

    Elle termine la décade avec «Le testament d'Orphée» (1959) de Jean Cocteau qui en fait une mère maladroite, effrayée, au point de laisser tomber son bébé de ses bras.

     

     

     

    Les “sixties”…

    Nicole CourcelNicole Courcel (196X)

     

     

    Les années soixante s'ouvrent avec un insipide péplum, 

     

    «Les vierges de Rome» (1960) tourné à Belgrade (!) pour lequel elle se trouve gracieusement entourée de Louis Jourdan et de son ami Michel Piccoli, tous deux en jupettes, responsables de leurs éclats de rires irrépressibles hors caméra.

     

     

     

    Changement de décors avec «Le passage du Rhin» (1960), grand prix à la Mostra de Venise, dans lequel elle incarne une journaliste collaboratrice durant l'Occupation.

     

     

     

    Infirmière amoureuse, elle passe «Les dimanches de ville d'Avray» (1962) en compagnie d'un ex-pilote amnésique culpabilisé par la mort d'une petite fille.

     

     

    «Verspätung in Marienborn/Le train de Berlin est arrêté» (1963), une co-production franco-allemande, la confine en garde-malade accompagnant un patient à travers les deux Allemagnes.

     

     

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    Jolie espionne défiant «Nick Carter et le trèfle rouge» (1965) face à un Eddie Constantine ayant remisé son costume de Lemmy Caution.

     

    Elle termine la décennie avec une furtive apparition en patronne de boîte de nuit dans «La nuit des généraux» (1966) d'Anatole Litvak.

     

     

     

    Paul Vecchiali, qu'elle apprécie beaucoup, l'avait sollicitée pour sa première réalisation, 

     

    «Les petits drames» (1961), dont le négatif fut détruit lors d'un incendie avant le tirage des copies d'exploitation.

     

    C'est donc avec joie qu'elle affronte «Les ruses du diable» (1965) en patronne de guinguette et déjoue, en fille de joie, les sortilèges nocturnes de «L'étrangleur» (1970).

     

     

    La crise du cinéma français s'ouvre à l'aube des années 70 :

     

    qualité des films ou celle des réalisateurs, des acteurs ? Concurrence de la télévision ?

     

    Toujours est-il que la chute des spectateurs est impressionnante et que les rôles féminins bien rémunérés sont réservés à quelques “bankable(s)”, adjectif qui fera son chemin.

     

     

    Nicole n'en fait pas partie alors que les critiques avertis l'avaient titularisée comme une actrice de première qualité en pleine possession de ses moyens.

     

     

    Malgré le soutien de ses agents artistiques qui se succèdent, elle reste seule à assumer son chemin.

     

    Elle, qui avait si bien veillé à l'éclectisme de ses choix, finit par croire, comme certaines de ses amies, qu'elles sont devenues bizarrement et subitement mauvaises à tel point que l'on ne veut plus d'elles et qu'il faut bien tourner ce qu'on leur propose même si elles ne sont pas très fières du résultat !

     

     

    Ses dernières apparitions cinématographiques se limiteront à sept films, certains pour ce que l'on appelle une participation. Ainsi l'épouse d'un truand perceur de coffres-forts

     

    dans «Un officier de police sans importance» (1972) ; un peu plus présente dans 

     

    «Le rempart des béguines» (1972) pour une amitié contestée alimentée de rapports amoureux d'une femme de 40 ans envers la fille de son amant; 

     

     photo aff_rempart_beguines-2.jpg

     

     

    «L'aventure, c'est l'aventure» (1972) de Lelouch qui la dirige en prostituée revendicatrice et syndicaliste; 

     

     

    L'actrice française Nicole Courcel a joué dans L'aventure c'est l'aventure de Claude Lelouch.

     

    «La gifle» (1974) où elle est la maîtresse en désamour d'un Lino Ventura confronté à des déboires professionnels et déboussolé par les libertés de sa gamine.

     

     

     

    Afficher l'image d'origine

     

     

     

    Deux films qu'elle apprécia à juste titre, deux jours de tournage avec Lelouch ou Pinoteau davantage valorisants que certains films avec des rôles plus longs mais terriblement ennuyeux.

     

    Enfin, «L'esprit de famille» (1979), une chronique familiale chargée de problèmes relationnels, nous permet de la retrouver une dernière fois en mère soucieuse souvent confrontée à ses quatre filles.

     

    Film gentillet, qui marque ses adieux cinématographiques.

     

      photo 13_Nicole_Courcel.jpg

     

    Théâtre et télévision…

    Nicole CourcelNicole Courcel (1972)

     

     

     

    Déçue par la médiocrité des rôles offerts par un cinéma qui ne lui convient plus, Nicole Courcel revient vers un théâtre intellectuellement plus dense, plus fidèle et qui lui apporte de plus grandes satisfactions.

     

    Plus jeune, on lui avait même proposé d'aller créer «Romancero» 

    de Jacques Deval à Broadway ce qui aurait pu lui apporter une reconnaissance internationale, mais elle refusa pour des raisons personnelles touchant sa vie privée, une vie privée qu'elle sut défendre en toutes circonstances, parfois farouchement.

     

     

     

    En France, elle connut une suite de beaux titres et de succès mérités que l'on ne peut passer sous silence : 

     

    «La bonne soupe» (1958) de Félicien Marceau;«Le cheval évanoui» (1966) de Françoise Sagan, création qu'elle dut arrêter, enceinte de deux jumelles qu'elle perdit; 

     

    «Douce-amère» de et avec Jean Poiret (1970); «Cher menteur» (1975)

    avec Paul Meurisse; 

     

     

    «Même heure, l'année prochaine» (1976/1977) avec Jean Piat,

    et «Une journée particulière» d'après le film d'Ettore Scola dont elle reprit le rôle défendu par Sophia Loren; etc.

     

     

    Simultanément, la télévision lui offrit aussi quelques belles compositions, engendrant de bons souvenirs : 

     

     

    «Les Boussardel» (1972), cinq épisodes d'une saga familiale de la haute bourgeoisie parisienne; 

     

    «Madame Bovary» (1974) en Emma, un tournage dans le cadre magnifique de Gerberoy et doublement merveilleux car enceinte de Julie; 

     

     

    «Quatre femmes, quatre vies» (1981),

     

    quatre portraits de femmes issues de milieux différents, une série écrite sur mesure pour elle;

     

     

    le «Dialogue des carmélites» (1983)

    sous la Terreur en glaçante mère Marie de l'Incarnation face à l'échafaud; 

     

     

    «Allo Béatrice» (1984) à l'écoute des femmes en détresse; 

     

     

     

     

    «La milliardaire», un thriller de Jacques Ertaud; 

     

    «Le destin des Steenfort» (1999) une trilogie dramatique au centre des maîtres de l'orge; et son ultime prestation en grand-mère commanditaire de meurtres dans le «Milady» (2004) de l'infatigable Josée Dayan.

     

     

    Chroniqueuse auprès de Caroline Tresca dans l'émission «Télé Caroline», Nicole Courcel fit également partie du conseil des sages d'Antenne2 chargé de défendre les œuvres de qualité.

     

     

    Elle fonda et fut pendant quinze ans la secrétaire générale de l'Union Syndicale des Artistes

    (de 1969 à 1984) dont elle finit par se retirer, déçue par l'absences de cotisations, de militants et de responsables.

     

    Courageuse et battante, on la vit souvent accompagnée d'amies fidèles, telles Brigitte Auber et Evelyne Dandry.

     

     

    Invitée par Unifrance, Nicole Courcel représenta dignement le cinéma français en maint endroit du globe, les festivals, ceux de Cannes, de Knokke-le-Zoute (1949) en Belgique, de Berlin, de Caracas, de Punta del Este en Uruguay, de Mar del Plata en Argentine reçue pour la circonstance par Evita Perón, l'icône controversée, de Moscou pour la semaine du cinéma français accompagnée entre autres de Gérard Philipe, à Londres avec Martine CarolMartine Carol son amie, pour une Royal Performance, etc.

     

     

    Sa vie de femme…

     

     

    Nicole CourcelNicole Courcel (1990)

    La vie de Nicole Courcel ne fut pas toujours rose.

     

    Sa carrière connut des hauts et des bas. 1992 fut particulièrement une année difficile.

     

    Elle s'était lancée dans la restauration en ouvrant le "Clodenis", un établissement new look dans le XVIIIème arrondissement de Paris.

     

     

    Mal géré par la personne en qui elle avait placé toute sa confiance, le restaurant se trouva en faillite et fut vendu par adjudication.

     

     

    Elle n'eut d'autre ressource pour faire face à cette catastrophe financière que d'accepter l'hypothèque de son appartement et l'heureux soutien de sa maman.

     

     

    On ne peut parcourir la vie de Nicole Courcel sans citer Julie. L'actrice a 43 ans lorsque, le 27 février 1974, elle devient la mère sans mari de Julie. En 1980, Robert Laffont édite les deux-cent pages de son récit, un écrit honnête, franc, à cœur ouvert, un livre plein de tendresse et d'amour, avec lequel elle s'adresse à la première personne à Julie, son petit “bout” de six ans : un livre, une longue lettre dirons-nous, qu'elle intitule «Julie Tempête».

     

    Devenue adulte, Julie se lance dans la photographie, notamment pour "Elle".

     

     

     

    Quatre ans plus tard, elle se tourne vers la gastronomie et devient une présentatrice très appréciée pour ses émissions culinaires et ses livres de recettes, notamment de «C à vous» à «Fourchette et sac à dos» sur France Télévisions.

     

    Jolie, rayonnante, excellente chroniqueuse, elle convole en justes noces fin août 2010 dans un petit village girondin avec le neurochirurgien Stéphane Delajoux.

     

     

    Nicole Courcel fut une femme libre, exemplaire, épanouie, très intelligente.

     

    Célibataire amoureuse, elle a aimé les hommes et certains le lui ont rendu, pas toujours au mieux.

     

    Elle ne renie rien de ses amours discrètes dont nous ignorons l'identité,

    et c'est très bien ainsi.

     

     

    Chère Nicole Courcel, nous vous devons beaucoup.

     

    Nous avons gardé le souvenir de votre voix chaude et caressante.

     

     

    Nous avons retenu cette belle expression, ce somptueux compliment qu'une journaliste vous fit à la veille de votre cinquantième anniversaire en s'exclamant : 

     

    "Quand Nicole Courcel aura 50 ans, notre certitude sera de savoir qu'elle n'aura toujours que deux fois 25… ".

    Aujourd'hui, nous avons peine à le croire, vous n'avez guère plus que 3 fois 25 ans !

     

     

    Documents…

     

     

     

    Sources : propos recueillis auprès de Nicole Courcel lors de l'hommage qui lui fut rendu dans un ciné-club francilien, le 22 janvier 1993, de même que ceux de notre tout récent contact, pour lesquels nous tenons à la remercier, enfin la lecture de son très beau livre de souvenirs «Julie Tempête» (1980 Editions Robert Laffont) fut loin d'être négligée.

     

    Pour le reste, documents personnels, plusieurs images glanées ça et là, dans divers ouvrages ou sur la toile, au cours de nombreuses années de vagabondage, et dont je nous n'avons pas toujours gardé trace de l'origine.

     

     

    Enfin, notre Collectionneuse, Marlène Pilaete, a consacré une page à 

     

    Nicole Courcel dans sa galerie numéro 8.

     

    Citation :

    "Nicole Courcel est l'actrice type : sans chichis, disponible, juste et humble.

     

    Je conserve d'elle un souvenir magique et mon affection à son égard restera indéfectible.

     

    Elle m'a gentiment, et consciencieusement, mis le pied à l'étrier.

     

     

    La femme est d'une beauté rare et personnelle.

     

    Son appétit de la vie l'a peut-être empêchée de devenir la star qu'elle mérite d'être".

    Paul Vecchiali
    Yvan Foucart (septembre 2012)
     
     
    Filmographie Actrice

    1946 ANTOINE ET ANTOINETTE de Jacques Becker

    1947 LES AMOUREUX SONT SEULS AU MONDE de Henri Decoin

    1948 AUX YEUX DU SOUVENIR  de Jean Delannoy

    1949 RENDEZ-VOUS DE JUILLET de Jacques Becker

    1949 LA MARIE DU PORT de Marcel Carné

    1950 LES AMANTS DE BRAS MORT de Marcel Pagliero

    1951 GIBIER DE POTENCE de Roger Richebé

    1952 LES AMOURS FINISSENT A L'AUBE de Henri Calef

    1953 LE COLLÈGE EN FOLIE de Henri Lepage

    1953 LE GRAND PAVOIS de Jack Pinoteau

    1954 SI VERSAILLES M'ÉTAIT CONTÉ de Sacha Guitry

    1954 MARCHANDES D'ILLUSIONS de Raoul André

    1954 HUIS-CLOS  de Jacqueline Audry

    1954 PAPA, MAMAN, LA BONNE ET MOI de Jean-Paul Le Chanois

    1954 LES CLANDESTINES de Raoul André

    1955 L'INSPECTEUR CONNAÎT LA MUSIQUE de Jean Josipovici

    1955 LA SORCIÈRE de André Michel

    1955 PAPA, MAMAN, MA FEMME ET MOI de Jean-Paul Le Chanois

    1956 L'INSPECTEUR AIME LA BAGARRE de Jean Devaivre

    1956 CLUB DE FEMMES de Ralph Habib

    1956 LE CAS DU DOCTEUR LAURENT de Jean-Paul Le Chanois

    1957 LA PEAU DE L'OURS de Claude Boissol

    1957 LA BELLE ET LE TZIGANE de Jean Dréville et Márton Keleti

    1959 LE TESTAMENT D'ORPHÉE de Jean Cocteau

    1959 EIN MANN GEHT DURCH DIE WAND  de Ladislas Vajda

    1960 LES AMOURS DE PARIS de Jacques Poitrenaud

    1960 LE PASSAGE DU RHIN de André Cayatte

    1960 LES VIERGES DE ROME de Vittorio Cottafavi et Carlo Ludovico Bragaglia

    1960 VIVE HENRI IV, VIVE L'AMOUR de Claude Autant-Lara

    1961 LES DIMANCHES DE VILLE-D'AVRAY de Serge Bourguignon

    1961 LES AVENTURIERS DU KASAI de Yves Allégret

    1963 LE TRAIN DE BERLIN EST ARRÊTÉ de Rolf Haedrich

    1965 LES RUSES DU DIABLE de Paul Vecchiali

    1965 NICK CARTER ET LE TRÈFLE ROUGE de Jean-Paul Savignac

    1966 LA NUIT DES GÉNÉRAUX de Anatole Litvak

    1966 LES CRÉATURES de Agnès Varda

    1970 L'ÉTRANGLEUR de Paul Vecchiali

    1971 L'AVENTURE C'EST L'AVENTURE de Claude Lelouch

     

     

     

     

    1972 LE REMPART DES BÉGUINES de Guy Casaril

    1972 UN OFFICIER DE POLICE SANS IMPORTANCE de Jean Larriaga

    1974 LA GIFLE de Claude Pinoteau

    1974 THOMAS de Jean-François Dion

    1978 L'ESPRIT DE FAMILLE de Jean-Pierre Blanc

     

     

    Télévision

    Théâtre[modifier | modifier le code]

     

     

     
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    SI DIEU ÉTAIT UN HOMME ALORS ÇA SERAIT LUI  !

     

    ---------------------------------------------------------------------

     

     

     

    Viggo Mortensen s'est imposé sur le tard. Commençant comme dans des seconds rôles solides, passant par quelques fulgurances 

    (dans The Indian runner de Sean Penn),

     

     il aura fallu une opportunité inattendue, lui permettant d'obtenir le rôle d'Aragorn dans l'adaptation brillante du classique de Tolkien, 

     

    Le Seigneur des anneaux par Peter Jackson. 

     

    Il devient en 2001 une icône du cinéma d'aventure (registre qu'il cultivera dans Hidalgo et Capitaine Alatriste). 

     

    C'est auprès de David Cronenberg que cet artiste complet (poète, photographe et peintre à ses heures), abordera des rivages plus sombres. 

     

    Entre prestance physique et sensibilité profonde, il vient donner chair au héros de La Route, réalisé par John Hillcoat 

     

    ---------------Débuts difficiles et destins brisés

     

     

    Viggo naît d'une mère new yorkaise et d'un père d'origine danoise le 20 octobre 1958. 

     

    Son enfance est singulière et aventureuse puisqu'il la passe en Amérique du sud. 

     

    Un diplôme tirant partie de ses facultés polyglottes en poche, Viggo sort de l'université en 1980 pour affronter le vaste monde. 

     

    Après quelques boulots improbables, il se prend de passion pour le métier d'acteur et s'y consacre tout entier. 

     

    Sa première apparition d'importance a finalement lieu dans Witness, film taillé sur mesure pour Harrison Ford. Peter Weir remarque le jeune acteur et étoffe son rôle au départ très secondaire. 

     

    Il décroche des rôles dans des petits films comme Fresh horses 

    ou Prison de Renny Harlin en 1988, film d'horreur sur fond d'enfer carcéral. 

     

    Au début des années 90, il apparaît dans Leatherface, massacre à la tronçonneuse 3. Viggo Mortensen a connu des débuts difficiles et une période de vaches maigres, faite de déceptions et de frustrations qui en aurait découragé plus d'un.

     

    L'Enfant miroir de Philip Ridley est l'un de ses premiers grands films, où il incarne le frère irradié par des essais nucléaires du jeune héros.

     

     Le rôle de la révélation survient en 1991 avec The Indian runner de Sean Penn. Il y est le frère à problèmes d'un policier intègre et bien intentionné, David Morse, qui tente de le détourner de ses démons. 

     

    Il incarne un personnage irrémédiablement brisé par le Vietnam, menant une existence intense et sans issue.

     

    Sa carrière prend alors un autre tour. Mais la prestance de l'acteur ne sert que des rôles de méchants (comme dans L'extrême limite avec Wesley Snipes en 1994).

     

     Il est alors dans des séries B comme American Yakuza.

     

     Il côtoie Harvey Keitel dans The Young Americans en 1993. Mais c'est face à un autre monstre sacré qu'il fait une prestation marquante, dans L'Impasse de Brian de Palma avec Al Pacino. Ce dernier est en quête de rédemption. 

     

    Mortensen apparaît comme le spectre de son ancienne vie, bandit jadis magnifique, à présent piteusement cloué à son fauteuil roulant, geignant sur sa splendeur passée et mouchardant pour les flics.

     

     Il s'embarque ensuite dans l'aventure sous-marine de Tony Scott, USS Alabama, pris dans la bataille entre Denzel Washington et Gene Hackman. Viggo a pu à cette époque incarner un Lucifer tourmentant son archange Christopher Walken dans The Prophecy en 1995.

     

    Il a également retrouvé Philip Ridley pour Darkly Noon.

     

     

    Enfin son étoile commence à briller et le qualifie pour des rôles plus importants.

     

     

     

     

     

    -----------Compositions solides et avènement d'un roi-----------

     

     

    Viggo Mortensen est choisi pour incarner l'un des soupirants d'Isabelle Archer, héroïne éprise de liberté de Portrait de femme, réalisé par Jane Campion et adapté du roman de Henry James.

     

    Il est ensuite piégé dans un tunnel avec Sylvester Stallone dans Daylight. 

     

     

     

    En 1998, il est l'instructeur de la rude Demi Moore dans A armes égales de Ridley Scott, se préparant méticuleusement pour son rôle comme il a coutume de le faire en suivant un entraînement strict. 

     

    Pas toujours du meilleur tonneau, ces grosses productions imposent pourtant Viggo comme un solide acteur de composition.

     

    Il peut aborder des oeuvres très différentes. Il participe à la première réalisation de Kevin Spacey en 1997, Albino aligator. Il campe l'artiste qui entretient une liaison torride avec Gwyneth Paltrow dans Meurtre parfait. 

     

     

     

    Ce remake du classique hitchcockien Le Crime était presque parfait en appelle un autre, l'hommage de Gus Van Sant à un autre chef d'oeuvre, Psycho en 1998. Viggo, dont on a enfin compris le potentiel et la facilité à passer d'un registre à un autre, pourra faire partie d'une romance avec Sandra Bullock, 28 jours en sursis. 

     

    Il sera surtout d'un très beau petit film, le Choix d'une vie de Tony Goldwyn en 2000, en hippie tirant une femme au foyer de sa torpeur (Diane Lane) en marge du festival de Woodstock.

     

     

     

    La carrière de Viggo Mortensen est alors solidement lancée. 

     

    ------------------Rien n'annonce pourtant l'entrée dans la légende qui s'annonce. 

     

     Viggo Mortensen hérite du rôle d'Aragorn au dernier moment, en remplacement 

    de Stuart Townsend. Il s'envole donc pour la Nouvelle Zélande et s'imprègne du personnage. 

     

    On le découvre sous les traits de Grands Pas dans Le Seigneur des anneaux : 

    la Communauté de l'anneau.

     

     Il s'inscrit dans la tradition des grands héros d'aventure (rappelant dans certaines séquences Douglas Fairbanks).

     

     Il nourrit surtout son rôle d'une majesté qui s'affirme au fil de la trilogie.

     

     Il confère à Aragorn sa dimension spirituelle, celle d'un homme qui se souvient de sa noblesse et reprend à contrecoeur une lignée royale brisée. 

     

    Viggo campe un être tourmenté :

    par son ascendance qui n'a pas su résister au pouvoir de l'anneau, par le destin qui lui est imposé et par l'amour qu'il éprouve pour Arwen, princesse elfe qui renonce à son immortalité pour lui.

     

     

     

     --------------Au terme de la fresque, l'acteur a composé un héros emblématique, 

    d'une puissance rare. !!

     

     

     

    Entre aventure et noirceur

     

     

    On retrouve Mortensen dans un autre récit aventureux, Hidalgo de Joe Johnston en 2004, où il est un cowboy engagé dans une course à travers le désert arabe, sur un beau cheval Mustang. 

     

    Sa carrière prend un autre tour lorsqu'il rencontre David Cronenberg pour incarner le héros de A History of violence. 

     

    En Américain moyen dont on découvre peu à peu le trouble passé, Mortensen dépeint de nouveau une nature inattendue qui se révèle peu à peu dans toute sa violence, cachée par son quotidien insoupçonnable. 

     

    Il retrouve le metteur en scène en 2007 pour Les Promesses de l'ombre.

     

     Il est plongé dans le sombre microcosme de la mafia russe officiant à Londres.

     

    Viggo est l'homme de main loyal d'un parrain respecté et ami proche de son fils instable campé par Vincent Cassel.

     

     D'abord, glacé et impassible, il va peu à peu se compromettre pour aider Naomi Watts dans sa quête. 

     

    Une fois encore, l'évolution du personnage est spectaculaire et n'est pas ce qu'il semblait de prime abord.

     

     

     

    --------- Viggo Mortensen

     

    Profitant de son aisance autant en espagnol que dans le maniement de l'épée, Mortensen tient le rôle principal de Capitaine Alatriste d'Agustin Diaz Yanes en 2008. 

     

    Adapté d'un roman d'envergure d'Arturo Pérez-Reverte, ce récit de cape et d'épée aurait pu être superbe et profiter de son charismatique interprète et de son contexte foisonnant. 

     

    Le résultat trop classique et académique s'avère pourtant décevant. Ed Harris réalise avec Appaloosa un western contemplatif et engage Viggo Mortensen pour lui donner la réplique. 

     

    Adjoint du shérif appelé pour ramener l'ordre dans une communauté terrifiée par une bande de bandits (menée par Jeremy Irons), 

     

    Viggo trouve naturellement sa place, comme on pouvait s'y attendre, au sein de l'Ouest légendaire.

     

     Il est enfin le héros de La Route de John Hillcoat, protégeant son fils dans un monde apocalyptique où l'humanité est contrainte à la survie et réduite à la barbarie.

     

    De ses débuts parfois frustrants, Viggo Mortensen s'est imposé comme un acteur d'importance, d'une grande présence physique et faisant preuve d'une implication impressionnante. 

     

    Privilégiant dès qu'il en a eu le pouvoir, l'originalité et les univers singuliers, il s'est imposé comme l'indétrônable roi venant faire valoir ses droits sur la Terre du milieu. 

     

    Il a dévoilé un autre aspect de son talent en campant les personnages 

    troubles de David Cronenberg. 

     

    Espérons que sa décision de mettre un terme à sa carrière (lassé par les promos et les tournages qui le tiennent éloigné de chez lui), 

     

    Nicolas HOUGUET.. auteur de l'article

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  • La Route | Chef-d’oeuvre post-apocalyptique

     

     

     

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    De la même manière que le roman éponyme de Cormac McCarthy, le filmLa Route m’a longtemps attiré sans que je franchisse le pas de le voir.

     

    Si dans le cas du roman, c’est surtout l’inertie qui me retint pendant assez longtemps, je tenais à ne pas voir le film avant d’en avoir lu l’oeuvre originale. Et après l’avoir fait, j’avais évidemment peur d’être déçu par une adaptation qui trahirait le chef-d’oeuvre littéraire.

    Et puis curiosité aidant, j’ai finis par regarder La Route en compagnie de l’oeil acéré de mon grand frère. Dans un contexte post-apocalyptique réaliste, le film met en scène des personnages livrés à eux-même après la fin du monde tel que nous le connaissons. 

    Des années après qu’un cataclysme ait tout ravagé et laissé le monde mort et l’humanité sans espoir, un homme et son fils survivent en suivant une route vers la mer. Dans les ruines du monde d’avant, déjà pillées depuis longtemps, ils croisent parfois des survivants.

    Mais comment faire confiance dans un monde de cendres où chacun lutte pour survivre et où les groupes de cannibales sillonnent les campagnes à la recherche de proies ? Livrés à eux-mêmes, l’homme et son fils marchent pour survivre.

    Le film suit l’essentiel de la trame et du propos du roman, en l’adaptant à son format. Un peu moins contemplatif, un peu moins lent, certaines scènes ont été ajoutées pour compléter une histoire assez vide d’événements. Il n’en demeure pas moins que le message du film demeure tout à fait en phase avec celui de l’oeuvre originale, dans toute sa puissance narrative et philosophique. Malgré un univers foncièrement pessimiste, La Route est un discours sur la vie et sur la persistance de l’espoir lorsque tout semble perdu.

     

    Envers et contre l’apocalypse, les personnages survivent et entretiennent leur « feu intérieur ».

     

    Pas par espoir de reconstruire ni de retrouver leur vie d’avant, mais par simplissime et irrépressible désir de vivre, un jour de plus.

    Comme le roman, le film est dépouillé de tout élément superflu. En ce situant au niveau des individus, et en laissant de nombreux vides dans le récit, jusqu’aux personnages et aux lieux qui sont anonymes, l’histoire est autant montrée que suggérée. A chacun de se projeter sur le récit sa propre imagination et ses propres peurs. Aux préoccupations de survie les plus triviales comme la recherche de la nourriture ou de chaussures utilisables le disputent les pensées philosophiques les plus profondes sur le sens et la fragilité de la vie, la morale et la notion d’humanité. Des thèmes extrêmement lourds qu’abordent l’homme et son enfant avec la simplicité de ceux qui n’ont plus rien.

     

    L’homme et son fils : Viggo Mortensen et

    Kodi Smith-McPhee.

    Des décors aux personnages en passant par la bande-son, l’ensemble des choix esthétiques du film sont très cohérents et teintent l’ensemble d’une atmosphère sinistre comme j’ai rarement vu au cinéma, tout à fait adaptée au propos du film.

     

    La musique calme au piano alterne avec les sons de rock atmosphérique plus agressifs pour les scènes de tension. 

     

    Dans des espaces gris et désertés très impressionnants, les personnages suivent leur route avec l’acharnement du désespoir. Ou les mènera-t-elle ? A travers les épreuves et l’angoisse, peut-être vers une amélioration de leur situation. Mais sans doute pas.

    Bien que d’autres personnages fassent parfois leur apparition sur le chemin, ce sont bien l’homme et son fils, Viggo Mortensen et Kodi Smith-McPhee, qui crèvent l’écran et s’imposent comme une évidence.

     

    Le personnage de la mère -interprété avec justesse par Charlize Theron- fait également quelques apparitions lors de flashbacks où un passé idéalisé tranche avec la situation présente.

     

    Heureusement discrets, ces ajouts ne compromettent pas du tout l’esprit de l’oeuvre, bien au contraire. Impossible de rester insensible à la souffrance des personnages, de ne pas comprendre leur espoir irrationnel et de ne pas trembler d’horreur face à leurs infâmes dilemmes moraux où le bien et le mal deviennent des concepts de plus en plus flous.

    La Route est un film immense, qui réussit par sa simplicité et sa profondeur à inventer une nouvelle vision du genre post-apocalyptique.

     

    En digérant parfaitement le roman de McCarthy, John Hillcoat l’adapte aux contraintes du cinéma avec un respect absolu de son univers et de son message. Il traduit le chef-d’oeuvre littéraire en un film bouleversant et d’une violence psychologique extrême.

     

    Profondément intelligent, c’est un chef-d’oeuvre du cinéma contemporain, plus plombant pour le moral que n’importe quoi d’autre, et magnifique à en chialer.

    -Saint Epondyle-

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