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    Isabelle Huppert :

    « Voyager seule ne me fait plus peur »

    Isabelle huppert interview standard mode yannick labrousse
    Tour à tour otage aux Philippines, coquine en Corée et bientôt orpheline sous le regard d’un Autrichien palmé, Isabelle Huppert joue « à repousser, à l’infini, les murs du cinéma ». Suivons-la dans sa résidence d’automne.

    Traînée dans la boue, les bras piqués de sangsues, remuée « comme jamais » dans ses repères de comédienne, elle est dans Captive de Brillante Mendoza une humanitaire prise en otage par des séparatistes islamistes dans la jungle philippine. Dans In Another Country de Hong Sang-soo, elle se multiplie et incarne trois femmes troublées par le charme d’un maître-nageur, partie toute seule pour répéter jusqu’à vingt heures par jour, en Corée. Dans Amour de l’Autrichien Michael Haneke, qui décrocha pour cela une Palme d’Or, elle assiste de loin, impuissante, à l’agonie de sa mère et au combat palliatif d’un père exemplaire. « Tourner en dehors de mon petit champ parisien, français, personnel, ça m’a toujours plu. Ce n’est pas par philanthropie, plutôt par égoïsme. » Dans le bureau fermé d’un show-room à colonnades, tout en haut de dix marches qui lui donnent le vertige, nous avons fait quelques miles avec cette égoïste – plutôt généreuse, en vérité.

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    J’aimerais vous prendre en otage.
    Isabelle Huppert : Ah bon ? Ohlalala, j’ai peur !
    Est-ce ainsi que Brillante Mendoza vous aborde pour Captive ?
    Oui. Il m’a dit qu’il préparait un film sur cette prise d’otages dans un hôtel aux Philippines, je me souvenais de cet événement dramatique [survenu en 2001, revendiqué par le groupe terroriste Abu Sayyaf], surtout de ce couple d’Américains dont le mari avait été tué au moment d’être libéré. Brillante Mendoza voulait mêler les nationalités dans ce groupe : il y aurait des Philippins, des Chinois, des Anglais, des Américains. Et une Française.
    Vous étiez présidente du jury à Cannes, en 2009, quand il reçoit le Prix de la mise en scène pour Kinatay. Ça aide à accepter ?
    C’est super violent, Kinatay, assez insoutenable – encore que la violence est souvent off, comme chez Haneke. Mais elle est si bien suggérée qu’on vit l’événement en direct, notamment le découpage en morceaux de cette prostituée… J’y avais trouvé une liberté incroyable. Ce mariage, le grouillement de la vie à Manille, puis d’un coup cette descente aux enfers, l’exploration des forces les plus obscures, les plus innommables, dans une sorte de chaos, de noir total… Quand le personnage revient à la surface, après avoir été confronté au mal absolu, à la lâcheté, à la trahison… Cette liberté, j’en ai fait l’expérience sur Captive. Je n’ai jamais rien vécu d’approchant, ça partait dans tous les sens. Brillante crée les conditions du réel avec une maestria hallucinante, de sorte que les comédiens n’ont pas l’impression de faire un travail d’acteur. Il ne donne aucune indication, et du scénario, il fait des confettis tous les matins. On se contente de réagir : la peur, le froid, l’épuisement. Tout le tournage, c’était ça.
    A-t-il mentionné les conditions de tournage dès cette première entrevue ? Tourner dans l’ordre chronologique, isoler ceux qui jouent les otages et ceux qui jouent les ravisseurs, parfois joués par de vrais soldats pour accentuer le réalisme dans le maniement des armes ?
    Je ne pense pas qu’il y avait là de vrais soldats, mais ceux qui jouaient les terroristes étaient particulièrement effrayants. Ce groupe d’otages s’est, dans la réalité, constitué dans la panique et l’arbitraire. C’est ce que Brillante Mendoza a cherché à reconstituer. Pour ma part, au moment du kidnapping, je suis en train de décharger d’une barque des paquets de nourriture, près d’un hôtel où des touristes sont endormis. Et sans aucun préambule, il nous a tous mis dans le même bateau, littéralement.
    Pour cinq jours « entassés sur un bateau minuscule, sous une forte chaleur ». Mendoza raconte : « La houle était forte, le roulis donnait le mal de mer, et pour toute l’équipe, c’était éprouvant physiquement, émotionnellement et mentalement. »
    Oui, c’était difficile, un peu extrême. Bon, on n’était pas non plus en perdition au milieu de l’océan, il y avait du cinéma au travail, mais on sentait qu’on fabriquait quelque chose d’inquiétant, comme si nous vivions vraiment cet événement. Sur le bateau, je ne connaissais personne. D’où mon hébétement. Je me demandais : qui est qui ? Kathy Mulville, qui joue l’Américaine, avec qui je suis devenue amie, n’est pas comédienne, elle travaille pour une ONG aux Philippines. Il y avait une Chinoise, professeure de musique. Un autre était banquier. Un Hollandais travaillait dans une compagnie aérienne… Un casting hétérogène, pour récréer un sentiment d’étrangeté.
    Et les scènes de forêt ?
    On était tous logés à la même enseigne. Les Philippins ne s’étonnaient de pas grand-chose, leur résistance était supérieure – à la mienne, en tout cas. Mais à côté de cette merveilleuse comédienne, Anita Linda, qui jouait dans Lola [Mendoza, 2009], il aurait été malvenu de ma part que je ne m’aligne pas sur cette forme de courage. Personne ne se plaignait, donc j’en faisais autant.
    Pendant le tournage, vous lisiez le livre d’Ingrid Betancourt, Même le silence a une fin. A quel moment se documenter est un frein pour l’intuitif ?
    Quelqu’un m’a offert ce livre au moment de mon départ. Comme il est très gros, sa lecture a couvert tout le temps du tournage. Elle décrit vraiment très bien la manière dont la nature peut être incroyablement hostile et, tout à coup, être très apaisante, source de joie, de réconfort par sa beauté. Comme un syndrome de Stockholm, mais avec l’environnement.

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    Vous vous retrouvez dans la boue au milieu d’acteurs amateurs, vous analysez cela comment au regard de votre carrière ?
    N’exagérons rien, je rentrais dans des hôtels confortables tous les soirs. On prenait grand soin de moi, ce n’était pas si difficile. Ça dure cinq semaines, pas six mois. On découvre le pays, les Philippins font la fête tous les soirs, ils chantent, ils dansent, vont au karaoké… C’était très joyeux.
    Vous faites à deux reprises un sourire captivant parce qu’inattendu. Quand les otages affamés arrivent à l’hôpital…
    … et qu’on me propose un petit gâteau, oui… C’était un hôpital extrêmement délabré, en partie désaffecté. Sur le moment, je ne savais même pas dire si les malades étaient des figurants tant l’effet était réel… Je me tourne vers l’une d’entre eux qui me propose gentiment un biscuit – n’est-ce pas moi qui le prends ? –, donc la moindre des choses, c’est que je la gratifie d’un petit sourire.
    … et au moment d’enterrer l’amie de votre personnage. C’est minuscule, mais on ne voit que ça. C’est votre suggestion ? Ça vient sans réfléchir ?
    Je ne me souvenais pas avoir souri à ce point-là… c’est arrivé spontanément. C’est d’abord, pour mon personnage, le soulagement que cet enterrement s’accomplisse selon le rite catholique, après un conflit avec les terroristes. Plus loin dans le film, il y a d’autres moments d’empathie, qui sont presque plus surprenants. Quand je touche le ventre de la jeune infirmière qui a été mariée de force, il y a une sorte d’émerveillement… on imaginerait plutôt qu’elle soit horrifiée à l’idée que cette femme soit enceinte d’un terroriste. Mais non, la fatalité, la lassitude fait qu’on finit même par accepter ça ; un bébé qui va naître, c’est un signe d’espoir, de beauté. Tout d’un coup, les sourires et la légèreté prennent une valeur assez terrifiante.
    Ces détails sont-ils révélateurs de votre méthode ? Le mot « méthode », d’ailleurs ?
    J’ai plutôt la méthode de ne pas en avoir. Juste une faculté à réagir de manière extrêmement immédiate et intuitive à l’instant présent. Le cinéma, c’est ça : tout d’un coup, ça se fabrique ! Et ça ne se travaille pas avant.
    Vous n’observez pas de constante dans votre manière d’aborder les rôles ?
    Si, m’en tenir apparemment très éloignée… Plus je m’approche de l’événement, plus je m’en éloigne. Pour préserver la fraîcheur, le dernier moment. Le 24 septembre, je vais commencer le film de Catherine Breillat [Abus de faiblesse, d’après le récit de son escroquerie menée par Christophe Rocancourt]. J’y pense, je m’y prépare, je m’en approche, mais d’une manière très silencieuse.
    Vous avez rencontré Kool Shen, qui jouera Rocancourt ?
    Non, justement pas.
    NTM, Vous écoutez ?
    Je vais écouter… Je ne connais pas très bien leur musique. Mais ça n’a aucune importance. Un tel fossé sépare nos deux personnages, justement, c’est très bien.
    Autre distance, quand vous dites : « Tourner ailleurs redouble le voyage accompli à l’intérieur de soi » ?
    Oui, tourner en dehors de mon petit champ parisien, français, personnel, ça m’a toujours plu. Ce n’est pas par philanthropie, plutôt par égoïsme. Ça multiplie les possibilités. Le cinéma est protecteur : comme une maison à l’intérieur de laquelle on peut se cacher, mais aussi repousser les murs à l’infini. Marcher sur les routes toute seule, je ne l’ai pas fait souvent dans ma vie. C’est une manière enfantine de voyager, d’aller loin tout en restant au plus près de soi.
    Vous avez peu voyagé seule ?
    Assez peu. Sur les films, on n’est jamais vraiment seul. Mais sur In Another Country, je ne connaissais personne. Et ça m’a plu. On tournait à un seul endroit, avec une toute petite équipe. Longtemps, arriver seule dans une ville me faisait peur, j’étais timide, maintenant plus du tout.
    Introspection ?
    Oh non, l’introspection, on peut le faire chez soi.
    Je n’ai pas vu In Another Country. Le sujet, selon vos mots, c’est « la solitude, la dépendance, la jalousie… et l’assouvissement d’un désir, celui de ces trois femmes pour un maître-nageur ».
    C’est aussi très drôle. Je joue trois personnages, une documentariste, une femme adultère et une mère qui vient retrouver une amie, avec des motifs qui se répètent d’une histoire à l’autre, comme un petit jeu de piste. Tous les matins, Hong Sang-soo donne des scènes qu’il a écrites durant la nuit. Un jour on peut tourner vingt heures sur vingt-quatre, le lendemain seulement trois heures… Par contre, c’est à la virgule près, un bon petit stress quotidien pour apprendre souvent dix à quinze pages de dialogues.
    Parlons d’Amour. Vous êtes du dernier plan, très beau dans sa pudeur. Pouvez-vous le commenter ?
    J’aime ce plan parce que… mon col est relevé. J’ai gardé mon manteau, et au terme d’un long déplacement à travers plusieurs pièces d’un appartement, je finis par m’asseoir, mais je ne vais pas rester. Ce lieu n’appartient pas beaucoup à mon personnage, à la fin encore moins. Tout ce que l’on ressent à ce moment-là c’est le vide, la solitude, la vie qui a eu lieu mais qui n’est plus. Le col relevé ajoute au désarroi, à la fragilité, même si c’est un détail relativement visible quand on me voit en silhouette.
    Vous avez peu de scènes avec elle, mais qu’avez-vous appris d’Emmanuelle Riva ?
    Je ne sais pas si on apprend d’un metteur en scène ou de ses partenaires. J’avais déjà travaillé avec elle sur Médée d’Euripide, mis en scène par Jacques Lassalle à Avignon en 2000. C’est un personnage, Emmanuelle Riva. D’une poésie cocasse, entière, intègre, radicale, qui ne sacrifie à rien, à aucune mode. Ça la rend à la fois très intransigeante et totalement vulnérable. On a envie de la filmer, de la faire parler. Dans la scène où je lui parle de mes problèmes immobiliers, il y a quelque chose de désespéré. Qu’est-ce qu’on peut dire à quelqu’un qui est en train de mourir ? Alors on parle, on parle, on parle, on parle jusqu’à l’absurde.
    Et de Jean-Louis Trintignant ?
    Une sorte de gentillesse, de fragilité, de courage aussi dans sa manière de traverser tout ça. De vitalité très grande. Il avait été mon mari dans Eaux profondes [Michel Deville, 1981]… On a envie de retravailler ensemble, on aimerait bien… [long silence, émue]. Ce serait bien…
    On apprend peu de ses partenaires ?
    On apprend à l’école, pas en travaillant. A force, on devient plus sûr de soi – et encore –, mais c’est un apprentissage social, pas du tout technique. J’ai plutôt l’impression de désapprendre, au contraire. Ce qu’on doit produire doit surgir un peu de nulle part. La vérité de ce qu’on joue vient d’un trou noir, d’un monde sans savoir, sans leçon.

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    Vous avez tourné sept films avec Claude Chabrol. Vous disiez parfois vous sentir avec lui « comme une petite fille qui essaie d’épater son père ». Il vous appelait « mon enfant ».
    Oui, oui. C’était comme un oncle. La relation était un peu filiale, mais pas paternaliste, parce qu’il n’était pas du tout comme ça.
    Il y avait « un équilibre » entre vous, un « statu quo » qui faisait qu’il ne vous donnait « aucune indication » et le contraire vous aurait paru « incongru ». C’est arrivé une fois sur Violette Nozière [1978] et « votre cœur s’est décroché ».
    Ah oui ! J’avais le complexe de la bonne élève et j’avais envie de faire tout bien. Maintenant, je m’en fous un peu, on peut me dire de recommencer. Si on apprend quelque chose, c’est peut-être ça : une forme d’indifférence, à supporter la critique. A l’époque, je vivais ça très mal, ça me remettait en cause, me fragilisait. Mais Claude Chabrol ne me disait jamais rien parce que ses films se déroulaient comme un écheveau de laine, à un pas de sénateur, très tranquille. Ce jour où il m’a reprise, ça m’a complètement déstabilisée. Ça ne s’est pas reproduit.
    Il dit : « La technique de l’acteur ne peut être que dans la respiration et l’harmonie du geste. Les seules leçons qu’il se doit de prendre sont les cours de chant et de danse. » Vous êtes d’accord ?
    Il a dit ça, Claude ? Je ne savais pas, mais il a raison. Je n’ai aucune vocation de pédagogue, mais si je devais conseiller un acteur – ou moi-même –, je m’attacherais à tenter de faire comprendre les nuances. Si vous écoutez le même morceau de musique joué par trois interprètes différents, vous apprendrez énormément sur l’interprétation, le rythme.
    Ce que la phrase semble sous-entendre, c’est qu’il faut d’abord maîtriser son corps avant d’exprimer sa singularité.
    La maîtrise du corps, c’est un truc que je crois un peu avoir. Peut-être parce que je suis petite. Il y a beaucoup d’inconvénients à être petit, mais l’avantage c’est qu’on fait ce qu’on veut de son corps. Mais dans l’élaboration d’un rôle, donc d’un costume, la chose la plus importante, c’est la chaussure. Parce que c’est là que se trouve la démarche du personnage, très différente si on est sur talons hauts ou talons plats. Les rôles, on les trouve aussi dans les chaussures.

    Entretien Richard Gaitet
    Photographie Yannick Labrousse
    Stylisme Olivier Mulin
    Maquillage Mélanie Sergeff
    Coiffure Paolo Ferreira
    Remerciements Carine Tozy et Maison Rabih Kayrouz

    Captive de Brillante Mendoza – En salles

    In Another Country de Hong Sang-soo – En salles

    Amour de Michael Haneke – Le 24 octobre

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    Synopsis

    Paris, en 1942. Chauffeur de taxi au chômage, Marcel Martin gagne sa vie en livrant des colis au marché noir. Un jour, il doit transporter à pied, à l’autre bout de la capitale (plus précisément de la rue Poliveau à la rue Lepic), quatre valises contenant un cochon découpé. Il se rend dans la cave d’un nommé Jambier et y joue de l’accordéon pendant qu’on égorge l’animal.

     

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    Il va ensuite avec sa compagne, Mariette, au restaurant où il doit retrouver un de ses amis, partenaire habituel de ces transports clandestins. Il y apprend que celui-ci vient d’être arrêté par la police. Un inconnu entre alors dans le restaurant et, sur un malentendu, craignant qu’il n'ait donné un rendez-vous à sa compagne, Martin l’invite à partager son diner et à faire le transport avec lui.

    Un inconnu du nom de Grangil entre dans le bar, les mains couvertes de traces de charbon.

    Mariette lui procure du savon et engage la conversation.

     

    Martin, d’un tempérament jaloux, soupçonne son épouse d'avoir discrètement

    fixé rendez-vous à l'étranger.

    Sous le coup de la provocation, il lui administre une gifle. Mariette, furieuse,

    quitte immédiatement les lieux…

     

    Ce choix se révèle vite calamiteux car ce personnage, un certain Grandgil, est loin d’être docile. Il extorque tout d’abord une forte somme en terrorisant l'épicier du marché noir, Jambier. L'expédition nocturne est émaillée d'incidents. Ainsi, alors qu'ils sont suivis par deux agents qui vont certainement les contrôler, Grangil se met à parler allemand, ce qui conduit les deux policiers à passer prudemment leur chemin. Plus tard, s'étant arrêtés dans l'hôtel où loge Martin, Grangil téléphone en allemand, ce qui est entendu par la compagne de Martin.

     

     

     Jean Gabin et les réalisateurs avec lesquels il a le plus tourné après la Seconde Guerre mondiale : (de gauche à droite) Henri Verneuil, Gilles Grangier, Jean Delannoy et Denys de La Patellière (collection famille Moncrogé-Gabin)

     

    On s'interroge de plus en plus sur l'identité du personnage. Puis, dans un café où ils se sont réfugiés pour éviter une patrouille de police, il prend à partie le patron et la patronne ainsi que les clients qu'il traite de « salauds de pauvres ».

    Plus tard, contrôlés par un policier et sur le point d'être arrêtés, Grangil va l'assommer pour s'en débarrasser.


     

     

    Et lorsque, fuyant une patrouille allemande, ils finissent par se réfugier dans l’appartement de Grandgil, c’est avec stupéfaction que Martin découvre qu’il s’agit d’un peintre d’une certaine renommée qui ne l’a suivi que pour expérimenter ce qui peut être fait en temps d'occupation.

     

    Poursuivant néanmoins leur chemin, ils arrivent enfin à l’adresse de la livraison mais trouvent la porte close.

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    Ils font alors un tel tintamarre qu'une patrouille allemande intervient.

     

    coll. Toutlecine.com

     

    Dans la Kommandantur où ils sont emmenés, un officier allemand reconnaît le peintre Grandgil. Il s’apprête à les faire relâcher lorsqu’on annonce l’assassinat d’un colonel. L’officier allemand ne parvient à sauver in extremis que Grandgil tandis que Martin, lui, est conduit à la prison du Cherche midi d'où on suppose qu'il risque d'être fusillé comme otage en représailles.

    Les années ont passé. Paris est libéré, et nous retrouvons Grandgil sur un quai de la gare de Lyon suivi par un porteur de valises.

     Afficher l'image d'origine

    Du haut de la fenêtre du wagon, Grandgil reconnaît soudain Martin, portant comme toujours, les valises des autres.Afficher l'image d'origine

    Fiche technique

    Distribution

    Sortie et accueil

    La Traversée de Paris sort en salles le 26 octobre 1956 en France et débute à 43 216 entrées en première semaine sur Paris. Au cours de son exploitation, le long-métrage totalise 1 198 306 entrées à Paris en fin d'exploitation

     traversee-de-paris

     

    . En province, La Traversée de Paris confirme son succès dans la capitale avec 3 694 874 entrées, portant le total à 4 893 174 entrées sur l'ensemble du territoire français4, soit une rentabilité de 62 % par rapport à son coût de production

    (estimé à 5 millions d'euros).

    Autour du film

    Traversee-de-Paris-La-Traversata-di-Parigi-1956-2

    • Cependant, les scènes en extérieur sont tournées en studio, exceptée celle où, longeant la ménagerie du jardin des Plantes, Grandgil et Martin sont confrontés aux hurlements des loups excités par la senteur de la viande.
    • Afficher l'image d'origine
    • Une légende tenace veut que le film eut un succès public mitigé ;
    • c'est faux !
    • puisqu'avec 4 893 174 entrées, le film se place4e au box-office de 1956.
    • Le choix de Bourvil pour le rôle de Martin fit l’objet d’une opposition si violente de la part de Marcel Aymé qu’il finit par inquiéter la production. 
    • Claude Autant-Lara, qui tenait à son choix, dut diminuer son budget de plus de 50 %, renonçant ainsi à la couleur, pour obtenir toute liberté quant à la distribution. Marcel Aymé reconnut par la suite son erreur concernant Bourvil, ajoutant de plus : « C'est vraiment la toute première fois qu'on ait fait au cinéma quelque chose tiré d'un de mes livres qui soit non seulement bien, mais d'une très grande qualité. Et dans ce cas particulier, ce n'était pas facile ».
    • Avant ce film, Bourvil n’avait jamais travaillé avec Jean Gabin. Leur première scène fut justement celle de la première rencontre entre Martin et Grandgil. Lorsque Gabin rentre (de dos) dans le bistrot et lance un « Bonsoir » inquiétant, l’acteur Bourvil était terrifié.
    • L’équipe technique est visible à deux reprises dans le film. Lorsque Jeannette Batti tend un savon à Jean Gabin au début du film : on peut parfaitement voir, l’espace d’une seconde, l’ombre portée de la caméra sur l’actrice. Lorsque Bourvil aperçoit Jeannette Batti qui s’apprêtait à le quitter, Gabin sort de l’immeuble seul. Lorsque Gabin quitte le couloir : on voit très clairement qu’un assistant referme la porte derrière lui.
    • Le budget serré du film encouragea Max Douy (célèbre chef décorateur) à réaliser des quartiers entiers de Paris en studio. Les influences expressionnistes de l’artiste (déjà visibles dans d’autres films) explosent dans certaines séquences de La Traversée de Paris. De plus, le film est certainement l’une des visions les plus justes et les plus saisissantes de la période de l’occupation au cinéma.
    • La force du traitement réside évidemment dans la présence d’un noir et blanc très contrasté et inquiétant.
    • Le film a été colorisé en 1994 par la société AFT - American Film Technologies avec l'accord de Claude Autant-Lara.

     

    • Claude Autant-Lara aurait attendu cinq ans avant de tourner les retrouvailles finales gare de Lyon, minutées par le départ du train de Grandgil (il avait acquis les droits en 1950). Cette issue désabusée se démarque complètement de la nouvelle de Marcel Aymé dans laquelle Grandgil est tué par Martin qui incarne l'honneur du prolétariat contre le cynisme d'une bourgeoisie oisive.
    • Au crépuscule de sa carrière, Claude Autant-Lara réalisa un remake inavoué de La Traversée de Paris.
    • Il s’agit du film Les Patates, d'après le roman de Jacques Vaucherot, réalisé en 1969 avec Pierre Perret et Henri Virlojeux.
    • Pour beaucoup, ce film est considéré comme le chef-d'œuvre de
    • Claude Autant-Lara.


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    • Les Studios de Joinville furent transformés en porcherie pour le confort des cochons figurant dans le film.
    • la Libération de Paris est illustrée par le défilé du 11 novembre 1944.
    • Le processus de l'adaptation de la nouvelle par le tandem Jean Aurenche et Pierre Bost est évoqué dans le documentaireJean Aurenche, écrivain de cinéma de Alexandre Hilaire et Yacine Badday.

     

    • Un chapitre du livre Liquidez Paris, de l'écrivain danois Sven Hassel, est consacré au transport d'un cochon par des soldats allemands dans le cadre du marché noir.

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    Récompenses et distinctions

     
    • Grandgil (Jean Gabin) / Jambier (De Funès) :
    « Monsieur Jambier, 45 rue Poliveau, pour moi, ce sera 1 000 F… Monsieur Jambier, 45 rue Poliveau, maintenant c'est 2 000 F… Je voulais dire 3000.
    — C'est sérieux ?
    — Comment si c'est sérieux !… JAMBIER JAMBIER JAAAAMMBIER ! »

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    • Grandgil (Jean Gabin) : « Salauds de pauvres ! »
    • Alors qu'ils se cachent dans un bistrot, Grandgil prend à partie les patrons, qui veulent les donner à la police :
    • « Non mais regarde-moi le mignon là, avec sa face d’alcoolique et sa viande grise… Avec du mou partout ; du mou, du mou, l’a que du mou ! Mais tu vas pas changer de gueule un jour toi, non ? Et l’autre là, la rombière, la gueule en gélatine et saindoux, trois mentons, les nichons qui dévalent sur la brioche… Cinquante ans chacun, cent ans pour le lot, cent ans de connerie ! Mais qu’est ce que vous êtes venus foutre sur Terre, nom de Dieu ? Vous n’avez pas honte d’exister ? »

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    Jean Stelli

     

     

    est un réalisateur français né le 6 décembre 1894 à Lille et mort à Grasse le 2 février 1975.

    Biographie

    Acteur de théâtre, puis journaliste, il débute au cinéma comme assistant de Julien Duvivier et acteur pour Les Roquevillard (1922).

    Filmographie

     

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    Né en Haute-SavoieYves Vincent passe une grande partie de sa jeunesse en Algérie où il débute dans la troupe de la Comédie de Radio-Algérie.

    Afficher l'image d'origine Yves Fred Vincent
    Date de naissance:
    5 Août 1921
    Lieu de naissance:
    Thônes ( Haute-Savoie )
    France
    Signe zodiacal: Lion 

     

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    Sportif accompli, il pratique l’équitation et excelle au Water polo, il s’impose à sur les planches et à l’écran dès la seconde moitié des années 40.

    Au théâtre, il joue entre autres, dans Un tramway nommé Désir de Tennessee Williams aux côtés d’ArlettyMaurice Regameyet Louis de FunèsConstance de William Somerset Maugham avec Edwige Feuillère, et des pièces signées Jean-Paul Sartre,Jean CocteauMarc-Gilbert Sauvajon ou Marcel Achard.

    Au cinéma, il tourne son premier film en 1944 au Caire avec sa mère, prélude d'une longue carrière. On le remarque particulièrement dans Capitaine Ardant d’André Zwobada avec Renée Saint-Cyr et dans Babette s'en va-t-en guerre de 

    Christian-Jaque avec Brigitte Bardot.

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    Un plus grand nombre de spectateurs se souvient sans doute de son rôle d'Édouard Crépin-Jaujard, dans Hibernatus avec Louis de Funès ou encore de celui du colonel dans la série de films Le Gendarme de Saint-Tropez.

     

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    On le voit dans de nombreux téléfilms ou feuilletons : Les Cinq Dernières Minutes avec Raymond SouplexLa Famille Cigale,Les Enquêtes du commissaire Maigret. Entre 1988 et 1991, il incarne le juge Garonne dans la série télévisée Tribunal6. Il est aussi distribué dans trois pièces dans le cadre de l’émission de Pierre SabbaghAu théâtre ce soir.

     

     

     

    En octobre 2013, il publie ses mémoires, sous forme d'anecdotes : 

    Vous nommez également Jean Tissier dans votre livre, qui lui aussi a fini sans un sou.

    - Il était un comédien de très bonne qualité, qui appartenait à ce groupe de seconds rôles remarquables auquel appartenaient aussi Barroux, Carette ou Paulette Dubost.

     

    Ces seconds rôles ont disparu les uns après les autres, personne n'en voulait plus car dans les films qui se faisaient alors, ceux qui auraient dû être tenus par des seconds rôles étaient devenus des premiers rôles. C'est ainsi qu'ont émergé des acteurs qui avaient des physiques de seconds rôles et qui sont devenus des premiers rôles. C'est arrivé par exemple à Richard Borhinger, qui ne pouvait pas jouer les jeunes premiers et qui a percé plus tard. Pour en revenir à Jean Tissier, il était d'une nonchalance incroyable, il donnait l'impression de trainer sa misère, c'était son style. Comme beaucoup que j'ai connus, il buvait comme un trou, comme Julien Carette ou plus tard Bernard Blier.

     

     

    Voulez-vous en sourire avec moi ?, aux éditions Christian Navarro, où il raconte, entre autres, ses relations avec Ingrid BergmanEdwige Feuillère ou Brigitte Bardot.

     

    En 2015, chez le même éditeur, il publie le roman Des vagues à l’âme.

    Il a épousé Jacqueline Huet puis Nelly Borgeaud.

    Il est le père de trois enfants.

    Filmographie

    Cinéma

    Télévision

    téléfilms[modifier | modifier le code]

    Séries[modifier | modifier le code]

    Au théâtre ce soir

    Théâtre

    Sources : WIKIPEDIA

     

     

     

     

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